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Jean-Marie Le Clézio: Ourania

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Jean-Marie Le Clézio Ourania

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« Quand j'ai compris que Mario était mort, tous les détails me sont revenus. Les gens racontaient cela en long et en large à ma grand-mère. Mario traversait le champ, un peu plus haut, à la sortie du village. Il cachait la bombe dans un sac, il courait. Peut-être qu'il s'est pris les pieds dans une motte de terre, et il est tombé. La bombe a explosé. On n'a rien retrouvé de lui. C'était merveilleux. C'était comme si Mario s'était envolé vers un autre monde, vers Ourania. Puis les années ont passé, j'ai un peu oublié. Jusqu'à ce jour, vingt ans après, où le hasard m'a réuni avec le jeune homme le plus étrange que j'aie jamais rencontré. » C'est ainsi que Daniel Sillitoe, géographe en mission au centre du Mexique, découvre, grâce à son guide Raphaël, la république idéale de Campos, en marge de la Vallée, capitale de la terre noire du Chernozem, le rêve humaniste de l'Emporio, la zone rouge qui retient prisonnière Lili de la lagune, et l'amour pour Dahlia. » J.M.G. Le Clézio.

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Je crois que c'est sur cette nappe que j'ai pensé la première fois à un pays imaginaire. Il y avait ce gros livre rouge que ma mère lisait, et qui parlait de la Grèce, de ses îles. Je ne savais pas ce que c'était que la Grèce. C'étaient des mots. Dehors, dans le couloir froid de la vallée, sur la place de l'église, dans les magasins où j'accompagnais ma mère et ma grand-mère quand elles allaient acheter du lait ou des pommes de terre, il n'y avait pas de mots. Seulement le son des cloches, le bruit des galoches sur le pavé, des cris.

Mais du livre rouge sortaient des mots, des noms. Chaos, Eros, Gaia et ses enfants, Pontos, Océanos et Ouranos le ciel étoilé. Je les écoutais sans comprendre. Il était question de la mer, du ciel, des étoiles. Est-ce que je savais ce que c'était ? Je ne les avais jamais vus. Je ne connaissais que les dessins de la toile cirée, l'odeur de soufre, et la voix chantante de ma mère qui lisait. C'est dans le livre que j'ai trouvé le nom du pays d'Ourania. C'est peut-être ma mère qui a inventé ce nom, pour partager mon rêve.

J'ai vu l'ennemi. Je dis « l'ennemi » parce que je ne savais pas qui ils étaient, ni d'où ils venaient. Ma grand-mère Germaine les haïssait tant qu'elle ne prononçait jamais leur nom. Elle les appelait les Boches, les Frisés, les Teutons, les Huns. Elle disait seulement « ils ». « Ils » sont venus.

« Ils » ont occupé un village. « Ils » barrent les routes. « Ils » détruisent des maisons.

C'était menaçant, à peine réel. La guerre n'a pas de sens pour les enfants. D'abord ils ont peur, puis ils s'habituent. C'est quand ils s'habituent que cela devient inhumain.

J'y pensais sans y croire. Quand j'allais au village avec ma mère, je ramassais des cailloux sur la route. « Qu'est-ce que tu vas en faire ? » m'a-t-elle demandé une fois. J'ai enfoncé les cailloux dans mes poches. « C'est pour jeter », ai-je dit. Ma mère a dû demander : « Contre qui ? » Mais elle avait compris. Elle ne m'a plus posé de questions. Elle ne parlait jamais de tout cela, la guerre, les ennemis. C'était son jeu à elle : parler d'autre chose, penser à autre chose. L'angoisse devait lui être insupportable. Quelquefois, le soir, au lieu de souper, elle allait se coucher dans le noir.

Le livre rouge, Ourania, les légendes de la Grèce, cela comptait plus pour elle que ce qui se passait dans les montagnes. En même temps, elle sortait chaque matin, elle allait au bout de la route, pour guetter les nouvelles, pour écouter ce qu'on disait, à la boulangerie, dans les boutiques. Comme si mon père allait apparaître à l'entrée du village, brusquement, comme il avait disparu.

C'était l'automne. Les ennemis étaient dans le village. Il y avait un bruit de moteurs. Non pas l'autocar à gazogène avec son souffle sifflant. Des moteurs qui faisaient une musique à deux tons, un aigu, un autre plus grave. J'ai été réveillé ce matin-là par le bruit. J'étais seul dans la chambre, j'ai eu peur. Les murs et le sol tremblaient. Dans la cuisine, j'ai vu ma mère et ma grand-mère, debout dans l'angle de la fenêtre. Elles avaient décroché le papier bleu, le soleil entrait à flots juqu'au fond de la cuisine. Cela donnait un air de fête. Mon grand-père Julien était resté assis sur son fauteuil, il regardait devant lui, j'ai remarqué que ses mains tremblaient un peu.

« Daniel. » Ma mère a chuchoté mon nom, et sa voix était différente. Quand je me suis approché de la fenêtre, elle m'a serré contre elle, comme pour faire un rempart. Je sentais l'os de sa hanche contre ma joue, et je faisais des efforts pour voir, en me haussant sur la pointe des pieds.

Dehors, le long de la rue, une colonne de camions avançait lentement, le bruit de leurs moteurs faisait trembler les vitres. Ils remontaient la route, si près l'un de l'autre qu'on aurait cru un train.

De là où j'étais, coincé entre le mur et la hanche de ma mère, je ne voyais que les bâches et les vitres des camions, comme s'il n'y avait personne à bord. Je regardais le long défilé des camions, j'entendais le fracas des moteurs, les vitres qui tremblaient, peut-être les coups du coeur de ma mère, ma tête appuyée contre son flanc, la peur qui emplissait la chambre, la vallée. À part le bruit des moteurs, tout était vide. Aucune voix. Est-ce que les chiens aboyaient dans les cours ?

Cela a duré longtemps. Le grondement des camions semblait ne jamais devoir cesser. L'ennemi remontait la vallée, s'enfonçait dans la gorge de haute montagne, vers la frontière. Le soleil brillait sur le mur de la cuisine. Au-dessus de nous, le ciel était bleu, encore un ciel d'été. Sans doute les nuages s'ammoncelaient au nord, sur les sommets des montagnes. Les mouches, un instant dérangées par la vibration des moteurs, avaient recommencé leur danse au-dessus de la toile cirée. Pourtant mon grand-père Julien ne songeait pas à les chasser. Il restait assis devant la table, la lumière le frappait en plein, il était pâle et très vieux, très grand et maigre, ses yeux étaient traversés par la lumière, deux billes transparentes, gris-bleu. Je ne sais pas pourquoi, c'est cette image de mon grand-père que j'ai gardée, elle s'est superposée à toutes ses photos. Peut-être est-ce le vide de son regard, la pâleur de son visage qui me permettent de comprendre l'importance de l'événement que nous étions en train de vivre, l'ennemi qui s'écoulait sous nos fenêtres pareil à un long animal de métal sombre.

Mario est mort ce matin-là. Mario était comme mon grand frère, il jouait parfois avec moi dans la cour derrière la maison. Il était jeune, un peu fou. Plus tard j'ai imaginé qu'il était l'amoureux de ma mère, mais c'est une simple supposition, car elle n'en a jamais rien dit.

J'étais dans le lit de ma grand-mère, je rêvassais en regardant les rayons du soleil qui passaient sous la porte.

Tout le monde était parti très loin. J'entendais une voix qui appelait ma mère, avec un accent geignard : « Rosalba ! » Le visage de mon père était sombre, pas comme s'il était dans l'ombre. Noirci de fumée. « Rosalba ! » répétait la voix, mais ce n'était pas une voix d'homme, plutôt la voix de ma grand-mère. Une voix lente, qui traîne sur les syllabes. Je fais souvent ce rêve. Mon père est parti alors que j'étais un bébé, et pourtant je suis sûr que c'est lui qui apparaît, dans l'encadrement d'une porte, et je ressens une très grande crainte à entendre la voix qui appelle ma mère. Je n'en ai parlé à personne.

Ce matin-là, pendant le rêve, j'ai entendu une explosion. Un bruit puissant, très proche. Cela m'a réveillé. Après, je ne sais plus ce qui s'est passé. Ma grand-mère est revenue de donner à manger à ses lapins, dans la cour. Elle a caché les lapins derrière des fagots, pour qu'on ne les lui vole pas. De temps à autre elle en tue un, et elle l'écorche. Elle sait faire cela très proprement. Je l'ai vue un jour, dans la cour. Le lapin était accroché à un clou du mur, il y avait une flaque de sang par terre, les mains de ma grand-mère étaient rouges.

Plus tard, ma mère est revenue des courses. Elle avait acheté une miche de pain, du lait dans un pot en fer, quelques navets avec leurs feuilles pour faire un bouillon. Elle a posé les courses sur la table. Mon grand-père Julien buvait sa chicorée à petites lampées, en aspirant bruyamment. D'ordinaire, ma grand-mère le rabrouait : « Ne fais pas ce bruit, tu nous embêtes ! » Mais elle ne disait rien. Ma mère avait l'air triste. Je l'ai entendue chuchoter avec ma grand-mère, elles parlaient de Mario. Je n'ai pas compris tout de suite. C'est plus tard, beaucoup plus tard, après la guerre. Mario transportait une bombe qu'il devait poser sur le pont. C'est la route qu'empruntent les ennemis pour aller vers les cols.

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