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Jean-Marie Le Clézio: Coeur brûle et autres romances

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Jean-Marie Le Clézio Coeur brûle et autres romances

Coeur brûle et autres romances: краткое содержание, описание и аннотация

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« Il avait fait chaud cet été-là en Provence, une chaleur tyrannique, menaçante. Vers juillet, Pervenche est partie. Elle ne s'était même pas présentée au bac, à quoi bon ? Elle n'avait rien fait, elle savait bien qu'elle ne pouvait pas réussir. Toute l'année, elle avait traîné, surtout avec “Red” Laurent, dans les bistros, les boîtes, les fêtes, ou simplement dans la rue. Elle buvait des bières, elle fumait. L'après-midi, elle retrouvait Laurent devant le garage abandonné, au pied de la colline. Laurent soulevait le rideau de tôle, et ils se glissaient à l'intérieur. Ça sentait le cambouis, et une autre odeur plus piquante, comme de la paille, ou de l'herbe qui fermente. Ils faisaient l'amour par terre, sur une couverture. » « La moitié de tout ce qui dans le monde est vraie beauté, vertu ou a été mise au cœur des gens simples, cachée dans les corps ordinaires » (Louisa M. Alcott, Mrs Podger’s teapot).

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À quel moment avait-elle tout perdu ? Maintenant, dans la chaleur de cette fin d’été qui écrase tout à Ganagobie, Hélène cherche à comprendre. Elle a chassé de sa vie Édouard Perrine, avec la même détermination qu’elle avait mise à le suivre au bout du monde. Ce qu’elle avait aimé en lui, au début, c’était son côté médecin des pauvres, une sorte d’apôtre de l’OMS, sponsorisé par une association philanthropique canadienne pour venir en aide aux populations les plus démunies. Avant d’être envoyé dans ce coin perdu du Mexique, il avait exercé au Centrafrique, à Madagascar. Quand Hélène avait fait sa connaissance, un été à Aix, au hasard d’une terrasse de café, elle avait été impressionnée par son physique, grand, très noir, avec de larges mains à la paume pâle, et cet air sérieux qu’il avait quand il la regardait. Ils s’étaient vus pendant tout le mois d’août, il habitait dans une petite chambre meublée qui avait l’air d’un logement d’étudiant, Hélène avait l’impression de revivre les années de sa vie sans soucis, avant son mariage raté avec Vincent Lauro. Elle avait l’impression d’être à nouveau amoureuse. Édouard lui avait expliqué où il allait, lui avait demandé de venir le rejoindre, un peu comme un jeu. Puis Hélène s’était retrouvée seule. La grand-mère Lauro les attendait à Ganagobie, préparait la rentrée des classes pour les filles à l’école communale. Alors, un jour de septembre, sans réfléchir, parce qu’il faisait déjà froid et humide en Provence, ou peut-être parce qu’elle attendait un changement depuis si longtemps, elle avait emprunté de l’argent à des amies et elle avait acheté un billet d’avion pour elle et pour Clémence. Pervenche resterait à Ganagobie avec sa grand-mère en attendant que tout soit au point. À Mexico, Édouard les attendait. Ils avaient pris un autocar Tres Estrellas de Oro à la Terminal du Nord, et au petit matin, épuisées, elles avaient débarqué à Zamora. Puis, sans doute pour les amuser, Édouard leur avait fait parcourir la chaussée jusqu’au village de Jacona en carriole à cheval.

Édouard Perrine avait loué cette petite maison en ciment rue des Tulipanes, et tous les jours il travaillait jusqu’au soir dans un dispensaire au centre du village, à côté du cimetière.

C’était une vie nouvelle. Hélène avait dû tout apprendre : non seulement à parler espagnol avec l’accent traînant du Michoacán, mais aussi les gros mots, les jurons, les plaisanteries, les conventions qu’il faut respecter et les choses qu’il vaut mieux ne pas dire, les bonnes et les mauvaises manières, les relations. Elle avait eu des voisins, des amis, les gens du quartier frappaient à la porte de sa cuisine le matin, pour bavarder, pour lui emprunter du sel ou de la farine, ou pour lui apporter des cadeaux, des œufs, du miel, du pain doux. Elle était la femme du médecin.

Après six mois, Hélène avait fait venir la petite Pervenche. Elle avait voyagé toute seule avec un écriteau au cou, elle avait vomi dans l’avion, elle était très pâle. Clémence dès le début avait refusé le dépaysement. Elle montrait une hostilité contre Édouard Perrine, d’abord ouverte, puis quand Hélène la grondait, sournoise. Quand Pervenche était arrivée, ça s’était un peu amélioré, mais Clémence entraînait sa sœur dans sa vindicte. Ensemble elles chuchotaient des choses, elles ne parlaient jamais à Édouard, même quand il s’adressait à elles. Elles faisaient comme s’il était l’ennemi. Bien qu’elles ne le vissent jamais, elles avaient pris le parti de leur père.

Il avait fallu changer Clémence trois fois d’école. Puis elle avait fini par s’acclimater. À la saison sèche, les jeux avaient commencé dans la rue, et Clémence s’était élancée au milieu des autres. Elle avait appris à parler, à jouer. Elle avait découvert une liberté qu’elle n’avait jamais connue jusque-là. Quand elle revenait de l’école, à deux heures de l’après-midi, Clémence enlevait son uniforme, elle enfilait son pantalon taché et son T-shirt sale, ses baskets, et elle courait à travers les rues du village, sans craindre les voitures ou les camions. Elle explorait tout, jusqu’aux quartiers misérables, au bord du canal, là où vivaient ces gens qu’on appelait des parachutistes, parce qu’on disait que c’étaient des avocats peu scrupuleux qui les avaient lancés à cet endroit pour qu’ils occupent les terres et obligent les propriétaires à vendre.

Hélène elle aussi allait partout. Elle s’était remise à peindre et à sculpter, elle achetait de grands cartons à la coopérative de paquetage Anáhuac et elle faisait les portraits des gens du quartier, avec en arrière-plan les champs de maïs, les cannes à sucre, ou les grands goyaviers de l’autre côté de sa rue. Elle était amoureuse de ces visages, les traits doux des Indiennes, leurs chevelures d’un noir éclatant. Elle a gardé la plupart des portraits, elle est revenue vivre avec eux en Provence, ce sont ses gardiens, ses parents, ses seuls amis. Il y avait Adam et Ève, les deux enfants en haillons qui venaient mendier du pain ou ramasser les goyaves, ou bien la vieille Indienne que les gens appelaient par dérision Mariquita, qui allait de porte en porte vendre de la terre, des herbes à tisane, des pots de miel âcre maculé de cendres. Il y avait les enfants de la rue, Pina, Chavela avec sa tignasse hirsute, Carlos, Beto, Rosalba la Güera, Maïra.

Il y avait Chita. C’était une petite fille maigre et sombre, qui habitait avec sa famille dans une de ces baraques de parachutistes, au bord du canal. Son vrai nom, c’était Juana, mais les gosses de la rue se moquaient d’elle en lui donnant le nom de la guenon de la série télévisée. Elle ne disait rien. Hélène n’avait jamais fait son portrait. Non pas qu’elle n’en ait pas eu l’idée, ou l’envie, mais cette enfant portait un mystère. Il y avait en elle quelque chose de muet, de fuyant, de lointain, et puis elle n’aimait pas qu’on la fixe du regard trop longtemps, elle cachait son visage derrière ses mains, elle ne voulait pas qu’on la voie manger, elle était sombre, butée, incompréhensible comme un animal, c’était peut-être pour ça que les enfants de la rue lui avaient donné son surnom. Elle avait dix-sept ans, mais elle était si chétive qu’elle en paraissait à peine quatorze. Elle s’était installée dans la rue, devant la maison, et Hélène la voyait chaque fois qu’elle sortait. Un jour, elle a voulu lui donner l’aumône, mais la jeune fille l’a regardée de ses yeux sombres, elle lui a dit simplement : « Je ne veux pas d’argent, je veux travailler chez vous. » Au début, Hélène lui disait en riant : « Tu es trop petite pour travailler. » Mais la jeune fille insistait, sans sourire, avec obstination : « Je peux travailler chez vous, vous n’avez qu’à essayer. » C’est comme ça que Chita était entrée dans la maison. Elle aidait Hélène aux tâches ménagères, elle lavait le sol à grande eau, ou bien elle s’occupait de Pervenche pendant que Clémence était en classe. Elle ne parlait pas beaucoup, elle était toujours sombre, l’air soucieux, méchant. Avec son visage à la peau presque noire, et ses cheveux bouclés courts, Hélène trouvait qu’elle ressemblait à Mowgli. Puis elle s’était détendue, elle riait même quelquefois, elle jouait à la poupée avec Pervenche qui l’adorait. Longtemps, Hélène s’était efforcée de lui apprendre à lire et à écrire, mais Chita n’y arrivait pas. Elle restait penchée sur son cahier, ses mains déjà abîmées par le travail avaient du mal à tenir le crayon à bille. Elle écrivait en majuscules sur la page du cahier : JUANA. Elle ne participait jamais aux jeux des enfants dans la rue. Dès qu’elle avait fini son travail, elle s’en allait, avec l’argent de sa paie dans son soutien-gorge et du vieux pain dans un sac de plastique. Elle avait une vie pleine de mystères.

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