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Jean-Marie Le Clézio: Ourania

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Jean-Marie Le Clézio Ourania

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« Quand j'ai compris que Mario était mort, tous les détails me sont revenus. Les gens racontaient cela en long et en large à ma grand-mère. Mario traversait le champ, un peu plus haut, à la sortie du village. Il cachait la bombe dans un sac, il courait. Peut-être qu'il s'est pris les pieds dans une motte de terre, et il est tombé. La bombe a explosé. On n'a rien retrouvé de lui. C'était merveilleux. C'était comme si Mario s'était envolé vers un autre monde, vers Ourania. Puis les années ont passé, j'ai un peu oublié. Jusqu'à ce jour, vingt ans après, où le hasard m'a réuni avec le jeune homme le plus étrange que j'aie jamais rencontré. » C'est ainsi que Daniel Sillitoe, géographe en mission au centre du Mexique, découvre, grâce à son guide Raphaël, la république idéale de Campos, en marge de la Vallée, capitale de la terre noire du Chernozem, le rêve humaniste de l'Emporio, la zone rouge qui retient prisonnière Lili de la lagune, et l'amour pour Dahlia. » J.M.G. Le Clézio.

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J.M.G. LE CLÉZIO

Ourania

Pour Don Luis González, in memoriam

Be loose from all shaken things :

You see the clouds return after the rain,

One storm in the neck of the other.

John OWEN Ouranon Ourania

J'ai inventé un pays

C'était la guerre. Hormis mon grand-père Julien, il n'y avait pas d'hommes à la maison. Ma mère était une femme aux cheveux très noirs, à la peau ambrée, aux grands yeux bordés de cils pareils à un dessin au charbon. Elle passait beaucoup de temps au soleil, je me souviens de la peau de ses jambes, brillante sur les tibias, sur laquelle j'aimais passer mes doigts.

Nous n'avions pas grand-chose à manger. Les nouvelles qui nous parvenaient étaient angoissantes. Pourtant, je garde de ma mère à cette époque le souvenir d'une femme gaie et insouciante, qui jouait des airs à la guitare et chantait. Elle aimait lire aussi, et c'est d'elle que j'ai reçu la conviction que la réalité est un secret, et que c'est en rêvant qu'on est près du monde.

Ma grand-mère paternelle était bien différente. C'était une femme du Nord, des environs de Compiègne ou d'Amiens, d'une longue lignée de paysans fermés et autoritaires. Elle s'appelait Germaine Bailet, et ce nom contenait bien tout ce qu'elle était, avaricieuse, entêtée, volontaire.

Elle s'était mariée très jeune à mon grand-père, un homme d'une autre époque, un ancien professeur de géographie qui avait démissionné pour se consacrer à l'étude du spiritisme. Il s'isolait dans un cabinet pour fumer cigarette après cigarette de tabac noir, en lisant Swedenborg. Il n'en parlait jamais. Sauf une fois où, me voyant lire un roman de Stevenson, il avait dit d'un ton définitif : « Tu ferais mieux de lire ta Bible. » Sa contribution à mon éducation s'était arrêtée là.

Ma mère avait un nom à part. Un nom doux et léger, un nom qui évoquait son île, qui allait avec son rire, ses chansons et sa guitare. Elle s'appelait Rosalba.

La guerre, c'est quand on a faim et froid. Est-ce qu'il fait toujours plus froid pendant les guerres ? Ma grand-mère Germaine prétendait que les deux guerres qu'elle avait connues, la première, la « Grande », et l'autre, la « sale guerre », avaient toutes les deux été marquées par des étés torrides, suivis d'hivers affreux. Elle racontait que l'été 1914, dans son village, les alouettes chantaient : « C't'été-ci, c't'été-ci ! » Et ce n'était qu'au jour où on avait placardé l'ordre de mobilisation, à la mi-août, que les paysans avaient compris. Ma grand-mère n'avait pas parlé des oiseaux qui chantaient l'été 1939. Mais elle racontait que mon père était parti dans un orage. Il avait embrassé sa femme et son fils, il avait relevé son col sous la pluie, et il n'était jamais revenu.

Dans la montagne, il faisait froid à partir d'octobre. Il pleuvait chaque soir. Les ruisseaux coulaient au centre des rues, en faisant une musique triste. Il y avait des corbeaux dans les champs de pommes de terre, ils tenaient des sortes de réunions, leurs glapissements emplissaient le ciel vide.

Nous habitions le premier étage d'une vieille maison de pierre, à la sortie du village. Le rez-de-chaussée était composé d'une grande pièce vide qui avait servi autrefois de dépôt, et dont les fenêtres avaient été murées par ordre de la Kommandantur.

C'est l'odeur de ce temps-là que je ne peux pas oublier. Un mélange de fumée, de moisi, une odeur de châtaigne et de chou, quelque chose de froid, d'inquiétant. La vie passe, on a des aventures, on oublie. Mais l'odeur reste, elle ressort parfois, au moment où on s'y attend le moins, et avec elle reviennent les souvenirs, la longueur du temps de l'enfance, du temps de la guerre.


Le manque d'argent. Comment un enfant de quatre, cinq ans devine-t-il cela ? Ma grand-mère Germaine en parlait certains soirs, tandis que je m'endormais à moitié sur mon assiette vide. « Comment allons-nous faire ? Il faut du lait, des légumes, tout coûte cher. » Ce n'est pas l'argent qui manque, c'est le temps. Les moyens de ne plus penser au temps, de n'avoir pas peur du jour qui s'achève, du jour qui va reprendre.


La pièce à vivre, c'était la cuisine. Les chambres étaient sombres et humides. Leurs fenêtres regardaient un pan rocheux, moussu, où l'eau semblait cascader en permanence. La cuisine était du côté de la rue, éclairée par deux fenêtres sur lesquelles ma grand-mère fixait chaque soir du papier bleu pour le couvre-feu. C'est là que nous passions la plus grande partie de la journée. Même en hiver, il y avait du soleil. Nous n'avions pas besoin de rideaux, parce qu'il n'y avait pas de vis-à-vis. La rue, à cet endroit, c'était la route qui allait vers les montagnes. Il n'y passait pas grand-chose. Une fois par jour, le matin, l'autocar poussif montait la côte, avec un bruit essouflé de gazogène. Quand je l'entendais venir, je me précipitais vers la fenêtre, pour voir cet insecte de métal, sans nez, dont le toit était chargé de bardas ficelés dans des toiles. L'arrêt du car était un peu plus bas, sur la place, devant le pont. En me penchant, je pouvais apercevoir, par-dessus les champs d'herbes folles, les toits du village et la tour carrée de l'église, avec sa pendule au cadran en chiffres romains. Je ne suis jamais arrivé à lire l'heure, mais il me semble qu'elle devait marquer toujours midi.


La cuisine, au printemps, se remplissait de mouches. Ma grand-mère Germaine prétendait que c'étaient les Allemands qui les avaient apportées. « Avant la guerre, il n'y en avait pas autant. » Mon grand-père la plaisantait : « Comment peux-tu en être sûre ? Les as-tu comptées ? » Mais elle n'en démordait pas. « En 14 déjà, on les a vues arriver. Les Boches les amenaient dans des paniers, ils les lâchaient, pour nous démoraliser. »

Pour lutter contre les insectes, ma grand-mère déroulait des papiers collants accrochés à l'ampoule électrique. Faute de moyens, elle utilisait tous les matins le même rouleau, qu'elle nettoyait chaque soir. Mais en même temps, elle enlevait le peu de glu qui restait et bientôt, en fait de piège, le rouleau servait surtout de perchoir aux insectes. Mon grand-père, lui, avait une méthode plus radicale. Armé d'une tapette vingt fois rafistolée, il partait à la chasse chaque matin, et n'acceptait de déjeûner que lorsqu'il avait abattu son cent de mouches. La toile cirée n'était pas le théâtre de ces combats. Ma grand-mère Germaine avait interdit absolument qu'on y aplatit aucune mouche, pour des raisons d'hygiène. Pour moi, cette toile cirée était le décor principal de ma vie. C'était une toile des plus ordinaires, assez épaisse, d'un brillant un peu huileux et dégageant une odeur de soufre et de caoutchouc, mêlée aux parfums de la cuisine.

J'y mangeais, j'y dessinais, j'y rêvais, j'y donnais parfois. Elle avait pour décor des motifs dont je ne sais s'ils représentaient des fleurs, des nuages ou des feuilles, peut-être tout cela à la fois. Ma grand-mère y préparait avec ma mère les repas, hachant les légumes et les bouts de viande, épluchant carottes et patates, navets, topinambours. Mon grand-père Julien y concoctait la mixture qu'il fumait, mélange de bouts de tabac, de fanes de carottes séchées et de feuilles d'eucalyptus. L'après-midi, quand ses beaux-parents faisaient la sieste, ma mère Rosalba me faisait la leçon. Le livre ouvert, elle me lisait les histoires. Puis elle m'emmenait promener jusqu'au pont, pour regarder la rivière. La nuit venait vite en hiver. Malgré bonnets de laine et peaux de mouton, nous grelottions. Ma mère restait un instant tournée vers le sud, comme si elle attendait quelqu'un. Je la tirais par la main, pour retourner vers la maison. Nous croisions parfois des enfants du village, des femmes vêtues de noir. Peut-être que ma mère échangeait quelques mots. Pour gagner un peu d'argent, elle faisait de la couture le soir, sur la fameuse toile cirée.

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