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Jean-Marie Le Clézio: Histoire du pied et autres fantaisies

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Jean-Marie Le Clézio Histoire du pied et autres fantaisies

Histoire du pied et autres fantaisies: краткое содержание, описание и аннотация

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« Jusqu'où irons-nous ? Jusqu'à quand serons-nous vivants ? Quelles raisons donnerons-nous à notre histoire ? Parce qu'il faudra bien un jour trouver une raison, donner une raison, nous ne pourrons pas accréditer notre innocence. Où que nous soyons, quelle que soit notre destination finale (si une telle chose existe), il nous faudra rendre compte, rendre des comptes. J'ai été, j'ai fait, j'ai possédé. Et un jour je ne serai plus rien. Pareil à ce wagon lancé à une vitesse inimaginable, incalculable, sans doute voisine de l'absolu, entre deux mondes, entre deux états. Et pas question qu'aucun d'entre nous retourne jamais à ses états, je veux dire à son passé, à ce qu'il, à ce qu'elle a aimé. Pour cela les visages sont figés, immobiles, parfois terreux, on dirait des masques de carton bouilli ou de vieux cuir, avec deux fentes par où bouge le regard, une étoile de vie accrochée au noir des prunelles. »

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J.M.G. LE CLÉZIO

Histoire du pied et autres fantaisies

HISTOIRE DU PIED

Un

Une surface plane, molle, incurvée au centre, mais pas entièrement évidée.

Ridée, un peu.

Au repos, allongée, ou bien debout, reposant à la verticale au soleil, non loin de la mer. Qu’est-ce qui fait se recroqueviller les cinq doigts de chaque pied, non pas vraiment se recroqueviller, tendus plutôt, arqués vers le haut, écartés, comme on dit en éventail. L’idée du froid, sans doute, la masse mouvante de la mer qui déferle au bord de la plage, non pas le bruit de la mer (les pieds peuvent-ils entendre ?) mais le souffle du vent du large, le souffle venu des profondeurs de l’horizon et remontant la côte au moment de la marée, et glissant sur la jeune femme en bikini, hérissant chaque poil le long des jambes, caressant la peau d’une main froide, le ventre au nombril orné d’un piercing vert, les seins dans le soutien-gorge aux bonnets triangulaires, jusqu’au visage renversé, abandonné, lui, complètement, les yeux révulsés derrière les paupières closes, les cheveux voltigeant s’emmêlant jusqu’à cacher le visage, une mèche folle détachée des autres qui va et vient d’une joue à l’autre par-dessus le pont du nez entre les yeux.

Mais le pied, lui, ne s’abandonne pas. Debout, face au vent et à la mer, comme s’il surveillait, comme s’il résistait. Contre quoi, contre qui ? Tous les muscles et tous les tendons sont prêts, bandés, non pas relâchés. Mollesse de la plante, apparente. À l’intérieur, les nerfs sont tirés, les osselets, les cartilages à leur place. Pas de repos. Pas de sommeil.

C’est une longue histoire. Cela a commencé vingt-six ans auparavant, quand Ujine est venue au monde. Encore tendre, comme flottant dans l’eau. La plante des pieds et la paume des mains toutes fripées, rougies. Les doigts très souples, que sa mère a comptés tout de suite pour être sûre qu’il n’en manquait pas, qu’il n’y en avait pas un de trop. Le gros orteil qu’Ujine suçait pour s’endormir, la jambe pliée jusqu’à son visage, les bras autour des cuisses, comme une sorte de nœud de chair rose, tiède et douce, très chaude, vivante. C’était au temps longtemps. Maintenant, Ujine ne connaît plus le goût de son gros orteil, c’est devenu lointain, étranger. Différent. Tout juste un souvenir, celui de sa mère qui lui a dit un jour : « Tu ressemblais à Bala Râma, le frère de Krishna, en train de sucer son orteil assis sur sa feuille de lotus sur l’eau des rivières. » Maintenant sa mère n’est plus là. Son souvenir la renvoie à un temps qui n’existe pas. Cela s’appelle la solitude, sans doute.

Pour savoir, elle a demandé à Marc, son petit ami, de prendre son gros orteil dans sa bouche. « Quel goût ça a ? » Marc est amoureux. Il aime les histoires étranges, les incartades à la banalité des jours. « Ça a le goût du lait », a-t-il dit, après réflexion, et ses yeux riaient. Il voulait goûter à toutes les parties de son corps, mais Ujine s’est rétractée. Elle a repris son orteil. « Espèce de pervers », a-t-elle dit. Mais elle n’a pas voulu expliquer pourquoi. « C’est toi qui me l’as demandé. » Ujine a mis la main sur sa bouche. « Embrassons-nous, c’est mieux ! » Cela s’appelle donc la solitude. Être seul comme un gros orteil. Bien sûr la compagnie des autres doigts, les deux pieds. Mais cela ne rend pas leur solitude moins pesante. Sans voir, sans parler. Si loin de la bouche. Si loin de l’âme.

La terre. Le corridor interminable, carrelé en mosaïque noir et blanc, qui conduit à l’escalier de ciment. Du granito. Quelque chose qu’on ne fait plus depuis longtemps, importé d’Espagne, de minuscules dés de pierre de toutes les couleurs qu’on polit longuement à la meule électrique, jusqu’à faire cette surface lisse, froide, et les pieds nus alors se recroquevillent, forment des arcs, marchent sur les côtés, sur les talons, pour fuir le contact avec cette pierre autrefois hérissée de pointes, que le poli n’a pas complètement abrasée.

« Mais tu marches comme un pingouin ! »

« Ujine, tiens-toi droite, marche normalement, enfin ! » « Cette fille a les pieds plats, il faudra l’emmener voir l’orthopédiste. »

Les pieds plats. Trop longs, affaissés, les pieds qui manquent de cambrure. Des pieds de garçon. Des pieds de vache, ont dit les filles à l’école. Il fallait les corriger, alors, les punir. Les enfermer dans des bottines à tiges métalliques, les exercer, les dominer. Une, et deux. Une, et deux.

« Sur la pointe, Ujine, sur la pointe ! »

Le plancher de la grande salle de danse, avec ses lames vernies, glissantes, au grain très doux, et la douleur qui entre comme une lame, force les orteils, serre, brûle les tendons et remonte le long des jambes, jusqu’aux hanches, jusqu’à l’aine.

« Je ne peux plus, madame, j’ai trop mal.

— Allons allons, pas d’apitoiement sur soi-même, mademoiselle. Une, et deux. Une, et deux. »

Et la longue canne du maître à danser, qui touche ses fesses, touche son dos, à peine, légèrement, et les pieds reçoivent la décharge électrique qui les jette, les fait bondir, les fait voler !

Courir. Après des années, courir. Sur la plage de sable fin, en Bretagne, la lieue de grève comme on l’appelle, le sable durci par le vent et la mer à marée basse, courir de plus en plus vite, en sautant par-dessus les goémons et les taches grises des méduses échouées, courir de plus en plus loin, les pieds volent sur la plage, plongent dans les flaques en jetant des gerbes de gouttes salées et tièdes.

« Ujine ! Ujine, arrête-toi ! »

Être libre, à seize ans. Frapper le sol, s’élancer, voler l’espace de quelques secondes. Danser, bondir. Comme si le sol renvoyait les coups, ici, n’importe où. Sur le ciment des trottoirs, sur le goudron des routes. Les rondeurs sous les orteils, les coussins de peau souple et dure, les talons ronds comme des galets, usés, très doux, et les tendons sensibles sous la peau, cet avers de la vie, avers de l’être, sans cesse sur le sol, sans cesse en contact avec la terre, sur lequel repose tout le poids de l’existence, quarante-deux kilos de femme, dans sa robe de travail, dans son complet trois-pièces gris anthracite, dans le hall où elle accomplit son boulot d’hôtesse d’accueil, pour le salon du Prêt-à-porter ou du Cheval, le salon du Pacemaker, des Éditions médicales, des Agents de voyage…

« Vous porterez obligatoirement des escarpins à talons. »

« Ni baskets ni ballerines. »

« Chaussures fermées. »

Les rires des autres filles, leurs plaintes aussi :

« Mes pieds, mes pauvres pieds ! »

« Ils me tuent ! »

« Je ne les sens plus. »

« J’ai l’impression d’avoir des sabots de bois. »

Et après cela, le bain d’eau chaude, calmant, émollient, pour dormir, pour oublier, les orteils debout au fond de la baignoire, dix îlots surnageant dans la mer de mousse, une famille de petits canards. Comme jadis, toute petite, la voix de sa mère en train de compter et recompter :

« Un deux trois quatre cinq… et dix ! Et dix ! » Tenant le dernier comme avec une pince, petit bout rose avec son minuscule ongle de nacre.

Avancer, toujours.

Frapper du bout du soulier, et porter le poids sur le talon minuscule. Un apprentissage. La première fois, c’était naguère, Ujine était encore petite. Elle avait mis les souliers de sa maman, trop grands, c’était comme marcher avec des boîtes. C’était pour entendre le bruit, clac-clac sur le plancher du salon, et les applaudissements et les rires de maman, de tante Annie, de papy Robert, de papy Dany, de tonton Jacques. Leurs rires, leurs commentaires. « Une vraie petite femme ! — Et puis tu as vu comme ça la cambre ! — C’est incroyable, c’est tout de suite un bout de femme, le dos creusé, les fesses sorties ! »

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