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Jean-Marie Le Clézio: Histoire du pied et autres fantaisies

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Jean-Marie Le Clézio Histoire du pied et autres fantaisies

Histoire du pied et autres fantaisies: краткое содержание, описание и аннотация

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« Jusqu'où irons-nous ? Jusqu'à quand serons-nous vivants ? Quelles raisons donnerons-nous à notre histoire ? Parce qu'il faudra bien un jour trouver une raison, donner une raison, nous ne pourrons pas accréditer notre innocence. Où que nous soyons, quelle que soit notre destination finale (si une telle chose existe), il nous faudra rendre compte, rendre des comptes. J'ai été, j'ai fait, j'ai possédé. Et un jour je ne serai plus rien. Pareil à ce wagon lancé à une vitesse inimaginable, incalculable, sans doute voisine de l'absolu, entre deux mondes, entre deux états. Et pas question qu'aucun d'entre nous retourne jamais à ses états, je veux dire à son passé, à ce qu'il, à ce qu'elle a aimé. Pour cela les visages sont figés, immobiles, parfois terreux, on dirait des masques de carton bouilli ou de vieux cuir, avec deux fentes par où bouge le regard, une étoile de vie accrochée au noir des prunelles. »

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Pour lutter contre la fatigue, Ujine s’est assise à la buvette, non loin d’une porte de contrôle. Elle a bu un thé vert très chaud dans un gobelet en carton, à petites lampées. La serveuse lui a parlé, quelque chose concernant manger, ou peut-être encore un peu d’eau chaude pour le thé ? Ujine la regardait sans comprendre, elle devait avoir l’air tellement perdu que la femme a ajouté, sa voix était douce, comme quelqu’un qui éprouve de la sympathie, ou de la pitié, vous ne vous sentez pas bien, mademoiselle ? Ujine a répondu vaguement, un geste de la main, elle a bredouillé, si si, tout va très bien. À ce moment-là, elle ne savait plus pourquoi elle était là. Ses pieds avaient tellement gonflé qu’elle avait ôté ses escarpins, posé son sac à main sur la chaise à côté d’elle. Les gens à la table voisine faisaient du bruit, une famille, des obèses plus ou moins, l’homme et la femme se disputaient, à propos d’argent ou d’autre chose, et le garçon de quatorze ou quinze ans, déjà gros comme ses parents, regardait Ujine sournoisement, un pli sarcastique sur sa bouche enflée. Puis il y a eu vraiment des éclats de voix, comme si ces gens allaient se battre comme des chiens, et la serveuse s’est arrêtée pour regarder. Puis le couple s’est réconcilié, ils se sont même embrassés, c’était pathétique et un peu dégoûtant, et la famille a fini par s’en aller. Et là, le café est redevenu vide, parce qu’il devait être tard dans la nuit, et les passagers étaient moins nombreux, quelques retardataires qui couraient après leurs chariots, qui tiraient leurs valises dont une roue était folle et s’agitait sur le carrelage en faisant un tac-tac-tac de mitraillette, une sorte de train fantôme zigzaguant entre les obstacles, filant vers les portes obscures. Ujine a appuyé sa tête sur ses bras croisés sur le plateau de la table. La tasse de thé avait refroidi depuis un bon moment, le silence s’installait dans l’aérogare, Ujine entendait distinctement le grésillement des barres de néon au plafond.

Ensuite il n’y a plus eu personne dans le hall. À la terrasse du café, la serveuse empilait les chaises, épongeait le comptoir, ficelait les sacs-poubelle remplis de cannettes de soda et de cartons de sandwiches. De temps en temps, elle jetait un coup d’œil vers Ujine, l’air de dire : je te comprends, je connais ta tristesse, il ne viendra pas ce soir… L’air d’une chanson, Tombe la neige… Est-ce qu’elle l’a sifflotée en balayant ? Ujine la détestait de son faux apitoiement, ce truc entre femmes, est-ce qu’elle demandait quelque chose ? Est-ce qu’elle avait quoi que ce soit en commun avec cette fille de salle, humiliée, dolente, cette espèce d’éternelle victime confite dans sa soumission aux hommes, incapable de s’en sortir, incapable d’un autre sentiment que la culpabilité ? Sa méchanceté lui donnait le vertige. Oui, j’aime un homme, il ne vaut pas tripette, mais je suis la seule responsable. J’ai mal au cœur et au ventre, j’ai les jambes qui flageolent et c’est comique, c’est mon bégaiement, ma glissade sur une peau de banane, sur une merde de chien. Je tombe mais je sais en rire, alors que toi… Ujine a rassemblé ses forces, elle s’est levée, elle a enfilé ses chaussures, elle s’est même étirée, pour montrer qu’elle s’était beaucoup ennuyée, à moitié endormie. Elle a repoussé la chaise, elle est partie lentement, son sac en bandoulière. Elle était sûre que les yeux de la serveuse étaient fixés sur elle, observaient son dos. Il ne fallait pas trébucher, pas montrer de faiblesse. Elle s’est dirigée vers une porte et elle est sortie.

Dehors, dans la nuit, c’est le vide qui la saisit. Le vent souffle, le ciel est opaque, d’une couleur rose inexistante.

Au sommet de la tour, il fait encore chaud malgré la saison. Ujine sent ses poils se hérisser, sur ses bras, ses jambes, le long de son dos. Une piqûre glacée sous les aisselles. Elle est arrivée comme une automate, il lui semble que ce sont ses pieds qui l’ont portée jusque-là, les talons des escarpins bloqués aux contremarches de l’escalier de béton qui résonne d’un bruit de métal.

L’hôtel est très haut, trente-trois étages, terminés par le toit-terrasse. À la réception, le concierge n’a pas fait de problème. Avec son tailleur gris, son sac, ses escarpins à hauts talons, le bonhomme a cru reconnaître une silhouette familière, en prenant l’empreinte de la carte bancaire, il a commenté : « … une bonne nuit de repos après un long vol… » Ujine a souri, du sourire qu’elle trouvait le plus digne d’une hôtesse de l’air. Samuel aimait bien raconter pour la rendre jalouse ses aventures avec des hôtesses de l’air, c’est tout ce qu’il ramenait de ses voyages, à New York, à Abu Dhabi, à Tokyo. En plein ciel. Fuck a duck and learn to fly ! Elle a ricané en soufflant à cause des marches trop raides.

L’escalier a débouché sur le toit d’un coup, elle a dû forcer pour pousser la porte de métal contre le vent, une fouettée d’air humide qui contrastait avec l’atmosphère confinée de la cage d’escalier. Des odeurs, des quantités d’odeurs, comme dans une forêt. Ujine ne s’attendait pas aux odeurs, elle essayait de les déchiffrer, goudron chaud, kérosène des moteurs d’avion bien sûr, et aussi odeur de la mer, très lointaine, mêlée aux champs d’eulalies de la campagne, une odeur lourde et sucrée de marécage.

Ujine a retiré posément de son sac toutes les bouteilles. Ce sont de petits flacons d’alcool, provenant du frigo de la chambre, des échantillons plutôt, de quoi remplir un verre. Vodka, gin, Kahlúa, des liqueurs vertes et jaunes, de l’alcool blanc dans des bouteilles vertes ventrues, du saké, du soju, qu’elle boit d’un trait, parce que c’est doux et sucré. Elle s’est assise par terre, les jambes de côté pour ne pas déchirer la jupe du tailleur. Elle a abandonné les escarpins devant la porte du toit, le sol est recouvert d’une peau élastique et verte, très fraîche, quelque chose de doux qui fait penser à un animal marin, elle aime marcher pieds nus sur ce toit. Elle se sent libre. Elle pense à la mer, quand elle marchait sur la plage à marée basse, et qu’elle regardait les empreintes se refermer derrière elle.

Elle sirote les petites bouteilles, l’une après l’autre. Ça la fait sourire, elle se souvient maintenant que Samuel lui avait dit un soir où ils buvaient dans un Karaoké du centre, toi tu tiens bien l’alcool, tu sais boire comme un homme ! Lui, après deux verres, avait la tête qui tournait, il devenait sentimental, il disait n’importe quoi, sa tête tombait sur l’épaule d’Ujine ! Ses yeux étaient bizarres, comme s’il avait quatre prunelles !

Elle s’est calé le dos contre le bloc des cheminées. Le compresseur de la clim fait vibrer le sol. Devant elle, par-dessus le muret, la ville est étendue, la ville qui ne dort jamais. Loin, au-delà des autoroutes éclairées en jaune, les boulevards extérieurs, les premiers immeubles et, plus loin encore, le scintillement des maisons, les tours, les usines à gaz, les gares de triage, les flèches des églises soulignées de néons rouges. Les taches aveugles des jardins publics, les terrains vagues, la vallée sombre du fleuve.

Ujine imagine que dans toute cette ville il y a quelqu’un qui pense à elle, peut-être. Samuel, petit comme une tête d’épingle, comme une amibe. Si elle appelait, si elle criait son nom, est-ce qu’il l’entendrait ? Si elle pensait à lui très fort, en serrant ses tempes entre ses mains, est-ce qu’il se retournerait dans son sommeil, est-ce qu’il regarderait vers l’horizon ? Est-ce qu’il la verrait dans ses rêves ?

Tout d’un coup elle se plie sur elle-même, elle reçoit un coup à l’épigastre. Elle ne s’y attendait pas, le souvenir revient avec violence, la submerge, la fait étouffer. Elle geint un peu, elle sent les larmes qui montent de tout son corps et débordent de ses paupières, coulent dans sa bouche. Avec Samuel, ils sont sur cette route qui serpente dans la brume le long de la mer du Nord, à travers des collines d’eulalies. Elle se souvient, elle ne connaissait pas leur nom, elle appelait ça des herbes, et Samuel avait expliqué, il avait même donné le nom latin, ce sont des plantes de la Chine ou du Japon. Eulalie, elle aimait bien ce nom très doux. Samuel a arrêté la voiture dans une clairière, au bout d’un chemin de terre. À travers le pare-brise piqué de gouttelettes, ils regardent ensemble les écharpes de brume qui circulent au ras des plantes. La lueur du jour qui se lève éclaire le ciel d’un éclat multiplié par les gouttes de rosée. Les hautes tiges sont immobiles, légères, fusantes, exultantes. Il n’y a pas un bruit. Ujine entend la vibration de son cœur, et elle pose son oreille sur la poitrine de Samuel pour écouter le rythme qui bat à la même cadence, un coup court, un coup long… C’est un moment de bonheur comme elle croit n’en avoir jamais connu avant. Elle pense à toutes ces années de solitude, à la mort de sa mère à l’hôpital, à l’angoisse de devoir travailler, de devoir trouver une place dans le monde. Elle ne dit rien, lui aussi se tait, elle sait qu’elle l’aime et qu’il l’aime, elle en est sûre, rien ne pourra jamais effacer cet instant, hors du monde, hors du temps.

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