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Jean-Marie Le Clézio: Fièvre

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Jean-Marie Le Clézio Fièvre

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Ces neuf histoires de petite folie sont des fictions ; et pourtant, elles n'ont pas été inventées. Leur matière est puisée dans une expérience familière. Tous les jours, nous perdons la tête à cause d'un peu de température, d'une rage de dents, d'un vertige passager. Nous nous mettons en colère. Nous jouissons. Nous sommes ivres. Cela ne dure pas longtemps, mais cela suffit. Nos peaux, nos yeux, nos oreilles, nos nez, nos langues emmagasinent tous les jours des millions de sensations dont pas une n'est oubliée. Voilà le danger. Nous sommes de vrais volcans. Il y a longtemps que j’ai renoncé à dire tout ce que je pensais (je me demande même parfois s’il existe vraiment quelque chose qui s’appelle une pensée) ; je me suis contenté d’écrire tout cela en prose. La poésie, les romans, les nouvelles sont de singulières antiquités qui ne trompent plus personne, ou presque. Des poèmes, des récits, pour quoi faire ? L’écriture, il ne reste plus que l’écriture, l’écriture seule, qui tâtonne avec ses mots, qui cherche et décrit, avec minutie, avec profondeur, qui s’agrippe, qui travaille la réalité sans complaisance. C’est difficile de faire de l’art en voulant faire de la science. J’aimerais bien avoir en quelque sorte un ou deux siècles de plus pour savoir. J. M. G. L. С.

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Un peu plus loin, il trouva la fontaine ; il se lava les mains et la figure, avant de boire. Alors il s’assit sur un banc, à l’ombre d’un platane, et il se reposa en fumant une cigarette.

Ce n’est que plus tard, vers quatre heures et demie-cinq heures, qu’il pensa à son travail. Il quitta le banc, sortit du jardin, et retourna vers la ville. La chaleur était toujours intense, et le soleil ne paraissait pas avoir changé de place. Dans les rues, la circulation des automobiles était lente, difficile. Des coups de klaxon montaient un peu partout dans l’air, et les carrosseries multicolores brillaient. Dans leurs boîtes de métal, les conducteurs avaient des fronts ruisselants de sueur, et les thermomètres devaient indiquer quelque chose comme 33°. Sur les terrasses des cafés, les gens affalés sur des chaises en matière plastique buvaient de la bière. Là, et un peu partout ailleurs, des mouches volaient au ras du sol, se posaient sur les pieds nus dans des sandales, sur les bras. Dans les chambres d’hôtel, des gens faisaient la chasse un prospectus plié à la main. De temps en temps, le prospectus s’abattait sur une table ou sur un drap de lit, et la petite bête légère mourait d’un seul coup, écrasée sur elle-même. Elle ne volerait plus sur les crânes chauves, elle ne marcherait plus sur les pieds suintants, elle ne chercherait plus les taches de café au lait sucré, elle ne dormirait plus à l’envers sur un plafond, elle ne se laisserait plus balancer, accrochée à une ampoule électrique dans le vent. Tout cela était fini ; elle avait terminé sa vie de mouche. Elle n’aurait plus droit à rien, ni tombe, ni épitaphe, ni même un souvenir. D’autres mouches viendraient vite, à sa place, bourdonner près des oreilles des gens sérieux, manger dans les tas d’ordures, et faire briller de convoitise les yeux des araignées.

Mais elles n’étaient pas les seules. La rue vibrait, sous les pieds de Roch, d’une bizarre vie souterraine. Ils s’agitaient tous au sein des profondeurs, les animalcules cachés, les bactéries et les microbes, les parasites ; on aurait dit que tout ondoyait désespérément, dans l’air, dans le sol, sur l’eau ; c’était dans le genre d’une vie confuse, mystérieuse, légère et brève comme celle des mouches, qui gonflait toute la surface du monde. Les choses sécrétaient, sans arrêt, laissaient couler des liquides brûlants. Il y avait des glandes partout, des cloques invisibles qui bouillonnaient au plus profond de la matière. Le trottoir, les murs, le ciel, les peaux des passants étaient de vrais organes, des parcelles vivantes qui tressautaient chacune pour soi, prises par la curieuse maladie. Bien sûr, les morts ne manquaient pas ; mais ce n’étaient jamais des morts définitives. Ce n’étaient que des desquamations, des usures de cellules qui laissaient traîner leur rebut. Et du fond de ces matières abandonnées, des larves naissaient sans arrêt, des grappes d’œufs fermentaient tranquillement dans la chaleur, menaçaient, menaçaient, sortaient de l’inertie, et recommençaient la conquête du monde, avec d’infimes morsures, des brouhahas de pattes et de mandibules, des grignotements féroces. Comme Roch, on déambulait avec lenteur à travers un monde en train de manger, on transportait avec soi, sans savoir, tout le poids fatal de ce menu peuple affamé de vie. On était des sauterelles couchées dans l’herbe, que traînaient les milliers de fourmis millimètre après millimètre, jusqu’à leur tanière ; oui, comme eux, comme eux tous, on était habité, emporté, rongé jusqu’à l’os.

Presque sans s’en rendre compte, Roch s’engagea dans un boulevard largement ouvert. De chaque côté des trottoirs, les maisons étaient hautes, régulières, pleines de balcons et de portes cochères. Elles fuyaient en ligne droite jusqu’au fond de la ville, où se dressait une montagne en forme de volcan. Roch marcha quelques minutes sur le trottoir de gauche, au soleil ; puis il traversa et passa du côté de l’ombre. Quand il arriva à la hauteur du n° 66, il s’arrêta sous un platane. De l’autre côté de la rue, entre une librairie et un antiquaire, il y avait ce grand magasin clair, aux vitrines géantes, sur lequel il y avait écrit en lettres de néon :

TRANSTOURISME

Au fond des vitrines, des affiches colorées avaient été épinglées les unes à côté des autres, dans le genre de « visitez le Portugal », « l’Espagne ardente et mystique », « Mexique terre des Dieux », « la jeune Scandinavie », etc. La porte d’entrée était grande ouverte, et l’on apercevait une maquette d’avion debout sur un socle, dans le hall. Dans la salle, les bureaux s’étalaient en demi-cercle, et des hommes et des femmes s’affairaient dans tous les sens, sans regarder dehors. Roch, à demi caché derrière son platane, observa longtemps le magasin. Il regarda les affiches, les unes après les autres, les merveilleux petits paysages de mer ou de montagne dans lesquels on pouvait entrer à volonté pour oublier le monde. Il circula comme ça à travers une plage blanche bordée d’une mer bleue, et où une jolie fille blonde, corps bronzé et bikini, faisait toujours le même geste du bras, comme pour dire au revoir à quelqu’un qu’on ne voyait pas. Puis il tourna autour d’un château médiéval, perché en haut d’une colline de sapins noirs ; de la brume blanche encerclait le burg sinistre, et les cimes neigeuses étaient immobiles à l’horizon, une muraille rose et grise. Sur le ciel, des lettres noires étaient suspendues : Werfen (Salzburg), Österreich. Ailleurs, c’était un village minuscule, enfoncé dans une crique, qui séchait au soleil ; Roch marcha sur un sentier, le long d’une côte en dents de scie. Il s’étendit sur un tapis d’aiguilles de pin, et il regarda les profils des rochers qui sortaient tout noirs de l’eau violette. Ça pouvait se passer en Grèce, en Turquie, ou bien en Yougoslavie.

Roch pénétra ainsi à l’intérieur de tous les dessins. Il se promena le long des rivages, il escalada les marches d’escaliers dans des villages ruisselants de lumière, à Capri ou en Sardaigne. Il descendit les routes des cols, il longea les chemins creux à Guernesey, il roula en jeep à travers des déserts, en Libye. À Constantinople, il regarda le Bosphore, et à Ténériffe, le volcan. Puis quand il eut assez de tout ça, des Chaussées des Géants et des Temples du Soleil, il entra dans les maquettes des bateaux et des avions, au bord de la vitrine. Il termina son excursion par le Boeing miniature, dans l’entrée.

Des gens entraient et sortaient continuellement du magasin ; des femmes cramoisies dans des robes voyantes, des hommes porteurs d’appareils de photo. À l’intérieur, derrière la ligne des bureaux, le travail ne s’arrêtait pas. Les machines à écrire cliquetaient, les chaussures marchaient de long en large. De temps à autre, un téléphone sonnait ; le bruit de grelot envahissait toute la surface du hall, se répétant cinq ou six fois. Puis une main décrochait l’écouteur et les voix commençaient à nasiller. Au plafond, un ventilateur à larges pales brassait l’air en silence, coupant les volutes de fumée de cigarettes. Tout ça, c’était le travail ; c’était l’agitation inutile, imbécile, l’espèce de comédie triste et bourdonnante qui se jouait au fond des casemates. Les gens vivaient là, ramassés sur eux-mêmes, pris par les rumeurs et les froissements, sans penser à rien. Ils oubliaient les détails. Ils ne voyaient pas la poussière ou les mouches, ils ne s’occupaient pas des légers troubles qui venaient doucement, du plus profond d’eux-mêmes, leur rappeler qui ils étaient. Ils l’avaient oublié, lui aussi, Roch ; la place qu’il occupait tous les jours, au bureau de renseignements, était vide, mais c’était sans importance. Ils continuaient à travailler, à bouger les lèvres, à feuilleter les annuaires et les livres de comptes, sans penser à rien, sans se douter de rien ; sans savoir que le temps passait, vite, très vite, seconde après seconde, et qu’ils s’approchaient imperceptiblement du néant, de la mort. Encore quelques centaines de jours, pas plus, et chacun d’eux s’écroulerait sur lui-même, dans son vieux lit taché, et se mettrait à perdre le souffle. Eux tous, sans exception, Grangier, Michel, Vanoni, Butterworth, Honier, Arnassian, Berg, Dufour. Rien ne les préserverait, ni leurs lunettes d’écaille, ni leurs cheveux parfumés, ni la graisse de leurs ventres. Ils couleraient bientôt au fond de l’impotence, sans avoir rien compris. Ils essaieraient de se raccrocher à des bribes, mais, à l’heure dite, tout leur ferait défaut. Ils n’auraient prise que sur de la gangrène, et leurs doigts ne pourraient retenir que des morceaux de mort.

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