Andreas Eschbach - Des milliards de tapis de cheveux

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Le prédicateur était assis sur un des piliers de pierre entre lesquels on avait coutume, lors des festivités, de monter la scène. Une foule d’hommes et de femmes de tous âges et de toutes conditions s’était rassemblée pour écouter son sermon.

« Dans toutes les villes que je traverse au cours de mes pérégrinations, je rencontre des gens qui me disent aller mal et souffrir de la faim, de la pauvreté ou de la difficile cohabitation avec leurs semblables, lança-t-il d’une voix puissante, sur le ton de la psalmodie caractéristique des prêcheurs errants. Ils se confient à moi car ils espèrent me voir leur venir en aide, peut-être par un conseil avisé, peut-être par un miracle. Mais je ne puis faire de miracles. Et les conseils que je pourrais vous suggérer ne seraient pas meilleurs que ceux que vous pourriez trouver par vous-mêmes. La seule chose que je puisse faire pour vous, c’est vous rappeler un point que vous avez peut-être oublié : ce que vous êtes ne vous appartient pas, vous appartenez à l’Empereur, notre maître, et la seule façon pour vous de vivre, c’est d’accepter de vivre à travers lui ! »

Quelqu’un lui présenta un fruit en guise d’offrande ; avec un sourire crispé, il interrompit son prêche pour recevoir le don et le joindre aux autres présents amoncelés près de lui.

« Et si vous souffrez, reprit-il comme s’il voulait conjurer le mal, c’est uniquement parce que vous avez oublié cette vérité essentielle. Si de plus vous essayez de penser par vous-mêmes, pour vous-mêmes, c’en est fait de vous. Oh ! (sa main droite se dressa en signe d’exhortation) il est si facile d’oublier que vous appartenez à l’Empereur ! Et si difficile de le garder constamment présent à l’esprit ! »

De sa robe de bure râpée se tendait vers le ciel un bras d’une maigreur étrange. Parnag observait la scène d’un regard sombre. La sensation d’avoir gâché sa vie ne semblait plus vouloir le quitter.

« Mais qu’est-ce que vous croyez ? À votre avis, pourquoi tous, aux quatre coins du monde, consacrons-nous tous nos efforts et toute notre vie à tisser les tapis en cheveux ? Pensez-vous réellement que ce soit juste pour éviter à notre Empereur d’avoir à fouler de son pied la pierre nue ? D’autres artifices feraient tout aussi bien l’affaire. Non, tout cela, tous ces rites ne sont rien d’autre que des présents que notre Empereur a la bonté de nous offrir ; ce n’est là que la planche de salut qu’il nous tend pour éviter que nous ne nous égarions loin de lui et que nous ne courions à notre perte. Voilà ce qu’il faut y voir. À chaque cheveu qu’un tisseur choisit et noue, il garde ceci présent à l’esprit : J’appartiens à l’Empereur. Et vous tous, pâtres, agriculteurs, artisans, vous rendez possible le travail des tisseurs. Vous aussi êtes autorisés à vous répéter, à chaque geste que vous faites : J’appartiens à l’Empereur. Ce que je fais, je le fais pour l’Empereur. Et moi-même, poursuivit-il en joignant les mains sur la poitrine en signe d’humilité, moi-même je ne suis rien de plus qu’un maillon de la chaîne, le modeste artisan de sa volonté qu’il envoie vagabonder de-ci de-là pour rappeler cette vérité à tous les hommes qu’il croise sur son chemin : Souviens-toi ! »

Parnag avait du mal à tenir en place. Il pensait à la longue liste des maisons qu’il avait encore à visiter pour récolter les fonds scolaires, et rester planté là lui paraissait une perte de temps considérable. Mais il ne pouvait décemment pas s’en aller ainsi.

Le prédicateur jetait autour de lui des regards où brûlait le feu de la passion.

« Aussi ne puis-je faire autrement que de vous parler également des mécréants, des incrédules et des hérétiques ; je dois vous mettre en garde contre eux, vous qui avez la foi du juste. L’impie est comme un malade contagieux. Il n’est pas comme vous : vous, s’il vous arrive parfois de vous écarter du chemin de la vérité, c’est par faiblesse humaine, et il suffit, pour affermir votre foi, que l’on vous rappelle à vos devoirs. Le mécréant, par contre, n’est pas victime d’un simple oubli : il connaît très bien le chemin de la vérité, mais il choisit de l’ignorer volontairement. »

Parnag sentit ses joues s’empourprer. Il fit un effort considérable pour garder le visage aussi indifférent que possible. Il avait l’impression que cet homme barbu, aux traits épuisés, ne s’adressait soudain plus qu’à lui.

« Il agit ainsi car il espère en tirer avantage, et il invente toutes sortes d’objections et d’arguments perfides pour se justifier. Le mécréant sème le germe de l’incroyance et de la dépravation dans le cœur des hommes simples ; le doute s’insinue alors en eux comme un poison, jusqu’à leur en faire perdre la raison. Je vous le dis : si vous tolérez la présence d’un de ces mécréants dans votre communauté, vous agissez comme celui dont la maison prend feu et qui reste les bras croisés à contempler les flammes. »

Parnag eut l’impression que quelques villageois regardaient dans sa direction et le dévisageaient d’un air méfiant. Vingt années n’avaient pas suffi à faire oublier ses interrogations séditieuses. À l’évidence, en ce moment précis ; certains se le rappelaient et se demandaient si…

Et ils avaient tout à fait raison. Le doute n’avait, depuis ce temps, cessé de le ronger, tel un germe ravageur qu’il ne parvenait pas à extirper. Il avait pu voir comme ses propres incertitudes avaient précipité dans le malheur d’autres que lui ; pour sa part, il s’entêtait à mener une vie qui n’était rien de plus qu’une succession de journées grises à toutes les autres semblables. Une fois que le doute était né, il était impossible de le faire disparaître. Parnag n’était plus en mesure, à chacun de ses gestes, de penser : Je fais ceci pour l’Empereur. La seule chose qui lui venait à l’esprit, c’était : L’Empereur existe-t-il seulement ?

Qui donc avait jamais vu l’Empereur ? On ne savait même pas où il vivait ; on savait seulement que ce devait être sur une planète très, très éloignée. Bien sûr, il y avait les photographies, et le visage de l’Empereur était plus familier à chacun que celui de ses propres parents ; mais, pour autant que Parnag le sût, il n’avait jamais mis le pied sur leur planète. On racontait que l’Empereur était immortel, qu’il vivait et régnait sur l’humanité tout entière depuis la nuit des temps… On disait tant de choses, mais on n’était sûr de rien. Si l’on se laissait aller à douter, ne serait-ce qu’une fois, on se trouvait entraîné dans un cercle infernal dont on ne pouvait plus sortir.

« Prenez garde aux voix qui insinuent le doute et l’incroyance dans les esprits. Prenez garde à ne pas tendre l’oreille aux discours hérétiques. Prenez garde à tous ceux qui tentent de vous convaincre qu’il vous faut trouver la vérité par vous-mêmes. Vous commettriez une erreur, une erreur incommensurable ! La vérité est bien trop immense pour qu’un faible mortel puisse la saisir ! Non, seuls l’amour et l’obéissance témoignés à l’Empereur peuvent devenir le guide fidèle de notre vie et nous faire entrer dans la lumière de la vérité… »

Le prédicateur se tut et considéra Parnag d’un œil inquisiteur. Parnag soutint son regard et soudain il tressaillit, comme frappé par la foudre : il connaissait ce visage ! Il connaissait cet homme. Sur le moment, il ne parvint pas à se remémorer où ni quand il l’avait rencontré, mais il le connaissait. Et cette soudaine impression de déjà-vu était réciproque ; Parnag sentit que l’autre aussi l’avait reconnu. Le professeur vit s’allumer dans les yeux sombres du prêcheur une lueur proche de la panique, mais ce fut très fugitif, et l’instant d’après son regard s’enflamma, nourri par une haine fanatique et avide de vengeance.

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