Andreas Eschbach - Des milliards de tapis de cheveux

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Que disait déjà la charte des tisseurs ? Toutes les provinces du royaume apportent leur contribution à l’ornement du palais impérial, et c’est notre fierté que de tisser les tapis les plus précieux de l’univers . Quelles dimensions pouvait bien avoir ce palais pour que la production d’une planète entière ne puisse suffire à le couvrir de tapis ?

Il avait eu l’impression de rêver. Il aurait pu depuis longtemps se lancer dans ces calculs, mais pareille idée ne lui serait jamais venue à l’esprit ; jusqu’alors, jongler ainsi avec les chiffres lui serait apparu comme un pur blasphème. Mais, depuis qu’il possédait ces livres qui rapportaient la présence de tisseurs sur trois autres planètes… Et qui savait combien d’autres planètes il pouvait encore exister ?…

Depuis, le temps avait passé, et il lui était devenu plus difficile d’expliquer sa conduite de l’époque : il avait fondé un petit cercle qui se réunissait régulièrement le soir ; il s’était entouré d’hommes à peu près de son âge qui ne craignaient pas de chercher à étancher leur soif de connaissances. Le guérisseur était de ceux-là, ainsi que l’un des plus riches éleveurs des environs et quelques artisans.

Ce fut une tâche de longue haleine, une tâche harassante. Dans un premier temps, il n’eut d’autre ambition que d’inculquer à ces hommes les bases élémentaires qui leur permettraient de devenir les interlocuteurs qu’il recherchait. Il fallait leur enseigner tant de choses avant d’envisager sérieusement de les entraîner dans un débat sur les questions qui l’agitaient ! Ainsi, comme la majeure partie des gens, ils n’avaient que de vagues représentations du monde dans lequel ils vivaient. L’Empereur habitait « un palais dans les étoiles », voilà ce qu’ils savaient. Mais ce que cela signifiait, ils l’ignoraient. Aussi dut-il d’abord leur inculquer ce que lui-même savait des planètes et des étoiles ; il dut leur apprendre que les étoiles dans le ciel n’étaient rien d’autre que des soleils très éloignés, dont beaucoup possédaient des planètes sur lesquelles vivaient d’autres hommes ; il leur enseigna que toutes ces planètes faisaient bien sûr partie de l’Empire et que, sur l’une d’elles, très, très lointaine, au cœur du royaume, se dressait l’imposant Palais des Étoiles. Il dut leur apprendre à calculer les surfaces, à apprivoiser les grands chiffres. Ce n’est qu’au terme de cette longue initiation qu’il put, avec prudence, commencer à les familiariser avec ses méditations hérétiques.

Mais le malheur s’empare de quiconque commence à douter de l’Empereur, et s’abat aussi sur ceux qui ont commerce avec l’impie . Il frappe en un point donné et se propage ensuite, tel un feu dévastateur…

Le lendemain, ses souvenirs continuèrent de l’assaillir, y compris durant le cours. Comme d’habitude, la petite salle était noire de monde ; toutes les chaises étaient occupées, et on n’aurait pu faire asseoir une personne de plus par terre. Ce jour-là cependant, il avait un mal fou à maîtriser cette horde d’enfants turbulents. La classe lisait en chœur, et Parnag, l’esprit ailleurs, suivait le texte dans son propre livre en essayant de repérer les voix qui écorchaient les mots ou ne suivaient pas le rythme. D’ordinaire il y parvenait, mais aujourd’hui il percevait des voix qui ne venaient pas de l’assistance.

« Un prédicateur doit prendre la parole sur la Grand-Place, s’écria l’un des garçons les plus âgés, le fils du drapier. Mon père a dit que je devais m’y rendre après la classe.

— Nous pourrons y aller tous ensemble », répondit Parnag. Il prenait toujours garde, en matière religieuse, de se montrer particulièrement zélé.

Ce n’avait pas toujours été le cas. Dans ses jeunes années, il s’était montré plus ouvert et avait confié sans retenue ce qu’il était et ce qu’il ressentait. Lorsqu’il n’était pas en forme, il s’en excusait auprès de ses élèves, et, quand un problème le préoccupait, il ne répugnait pas, au beau milieu du cours, à laisser tomber l’une ou l’autre remarque à ce sujet. Il avait même essayé, à l’époque où les mystérieux livres l’avaient plongé dans la confusion et le doute le plus total, d’en faire part à ses élèves.

En les voyant le regarder les yeux ronds, manifestement sans comprendre ce qu’il racontait, il avait changé de sujet. Seul l’un d’entre eux, un garçon très éveillé, exceptionnellement intelligent, prénommé Abron, avait réagi différemment.

À sa plus grande surprise, Parnag trouva en ce jeune garçon maigre l’interlocuteur qu’il avait en vain recherché parmi ses aînés. Abron ne savait pas grand-chose, mais, sur la base de ce qu’il savait, il était capable de développer une réflexion étonnamment personnelle. Il vous fixait de ses yeux sombres et impénétrables et, avec l’intelligence simple et directe de l’enfance, il pouvait mettre à jour les failles d’un raisonnement et poser les questions qui touchaient au cœur même du problème. Parnag fut fasciné et, sans plus réfléchir, il invita le garçon à se joindre aux soirées du cercle.

Abron s’y rendit et, les yeux écarquillés, assista aux débats, assis dans un coin, sans prononcer un mot. De ce jour, son père, Ostvan le vieux, le tisseur, lui interdit de remettre les pieds à l’école.

Le professeur proposa à Abron de venir chez lui aussi souvent qu’il lui plairait pour lire et lui poser toutes les questions qu’il voudrait sur les sujets qui l’intéressaient. Ainsi Abron devint-il un hôte régulier de la maison de Parnag. Ses escapades en ville, sous un prétexte ou un autre, furent de plus en plus fréquentes ; il restait des heures, des après-midi entiers, sur les livres du professeur qui, pendant ce temps, lui préparait des tisanes avec ses meilleures herbes et répondait de son mieux aux questions que lui posait le jeune garçon.

En se remémorant, bouleversé, ces heures passées avec Abron, Parnag s’aperçut qu’elles avaient été les plus belles de sa vie. Il s’était attaché à cet enfant comme s’il avait été son propre fils ; mû par une tendresse toute paternelle, il avait tenté d’apaiser la soif inextinguible de connaissances dont faisait montre l’enfant.

C’est ainsi qu’Abron s’était trouvé là lorsque Parnag avait reçu la visite inopinée de son ami qui revenait une nouvelle fois de la ville portuaire, muni d’un second paquet de livres et porteur d’une incroyable rumeur.

« En es-tu vraiment sûr ? avait insisté Parnag.

— Je le tiens de la bouche de plusieurs marchands étrangers.

Et il me paraît peu probable qu’ils se soient donné le mot.

— Une rébellion ?

— Oui. Une rébellion contre l’Empereur.

— Est-ce possible ?

— Ils prétendent que l’Empereur va devoir abdiquer. » Les jours suivants, Abron ne revint plus. Par la suite, quelqu’un confia à Parnag sous le sceau du secret qu’Abron était mort. Selon toute évidence, il avait dû tenir chez lui des propos hérétiques et blasphématoires, et son père avait profité de la naissance d’un enfant mâle pour le tuer.

En un éclair, Parnag saisit l’étendue de son sacrilège. Il avait laissé ses doutes détruire une vie jeune et prometteuse. Il avait semé le malheur. Sans un mot d’explication, il avait alors dissous le cercle et, de ce jour, il s’était juré de ne plus jamais débattre des questions qu’il avait lui-même soulevées.

Tandis qu’entouré de ses élèves il se rendait d’un pas rapide sur la Grand-Place, il se sentit soudain très déprimé. La journée était douce, ensoleillée, mais il avait l’impression de traverser une vallée noyée sous d’opaques ténèbres. Il s’enlisait dans ses souvenirs comme dans des sables mouvants. Pour autant que sa faible conscience du monde extérieur le lui permît, il se regarda faire sans grande conviction quelques efforts pour maintenir les enfants groupés ; mais au fond cela lui était indifférent et il les abandonna à eux-mêmes.

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