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Jean-Marie Le Clézio: Fièvre

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Jean-Marie Le Clézio Fièvre

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Ces neuf histoires de petite folie sont des fictions ; et pourtant, elles n'ont pas été inventées. Leur matière est puisée dans une expérience familière. Tous les jours, nous perdons la tête à cause d'un peu de température, d'une rage de dents, d'un vertige passager. Nous nous mettons en colère. Nous jouissons. Nous sommes ivres. Cela ne dure pas longtemps, mais cela suffit. Nos peaux, nos yeux, nos oreilles, nos nez, nos langues emmagasinent tous les jours des millions de sensations dont pas une n'est oubliée. Voilà le danger. Nous sommes de vrais volcans. Il y a longtemps que j’ai renoncé à dire tout ce que je pensais (je me demande même parfois s’il existe vraiment quelque chose qui s’appelle une pensée) ; je me suis contenté d’écrire tout cela en prose. La poésie, les romans, les nouvelles sont de singulières antiquités qui ne trompent plus personne, ou presque. Des poèmes, des récits, pour quoi faire ? L’écriture, il ne reste plus que l’écriture, l’écriture seule, qui tâtonne avec ses mots, qui cherche et décrit, avec minutie, avec profondeur, qui s’agrippe, qui travaille la réalité sans complaisance. C’est difficile de faire de l’art en voulant faire de la science. J’aimerais bien avoir en quelque sorte un ou deux siècles de plus pour savoir. J. M. G. L. С.

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J. M. G. Le Clézio

FIÈVRE

J. M. G. Le Clézio est né à Nice le 13 avril 1940 ; il est originaire d’une famille de Bretagne émigrée à l’île Maurice au XVIIIe siècle. Il a poursuivi des études au Collège littéraire universitaire de Nice et est docteur ès lettres.

Malgré de nombreux voyages, J. M. G. Le Clézio n’a jamais cessé d’écrire depuis l’âge de sept ou huit ans : poèmes, contes, récits, nouvelles, dont aucun n’avait été publié avant Le procès-verbal , son premier roman paru en septembre 1963 et qui obtint le prix Renaudot. Son œuvre compte aujourd’hui une vingtaine de volumes. En 1980, il a reçu le Grand Prix Paul Morand décerné par l’Académie française pour son roman Désert .

Lettre-préface

Nice, le 23 octobre 1964.

Si vous voulez vraiment le savoir, j’aurais préféré ne jamais être né. La vie, je trouve ça bien fatigant. Bien sûr, à présent la chose est faite, et je ne peux rien y changer. Mais il y aura toujours au fond de moi ce regret, que je n’arriverai pas à chasser complètement, et qui gâchera tout. Maintenant, il s’agit de vieillir vite, d’avaler les années le plus vite possible, sans regarder à gauche ni à droite. Il faut subir toutes les petites morsures de l’existence, en tâchant de ne pas trop souffrir. La vie est pleine de folies. Ce ne sont que de petites folies quotidiennes, mais elles sont terribles, si on les regarde bien.

Je ne crois pas tellement aux grands sentiments. À leur place, j’aperçois une armée d’insectes ou de fourmis qui grignotent dans tous les sens. Parfois, ces minuscules flèches noires se réunissent, et la raison des hommes perd l’équilibre. Pendant quelques minutes, quelques heures, c’est le règne du chaos, de l’aventure. La fièvre, la douleur, la fatigue, le sommeil qui arrive sont des passions aussi fortes et aussi désespérantes que l’amour, la torture, la haine ou la mort. D’autres fois, l’esprit assailli par les sensations succombe en une sorte d’extase matérielle. La vue de la vérité est plus éblouissante qu’une lampe à arc.

Nous vivons dans un monde bien fragile. Il faut faire attention où nous posons notre regard, il faut se méfier de tout ce que nous entendons, de tout ce qui nous touche.

Ces neuf histoires de petite folie sont des fictions ; et pourtant, elles n’ont pas été inventées. Leur matière est puisée dans une expérience familière. Tous les jours, nous perdons la tête à cause d’un peu de température, d’une rage de dents, d’un vertige passager. Nous nous mettons en colère. Nous jouissons. Nous sommes ivres. Cela ne dure pas longtemps, mais cela suffit. Nos peaux, nos yeux, nos oreilles, nos nez, nos langues emmagasinent tous les jours des millions de sensations dont pas une n’est oubliée. Voilà le danger. Nous sommes de vrais volcans.

Il y a longtemps que j’ai renoncé à dire tout ce que je pensais (je me demande même parfois s’il existe vraiment quelque chose qui s’appelle une pensée) ; je me suis contenté d’écrire tout cela en prose. La poésie, les romans, les nouvelles sont de singulières antiquités qui ne trompent plus personne, ou presque. Des poèmes, des récits, pour quoi faire ? L’écriture, il ne reste plus que l’écriture, l’écriture seule, qui tâtonne avec ses mots, qui cherche et décrit, avec minutie, avec profondeur, qui s’agrippe, qui travaille la réalité sans complaisance. C’est difficile de faire de l’art en voulant faire de la science. J’aimerais bien avoir en quelque sorte un ou deux siècles de plus pour savoir.

Très respectueusement vôtre, J. M. G. Le Clézio.

La fièvre

Pour tout dire, Roch était plutôt le genre de type à omoplates saillantes ; pas tellement grand, il avait un squelette qu’on voyait partout sous la peau, spécialement au niveau du thorax où les côtes dessinaient une série d’arcs de cercle. Des épaules, des coudes et des genoux pointus, quelques muscles qui ressemblaient à des tendons, et surtout une longue face famélique, au nez crochu, aux yeux enfoncés et aux joues creuses, accentuaient cet air général de caricature. Il n’était pas laid pourtant, on pouvait même à la rigueur le trouver beau en dépit de sa maigreur singulière. Quand il marchait, Roch balançait maladroitement ses bras, à contretemps, ce qui disloquait le rythme de ses jambes. Il ne riait jamais, sauf un léger sourire qui était là en permanence sur ses lèvres, comme s’il y avait une plaisanterie qu’il n’arrivait pas à oublier. Il parlait vraiment peu, de sorte qu’on ne pouvait rien dire de sûr à ce sujet. Il ne buvait pas, et fumait de temps à autre une cigarette américaine. Personne ne le connaissait vraiment, pas même sa femme Élisabeth, et on ne lui trouvait pas d’amis. Il travaillait chaque après-midi et chaque soirée dans un bureau de renseignements pour le compte de la compagnie de voyages Transtourisme. Cela lui laissait la matinée de libre, et il en profitait de diverses manières suivant la saison. L’hiver, en dormant, l’été, en allant à la mer.

C’était l’époque où Roch allait se baigner tous les matins ; comme d’habitude, ce jour-là, il sortit de sa maison, aux limites de la ville, prit sa bicyclette et se rendit vers la mer. Il pédala longtemps en plein soleil, longeant la côte. Puis, arrivé à un certain tournant de la route nationale, près du cap, il s’arrêta et descendit de son vélo. Il mit en place l’antivol sur la jante de la roue avant, sauta par-dessus le parapet et dégringola à travers la colline pleine de ronces et de cailloux jusqu’au bord de l’eau. Arrivé en bas, il obliqua vers la gauche et longea une série de rochers abrupts. Quelques mètres plus loin, il y avait une sorte de petite crique où flottaient des détritus. C’est là qu’il se baigna, très vite ; pour se sécher, il s’installa sur une pierre plate, en plein soleil. Il était encore tôt dans la matinée, et aussi loin que Roch pouvait regarder, s’il s’était donné la peine de regarder, il n’y avait personne.

Le soleil était brûlant, et les petites gouttelettes qui s’étaient accrochées à sa peau, tout autour du visage, s’évaporaient rapidement. À leur place, il restait une série de halos minuscules, faits de sel séché, qui tiraillaient l’épiderme. Cela aussi faisait mal ; c’était comme d’avoir son corps nu livré aux fourmis, et de sentir les milliers de mandibules mordre frénétiquement dans la chair vive.

Roch se leva et se baigna à nouveau. Quand il sortit de l’eau, il constata que le vent s’était levé. C’était un vent d’est, assez frais pour la saison, qui soufflait par brusques rafales. Roch s’allongea à demi sur sa dalle de pierre et alluma une cigarette ; le vent éteignit par trois fois son briquet. Il fuma ainsi, le temps d’une cigarette, puis il se recoucha sur le dos et ferma les yeux. Sur l’écran de ses paupières, des bulles rouges et violettes se mirent à danser. Elles nageaient dans tous les sens, avec de curieux dérapages vers la gauche, ou bien se réunissaient parfois, s’aggloméraient en formant des figures incertaines ; tête de cheval, Afrique, papillons de nuit, gerbes de fleurs, poulpes, volcans, tête de mort.

Quand il eut assez de tout ça, Roch se leva, s’habilla et regagna la route. Comme il enfourchait son vélo, la sirène de midi résonna au loin, au-dessus de la ville. Des vapeurs brouillées s’élevaient à l’horizon, tout près des montagnes, et le soleil était blanc derrière un mince rideau de brume.

Roch se mit à pédaler sur la route. Des voitures le dépassaient de temps à autre, avec un bruit très doux. La chaleur était totale, invincible. Elle avait rendu l’air compact, et Roch avait à traverser sans arrêt des sortes de nappes visqueuses, étouffantes, qui avançaient en sens inverse. Puis il longea un boulevard planté de platanes, tourna à droite, remonta une rue en pente, tourna à gauche, passa une demi-douzaine de carrefours, deux feux rouges, tourna encore à droite dans une ruelle bordée de terrains vagues, et s’arrêta devant chez lui.

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