Daniel Pennac - La petite marchande de prose

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« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville…
„Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. »
Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.
Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires,
est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

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Le policier qui s’approchait maintenant de la camionnette se distinguait de ses collègues par son calme, son manque total de style. C’était un costaud à la nuque épaisse, au regard baissé, qui portait un de ces blousons à col fourré mis définitivement à la mode par l’aviation alliée de la Dernière Guerre. Il ne brandissait pas d’arme. Il marchait vers le fourgon aussi paisiblement que s’il avait eu l’intention, en effet, de s’y procurer un cornet de frites. Il frappa poliment à la vitre de la porte avant gauche. La porte ne s’ouvrit pas. Il prononça quelques mots. La porte s’ouvrit. Et Almut Bernhardt vit descendre de la cabine un Kabyle à la tignasse flamboyante, bientôt suivi d’un long Mossi qui se déplia par le vantail arrière. Huit flics leur sautèrent sur le dos. Menottes. La chevelure rousse du Kabyle s’éteignit dans une voiture dont s’alluma le gyrophare. Le flic en civil qui patrouillait devant le domicile de Chabotte se mit au volant du Tube. Sirènes, démarrage, les deux voitures de police encadrant la pièce à conviction.

Apparemment, le Mossi et le Kabyle avaient eu la même intention que l’Autrichienne.

— Mais le coup du marchand de saucisses, ce n’était pas une bonne idée, les gars.

Almut Bernhardt aurait sympathisé plus longtemps, si une Mercedes noire ne s’était garée devant la porte du ministre Chabotte. Au même instant un valet y engouffrait deux valises, pendant que le chauffeur tenait la porte ouverte à un Chabotte sautillant qui se jeta dans la berline comme on plonge dans un grand lit. Le valet regagna ses pénates, le chauffeur son volant. Almut Bernhardt récupéra son arme et tourna sa clef de contact.

La collision ne fut pas violente, mais suffisante pour stopper la Mercedes et pour que l’Autrichienne bondît hors de l’Audi en hurlant :

— Mein Gott ! Mein Gott ! Schauen Sie doch mal ! (Mon Dieu, mon Dieu, regardez-moi ça !)

Elle montrait du doigt son aile froissée, mais le chauffeur qui se précipitait sur elle avait sorti un revolver trapu et la braquait sans façon.

Hilfe ! hurla la professeur d’histoire. Hilfe ! (Au secours ! Au secours !)

Jusqu’à ce que le ministre Chabotte apparût.

— Rangez-moi cette arme, Antoine, ne soyez pas grotesque.

Puis, à la dame :

— Entschuldigen Sie, Madame. (Veuillez nous excuser, madame.)

Et, de nouveau à son chauffeur :

— Prenez son volant, Antoine, garez sa voiture, l’avion ne va pas m’attendre éternellement.

Le chauffeur grimpa derrière le volant de l’Audi 80. Pendant qu’il reculait dans une protestation de tôles froissées, Chabotte tendit sa carte à la malheureuse Autrichienne.

— Ich habe es eilig, Madame. (Je suis pressé, madame.)

— Ich auch, fit Almut Bernhardt. (Moi aussi, fit Almut Bernhardt.)

Mais c’était un gigantesque revolver d’ordonnance qu’elle tendait en échange de la carte. Une arme énorme, vraiment. Et, sans sourire :

— Steigen Sie hinein, oder Sie sind tot. (Montez, ou vous êtes mort.)

* * *

La seule pensée du chauffeur Antoine, lorsqu’il descendit de l’Audi 80 et vit s’éloigner la Mercedes, fut que son patron Chabotte avait une fois de plus fait preuve de rapidité. Le chauffeur Antoine en conçut une légitime fierté : en matière de femme, personne n’était plus rapide que le ministre Chabotte.

23

La mère protestait :

— C’est insensé, vous pourriez faire quelque chose, tout de même !

Le plus jeune des deux flics regardait l’enfant. L’enfant, une petite fille, ouvrait des yeux horrifiés. À leurs pieds, le mort était mort. Quoi qu’en dît la mère, il n’y avait plus grand-chose à faire.

— On tue vraiment partout, de nos jours !

La mère produisait de la buée, dans le petit matin.

— Ce n’est tout de même pas un endroit correct, pour un assassinat !

Tout novice qu’il était, le plus jeune des deux flics avait presque tout vu en matière de meurtre. Mais il n’avait pas tout entendu : il n’était muté à Passy que depuis trois semaines.

C’est inconcevable, disait la mère, on pratique paisiblement son jogging en famille, et une enfant de neuf ans bute contre un cadavre.

(La mère collait des accents circonflexes même aux cadavres.)

— C’est extravagant !

La mère était très jolie, et la petite fille, en dépit de l’horreur dans ses yeux, charmante. Toutes deux portaient le même survêtement. À bandes fluorescentes. Jogging de lucioles. Ou de feu follet, vu la circonstance. Mais le plus jeune des deux flics n’était pas un cynique. Il trouvait la mère jolie, c’est tout. Le bois, autour, sentait l’aube.

— Trois générations que nous habitons le quartier, et nous n’avons jâmais vu une chose pareille.

Trois ans seulement que je suis flic, pensait le plus jeune des deux flics, et j’ai déjà vu cinquante-quatre « choses pareilles ».

Les arbres continuaient à pousser. L’herbe luisait. Le collègue du jeune flic fouillait les poches du mort. Portefeuille, porte-cartes, papiers.

Oh ! merde !

Il venait de se redresser, l’identité du mort à la main.

— Oh ! merde !

Comme si tous les ennuis soigneusement évités au cours d’une longue carrière de policier en uniforme lui avaient donné rendez-vous dans ce petit bois charmant.

— Quoi, qu’y a-t-il encore ? demanda la mère.

Le vieux flic la regarda sans la voir, ou comme s’il la voyait pour la première fois, ou comme s’il allait lui demander un conseil, ou comme s’il sortait d’un rêve. Il dit enfin :

— On ne bouge pas, on ne touche à rien, il faut que je prévienne la Maison.

C’est ainsi qu’il appelait le Quai des Orfèvres. C’était un très vieux flic, la vieille école, la retraite comme un parfum d’écurie. Il se serait volontiers passé de ce cadâvre. Son pas était lourd, comme il se dirigeait vers le fourgon.

— Vous n’avez pas la prétention de me faire passer la journée ici ! Allons, viens, chérie…

Mais chérie ne venait pas. Chérie ne pouvait détacher ses yeux du mort. Chérie était fascinée par un petit trou violacé à la base de la nuque — les cheveux, roussis par le coup de feu, lui faisaient une couronne frisottée.

Le jeune flic se posa une question à lui-même : « Qui des deux est le plus traumatisé (c’était un mot qu’avait utilisé la mère) : l’enfant qui découvre un mort adulte, ou l’adulte qui tombe sur un cadavre d’enfant ? » Comme la réponse glissait entre les doigts de sa tête, le jeune flic reconsidéra le petit trou violacé, la minuscule auréole de cheveux grillés, et il dit, à voix haute, mais pour lui-même :

— Une exécution.

Il ajouta :

— Sans bavure.

— Je vous en prie…, dit la mère.

Elle parlait en italiques, avec application, comme si elle se traduisait elle-même.

* * *

Lorsque le téléphone sonna dans le bureau du divisionnaire Coudrier, il tournait la page 320 du Seigneur des monnaies. C’était l’histoire d’un émigré de la troisième génération, Philippe Ahoueltène, sociologiquement voué au ramassage des poubelles, mais qui avait eu l’idée de collecter et de commercialiser les déchets sacrés de Paris, puis de toutes les capitales du monde. Accouplé d’abord au cul d’une benne municipale, il avait suffi à Philippe Ahoueltène de la moitié du roman pour régner sans partage sur le marché des changes, régissant implacablement le cours des monnaies — d’où le titre de l’ouvrage. Il épousait dans la foulée une Suédoise d’une beauté stellaire et d’une culture épatante (la belle était mariée, il avait impitoyablement ruiné son mari) et lui faisait un enfant qui naissait en pleine Amazonie par une nuit de typhon censée annoncer aux Indiens locaux la venue d’un demi-dieu…

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