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Jean-Marie Le Clézio: Fièvre

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Jean-Marie Le Clézio Fièvre

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Ces neuf histoires de petite folie sont des fictions ; et pourtant, elles n'ont pas été inventées. Leur matière est puisée dans une expérience familière. Tous les jours, nous perdons la tête à cause d'un peu de température, d'une rage de dents, d'un vertige passager. Nous nous mettons en colère. Nous jouissons. Nous sommes ivres. Cela ne dure pas longtemps, mais cela suffit. Nos peaux, nos yeux, nos oreilles, nos nez, nos langues emmagasinent tous les jours des millions de sensations dont pas une n'est oubliée. Voilà le danger. Nous sommes de vrais volcans. Il y a longtemps que j’ai renoncé à dire tout ce que je pensais (je me demande même parfois s’il existe vraiment quelque chose qui s’appelle une pensée) ; je me suis contenté d’écrire tout cela en prose. La poésie, les romans, les nouvelles sont de singulières antiquités qui ne trompent plus personne, ou presque. Des poèmes, des récits, pour quoi faire ? L’écriture, il ne reste plus que l’écriture, l’écriture seule, qui tâtonne avec ses mots, qui cherche et décrit, avec minutie, avec profondeur, qui s’agrippe, qui travaille la réalité sans complaisance. C’est difficile de faire de l’art en voulant faire de la science. J’aimerais bien avoir en quelque sorte un ou deux siècles de plus pour savoir. J. M. G. L. С.

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« Vous payez à la caisse, mademoiselle, s’il vous plaît. »

Deux minutes plus tard, Élisabeth sortit du magasin avec une pochette en papier. Sur la pochette, il y avait marqué : FLORALIES TISSUS ; et au fond de la pochette, le morceau d’étoffe souple, bleu clair avec des étoiles grises, dormait replié sur lui-même, comme une méduse.

Un peu plus loin, elle entra dans une charcuterie et acheta des choses à manger, et un paquet de chips. Le temps passait vite, autour d’elle ; chaque minute s’en allait sans histoires, avec une succession de gestes et de paroles : longer le trottoir — regarder vitrine chaussures — changer sac de main — « pardon… » — entrer boulangerie-pâtisserie — acheter pain gruau + 100 grammes petits salés — « ça fait combien ? » — « merci, madame, au revoir, madame » — grelot de la porte — mettre paquet dans sac — s’arrêter et me gratter cheville gauche avec talon droit — mettre lunettes noires — « pardon… » — regarder soleil et éternuer — attendre devant feu rouge — acheter magazine — regarder affiche de cinéma — La Prisonnière du désert , John Ford — marcher, marcher — pharmacie : un flacon rhinamide et tube d’aspirine — traverser la rue — Prisunic : épingles à cheveux, savonnette, papier à lettres & enveloppes.

Dans toutes les rues, au milieu des mouvements ondulants de la foule, Élisabeth se promenait rapidement. Elle côtoyait des femmes et des enfants, des hommes, des vieux ; son corps souple bougeait à l’intérieur de sa robe verte, sa poitrine se soulevait et s’abaissait régulièrement, selon le rythme de la respiration, et ses reins cambrés transpiraient ; tantôt cachés par les lunettes noires, tantôt visibles, ses yeux verts reflétaient tous les minuscules carrés du paysage de la ville. Sur la pupille, des voitures rouges passaient en se recourbant, comme si leurs carrosseries avaient été amollies par la fraîche couche des larmes, et des ombres noires, aquatiques, surgissaient, puis s’évanouissaient aussitôt. Dans les boutiques, les ventilateurs faisaient bouger ses cheveux noirs, et les parquets de linoléum portaient incrustée la marque ronde, tel un poinçon, de ses talons aiguille. Parfois, un homme la suivait un instant, et, quand il l’avait bien regardée, s’en allait ailleurs ; ou bien l’abordait. Il lui parlait quelques secondes, en marchant à côté d’elle, lui disant à voix basse des choses dans le genre de :

« Vous vous promenez, mademoiselle ? »

« Comment vous vous appelez ? »

« Vous venez faire un tour en voiture avec moi ? »

« Dites, mademoiselle, vous n’êtes pas italienne ? Ragazza ? Ragazza ? »

Mais elle continuait tout droit, sans même regarder. Et l’homme se perdait à nouveau dans la masse de gens, quelque part derrière elle.

Plus tard, beaucoup plus tard, alors que le soleil était en train de disparaître de l’autre côté des maisons, après des heures de courses et de promenade, Élisabeth s’assit à la terrasse d’un café pour compter l’argent qui lui restait. Elle commanda une citronnade, tira de son sac son porte-monnaie, et sortit les billets et les pièces. Ils étaient là, étalés dans la paume de sa main, les bouts de papier crasseux et odorants, avec un homme en perruque en train d’écrire devant un décor représentant une bâtisse et une rivière. Avec, en haut, écrit : BANQUE DE FRANCE, 0059867112, DIX FRANCS, et, en bas : 67112 B 10-10-1963.B. Z. 24. et de l’autre côté, en petits caractères, il y avait :

L’ARTICLE 139 DU CODE PÉNAL PUNIT DE LA RÉCLUSION CRIMINELLE À PERPÉTUITÉ CEUX QUI AURONT CONTREFAIT OU FALSIFIÉ LES BILLETS DE BANQUE AUTORISÉS PAR LA LOI, AINSI QUE CEUX QUI AURONT FAIT USAGE DE CES BILLETS CONTREFAITS OU FALSIFIÉS. CEUX QUI LES AURONT INTRODUITS EN FRANCE SERONT PUNIS DE LA MÊME PEINE.

Sur un autre billet, moins sale celui-là, on voyait un homme au visage rond et aux yeux inquiets, qui regardait à gauche devant un arc de triomphe, et à droite devant un dôme. Il y avait un peu partout, sur le fond jaune pâle, des feuilles de laurier, des lyres, des rosaces, des fruits et des espèces de fleurs. En dessous du chiffre 100 NF, on voyait trois signatures : le contrôleur général : illisible. Le caissier général : illisible. Le secrétaire général : illisible.

Ils étaient là, défroissés dans le creux de sa main, ces morceaux de papier bariolés ; ces dessins naïfs aux couleurs ternes, avec ces gribouillis et ces chiffres. On pouvait en faire ce qu’on voulait, les brûler, les déchirer, ou tout simplement les rouler en boulettes. Ce n’était rien, et pourtant il y avait une force tranquille qui émanait d’eux ; une odeur familière, rancie, et quelque chose comme un signe de respect. Devant leurs paysages d’Épinal, les vieillards en perruque vous regardaient avec ironie, avec ruse. Ils étaient bien, eux, dans leur monde de bande dessinée, ils avaient chaud, ils étaient repus, les femmes ne leur manquaient sûrement pas, et, en plus, ils savaient. Élisabeth regarda en transparence le profil du vieil homme ; la lumière révéla ce fantôme au crâne trouble, coiffé d’un bonnet de nuit, ce visage vu de trois quarts qui ressemblait à un vieil Indien. Prise dans sa prison auréolée, la face ricanait légèrement, et rien ne pouvait la contredire ; elle serait là toujours, pour les poulets rôtis et pour les kilos de pommes de terre, impénétrable, efficace, presque triste.

Il y avait aussi les pièces de monnaie : des bouts de métal plus ou moins clair, des rondelles dorées, d’autres en nickel, à peine grandes comme des boutons de manchette. Avec leurs dessins, leurs petits signes particuliers marqués dans leurs deux faces ; des femmes aux cheveux flottants, drapées dans le vent, marchaient devant le soleil qui se levait, ou se couchait, on ne savait trop. Le poing tendu en arrière semblait les figer dans une sorte d’équilibre serein, que rien ne viendrait troubler. De l’autre côté, une branche d’arbre, de laurier ou d’olivier, peut-être, poussait hors de l’É final de FRATERNITÉ. Il y avait d’autres pièces de monnaie, de larges jaunes avec une tête de femme vue de profil ; l’usure avait éclairci le métal sur les tempes, les joues et le devant du cou, et une espèce d’ombre modelait maintenant cette tête, autour des yeux et des narines, comme s’il y avait vraiment de l’os sous cette peau, et qu’une ampoule électrique brillait quelque part, en dehors de la pièce. Dans ces creux du visage, la crasse devait s’accumuler tous les jours, au contact des doigts et des poches, et les microbes devaient y vivre par milliards, bien à leur aise. D’autres pièces avaient vécu, comme celles-là, leur temps dans les mains des hommes. Ceux qui les avaient maniées étaient morts depuis des années, et les bouts de métal rond avaient disparu avec eux, n’importe où, enfouis dans la terre, perdus dans les tiroirs, accumulés dans de vieilles boîtes de nougat. Elles avaient sonné sur les tables, acheté du vin ou des étoffes, payé des marchands et gratifié des mendiants à la porte des églises. Leurs sons étaient oubliés, et des taches de lèpre verdâtre s’étaient accrochées aux dessins moulés dans le métal. Derrière la tête d’un roi moustachu et barbu, une femme casquée, assise sur un amas incompréhensible, tenait dans sa main gauche un trident. Tout le reste était effacé, aplati, sauf un chiffre, tout à fait en bas : 1912. Ils étaient partis, les bouts de ferraille noircis, blanchâtres, couleur de terre ; les haches à double tranchant, les demi-dieux au profit vertical, les abeilles, les mots étranges et insignifiants : Suomen Tasavalta. 5 Markaa. La truie allaitant ses petits, avec écrit en dessous : Saorstät éireann. In God We Trust. 1926. In Pluribus Unum. ONE CENT. United States of America. Umberto I re d’Italia. Juliana Koningin Der Nederlanden. Et sur cette large pièce brune, douce au toucher à force d’être polie, hors d’une sorte de nuage d’usure, apparaissait soudain la forme terrible d’un aigle aux ailes déployées, dont les larges pattes étaient restées telles qu’elles avaient été faites, écrasantes, monumentales, deux vraies colonnes de plumes soutenant un temple recouvert par la fumée d’un incendie.

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