Daniel Pennac - La petite marchande de prose

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« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville…
„Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. »
Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.
Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires,
est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

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Le divisionnaire Coudrier était consterné.

La veille, avant de se retirer, Élisabeth lui avait préparé trois thermos de café — « Merci, ma chère Élisabeth, j’en aurai bien besoin » — et le commissaire divisionnaire Coudrier, délaissant à regret sa lecture du moment (la querelle Bossuet-Fénelon suscitée par le quiétisme de Mme Guyon), s’était plongé dans Le Seigneur des monnaies avec l’enthousiasme d’un enlumineur de missel qu’on aurait envoyé repeindre les parois de La Courneuve.

Mais le divisionnaire était homme d’abnégation, esprit méthodique, doublé, en la circonstance, d’un flic en colère.

Le commissaire divisionnaire Coudrier se reprochait personnellement la balle qui avait traversé le crâne de Malaussène. Une 22 à forte pénétration, tirée dans l’intention de tuer net. N’était-ce pas lui qui avait envoyé Malaussène au-devant de cette balle, sous prétexte de garder les coudées franches dans son enquête sur la mort de Saint-Hiver ? Enquête qui n’avait pas avancé d’un pouce, comme il l’avait avoué la veille à Chabotte. Régressé, plutôt : les prisonniers se chamaillaient sous la nouvelle direction, un autre meurtre avait eu lieu, entre détenus, le coupable s’était évadé. Fiasco total. Malaussène n’aurait pas fait plus de dégâts s’il s’en était mêlé. L’image de Malaussène martyr hantait les pages ineptes de J.L.B. Coudrier avait apprécié ce garçon. Il se rappelait mot pour mot leur premier dialogue. Trois ans déjà. Le soir où l’inspecteur Caregga, dans son éternel blouson d’aviateur, avait allongé sur le canapé du divisionnaire un Malaussène à moitié lynché par ses collègues de travail. Lorsque le garçon s’était réveillé, sa première question avait concerné le divan.

— Pourquoi les divans Récamier sont-ils si durs ?

— Parce que les conquérants perdent leur empire quand ils s’endorment sur des sofas, monsieur Malaussène, avait répondu le divisionnaire Coudrier.

— Ils le perdent de toute façon, avait rétorqué Malaussène.

Avant d’ajouter, dans une grimace de tout son corps :

— Le sofa du temps.

Et Coudrier avait aimé ce garçon. Il avait eu la brève vision de son propre gendre, un polytechnicien scrupuleux qui passait leurs déjeuners dominicaux à rédiger in petto le brouillon de ses moindres réponses… Non pas que le divisionnaire Coudrier eût souhaité avoir Malaussène pour gendre, non… encore que… non, tout de même, non, mais que de temps à autre son gendre fût un peu malaussénien…

Hélas ! gendre appliqué… gendre à brouillons.

Malaussène, lui, ne faisait jamais de brouillon. D’où cette balle, entre ses deux yeux.

Le commissaire divisionnaire Coudrier en était donc là de sa lecture du Seigneur des monnaies, quand le téléphone sonna : un brigadier du commissariat de Passy lui apprit la mort du ministre Chabotte.

— Une exécution, monsieur le Divisionnaire.

« Ça commence », pensa le divisionnaire Coudrier.

— Au bois de Boulogne, sur le chemin de ceinture du lac inférieur, monsieur le Divisionnaire.

« Tout à côté de chez lui », pensa le divisionnaire Coudrier.

— C’est une enfant qui a découvert le corps, en faisant son jogging matinal, avec sa mère.

« Faire faire du jogging à une enfant », pensa le divisionnaire, et il s’autorisa un petit préjugé à l’encontre de la mère.

— Nous n’avons touché à rien et nous avons interdit le circuit à la population, récita le brigadier.

« Prévenir la hiérarchie… pensa le divisionnaire en raccrochant. Mauvais, la hiérarchie… Bossuet a cassé les reins de Fénelon et la Maintenon a envoyé Mme Guyon à la Bastille… »

— Le quiétisme n’est pas pour demain, murmura le commissaire divisionnaire Coudrier.

Et il composa le numéro de son ministre de tutelle.

* * *

Les inspecteurs étaient au nombre de quatre parmi les mieux charpentés et les plus patients de la Maison. Le soleil et leurs femmes étaient couchés depuis longtemps. Les prévenus n’étaient que deux, un grand Noir qui répondait au sobriquet de Mo le Mossi et un Kabyle plus large que haut, à la tignasse rousse dont le flamboiement, sous les projecteurs, justifiait les lunettes de soleil portées par les quatre inspecteurs. On l’appelait Simon. Un cinquième flic se tenait en retrait et ne disait mot. C’était un Vietnamien minuscule, le portrait d’Hô Chi Minh. Il portait dans un baudrier de cuir un bébé au regard intense. Flics et voyous évitaient de regarder le Vietnamien et l’enfant.

— D’accord, les gars, on reprend tout à zéro, dit le premier inspecteur.

— On a le temps pour nous, précisa le deuxième, dont la chemise tenait du kleenex usagé.

— Nous, on s’en fout, approuva mollement le troisième.

— On y va, fit le quatrième en jetant un gobelet vide à côté d’une corbeille pleine.

Mo et Simon déclinèrent pour la huitième fois leur identité et celle de leurs ascendants jusqu’à un nombre appréciable de générations. Le Kabyle répondait en souriant. Une illusion, peut-être, à cause de cet espace entre ses deux incisives. Le grand Mossi était plus sobre.

— Alors, c’était pour quoi, le Tube Citroën ?

— Les merguez, fit le Mossi.

— Vous vouliez vendre des merguez ? Rue de la Pompe ? Dans le seizième ?

— On vend bien des rouleaux de printemps rue de Belleville, fit observer le Kabyle.

— Sans licence, on ne vend rien nulle part, trancha un des flics.

— Et pourquoi n’aviez-vous pas ouvert le vantail de la camionnette ?

— C’était pas l’heure de l’ouverture, dit le Kabyle.

— Les rupins bossent tard, expliqua le Mossi.

— Pas plus tard que nous, ne put s’empêcher de lâcher un des inspecteurs.

— C’est notre faute, dit le Kabyle, on s’excuse.

— Ta gueule, toi.

— Des merguez rue de la Pompe, hein ?

— Ouais, confirma le Mossi.

— Selim la Caresse, vous connaissez ?

— Non.

C’était une conversation à bâtons rompus. On causait, par-ci par-là.

— Un petit boxeur marocain, un poids plume, vous le connaissez pas ?

— Non.

Selim la Caresse avait été retrouvé mort, après la panique du Palais Omnisports de Bercy. Une sale mort. Recroquevillé sur lui-même comme une araignée sur le carrelage d’une douche sèche.

— Le Gibbon, vous connaissez pas non plus ?

— Non.

— Un grand maigre qui pouvait se faire des mouches à la matraque.

— On connaît pas ce genre de mecs, nous.

— Et le Russe ?

— Quel Russe ?

— Le copain des deux autres, le balaise.

— On connaît que nos copains à nous.

— Vous y étiez, à Bercy ?

— Un peu, oui ! Il y avait notre copain Malaussène, là-bas… le pauvre.

— Le Gibbon, la Caresse et le Russe y étaient aussi.

Et ils y étaient morts. La même mort araignée.

— On connaît pas ces gars-là.

Les pompiers les avaient d’abord crus victimes de la panique. Asphyxiés par la foule. Mais tout de même, cette agonie recroquevillée, ce visage bleu, presque noir… non.

— Écoutez, dit posément un des inspecteurs, Ben Tayeb et vous, vous vous êtes payé ces trois malfrats. On voudrait savoir pourquoi.

— On ne s’est jamais payé personne, monsieur l’inspecteur.

Le médecin légiste avait planché un certain temps. Jusqu’à découvrir une minuscule trace de piqûre, à la base des trois cous. Et l’autopsie avait parlé : une giclée de soude caustique dans le cervelet.

— Mo et Simon…

Tout le monde se retourna. C’était le petit Vietnamien. Il n’avait pas bougé. Il restait adossé au mur du fond. Le bébé couvait son arme de service. Ils avaient quatre z’yeux et la voix de Gabin.

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