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Jean-Marie Le Clézio: Ourania

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Jean-Marie Le Clézio Ourania

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« Quand j'ai compris que Mario était mort, tous les détails me sont revenus. Les gens racontaient cela en long et en large à ma grand-mère. Mario traversait le champ, un peu plus haut, à la sortie du village. Il cachait la bombe dans un sac, il courait. Peut-être qu'il s'est pris les pieds dans une motte de terre, et il est tombé. La bombe a explosé. On n'a rien retrouvé de lui. C'était merveilleux. C'était comme si Mario s'était envolé vers un autre monde, vers Ourania. Puis les années ont passé, j'ai un peu oublié. Jusqu'à ce jour, vingt ans après, où le hasard m'a réuni avec le jeune homme le plus étrange que j'aie jamais rencontré. » C'est ainsi que Daniel Sillitoe, géographe en mission au centre du Mexique, découvre, grâce à son guide Raphaël, la république idéale de Campos, en marge de la Vallée, capitale de la terre noire du Chernozem, le rêve humaniste de l'Emporio, la zone rouge qui retient prisonnière Lili de la lagune, et l'amour pour Dahlia. » J.M.G. Le Clézio.

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C'était un pays inquiétant, un pays pour aller d'un monde à un autre monde. J'avais envie d'en savoir plus sur mon voisin.

« Parle-moi de Campos », ai-je dit.

Raphaël m'a regardé avec méfiance.

« C'est un endroit comme un autre, a-t-il répondu. Il n'y a rien d'extraordinaire là-bas. C'est un village, c'est tout. »

Le jeune homme avait changé d'expression. Tout à coup il avait un air de réserve, d'hostilité. J'ai compris que ma question l'avait dérangé, qu'il avait senti de la curiosité. Sans doute n'étais-je pas le premier à avoir remarqué sa façon d'être, son aspect physique, ses habits. Il devait avoir l'habitude d'écarter les importuns.

J'ai pensé à une autre manière de poser mes questions qui ne soit pas trop inquisitrice, mais il a semblé deviner mes intentions, parce qu'il a commencé : « Si tu veux vraiment le savoir, je suis né au Québec, à Rivière-du-Loup. Quand ma mère est décédée, mon père m'a conduit jusqu'à Campos, parce qu'il ne pouvait plus s'occuper de moi. »

Il s'est arrêté un instant, j'ai cru qu'il allait continuer l'histoire, mais il a dit : « Tu sais, à Campos, nous avons une coutume. Quand les garçons et les filles ont grandi (il a utilisé l'expression des Indiens, desarrollado) , ils doivent quitter le village et aller où ils veulent, pour voir le monde. Il y en a beaucoup qui vont dans les grandes villes, à Guadalajara, ou à Mexico. Ceux qui ont les moyens vont dans d'autres pays, aux États-Unis ou au Costa Rica. Moi je voulais voir la mer, parce que j'ai oublié la mer depuis que j'ai quitté mon pays. Alors j'ai pris le car pour Manzanillo. Avec l'argent que j'ai reçu, j'ai acheté beaucoup de jouets en plastique et je les ai vendus sur les marchés, ou sur les plages. Je me suis acheté une montre. Maintenant, je n'ai plus d'argent, alors je retourne à Campos. Voilà, je n'ai rien d'autre à dire à ce sujet. »

Il semblait assez content d'avoir raconté cette petite histoire. Et moi, j'avais du mal à y croire. Il me faisait l'impression de quelqu'un de rusé sous un masque de naïveté enfantine. Il avait préparé des réponses, et il les servait à l'occasion.

« Et tu as aimé la mer à Manzanillo ? »

Il s'est détendu, il a retrouvé son air insouciant « C'est magnifique, a-t-il dit. C'est grand, très grand, et les vagues tombent sur la plage tout le temps, le jour, la nuit, d'où viennent-elles ? »

Il me regardait avec des yeux brillants. J'ai compris que ça n'était pas une façon de parler, mais de poser vraiment la question.

« Je ne sais pas, ai-je répondu. De l'autre bout du monde, de la Chine ou de l'Australie, je suppose. » Ma réponse ne le satisfaisait pas.

Alors il a parlé à nouveau de Campos.

« Tu sais, Campos, là où je vis, c'est un tout petit village, au bout d'une vallée, avec une haute montagne au-dessus. Au début, quand je suis arrivé, je croyais qu'il n'y avait rien au-delà de cette montagne, je croyais que c'était le bout du monde. Je pensais à mon pays, à Rivière-du-Loup, je voulais m'échapper pour y retourner. Ensuite j'ai oublié, je me suis habitué à vivre sans mon père. J'ai été content d'aller à Manzanillo, de voir la ville avec tous les gens, de voir la mer, tous les soirs je m'asseyais sur la plage et je regardais les vagues. »

L'autocar escaladait la montagne par une route en lacet. On ne voyait plus le lit du río Armería, ni les plaines arides. Mais en sortant d'une gorge nous avons découvert les silhouettes majestueuses des deux volcans, le volcan d'eau et le volcan de feu, ce dernier mangé de nuages.

J'ai dit les noms des volcans à Raphaël. Il était enthousiaste : « C'est magnifique. » Il a ajouté sentencieusement : « Le monde est plein de choses très belles et on pourrait passer sa vie sans les connaître. »

J'ai osé une question. « On peut aussi les découvrir dans les livres. Est-ce que tu vas à l'école, dans ton village de Campos ? »

Raphaël continuait à regarder les volcans. Ma question l'ennuyait sûrement, pourtant un instant plus tard, il a répondu.

« À Campos, nous n'avons pas d'école comme vous dites. À Campos, les enfants n'ont pas besoin d'aller à l'école parce que notre école est partout. Notre école c'est tout le temps, le jour, la nuit, tout ce que nous disons, tout ce que nous faisons. Nous apprenons, mais ça n'est pas dans les livres et les images, c'est autrement. »

Il parlait doucement, à voix presque basse, ce qu'il disait lui semblait évident. Et d'une certaine façon, dans ce car cahotant sur la route au milieu des montagnes, devant les volcans géants, c'était clair, indubitable.

« Nous avons aussi des maîtres et des maîtresses, ce sont nos aînés, nos frères et nos sœurs, ils nous enseignent tout ce que nous devons savoir. — À lire, à écrire aussi ? Et les chiffres, l'algèbre, la géométrie, les sciences, la géographie, l'histoire ? Et ça n'est pas une école ? »

J'avais réussi à le faire rire. Il ne riait pas à la manière d'un garçon de son âge. Je crois que je n'avais jamais vu personne rire de cette façon. Non seulement ses yeux riaient, mais aussi sa bouche et sa gorge, tout son corps, en silence.

« Pourquoi ris-tu ? ai je demandé. Est-ce que ce que je te dis te semble comique ? »

Raphaël a touché mon bras. « Pardonne-moi, ami, je ne voulais pas t'offenser. Ce que tu dis, on peut le lire dans les livres, je veux dire vos livres à vous autres Mexicains. »

J'ai voulu protester que je n'étais pas vraiment mexicain, mais j'ai senti que ça n'avait pas d'importance.

Raphaël a consenti à m'en révéler davantage. « À Campos, nous ne disons pas les mathématiques, l'algèbre, la géométrie, la géographie et toutes ces sciences dont tu viens de parler. » Il a attendu un instant, il s'est rapproché de moi et il a chuchoté : « Nous disons : la vérité. »

Je l'affirme, à la façon dont il a prononcé ce mot, verdad, j'ai été parcouru d'un frisson. À partir de cet instant-là, j'ai commencé à croire dans l'existence de Campos.

J'avais mille questions à lui poser. En même temps, cet autocar n'était pas l'endroit rêvé pour une conversation. Les cahots, les glaces brinquebalantes, la chaleur de midi qui montait à l'intérieur de l'habitacle. D'un seul coup, mon étrange compagnon a cessé de s'occuper du paysage et s'est endormi.

Nous sommes descendus à Colima. J'aurais dû continuer jusqu'à Guadalajara, où j'avais rendez-vous avec un certain Valois, directeur du département d'histoire à l'université, avec qui je devais établir le plan de mon enquête et la liste de mes recommandations. Mais quand Raphaël Zacharie a pris son sac pour descendre du car, je ne sais pourquoi, je l'ai suivi. Nous sommes restés sur le trottoir, éblouis par le soleil, encore abasourdis par le bruit du moteur et par le vent.

Puis nous avons marché vers le centre, le long d'une belle avenue plantée de flamboyants. Raphaël regardait tout avec attention, comme si ce qu'il voyait était incroyablement nouveau. Il ne s'est pas étonné que je l'accompagne. À un moment, il a seulement commenté : « Tu es comme moi, tu n'es pas pressé. » Avec un petit sourire. En vérité, je pensais au rendez-vous que j'allais manquer, au retard qui s'ensuivrait. Mais à cet instant, l'OPD et sa mission, le projet de cartographie de la vallée du Tepalcatepec, me paraissaient sans importance.

Nous sommes arrivés sur la place. Raphaël est allé s'asseoir sur un banc, à l'ombre d'un magnolia. Le ciel était d'un bleu cru. De cet endroit, on ne pouvait pas voir les volcans, mais je sentais leur présence, quelque part sur la gauche, derrière les immeubles modernes.

« J'aime cette ville », a dit Raphaël, avec une solennité qui, chez n'importe qui d'autre, aurait semblé ridicule. « Je vais passer la nuit ici, et demain j'irai à Campos. »

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