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Jean-Marie Le Clézio: Coeur brûle et autres romances

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Jean-Marie Le Clézio Coeur brûle et autres romances

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« Il avait fait chaud cet été-là en Provence, une chaleur tyrannique, menaçante. Vers juillet, Pervenche est partie. Elle ne s'était même pas présentée au bac, à quoi bon ? Elle n'avait rien fait, elle savait bien qu'elle ne pouvait pas réussir. Toute l'année, elle avait traîné, surtout avec “Red” Laurent, dans les bistros, les boîtes, les fêtes, ou simplement dans la rue. Elle buvait des bières, elle fumait. L'après-midi, elle retrouvait Laurent devant le garage abandonné, au pied de la colline. Laurent soulevait le rideau de tôle, et ils se glissaient à l'intérieur. Ça sentait le cambouis, et une autre odeur plus piquante, comme de la paille, ou de l'herbe qui fermente. Ils faisaient l'amour par terre, sur une couverture. » « La moitié de tout ce qui dans le monde est vraie beauté, vertu ou a été mise au cœur des gens simples, cachée dans les corps ordinaires » (Louisa M. Alcott, Mrs Podger’s teapot).

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J. M. G. Le Clézio

Cœur brûle

et autres romances

Cœur brûle

Ler lamontagn brilé tou

ditnoun koné Lerla ker

brilé ki koné ?

1

Ce qu’elle voudrait voir, c’est Pervenche, seulement Pervenche, telle qu’elle apparaît sur la photo de l’été 82, âgée d’à peu près trois ans, un petit bout de femme vêtue d’un caleçon blanc et d’un T-shirt orné d’un Tweety jaune canari, devant la maison de la rue des Tulipanes et le morceau de jardin envahi par les mauvaises herbes, avec toute la bande des enfants, Josefina dite Pina, l’aînée, Rosalba la Güera très pâle, l’air maladif, Clementina, la petite Maïra, Beto le berger, et Carlos, on l’appelait Carlos Quinto, debout un peu en avant des autres, la chemise ouverte sur son ventre, les cheveux longs comme une fille à cause d’un vœu qu’avait fait sa mère pour qu’il guérisse d’une mauvaise rougeole. Il y avait sûrement Chavela, l’orpheline, mais elle ne voulait pas apparaître sur la photo, toujours en hardes, son visage noirci par la fumée et ses cheveux crépus hérissés sur sa tête et emmêlés de brins de paille. Et dans la petite maison de ciment voisine, la mère de Pina, une jolie femme un peu langoureuse, qui passait son temps à se peindre les ongles, et à côté d’elle son grand-père, un vieux qui avait l’air d’un gourou et qui appelait les abeilles en tapant avec une cuiller sur une vieille casserole.

Clémence voudrait que ce temps dure encore. Sur la photo, Pervenche s’est serrée contre elle, ses petits bras potelés levés en arrière pour chercher les mains de sa sœur, un sourire timide, presque une grimace avant de pleurer sur son visage tout rond. Elle ne savait pas bien parler, elle disait « aboua » quand elle avait soif, « doucé » quand elle voulait un bonbon. Clémence ne s’est jamais séparée de cette photo, même des années et des années plus tard, quand elle était étudiante à Bordeaux elle avait scotché la photo sur le mur de sa chambre à l’École de la magistrature. C’était l’image vraie de Pervenche, plus vraie que toute la réalité qui avait suivi. La photo est devenue pâle, racornie par le soleil, elle est allée de réfrigérateur en dessus de cheminée, jusqu’à son bureau au Palais, où elle est debout un peu de travers contre un classeur, calée par la tasse à crayons. Mais jamais, surtout jamais, Clémence ne l’aurait encadrée. Sur l’image, le T-shirt est devenu pisseux, le mur blanc a l’air écorché et les mauvaises herbes ont fané. Mais Carlos Quinto est toujours d’un brun très sombre, avec ses cheveux sur les épaules comme un Jivaro. Chaque fois que Clémence regarde la photo, elle peut sentir encore la chaleur de la rue, le soleil de midi qui brûle la terre poussiéreuse. Un peu plus loin, passé la maison de Scooby-doo, à l’angle, il y avait le robinet d’eau potable, et la file des femmes qui attendaient de remplir leurs casseroles ou leurs seaux faits dans des boîtes de graisse avec un bout de bâton en guise de poignée. Clémence emmenait Pervenche avec elle pour aller chercher l’eau. Pervenche avait peur des guêpes qui tourbillonnaient autour du robinet. C’est là que les enfants se retrouvaient à la même heure, l’après-midi, après la classe. Rosalba et Pina, mais aussi Beto, et Chavela qui n’allait pas à l’école. L’eau coulait en mince filet, mais elle était propre et pure. Hélène, au début, faisait la cuisine avec l’eau du puits, mais elles avaient eu toutes mal aux reins, et Édouard leur avait dit que l’eau était mauvaise à cause des pesticides que les fermiers répandaient partout sur leurs terres. L’eau du robinet était froide, elle venait d’une source au pied d’un volcan, de l’autre côté du village. Parfois l’eau s’arrêtait de couler. Les gens disaient que la source était tarie parce que les riches des nouveaux quartiers, de l’autre côté du canal, avaient des piscines dans leurs jardins. Leurs quartiers s’appelaient Résurrection, Paraíso, Ensueno, des noms comme ça qui ne tenaient pas leur promesse. L’eau manquait un peu partout dans le haut du village, et dans le quartier de San Pablo il y avait une queue d’un kilomètre devant le robinet, des femmes qui attendaient des heures pour remplir leurs seaux.

Pour les enfants, ce n’était pas vraiment une corvée. Il y avait toujours des jeux, des rires et des cris. On s’envoyait de l’eau, les seaux se renversaient. Beto venait sur son vieux vélo tout terrain dont la selle brinquebalait, il repartait en portant les boîtes pleines d’eau en équilibre sur le guidon, sur le cadre. Avant d’arriver au robinet pour remplir la marmite, Clémence emmenait Pervenche voir le singe-araignée attaché à une chaîne dans le jardin d’une vieille maison, au bout de la rue. Il n’y avait jamais personne dans cette maison, juste ce grand singe noir au poil hérissé, méchant, miteux, qui chaque fois faisait semblant d’attaquer, ses canines jaunes exposées dans une vilaine grimace. Pervenche se serrait contre Clémence, elle cachait son visage, puis elle risquait un coup d’œil, et ensuite elles se sauvaient toutes les deux en riant. Tout ça était si loin, pourtant si vivant. Clémence n’avait jamais oublié ce temps-là, elle y replongeait à chaque instant comme dans un rêve interrompu.

La nuit, maintenant, Clémence n’arrivait plus à dormir. Elle n’avait pas passé une nuit calme depuis que Pervenche était partie. Chaque matin, vers trois, quatre heures, elle était réveillée par un coup de sonnette, bref mais insistant, elle se redressait en sueur dans son lit, le cœur battant. Paul dormait tranquillement dans son coin, en ronflant un peu.

Alors Clémence avait tout éliminé. Obstinément, comme quelqu’un qui suit un plan secret, elle avait chassé les relations d’études, les soirées avec les amis. Paul n’avait pas compris quand elle avait décidé de dormir dans son bureau, sur le sofa. Elle avait fait cela sans cris ni reproches, le visage buté, l’air indifférent, pour ne plus faire l’amour, pour refuser la tendresse qui rend oublieux et calme les brûlures.

Il avait fait si chaud l’été où Pervenche était partie. L’asphalte fondait dans les rues, les arbustes séchaient dans leurs pots. Le ciel était bas, il se mélangeait à la mer grise, une eau lourde, plombée, qui bougeait à peine, et le soir tout prenait une teinte rose perle, délicieuse et malsaine. Clémence se souvenait de ces journées, comme si la chaleur et la couleur du ciel et de la mer avaient joué un rôle déterminant dans la fuite de Pervenche, l’avaient conduite au désastre, à la destruction. Cet air, cette eau fermés, asphyxiants étaient entrés en Pervenche, l’avaient entraînée vers le bas.

Tout était arrivé pendant cet été brûlant, quand Hélène s’était installée à Cannes, dans un meublé de la rue d’Antibes avec Jean-Luc son nouveau compagnon. Il y avait eu ce voyou, ce minable, on l’appelait Red à cause de ses cheveux, son vrai nom c’était Laurent, et cet homme, Stern, soi-disant photographe, amateur de petites filles sans cervelle, qui avaient pris Pervenche dans leur piège. C’était ce que Clémence voulait croire, mais au fond d’elle-même, elle savait pertinemment que le mal était plus compliqué, qu’il venait de plus loin.

Quand la nuit tombait, autrefois. Quand la nuit tombait, il y avait une fièvre, une impatience. On aurait dit qu’une fête se préparait. Surtout aux beaux jours, en septembre, octobre, novembre. L’air était doux et frais, il y avait des volubilis en fleur sur les haies, des vers luisants accrochés aux brins d’herbe. Les crapauds chantaient dans les caniveaux. Les enfants allumaient des feux dans la rue des Tulipanes, avec des bouts de cageot, des brindilles. La boîte d’allumettes circulait de main en main. Même les tout-petits comme Maïra jetaient dans le feu des vieilles branches, de l’herbe sèche, des papiers. Les étincelles tourbillonnaient, montaient vers le ciel. Carlos Quinto poussait des cris, il courait le long du mur de brique, ses cheveux défaits, une lueur rouge sur sa face. Il avait l’air d’un enfant sauvage.

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