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Jean-Marie Le Clézio: La quarantaine

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Jean-Marie Le Clézio La quarantaine

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«Que reste-t-il des émotions, des rêves, des désirs quand on disparaît? L’homme d’Aden, l’empoisonneur de Harrar sont-ils les mêmes que l’adolescent furieux qui poussa une nuit la porte du café de la rue Madame, son regard sombre passant sur un enfant de neuf ans qui était mon grand-père? Je marche dans toutes ces rues, j’entends le bruit de mes talons qui résonne dans la nuit, rue Victor-Cousin, rue Serpente, place Maubert, dans les rues de la Contrescarpe. Celui que je cherche n’a plus de nom. Il est moins qu’une ombre, moins qu’une trace, moins qu’un fantôme. Il est en moi, comme une vibration, comme un désir, un élan de l’imagination, un rebond du cœur, pour mieux m’envoler. D’ailleurs je prends demain l’avion pour l’autre bout du monde. L’autre extrémité du temps.»

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Jean-Marie Gustave Le Clézio

LA QUARANTAINE

Au crépuscule de cet âge

quand tous les rois seront des voleurs

Kalki, le Seigneur de l’Univers,

renaîtra de la gloire de Vishnou.

Baghavat Purana, I, 3,26

En souvenir d’Alice, qui disait chaque fois, sur la route de la pointe d’Esny: «Ici finit le paradis des riches et commence l’enfer des pauvres.»

Langlois del ECrook lith Le voyageur sans fin Dans la salle enfumée - фото 1

Langlois del E.Crook lith

Le voyageur sans fin

Dans la salle enfumée, éclairée par les quinquets, il est apparu. Il a ouvert la porte, et sa silhouette est restée un instant dans l’encadrement, contre la nuit. Jacques n’avait jamais oublié. Si grand que sa tête touchait presque au chambranle, ses cheveux longs et hirsutes, son visage très clair aux traits enfantins, ses longs bras et ses mains larges, son corps mal à l’aise dans une veste étriquée boutonnée très haut. Surtout, cet air égaré, le regard étroit plein de méchanceté, troublé par l’ivresse. Il est resté immobile à la porte, comme s’il hésitait, puis il a commencé à lancer des insultes, des menaces, il brandissait ses poings. Alors le silence s’est installé dans la salle.

Je pense à la façon dont mon grand-père a vu Rimbaud, la première fois. C’était au début de l’année 1872, en janvier ou février. Je peux déterminer la date à cause de la mort d’Amalia, et de la visite du Major William dans le magasin de bondieuseries et pompes funèbres au rez-de-chaussée de son immeuble de la rue Saint-Sulpice. Après la rupture avec le Patriarche et leur expulsion de la propriété d’Anna, leur départ de Maurice, à la fin de l’année 71, Antoine et Amalia s’étaient installés à Paris, dans le quartier de Montparnasse. Il faisait cet hiver-là un froid mortel à Paris, la Seine charriait des glaçons. Amalia était mal remise de la fièvre qui s’était déclarée après la naissance de Léon. Peut-être que la dispute avec Alexandre l’avait rendue encore plus fragile. Elle est morte d’une pneumonie dans les derniers jours de janvier. Léon n’avait pas un an. Mon grand-père Jacques avait tout juste neuf ans. C’est en accompagnant son oncle William qu’il a dû entrer dans le café, à l’angle de la rue Madame et de la rue Saint-Sulpice. L’oncle a pensé que ça n’était pas de l’âge de Jacques d’entrer dans le magasin pour choisir une couronne. Il l’a laissé dans le bistrot, attablé devant un bol de vin chaud.

C’était la première fois que Jacques quittait Maurice. En France, tout lui paraissait magnifique et terrifiant, les immeubles de cinq étages, le roulement des coches sur le pavé, les trains, les hautes cheminées des bains publics, à Montparnasse, qui crachaient une fumée noire dans le ciel gris, la neige en congères le long des jardins publics, et surtout les gens, la foule, épaisse, compacte, qui se heurtait, se bousculait, se hâtait. Ils avaient des visages pâles, mangés de barbe, des chapeaux en tuyau de poêle, des houppelandes fourrées, des cannes, des guêtres. Les femmes portaient trente-six épaisseurs de jupons, de corsets, de robes, de manteaux, et sur leurs petites têtes à gros chignons étaient épinglés de drôles de chapeaux à voilette. Jacques devait se serrer contre l’oncle William, sa petite main écrasée dans la patte du géant. Il ne comprenait pas l’accent étrange des gens de cette ville, il ne savait pas répondre aux questions des petites voisines. Elles disaient: «Est-il sot!» Elles le traitaient de niguedouille, d’hurluberlu. Les jours qui ont précédé la mort de sa mère, il passait tout le temps avec l’oncle William. C’était terrible d’entendre sa mère étouffer, de voir son visage blême et ses beaux cheveux noirs répandus sur l’oreiller. Antoine était effondré. Les derniers temps Amalia ne reconnaissait même plus son petit garçon ni le bébé. Elle divaguait. Elle se croyait retournée dans la maison de son père, sur le bord de l’Hughli, guettant sous la véranda l’arrivée de la pluie.

Le Major Charles William s’était installé dans le petit appartement de la rue Saint-Sulpice, au-dessus du magasin de bondieuseries, pour être à côté d’Amalia — l’Eurasienne, comme on l’appelait dans ma famille. Depuis qu’elle avait été recueillie par son frère, pendant la guerre des sepoys, errant dans la forêt autour d’Allahabad, elle était entrée dans sa famille. À la mort de son frère, Amalia était devenue son unique enfant, son amour. Quand elle est partie, cet hiver, il a failli en mourir. Il est resté à Paris, pour s’occuper des deux garçons, parce que Antoine n’était plus en état. Puis il s’est retiré à Londres. Aujourd’hui on ne sait plus rien de la famille William. Le drame de la mort d’Amalia a défait tous les liens.

Les Archambau sont devenus une tribu maudite. C’est vrai que, sans la rupture avec le Patriarche, les choses se seraient sans doute passées autrement. Amalia serait restée à Anna, et nous aurions gardé une terre, une origine, une patrie.

À Paris, cet hiver-là, tout était sombre. Antoine, en arrivant, avait découvert que la plus grande part de ses ressources — la part provenant de la succession d’Anna — avait fondu. Les années qu’il avait vécues à Paris, après son mariage, il avait dépensé sans compter. Il voulait éblouir Amalia, s’éblouir lui-même. Il avait été pillé par des hommes d’affaires véreux, par les commis et les notaires. Antoine était un rêveur. Il s’occupait principalement de poésie, de littérature. Il avait investi dans des chimères. Des terrains maraîchers qui n’existaient pas, des voies ferrées imaginaires. Loin de Maurice, il avait perdu sa gangue, sa cuirasse, il n’avait plus aucune protection. Et puis il y avait la haine d’Alexandre Archambau pour ce demi-frère qui était arrivé comme un intrus quand il avait six ans, ce demi-frère qui ne lui ressemblait pas, insouciant, futile.

Alexandre n’a pas eu besoin de bouger. Quand son frère a commencé à tomber, il lui a suffi de regarder sa chute.

Donc, en cette fin de janvier 1872, quand Amalia est mourante, le Major emmène Jacques rue Saint-Sulpice, et le laisse dans le bistrot qui occupe l’angle opposé au magasin de bondieuseries. Plusieurs fois Jacques s’est arrêté devant la vitrine du magasin (établissement Chovet) pour regarder toutes ces choses étonnantes, un peu effrayantes, les crucifix, les vierges, les médailles, les couronnes et les plaques de marbre noir. Le propriétaire du magasin lui a même parlé, un jour qu’il attendait l’oncle William resté en arrière. C’est un vieux monsieur au crâne chauve, aux yeux d’un bleu de myosotis, comme Jacques n’en a jamais vu. De l’autre côté de la rue, le bistrot a un aspect inquiétant. Quand la porte vitrée s’ouvre, il y a une bouffée de bruits de voix, un brouhaha de rires. Mais le Major est un habitué. Il aime bien s’asseoir pour boire son vin chaud, en tirant sur sa bouffarde, et en lissant ses longues moustaches noires.

Mon grand-père Jacques ne m’a jamais parlé de cela. Les derniers temps, quand il s’était installé à Montparnasse, c’était un homme taciturne, qui fumait cigarette sur cigarette en lisant interminablement son journal, sans s’occuper de l’enfant que j’étais. C’est ma grand-mère Suzanne qui m’a tout raconté. Ma grand-mère aimait par-dessus tout raconter des histoires. La plupart étaient inventées, et mettaient en scène un singe malin appelé Zami. Mais de temps à autre elle racontait une histoire vraie. Elle me prévenait alors: «Fais bien attention. Ce que je vais te dire est authentique, je n’ai rien ajouté. Quand tu auras des enfants, il faudra que tu le leur racontes exactement comme je te l’ai dit.» J’ai beaucoup aimé ma grand-mère Suzanne. C’était une femme pas très grande, plutôt bien en chair, avec un joli visage au nez fin et une petite bouche, et des yeux gris agrandis par des lunettes de presbyte. Elle avait des cheveux blancs coupés court, ce qui étonnait à cette époque. Elle disait qu’elle avait été la première à porter les cheveux ainsi. J’avais quatorze ans quand elle est morte, en 54, six ans après mon grand-père. J’étais très triste. Je suis entré dans la chambre aux rideaux tirés où elle paraissait endormie, toujours très propre et nette dans son lit en laiton tourné. J’ai touché son front et ses joues glacés. Je me souviens des grands cernes sous ses paupières. J’aurais voulu voir encore le gris clair de ses iris.

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