Caryl Férey - Plutôt crever

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Si votre meilleure copine vous offre pour vos trente ans les Mémoires de Lacenaire et un calibre .44 dans une boîte à chaussures, méfiez-vous ! Lisez au moins le mode d’emploi. C’est ce qu’aurait dû faire Fred avant d’abattre le député Rogemoux et de prendre la fuite à travers la Bretagne, en voiture, à vélo, à pied ou en kayak… Il aurait trouvé le carnet et les étranges QCM d’Alice. Il aurait vu les six balles creuses et les petits papiers. Il n’aurait pas été traqué par toutes les polices de France et ne serait pas devenu le gibier d’un terroriste basque aux tendances psychopathes. Il n’aurait surtout pas eu dans son sillage, comme une ombre dévorée de colère, le flic borgne Mc Cash. Lui ne lâchera jamais. Fred et Alice non plus. Quoi qu’il advienne. Plutôt crever !
Né en 1967, Caryl Férey a fait ses classes en Bretagne. Il s’est donc mis à voyager, à rencontrer des gens qui, aujourd’hui, donnent chair à ses livres. Il écrit aussi pour les enfants, la musique, le théâtre…

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Ses joues rougirent sous l’urticaire. Mc Cash ne connaissait pas les enfants mais il savait traquer la peur dans les yeux des hommes. Même des petits. Elle recula d’un pas, le menton tout tremblant, et grimaça en silence sous ses couettes.

— Tu vas souvent à la cave ? fit-il en modérant sa voix. Dis-moi, Mathilde…

N’y tenant plus, la gamine fondit alors littéralement en larmes : son visage rond se désarticulait, ses yeux se fissuraient mais ses pleurs restaient désespérément muets.

*

Quelques pétards s’élevèrent dans le ciel, encore minoritaires face aux étoiles. Arrimé au comptoir de la buvette, un gobelet de bière à la main, Mc Cash buvait depuis une heure. Peut-être deux — sa Swatch avait pris l’eau dans le Zodiac. L’idée d’attendre les tueurs au bal du 14 Juillet lui avait déjà coûté trente euros. Ou le double. L’Irlandais buvait sans s’en apercevoir. Ce qu’il venait de vivre l’avait secoué. Pauvre gamine… Quant aux tueurs, il ne savait pas s’ils étaient là mais il les connaissait : ils finiraient par se montrer, aujourd’hui ou demain, pour l’anniversaire de Mathilde.

Sur le podium, le vieux chanteur au sous-pull brillant achevait sa musette à petits coups d’accordéon. Plus haut, un arc-en-ciel pyrotechnique s’éparpillait sur la mer — le bouquet final. Croyant peut-être passer inaperçu parmi la foule, le borgne avait d’abord troqué son bandeau pour une paire de lunettes noires, mais la nuit tombant il n’y vit bientôt plus rien, de telle sorte qu’il préféra le remettre plutôt que de s’exposer aux regards des autres.

Forcément, le monde entier aurait vu qu’il avait une prothèse, un œil de verre comme on dit quand on en a deux vrais, cet œil mort qui vous fixait. Sa peur sans bandeau : que la prothèse se déplace sans qu’il s’en aperçoive. Ah ! pour ça, il aurait l’air malin avec son œil normal et son œil qui louche ! Ah ! ça devait faire un drôle d’effet, hein ?

Après un bref et lénifiant discours sur la Bretagne authentique, le crooner armoricain entonna un air qui sentait le succès de la soirée. Mc Cash allait recommander quand son regard se ficha sur le visage d’un homme qui, en se faufilant, avait renversé un peu de bière sur la manche de sa veste. Il le vit s’éloigner vers les tonneaux, en dehors de la piste, persuadé de l’avoir croisé quelque part… Sur la petite place publique, les gens gesticulaient dans une farandole improvisée. Une fillette souriant de tout son appareil dentaire passa devant lui, puis une grosse femme aux mollets pour ainsi dire sans chevilles… Enfin, il se souvint du visage du type croisé tout à l’heure : c’était dans le dossier du Pays basque. Martial Arbizu.

Il chercha nerveusement parmi les noceurs mais ne le trouva pas.

— Vous savez où est parti le petit gros qui buvait une bière ici ? lança-t-il aux jeunes grimpés sur les tonneaux.

Une petite à couettes orange rétorqua :

— Avec un grand sec ? Par là, dit-elle, avec une fille…

Abandonnant bal, bière et jeunes filles en fleur, Mc Cash fila vers le port.

Quand il arriva, le quai était désert. Plus loin sous la lune, deux petites taches se mouvaient sur la mer. Des kayaks… Il courut jusqu’au phare et observa un moment leur déplacement jusqu’à ce qu’ils disparaissent, engloutis par la nuit… Avec le temps qu’il faisait, ils ne prendraient pas le risque de passer « la teignouse », ses cailloux et ses courants, pour rejoindre le continent… Non : ils filaient droit devant, sur l’île d’en face. Hœdic.

Mc Cash reprenait son souffle avec peine. Cinquante ans, bon Dieu, ça passait vite… Mais ce soir, le vent du large lui faisait comme une grande bouffée d’herbe pure.

23

Comme les coquelicots

Les kayaks crissèrent sur le sable. L’air de la mer nous avait glacé les os mais nous accostions, vivants, sur le bout de terre vierge. Miracle. Un parfait miracle… Je tirai mon embarcation sur le sec.

— J’ai cru qu’on n’y arriverait jamais…

Encore sous le choc, je fis quelques pas sur la petite crique. J’avais vaincu ma vieille phobie, mon appréhension irraisonnée de la mort en apnée : incroyable… Alice, que j’avais crue morte mille fois, était là, près de moi, ruisselante, plus vivante que jamais. L’océan coulait à nos pieds, la terre était là, bien dure, avec ses cailloux, sa faune, tout ce qui constituait la vie. On distinguait même le poste de sauvetage, masse noire sur la droite…

— On est arrivés, dit-elle seulement.

Alice avait un drôle d’air. La nuit mangeait son visage mais je devinais ses pupilles dilatées sous la lune. Au début, je n’ai pas prêté attention à ses insinuations : c’est en voyant son sac à dos glisser le long de ses jambes que ma peau s’est contractée. Je voulus approcher mais un geste d’elle me repoussa.

— Alors Fred : cette dernière balle…

Sa voix tomba sur moi comme une stèle. Je sentis le danger, entre elle et moi.

— À quoi tu joues ? dis-je.

Elle venait de prendre le revolver.

— Au con.

— Tu fais chier avec ta rhétorique.

— Tu fais chier avec tes questions.

Alice me regardait, belle et froide dans sa robe déchirée, le Smith & Wesson à la main. La colère me faisait trembler :

— Dis, tu crois pas qu’on a autre chose à faire ?

Elle regarda l’arme dans ses mains, puis l’obscurité alentour :

— Que veux-tu faire d’autre ici ?

Le ton était provocateur, ses manières trop tranquilles. Ça sentait le coup fourré, à plein nez. Des nuages améthyste drapaient la lune mais je la sentais proche, électrique, prête à tout.

— Il reste une balle, Fred : la dernière…

— Quelle balle ? Je les ai toutes tirées.

— À l’origine, il y en avait six, rectifia-t-elle. Tu n’en as tiré que cinq, il en manque donc une… Celle-là, ajouta-t-elle, brandissant une balle flambant neuve.

Bon Dieu, d’où elle la sortait celle-là ?

En guise de réponse, Alice fit basculer le barillet.

— Qu’est-ce que tu fais ? Putain, faut se tirer d’ici !

Inclinant la tête, elle nicha la dernière balle dans son logement et dit, parfaitement lugubre :

— Non, Fred, non : en ce qui me concerne, l’histoire s’arrête ici…

Je restai muet : elle me tendit la crosse du revolver. Pire, elle me l’imposa.

Son air de ne pas y toucher aurait dû m’alerter depuis longtemps. Entre nous pas de destin, rien que des enjeux. La règle était pourtant claire. Ce soir je ne pouvais plus reculer, acculé sur ce bout de plage, acculé l’un à l’autre. Nos lettres, la collaboration à la revue, tout ça n’était qu’un écran de fumée. Ce soir serait le Grand Soir. L’écume léchait nos pieds, nous nous tenions face à face ; le .44 Special pesait des tonnes dans ma main et je refusais de comprendre. En bloc.

Alors Alice laissa tomber sa robe sur ses chevilles. Je reculai, la main rivée sur la crosse du gros Smith & Wesson.

Elle me regarda enfin dans les yeux, un méchant sourire aux lèvres :

— Tu vois, dit-elle : c’est comme les coquelicots…

24

Les gaz

Le visage de Luis saignait toujours abondamment. Glissé dans les rochers, il avait d’abord vu cette garce d’Alice lui filer entre les mains avant qu’un grand type ne se précipite à son tour au bout du quai. Le Basque ne savait pas qui il était mais lui aussi semblait chercher les fugitifs. Un flic peut-être. Un sale flic. Le type avait contemplé l’océan un moment, puis disparu, tout à coup…

Luis avait trouvé Martial à l’ombre du lampadaire, adossé contre la tôle d’un hangar, le nez en sang. Il l’avait tiré par les cheveux pour le remettre d’aplomb :

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