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Jean-Marie Le Clézio: Fièvre

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Jean-Marie Le Clézio Fièvre

Fièvre: краткое содержание, описание и аннотация

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Ces neuf histoires de petite folie sont des fictions ; et pourtant, elles n'ont pas été inventées. Leur matière est puisée dans une expérience familière. Tous les jours, nous perdons la tête à cause d'un peu de température, d'une rage de dents, d'un vertige passager. Nous nous mettons en colère. Nous jouissons. Nous sommes ivres. Cela ne dure pas longtemps, mais cela suffit. Nos peaux, nos yeux, nos oreilles, nos nez, nos langues emmagasinent tous les jours des millions de sensations dont pas une n'est oubliée. Voilà le danger. Nous sommes de vrais volcans. Il y a longtemps que j’ai renoncé à dire tout ce que je pensais (je me demande même parfois s’il existe vraiment quelque chose qui s’appelle une pensée) ; je me suis contenté d’écrire tout cela en prose. La poésie, les romans, les nouvelles sont de singulières antiquités qui ne trompent plus personne, ou presque. Des poèmes, des récits, pour quoi faire ? L’écriture, il ne reste plus que l’écriture, l’écriture seule, qui tâtonne avec ses mots, qui cherche et décrit, avec minutie, avec profondeur, qui s’agrippe, qui travaille la réalité sans complaisance. C’est difficile de faire de l’art en voulant faire de la science. J’aimerais bien avoir en quelque sorte un ou deux siècles de plus pour savoir. J. M. G. L. С.

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Ce n’était rien ; elles avaient été créées pour cela ; pour disparaître un jour ou l’autre, pour être emportées, enfouies, abîmées par le temps. Pour qu’il ne reste d’elles que des bribes de signes, des morceaux de nez et de menton, des dates mutilées. Elles avaient pour les vivants qui les serraient dans leurs bourses des sons et des formes de mort ; quelque chose de pauvre et de défait, qui comptait le chiffre de leurs âges et leur disait qu’il fallait passer, eux aussi. Il y avait longtemps que ces bouts de métal s’en allaient vers le domaine doux de l’usure. Les as de bronze, avec, d’un côté la double tête de Janus, de l’autre une proue de navire, les drachmes, les pièces d’or de 60 sesterces serrant dans leurs petites cages rondes un aigle qui voudrait s’envoler, les impériales grecques frappées à Cyzique à l’effigie de Vespasien, les aureus montrant la tête d’Auguste en train de sourire, avec écrit, d’un côté Caesar, de l’autre Augustus, les deniers de Brutus et de Cassius, les livres des Osques, tout cela était fini depuis des siècles. On avait parié avec ces morceaux de fer et de bronze, on avait été riche, on avait eu des villas, des esclaves, du bétail. On avait fait des guerres pour eux, on avait assassiné des hommes. C’étaient des os, des ruines, maintenant. Ça ne valait sûrement pas la reine qu’on en parle.

Sur la terrasse du café, les gens avaient changé. Des nouveaux venus avaient occupé les tables, et buvaient tranquillement leurs consommations, bières, sirops, limonades, ou bavardant, ou en regardant. Par-derrière, arrivant du fond, de la salle, une vague rumeur de musique se mêlait aux bruits de la circulation et du trottoir. Par endroits, des hommes et des femmes fumaient des cigarettes, et les odeurs de la fumée se répandaient dans l’air en suivant les courants d’air. On aurait pu s’essayer à les reconnaître au passage, ici, tabac de Virginie, là, Peter Stuyvesant, ou Camel, là encore, Gitanes bout filtre ; Élisabeth, droite sur sa chaise, sortit de son sac un petit miroir et un bâton de rouge à lèvres, et se farda avec attention. De l’autre côté de la rue, face au café, elle aperçut en relevant les yeux un homme penché à un balcon qui regardait vers le sol. Il avait les deux bras appuyés sur la balustrade de fer forgé, et la tête inclinée en avant, sans souci pour les tuiles qu’il pouvait recevoir, d’une seconde à l’autre, sur sa nuque ainsi offerte. Plus tard, une jeune femme enceinte, vêtue de haillons, se mit à mendier devant les tables du café. Elle s’arrêta devant Élisabeth, et la regarda avec deux yeux charbonneux qui brillaient au milieu de sa figure sale ; puis elle tendit un bras plutôt maigre, où on voyait les veines, et au bout du bras, il y avait une main ouverte, avec de la sueur qui luisait sur la paume. Du bout des lèvres, elle marmonna quelque chose d’incompréhensible, ce devait être, « pour le bébé, s’il vous plaît », et attendit. Élisabeth sortit une des pièces de monnaie de tout à l’heure et la posa dans la main. La mendiante referma la main et s’en alla machinalement vers la table suivante. Il y avait des gens qui refusaient d’un signe de tête, d’autres qui détournaient le regard, ou qui se mettaient à lire leur journal. Après quelques secondes, la femme enceinte s’en allait sans rien dire, et il semblait qu’un vrai gouffre de malaise et de crasse était enfin parti. Là-bas, quelque part aux confins de la ville, près de l’usine à gaz ou du dépotoir, il y avait un endroit où le gouffre ne pouvait aller plus loin. Il s’y était installé avec des enfants et des chiens galeux, sous des cabanes de tôle, et il y régnait, il y régnait tout le temps.

Élisabeth but le fond de son verre de citronnade, en serrant les dents pour ne pas avaler les pépins ; avec la cuiller, elle racla le sucre et le mangea. Quand elle eut reposé le verre, elle prit le ticket et lut le prix : 1,50 service compris — tip included . Elle tourna un moment le bout de papier entre ses doigts, jusqu’à le transformer en une espèce de cylindre. Puis elle le déplia et le reposa sur la table, en le calant sous le cendrier pour qu’il ne s’envole pas.

Peu de temps avant qu’Élisabeth se lève et parte, un homme vint s’asseoir à la table voisine, à sa droite. Il commanda un café, fuma un instant, en regardant droit devant lui derrière ses lunettes. Puis, tout à coup, il se tourna vers Élisabeth et dit :

« Vous aimez la peinture ? »

Élisabeth le regarda avec surprise. Il répéta :

« Vous n’avez rien contre le dessin, n’est-ce pas ? »

« Euh… Non, mais — », dit Élisabeth.

« Je m’appelle Tobie », continua l’homme ; « je suis peintre. Je veux faire votre portrait. »

Et sans attendre, il sortit d’un cartable un bloc de papier et un fusain et commença à travailler. Élisabeth voulut protester :

« Mais non, je n’y tiens pas, pourquoi mon portrait ? »

L’homme ne répondit pas ; penché sur sa feuille de papier, il traçait de grands traits avec son fusain ; une espèce d’attention contractait son front et ses sourcils. Au bout de quelques secondes, il releva la tête et regarda la joue gauche d’Élisabeth.

« Ce ne sera pas long », dit-il.

« C’est que je dois partir », dit Élisabeth.

Tobie la regarda avec autorité.

« Dans cinq minutes, j’aurai fini. Vous avez bien cinq minutes ? »

Il continua son travail, la tête penchée contre la feuille de papier, la transpiration collant ses cheveux sur son front. De temps en temps, il relevait les yeux, sans bouger, et des rides se formaient au-dessus de ses sourcils, comme tracées au canif. Il regardait alors intensément une partie de la figure d’Élisabeth, le nez, le menton, la bouche, ou bien ce creux en forme de canal, entre les narines et la lèvre supérieure. Puis il rebaissait la tête vers le papier et dessinait ce qu’il avait vu. À chaque fois qu’elle était regardée ainsi, Élisabeth se sentait fondre, devenir transparente, flottante dans l’air, vidée de toute sa chair, de ses os, de sa substance. Il ne restait que sa peau, fine baudruche gonflée de gaz carbonique, et qui oscillait dans le vent. L’homme parla avec des phrases courtes.

« Vous n’aimez pas ça ? » dit-il.

« Non », dit Élisabeth.

« Pourquoi ? »

« Parce que, parce que je n’aime pas qu’on me regarde. »

L’homme eut un petit ricanement.

« Les femmes aiment qu’on les regarde. Mais elles n’aiment pas qu’on les dévisage. »

« Vous êtes d’ici ? » demanda Élisabeth.

« Non, pas d’ici. Je suis anglais », dit Tobie ; « et juif. »

Il observa deux secondes l’œil droit.

« Et vous ? »

« Moi je suis d’ici », dit Élisabeth.

« Mariée ? »

« Oui. »

« Des enfants ? »

« Non. »

Pendant un instant, ils ne dirent plus rien. L’homme grattait son fusain sur la feuille, avec un petit bruit d’insecte. Élisabeth se retourna et regarda derrière elle. Des gens se penchèrent par-dessus l’épaule de Tobie, furtivement, en longeant le café.

« Moi je dessine tout ce que je vois », dit Tobie, « absolument tout. J’ai besoin de ça. J’ai l’impression que tout ce que je vois est dessiné sur une grande feuille de papier. Alors je copie. Vous voyez, c’est facile. »

« Vous gagnez votre vie comme ça ? »

« Non, non, mon père est riche. Heureusement je n’ai pas besoin d’argent. »

« Vous exposez ? »

« Non, les expositions, c’est pour vendre. Non, je dessine, et puis je donne. »

« Vous ne serez jamais connu », dit Élisabeth.

« Connu ? » L’homme la fixa avec ironie. « Si. Maintenant, vous me connaissez. »

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