Andreas Eschbach - Des milliards de tapis de cheveux

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Des milliards

de tapis de cheveux

LA DENTELLE DU CYGNE Andreas Eschbach Des milliards de tapis de cheveux - фото 1

LA DENTELLE DU CYGNE Andreas Eschbach Des milliards de tapis de cheveux - фото 2

LA DENTELLE DU CYGNE

Andreas Eschbach

Des milliards de

tapis de cheveux

TRADUIT DE L’ALLEMAND PAR CLAIRE DUVAL

L’ATALANTE

Nantes

Illustration de couverture : Vincent Madras

DIE HAARTEPPICHKNÜPFER

© 1995 by Franz Schneekluth Verlag, München

Lizenzausgabe mit Genehmigung der Schneekluth Verlag GmbH, Münche

© Librairie l’Atalante, 1999, pour la traduction française

ISBN 2-84172-111-6

L’Atalante, 15 rue des Vieilles-Douves, 44000 Nantes

CHAPITRE PREMIER

LES TISSEURS

NŒUD APRÈS NŒUD, jour après jour, une vie durant, les mains de l’exécutant répétaient sans cesse les mêmes gestes, nouant et renouant sans cesse les fins cheveux, des cheveux si fins et si ténus que ses doigts finissaient immanquablement par trembler et ses yeux par faiblir de s’être si intensément concentrés – et pourtant, l’avancée de l’ouvrage était à peine perceptible ; une bonne journée de travail avait comme maigre fruit un nouveau fragment de tapis dont la taille approximative n’excédait pas celle d’un ongle. Mais, malgré tout, l’homme se tenait là, accroupi, courbé au-dessus du châssis de bois craquant sur lequel son père et le père de son père s’étaient penchés avant lui, avec sous les yeux le verre grossissant hérité de ses ancêtres et rendu presque opaque d’avoir tant servi, les bras appuyés sur une planche polie calée sous sa poitrine, et ne guidant l’aiguille qu’au seul bout de ses doigts.

Tout à son ouvrage, il se tenait donc là, perpétuant nœud après nœud une tradition ancestrale, jusqu’au moment où il fut saisi par une sorte de transe et où un bien-être parfait l’envahit ; la douleur lancinante dans son dos s’évanouit et il cessa soudain de sentir le poids des années figées dans ses os. Il tendit l’oreille aux bruits de toutes sortes produits par cette maison que les pères de ses pères avaient bâtie. Il entendit le souffle continu du vent balayer le toit et s’engouffrer par les fenêtres ouvertes ; de la cuisine, au rez-de-chaussée, lui parvinrent le cliquetis de la vaisselle qu’on entrechoque et les bavardages de ses femmes et de ses filles. Tous ces bruits lui étaient familiers. Parmi eux il distingua la voix de la sage-femme qu’il hébergeait depuis quelques jours sous son toit, car Garliad, sa concubine, attendait sa délivrance. Le carillon grinçant et quelque peu étouffé de la porte d’entrée lui parvint aux oreilles ; ensuite il entendit qu’on ouvrait au visiteur et il perçut, dans les murmures qui montaient jusqu’à lui, l’excitation que cette arrivée provoquait. Ce devait être la femme venue livrer des vivres, des étoffes et diverses marchandises : elle avait promis de passer dans la journée.

Puis l’escalier craqua sous le poids d’un pas lourd. C’était certainement l’une des femmes qui montait à son atelier lui porter son déjeuner. À l’étage inférieur, elles étaient sans doute sur le point d’inviter la nouvelle venue à partager leur repas, espérant bien apprendre les derniers commérages et prêtes à se laisser convaincre d’acheter la première bricole venue. Il poussa un soupir, acheva le nœud qu’il avait entrepris, écarta le verre grossissant et se retourna.

Devant lui se tenait Garliad, qui arborait un ventre énorme et tenait à la main une assiette fumante ; elle attendait qu’il l’autorisât à entrer, ce qu’il fit d’un geste impatient de la main.

« Qu’est-ce qu’il leur prend de te laisser travailler dans ton état ? grogna-t-il. Tu as vraiment envie que ma fille vienne au monde dans un escalier ?

— Mais, Ostvan, répliqua Garliad, je me sens très bien aujourd’hui.

— Où est mon fils ? »

Elle hésita.

« Je ne sais pas.

— Tu ne sais pas ? Je vais te le dire, moi, où il est ! s’exclama-t-il, le souffle court. À la ville ! Dans cette école ! En train de se ruiner la vue et de se laisser embobiner par ces livres de malheur !

— Il a essayé de réparer le chauffage et il a dit qu’il allait chercher quelque chose. »

Ostvan se leva péniblement de son tabouret et lui prit l’assiette des mains.

« Maudit soit le jour où je lui ai permis de fréquenter cette école de la ville. Jusque-là Dieu ne s’était-il pas montré généreux envers moi ? Ne m’avait-il pas fait don de cinq filles et d’un seul fils, m’épargnant ainsi d’avoir à tuer un enfant ? Ne m’avait-il pas comblé en dotant mes femmes et mes filles de cheveux aux nuances si variées que je n’ai nul besoin de les teindre et que je puis, grâce à eux, tisser un tapis qui sera un jour digne de l’Empereur ? Mais alors pourquoi le Ciel ne permet-il pas que je fasse de mon fils un tisseur respectable, pourquoi ne puis-je espérer gagner ainsi ma place auprès de Dieu, pourquoi ne puis-je espérer l’aider un jour à nouer les fils du grand tapis de la vie ?

— Tu ne devrais pas t’en prendre au Ciel de la sorte, Ostvan.

— C’est à mon fils que je m’en prends, n’en ai-je pas le droit ? Et je comprends bien pourquoi sa mère évite de me monter les repas.

— Il faudrait que tu me donnes de l’argent pour payer…

— De l’argent ! Toujours de l’argent ! »

Ostvan posa son assiette sur le rebord de la fenêtre et traîna les pieds jusqu’à un coffre scellé et orné d’une photographie du tapis que son père avait tissé. Ce coffre renfermait le reste de l’argent qu’avait rapporté la vente du tapis et qu’Ostvan avait réparti dans de petites boîtes étiquetées, portant chacune la marque d’une année. Il en sortit une pièce de monnaie.

« Prends. Mais souviens-toi que ce que nous possédons là doit suffire pour le reste de notre existence.

— Oui, Ostvan.

— Et quand Abron rentrera, envoyez-le-moi immédiatement.

— Oui, Ostvan », répéta-t-elle en quittant l’atelier.

Tous ces soucis, toutes ces contrariétés, était-ce une vie ? Ostvan tira une chaise jusque devant la fenêtre et s’y assit pour prendre son repas. Son regard se perdit dans le paysage désertique, rocailleux et aride qui s’étendait à l’infini. Autrefois, il lui arrivait encore parfois d’y aller chercher certains minéraux indispensables à de secrètes préparations. À quelques reprises, il s’était également rendu en ville pour acheter des outils ou des substances chimiques. Mais depuis, il avait réuni tout ce dont il pourrait avoir besoin pour réaliser son tapis. Il y avait de grandes chances qu’il ne mît plus jamais le pied dehors. De surcroît, il n’était plus tout jeune ; il aurait bientôt achevé son œuvre, et il serait alors temps de penser à la mort.

Quelques heures plus tard, dans l’après-midi, des pas rapides dans l’escalier l’interrompirent dans son travail. C’était Abron.

« Tu désirais me parler, père ?

— Tu es allé à la ville ?

— Je suis allé acheter du charbon.

— Nous avons dans la cave de quoi nous chauffer pendant des générations.

— Je l’ignorais.

— Tu aurais pu me le demander, non ? Mais n’importe quel prétexte t’est bon pour te rendre à la ville. »

Abron s’approcha sans y avoir été invité.

« Je sais que cela te déplaît que j’aille si souvent en ville et que je lise des livres. Mais, père, c’est plus fort que moi, c’est tellement intéressant… tous ces autres mondes… Il y a tant à apprendre… tant de vies différentes de la nôtre…

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