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Jean-Marie Le Clézio: Histoire du pied et autres fantaisies

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Jean-Marie Le Clézio Histoire du pied et autres fantaisies

Histoire du pied et autres fantaisies: краткое содержание, описание и аннотация

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« Jusqu'où irons-nous ? Jusqu'à quand serons-nous vivants ? Quelles raisons donnerons-nous à notre histoire ? Parce qu'il faudra bien un jour trouver une raison, donner une raison, nous ne pourrons pas accréditer notre innocence. Où que nous soyons, quelle que soit notre destination finale (si une telle chose existe), il nous faudra rendre compte, rendre des comptes. J'ai été, j'ai fait, j'ai possédé. Et un jour je ne serai plus rien. Pareil à ce wagon lancé à une vitesse inimaginable, incalculable, sans doute voisine de l'absolu, entre deux mondes, entre deux états. Et pas question qu'aucun d'entre nous retourne jamais à ses états, je veux dire à son passé, à ce qu'il, à ce qu'elle a aimé. Pour cela les visages sont figés, immobiles, parfois terreux, on dirait des masques de carton bouilli ou de vieux cuir, avec deux fentes par où bouge le regard, une étoile de vie accrochée au noir des prunelles. »

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Mais pourquoi ? Ujine inventait les réponses, les objections, tout ce qu’elle n’avait pas osé lui dire. Tout ça n’est rien, rien du tout. C’est le détail, c’est une ride à la surface de l’existence, ça ne vaut même pas la peine qu’on en parle, ça n’est rien quand on partage tout le reste, quand on sait ce qui est vrai, ce qui est beau dans la vie, chaque seconde qui passe. Il n’y a pas d’ennui, pas de routine, si on vit avec quelqu’un, on partage tout ça et on n’est pas seule, jamais seule, c’est un instant dans la vie, un instant immense…

Pourquoi est-ce qu’elle attendait autant ? Lui, ne la regardait même pas. Il buvait son expresso, sa cigarette fumait au bout de ses doigts, le vent chaud emportait la fumée vers le ciel. Il regardait la fumée, la suivait des yeux. Elle voulait sourire, dire quelque chose de drôle, d’intelligent, comme elle savait faire autrefois, ces petits mots d’humour, jeux de mots, qui scintillaient comme des lucioles et qui attiraient autour d’elle des amis, des filles de la Fac, des aventureux en quête de flirt qu’elle envoyait ensuite balader. Mais à présent, elle sentait un nœud dans sa gorge, dans son esprit, un vide dans son ventre. C’était la faute de l’enfant qui s’installait, qui prenait son énergie. Elle restait sur son lit, elle regardait la nuit venir à travers les lattes des stores. Elle sentait des larmes couler sur sa joue, mouiller l’oreiller, elle ne savait pas d’où venait toute cette eau.

Un soir, Ujine a commis l’irréparable. Samuel était parti, missionné par la banque, des affaires à l’étranger. Il avait seulement envoyé un message sur son téléphone, quelques mots. Comme à son habitude. Les mots, c’est juste pour communiquer. Les actes plutôt, disait-il, vivre dans l’instant. Avant de partir, un adieu : fiais comme si je ne reviendrai jamais. Mieux vaut la liberté.

Alors, après des jours passés à attendre, pour rien, pour personne, Ujine est sortie de sa torpeur. Il faisait très chaud, les orages tournoyaient autour de la ville. Une rumeur de moteurs, de tonnerre, la vibration des trains souterrains.

Maintenant, elle ressentait de l’impatience, du besoin. Plus de mots, agir. Samuel l’avait dit. Je dois faire comme s’il ne reviendra jamais. Comme lorsqu’on regarde à l’arrière d’un train le pays se dérouler à l’envers. Cet arbre, cette maison, ces enfants, ce chien, je les vois, je ne les reverrai jamais. Elle ne chercherait pas d’excuses. Un vide à combler, une bulle qui se gonflait, pleine de reflets et de mirages.

Ujine s’est habillée, pour la première fois depuis des jours et des jours, comme pour aller à un rendez-vous d’affaires. Le style que Samuel aimait bien, jupe tailleur grise, chemise blanche, escarpins à hauts talons. Elle a coupé sa frange, elle a mis les boucles d’oreilles en corail rose que Samuel lui avait données pour son anniversaire, un rouge à lèvres qui va avec, une touche de sent-bon sur le cou. Le miroir lui a renvoyé l’image d’une jolie fille qui n’a pas froid aux yeux, ses yeux verts en amande, sa bouche à la lèvre inférieure gourmande, les incisives brillantes, couleur de perle. Elle se souvient de la première fois que Samuel l’a présentée à ses collègues de la banque, une grande femme, la cinquantaine un peu sèche, qui l’a examinée : « Mais c’est qu’elle est ravissante ! Est-ce qu’elle est actrice ? » Rien que pour cela Samuel n’a jamais voulu qu’une telle rencontre se renouvelle, il déteste ce genre de remarques, il avait répondu : « Non non, c’est une étudiante tout simplement. » Plus tard il avait dit, une actrice, et puis quoi encore ? Est-ce que je sors avec des actrices moi ? Je suis un petit employé de banque, j’ai une vie ordinaire. Mais Ujine aimait bien le rendre jaloux. Cela la faisait rire qu’il puisse être jaloux.

Dans le métro qui roulait vers l’aéroport, les gens la regardaient un peu sournoisement, les femmes détaillaient ses habits, commentaient ses chaussures bleu électrique, son sac en vinyle bleu, ses boucles d’oreilles. Un homme, la quarantaine fatiguée, un peu bellâtre, avait son regard fixé sur elle, elle sentait ses yeux qui glissaient le long de son corps, sur ses seins, son ventre, ses pieds, remontaient, redescendaient. Elle a pensé aller vers lui, lui parler durement : « Alors, vous êtes satisfait ? Vous voulez que je bouge un peu, que je tourne ? » Mais c’était bon aussi de n’être plus qu’une image, de n’avoir plus rien à l’intérieur, plus d’angoisse, plus de bulle qui gonfle.

Ujine est restée debout au long des quatorze stations qui la séparaient de l’aérogare. Quand elle est entrée dans le hall, elle a compris que c’était sans espoir. La foule, les lumières, la queue devant les guichets d’enregistrement, elle ne pourrait pas contrôler la situation. Elle connaissait le jour, il reviendrait ce soir-là. Rien d’autre. Samuel ne disait jamais où il allait, il détestait qu’on l’accompagne, qu’on vienne le chercher. Il disait toujours : « Les voyages sont pénibles, les adieux ridicules. » Il avait des idées sur tout. Il disait aussi : « Partir pour ne jamais revenir, ça c’est l’idéal. »

Ujine aimait les aéroports. Pour elle qui ne voyageait jamais, c’était un lieu où on est déjà parti avant même de partir. Elle aimait le brouhaha, les annonces incompréhensibles précédées d’un grelot, le tonnerre lointain des avions en train de décoller qui ébranlait le sol et les vitres, le regard égaré des partants, troublé de ceux qui restent, la lassitude des revenants. Tout ce que Samuel détestait. Il en parlait comme d’un enfer organisé. Lui, ce qu’il aimait, c’était rester chez lui à lire un bouquin, ou bien aller à moto à toute vitesse à travers les champs, sur les routes sinueuses de montagne. Il ne disait jamais où il allait. Une fois il a commenté : « Je voudrais mourir à moto comme Lawrence d’Arabie. »

Et toutes ces villes, tous ces pays dont les noms s’affichaient sur les moniteurs, Séoul, Tokyo, Osaka, Guam, San Francisco, Denver, Rome, Berlin, Abu Dhabi, Bangkok, Angkor, Manille, Maurice, Mexico. C’était comme si Samuel allait partout. Ujine courait, à gauche puis à droite, vers les portes d’arrivée, elle essayait d’apercevoir les visages, de reconnaître une stature, un vêtement, une couleur de cheveux, une démarche. Elle avait acheté au stand de journaux un bloc et un marqueur, elle voulait écrire en gros un nom, pas Samuel bien sûr, il ne lui pardonnerait jamais, un nom, n’importe quel nom, un mot qu’il verrait de loin et qu’il reconnaîtrait, MERBEAU, le nom de l’hôtel où ils allaient, ou bien MILES DAVIS, parce qu’il aimait bien, ou WINGS, parce que c’est là qu’il l’emmenait parfois manger un sandwich en sortant du bureau. Mais sa main n’arrivait pas à écrire, elle tremblait comme si c’était une décision capitale. Alors ses pieds l’emmenaient malgré elle d’un bout à l’autre de l’aérogare, elle écoutait le bruit de ses talons claquer sur le carrelage, clac, clac, clac, cela résonnait dans sa tête, dans son corps, cela lui donnait le vertige, mais ses pieds ne pouvaient plus s’arrêter, il fallait qu’ils marchent, qu’ils aillent plus vite que tout le monde, pour ne pas rater un instant, une arrivée de passagers.

L’après-midi est passé, puis le soir. À travers les grandes glaces de l’aérogare, Ujine a vu la nuit tomber, les lumières roses des lampadaires s’allumer, et les phares des voitures qui coulaient régulièrement le long du trottoir, ralentissaient, déversaient des gens, repartaient en montrant les feux de frein et de position, les clignotants, certains rapides tic-tic-tic, d’autres lents et lourds, kitong, kitong. Passaient les bus climatisés, les navettes, les camionnettes d’entretien. Parfois une voiture de police, très lentement et soupçonneuse, frôlant le trottoir à la manière d’un squale.

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