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Jean-Marie Le Clézio: Coeur brûle et autres romances

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Jean-Marie Le Clézio Coeur brûle et autres romances

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« Il avait fait chaud cet été-là en Provence, une chaleur tyrannique, menaçante. Vers juillet, Pervenche est partie. Elle ne s'était même pas présentée au bac, à quoi bon ? Elle n'avait rien fait, elle savait bien qu'elle ne pouvait pas réussir. Toute l'année, elle avait traîné, surtout avec “Red” Laurent, dans les bistros, les boîtes, les fêtes, ou simplement dans la rue. Elle buvait des bières, elle fumait. L'après-midi, elle retrouvait Laurent devant le garage abandonné, au pied de la colline. Laurent soulevait le rideau de tôle, et ils se glissaient à l'intérieur. Ça sentait le cambouis, et une autre odeur plus piquante, comme de la paille, ou de l'herbe qui fermente. Ils faisaient l'amour par terre, sur une couverture. » « La moitié de tout ce qui dans le monde est vraie beauté, vertu ou a été mise au cœur des gens simples, cachée dans les corps ordinaires » (Louisa M. Alcott, Mrs Podger’s teapot).

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Ensuite ils commençaient les jeux. Clémence n’a pas oublié. La rue leur appartenait. Les filles se tenaient par la main, elles avançaient au pas cadencé, en barrant toute la chaussée. Elles chantaient : ¡ Amo, ato, matarilerilero !

À l’autre bout de la rue, un groupe se formait, des garçons, quelques filles avec eux aussi, Beto, Eriberto, el Gordo, Pastora. Chavela n’aimait pas être du côté des filles. Elle se tenait un peu en retrait, du côté des garçons, penchée en avant, les bras écartés, hérissée comme un singe-araignée. Ils répondaient, en écho, à tue-tête : ¡ Amo, ato, matarilerilero ! Les filles avançaient : ¿ Que quiere Usted ? ¡ Matarilerilero ! Les garçons se moquaient : ¡ Queremos dulce, matarilerilero ! Les filles avançaient encore, elles criaient : ¿ Y que mas pide ? ¡ Matarilerilero ! Les garçons :¡ Nos dan un beso ! ¡ Matarilerilero ! Les filles s’arrêtaient : ¡ Ni un hueso ! ¡ Matarilerilero ! Puis faisaient volte-face, et chaque groupe retournait à son bout de rue, et un autre groupe se formait et recommençait.

Les adultes étaient assis devant les maisons à regarder, et le cri jaillissait de nouveau dans la rue sombre, de toutes les forces des voix claires des enfants, comme un appel : ¡ Amo, ato, matarilerilero !

C’était ainsi chaque soir, jusqu’à onze heures, quelquefois minuit. Les filles ne pensaient qu’à ça, à la nuit, aux jeux dans la rue, aux feux qui allaient briller, aux cris, aux rires. Le reste de la journée, la rue était aux camions qui allaient et venaient jusqu’à la coopérative de paquetage Anáhuac. L’après-midi, quand le soleil brûlait la terre, les ivrognes buvaient devant la boutique du marchand de bière, et puis s’endormaient à l’ombre des acacias et des flamboyants. Il y avait du bruit, des nuages de poussière. Sous le fouet des Indiens de Capacuaro, les caravanes de mulets descendaient de la sierra, la bouche écorchée par les longes, tirant les grumes vers la scierie. Il y avait de vieilles Indiennes qui suivaient, enveloppées dans leurs châles bleus, portant des avocats, des mangues, des poires minuscules dures comme du bois. Dans la chaleur de l’après-midi, même les chiens étaient différents. Ils étaient jaunes, affamés, dangereux. Ils venaient du quartier des Parachutistes, le long du canal. Scoobydoo s’échappait et les coursait, mais parfois ils se liguaient contre lui et le faisaient fuir en montrant leurs crocs pleins de bave.

Clémence pense à la rue des Tulipanes, elle est tout à coup très loin de son bureau déjugé, elle sort de son corps et elle se retrouve là-bas, sur une autre planète, comme dans un grand jardin que ni elle ni Pervenche n’auraient jamais dû quitter.

Quand la nuit venait, la rue des Tulipanes était aux enfants. Les voitures, les camions n’y passaient plus. Les adultes s’en retiraient, ils restaient sur le pas de leur porte, presque sans parler, pour se souvenir peut-être. Les enfants avaient mangé très vite leur pain doux, et bu leur verre de lait, pour être le plus tôt possible dans la rue.

Clémence avait appris très vite. Au commencement, elle laissait Pervenche à la maison avec Hélène, et Édouard Perrine qui fumait un cigare. Pervenche avait peur des feux, les cris des enfants la faisaient se blottir contre les jambes de sa mère.

Puis un soir, Clémence ne se souvenait pas comment, Pervenche a mis sa petite main dans la sienne et elles ont marché ensemble dans la rue, avec les filles qui chantaient à tue-tête. Beto le berger était amoureux de Clémence, il l’accompagnait jusqu’aux feux. Beto était doué pour fabriquer des globes. Il faisait sécher du papier mâché sur le cul d’une marmite, et il attachait au globe une nacelle en boîte de conserve remplie de copeaux ou de filasse imprégnée de mazout. Il mettait le feu et le globe montait dans le ciel noir éclairé par la flamme de la nacelle, pareil à une tête coupée. Mais il ne lançait des globes que certains soirs, comme pour une fête. C’était long à préparer, et tous ne s’envolaient pas. C’était d’ailleurs interdit. Une nuit, un globe était tombé sur une maison du quartier de San Pablo, et le toit avait failli brûler. Mais c’était si beau, cet astre pâle qui montait dans la nuit. Clémence sent encore son cœur battre plus fort, elle sent la main de sa sœur qui serre la sienne, pendant qu’elle regarde le globe briller au-dessus de la rue des Tulipanes.

2

Il avait fait chaud cet été-là en Provence, une chaleur tyrannique, menaçante. Vers juillet, Pervenche est partie. Elle ne s’était même pas présentée au bac, à quoi bon ? Elle n’avait rien fait, elle savait bien qu’elle ne pouvait pas réussir. Toute l’année, elle avait traîné, surtout avec « Red » Laurent, dans les bistros, les boîtes, les fêtes, ou simplement dans la rue. Elle buvait des bières, elle fumait. L’après-midi, elle retrouvait Laurent devant un garage abandonné, au pied de la colline. Laurent soulevait le rideau de tôle, et ils se glissaient à l’intérieur. Ça sentait le cambouis, et une autre odeur plus piquante, comme de la paille, ou de l’herbe qui fermente. Ils faisaient l’amour par terre, sur une couverture.

Dans la ruelle, un groupe de pétanqueurs s’installait. Quand Pervenche passait, ils la regardaient d’un air narquois, ils devaient faire des blagues, mais ça lui était égal. Laurent voulait se battre avec eux, il serrait les poings, il grondait : « Je vais leur éclater la gueule avec leurs boules ! » Ça devait les amuser encore plus de voir ce jeune coq en colère.

Pervenche faisait l’amour sans se déshabiller, le dos meurtri par les gravats malgré la couverture. Elle aimait bien sentir le cœur de Laurent qui palpitait dans sa gorge, sa sueur coulait doucement sur ses épaules, elle la buvait dans sa bouche avec sa salive. Elle laissait grandir en elle la brûlure du sexe. C’étaient des instants brillants. Elle pouvait oublier les heures d’ennui au lycée, les éternelles disputes avec sa mère, le regard hostile de Jean-Luc, le dédain silencieux de Clémence. Un jour sa sœur lui avait dit : « Toi tu ne feras jamais rien de ta vie, tout ce que tu sais faire, c’est changer d’amant comme de chemise. » Pervenche avait pensé : est-ce qu’on peut faire vraiment quelque chose de sa vie ?

C’est au cours du mois de juillet qu’elle a fait connaissance de Stern. Laurent n’avait rien à voir là-dedans. C’est Pervenche qui a répondu à une annonce dans le journal, ou bien peut-être qu’elle l’a su par une copine. Stern était toujours plus ou moins à la recherche d’une fille nouvelle pour ses photos, pour la mode ou pour la publicité. Ce qu’il faisait n’était pas clair. Il louait un bureau assez vaste au centre-ville, à l’étage d’un grand café. Ça avait servi avant lui à des artistes, d’après ce qu’on disait Nicolas de Staël avait même travaillé là. C’était un local entièrement peint au blanc gélatineux, éclairé par de grandes baies vitrées qu’on avait opacifiées au rouleau, et qui diffusaient une lumière étrange, froide et triste même en plein été.

Pour le premier rendez-vous, Pervenche a demandé à Laurent de l’accompagner. Elle avait tout juste seize ans, elle a pensé que de venir avec son ami lui donnerait l’air plus âgé. Laurent est resté assis dans un fauteuil, pendant que Stern parlait avec elle, prenait des notes dans un carnet. Stern était un grand type un peu mou, d’une trentaine d’années, avec des cheveux blonds et des yeux bleus un peu globuleux derrière des lunettes de myope. Pour Pervenche, il était un homme âgé, très différent d’elle, de ces gens qu’elle évitait en général, parce qu’elle trouvait qu’ils avaient l’air vicieux quand ils la regardaient dans la rue. Stern la tutoyait, mais elle ne pouvait pas faire autrement que de lui répondre « vous », et de l’appeler « monsieur ». À l’autre bout de l’atelier, Laurent s’ennuyait en feuilletant des magazines de mode. Il fumait sans daigner jeter un coup d’œil du côté de Pervenche.

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