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Jean-Marie Le Clézio: Histoire du pied et autres fantaisies

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Jean-Marie Le Clézio Histoire du pied et autres fantaisies

Histoire du pied et autres fantaisies: краткое содержание, описание и аннотация

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« Jusqu'où irons-nous ? Jusqu'à quand serons-nous vivants ? Quelles raisons donnerons-nous à notre histoire ? Parce qu'il faudra bien un jour trouver une raison, donner une raison, nous ne pourrons pas accréditer notre innocence. Où que nous soyons, quelle que soit notre destination finale (si une telle chose existe), il nous faudra rendre compte, rendre des comptes. J'ai été, j'ai fait, j'ai possédé. Et un jour je ne serai plus rien. Pareil à ce wagon lancé à une vitesse inimaginable, incalculable, sans doute voisine de l'absolu, entre deux mondes, entre deux états. Et pas question qu'aucun d'entre nous retourne jamais à ses états, je veux dire à son passé, à ce qu'il, à ce qu'elle a aimé. Pour cela les visages sont figés, immobiles, parfois terreux, on dirait des masques de carton bouilli ou de vieux cuir, avec deux fentes par où bouge le regard, une étoile de vie accrochée au noir des prunelles. »

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Ça ne se raisonnait pas. Le sol devenu élastique, rebondissant, des millions de petits ressorts, des millions de bulles, les articulations chaudes, le courant électrique qui traversait son corps, qui passait par ses jambes, ses bras, en marchant elle ouvrait et fermait les phalanges pour sentir sa liberté, elle souriait aux gens qui la prenaient pour une folle.

Elle s’étonnait. C’était donc ça, l’amour ? Comme une auréole au-dessus de sa tête, comme une carapace invisible, elle se sentait bien à l’abri, au cœur, elle se sentait invincible. Un fluide, elle dansait.

Elle allait aux rendez-vous sans arrière-pensée. Samuel ne voulait rien de sûr, rien de défini. Il disait : « Bon je t’appelle, hein ? » Mais il n’avait jamais donné son téléphone. Il disait qu’il n’avait pas de portable, il avait seulement un numéro au travail, à la banque, et pas question de l’appeler là. Peut-être qu’il se cachait derrière son travail, derrière ses parents. Il avait parlé un peu à Ujine de sa mère, une femme fragile, elle n’avait que lui depuis la maladie de son père. Ils vivaient dans le même immeuble, sur le même palier. Quand il tardait à rentrer le soir, elle appelait la police, les hôpitaux. C’était un peu absurde, un garçon de trente-cinq ans, mais en même temps Ujine était émue de son amour filial. Elle n’avait personne, sa mère morte, son père au diable, son frère ailleurs, pas intéressé. C’était peut-être pour cela qu’elle se sentait si légère, si libre. L’amour était un vent violent et elle avait toute la liberté pour résonner comme une harpe d’herbe, tourner comme un moulin à vent, sentir ce mouvement qui s’était déclenché au centre d’elle-même, un vertige au creux de son estomac, un pivot qui vibrait en tournant. C’était pour cela que le sol était élastique, sous ses pas, sonore, tendu, sans une ride, sans un creux.

Les gens la regardaient maintenant, dans la rue. Au boulot, à la Fac, dans les magasins, elle sentait qu’elle attirait leurs regards. Quelque temps auparavant, elle aurait eu honte. Elle aurait cherché ce qui n’allait pas, elle se serait cachée derrière ses cheveux, elle aurait rabattu sur son visage la visière de sa casquette. Mais maintenant, elle courait au rendez-vous avec Samuel, ou simplement elle pensait très fort à lui, et les regards glissaient sur elle. Elle se sentait protégée par une aura, à l’intérieur d’un halo de lumière. Elle voyait le visage de l’aimé, l’éclat de ses yeux bruns, la ligne de ses sourcils et de son nez, l’ourlet parfait de ses lèvres.

Elle n’avait même pas besoin de se préparer. Elle était tout le temps prête, et quand son téléphone vibrait, la petite fenêtre s’éclairait, numéro inconnu, elle savait que c’était Samuel, elle courait à la rue de la Banque, le bistro d’en face, avec tous les jours les mêmes habitués, des vieux radoteurs et des jeunes abrutis par les jeux électroniques. Elle attendait et il arrivait. Il entrait dans la salle, il la cherchait des yeux, et ça la faisait sourire parce qu’il ne la reconnaissait pas, il était le seul à ne pas la voir, il fallait qu’elle se lève et qu’elle fasse des gestes. Il buvait un café noir à la hâte, et puis ils partaient ensemble, ils allaient chez elle. Il ne voulait pas qu’on les voie marcher ensemble, il se tenait un peu en retrait, sans parler. Elle pensait qu’elle aurait bien aimé qu’il la tienne par la main, qu’il l’enlace. Mais il avait imposé ses règles : « C’est mon quartier de travail ici, je déteste les ragots et tout ça, tu comprends ? » Au début, ça l’avait agacée, elle voulait dire des choses aigres : « Tu as honte ? » Peut-être même qu’elle l’avait dit, mais lui ne cédait jamais. Elle aimait bien qu’il ait des règles, qu’il ne se laisse pas aller comme font les autres garçons, elle prenait cela pour un jeu. C’était du reste ce qu’il lui avait dit, un jour, comme un compliment : « Tu joues bien à mon jeu. » Sans comprendre pourquoi, ça lui avait fait plaisir.

C’était un tourbillon qui l’emportait. Elle aimait tellement ce sentiment de mouvement qu’elle ne ressentait plus la privation de sa liberté. Plus rien n’avait d’importance, l’honneur, l’amour-propre. À côté de ce sentiment il n’y avait que des vanités.

Quand son esprit se rembrunissait un instant, pour une remarque désobligeante, pour un rendez-vous manqué, pour un silence froid, pour une vétille, son corps, son cœur ne s’y arrêtaient pas, ses pieds volaient, l’emmenaient en courant jusqu’à la rue de la Banque, jusqu’au bistro d’en face, elle parcourait le chemin entre la Fac et l’autre côté de la ville sans fatigue, sans reprendre son souffle, sans ressentir le poids des bouquins dans son sac en bandoulière, ni le froid, ni la pluie, ni la soif. Le téléphone avait vibré trois fois, puis s’était éteint, et ce petit bruit disgracieux ouvrait un courant d’air dans son corps, relançait les ailes du moulin à vent.

Au bistro, certains jours, Samuel choisissait son menu, il lisait attentivement la carte crasseuse, une salade de thon, une tarte aux pommes, toujours un café serré, il interrogeait Ujine du regard, comme s’il avait oublié.

Mais elle n’avait pas faim, pas soif, elle se nourrissait de le regarder, elle mangeait et elle buvait de lui, le halo qui l’entourait, l’électricité qui brillait dans son corps, les étincelles dans ses cheveux noirs, tout cela que Samuel était le seul à ne pas concevoir. Jusqu’à la nausée.

Si elle disait : « J’ai un peu mal au cœur », il prenait cela à la lettre. « Alors tu préfères rentrer te reposer ? » Elle se ressaisissait. « Non, non, ça ira. » L’idée qu’il pourrait repartir lui avait donné le vertige.

Ujine avait fait quelque chose dont elle ne se serait pas crue capable. Elle était allée à l’hôtel avec Samuel, plusieurs fois. C’était minable et moche. Mais lui avait l’air d’aimer ça. Il avait dit : « Je ne peux pas aller chez toi. » Ujine n’avait pas demandé pourquoi. De toute façon il n’aurait pas répondu. Peut-être qu’il agissait ainsi pour qu’elle sache qu’il n’y avait pas de réponse.

Quand ils faisaient l’amour, il était différent. Il était tendre, il était doux et gentil. Elle aimait regarder son grand corps sans vêtements, sa peau mate, une peau de métis comme la sienne, elle reniflait l’odeur de sa peau. Cette odeur-là, il lui semblait qu’elle l’avait toujours connue, attendue, elle s’en pénétrait pour la garder avec elle quand ils étaient séparés, pour continuer à sentir sa présence, à s’en imprégner. Même dans les chambres d’hôtel minables (le grand miroir devant le lit, le distributeur de capotes, le nécessaire à parfums cheap, savons, crèmes, vaseline, mouchoirs en papier, le poste télé branché sur les chaînes X), elle capturait de la brillance, de la lumière, de la beauté, pour les jours et les semaines à venir, pour préparer un long voyage dans l’absence.

Alors la vie était légère, aventureuse. Ujine (Samuel l’appelait « Jeans » parce qu’elle était vêtue la plupart du temps ainsi, une paire de jeans, une chemise blanche d’homme, des sandales à hauts talons, il lui avait dit un jour que c’était la tenue féminine la plus excitante pour un homme) changeait de peau, changeait de sang. Elle avait trouvé que ses pieds devenaient chauds, eux qui étaient ordinairement deux blocs glacés. Elle le lui avait fait remarquer : « Sens, je n’ai plus les pieds froids ! » Ça ne lui avait pas paru extraordinaire. « Moi non plus ! — Mais toi, tu as toujours les pieds chauds, les hommes ont toujours les pieds chauds et les femmes les pieds froids, tu ne savais pas ça ? » Il haussait les épaules : « Tu dis n’importe quoi, je connais des femmes qui ont les pieds chauds. » Elle l’avait interrompu : « Ah oui ? Et qui sont ces femmes, s’il te plaît ? » Elle faisait semblant de rire, de se dépiter, mais en réalité, chaque fois, elle sentait un pincement au cœur, une alarme, qui la sortait de son illusion, la ramenait à la réalité, à la solitude. C’était donc ça, la jalousie ? Quel ridicule.

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