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Jean-Marie Le Clézio: Histoire du pied et autres fantaisies

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Jean-Marie Le Clézio Histoire du pied et autres fantaisies

Histoire du pied et autres fantaisies: краткое содержание, описание и аннотация

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« Jusqu'où irons-nous ? Jusqu'à quand serons-nous vivants ? Quelles raisons donnerons-nous à notre histoire ? Parce qu'il faudra bien un jour trouver une raison, donner une raison, nous ne pourrons pas accréditer notre innocence. Où que nous soyons, quelle que soit notre destination finale (si une telle chose existe), il nous faudra rendre compte, rendre des comptes. J'ai été, j'ai fait, j'ai possédé. Et un jour je ne serai plus rien. Pareil à ce wagon lancé à une vitesse inimaginable, incalculable, sans doute voisine de l'absolu, entre deux mondes, entre deux états. Et pas question qu'aucun d'entre nous retourne jamais à ses états, je veux dire à son passé, à ce qu'il, à ce qu'elle a aimé. Pour cela les visages sont figés, immobiles, parfois terreux, on dirait des masques de carton bouilli ou de vieux cuir, avec deux fentes par où bouge le regard, une étoile de vie accrochée au noir des prunelles. »

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Mais leurs pieds s’emmêlaient, et quand il posait sa plante large et musculeuse sur l’intérieur de sa cuisse, elle tressaillait de plaisir.

Il y avait des moments incroyablement longs, après une nuit, ils avaient fait l’amour, lui avec appétit, même un peu de violence, il voulait toucher et goûter toutes les parties de son corps, sans parler, il voulait y promener son sexe gonflé, décalotté, et quand il s’était déchargé en dehors d’elle — depuis un moment il ne mettait plus de capotes —, il s’endormait tout de suite, bouche en haut, il ronflait même un peu à cause de son grand nez. Ujine l’aurait détesté. Mais elle s’abandonnait au sommeil, enroulée contre son grand corps, pour capter sa chaleur, l’emmagasiner au fond d’elle, c’était sa nourriture, son souffle. Et quand elle se réveillait, la première chose qu’elle faisait c’était de tâter à côté d’elle pour vérifier que Samuel était encore là dans le lit. Sans même ouvrir les yeux, elle le cherchait, elle posait son bras sur son torse, et elle se rendormait.

Et dans la lueur de l’aube ils restaient étendus sur le matelas, immobiles, silencieux. Lui dormant encore, mais d’un sommeil léger, elle à demi réveillée. Leurs pieds reposaient, ceux de Samuel sur le côté, la voûte fripée et les orteils écartés, Ujine les pieds bien droits, dégagés du drap, les orteils relevés pour mieux saisir la caresse du jour, pour fixer la surprise des rêves. Rien au monde ne pouvait troubler les amants, rien ne pouvait interrompre leur repos. C’était un temps extrait de l’infini, sans pensées, sans sagesse. Dehors, dans les rues et les avenues, encerclant la façade de stuc blanc de l’hôtel, les grondements reprenaient. Les bennes de ramassage des ordures faisant claquer leurs mâchoires, le cri ahanant des autobus relâchant l’air comprimé, les raclements, les grincements, les claquements, et au plafond de leur chambre, comme reflété dans l’eau, le clignotement des feux de recul, et petit à petit un bruit doux, lointain, qui sortait de terre par les bouches d’aération, la rumeur des premiers banlieusards qui arrivaient en ville, les autos aveugles qui cherchaient à tâtons des places de parking. Au loin, plus loin encore, irréel, peut-être un chant, ou une prière, ou un poste de radio qui ressuscitait dans une cuisine, tout seul, pour donner l’heure. Mais sur le matelas les pieds étaient encore immobiles pour quelques instants, calmes, un peu majestueux, blancs comme des statues de marbre, si proches de la mort.

Deux

Elle n’en avait jamais assez. Elle était sans cesse sur le qui-vive, prête à tout.

« Il te fait marcher », avait commenté la copine Rita, au sortir des cours. Ça l’avait fait rire. Exactement, pensait Ujine, c’était ça, très exactement ça. Samuel la faisait marcher. Elle parcourait des lieues, chaque jour, pour faire se rejoindre tous les morceaux de sa vie, de chez elle à la Fac de droit, de la Fac à la rue de la Banque, puis l’hôtel (le plus souvent celui qui avait nom Merbeau, personne n’aurait pu deviner pourquoi), puis, quand Samuel retournait chez ses parents, à travers les rues sans but, là où la portaient ses pas perdus, le plus loin, dans des quartiers pas possibles, des zones sinistrées, sombres, dangereuses. Mais Ujine n’avait peur de rien, elle avait seulement besoin d’être dehors, de ne pas rester en place, de marcher dans la nuit zébrée de lumières, de flashes, de néons.

Cet été-là, elle a senti quelque chose d’étrange, de nouveau. Un vide qui grandissait, qui s’établissait en elle. C’était étrange parce qu’elle savait depuis quelques jours qu’elle était enceinte. Elle savait même exactement comment c’était arrivé, ils étaient allés en voiture dans la campagne, très loin par une route de terre au milieu des champs d’eulalies, et pendant que la nuit tombait ils avaient fait l’amour dans la voiture, et elle s’était aperçue qu’elle n’avait pas sa boîte de préservatifs, lui n’en emportait jamais, et quand il s’était répandu en elle elle avait senti quelque chose de nouveau, une sorte de certitude, suivie tout de suite d’inquiétude. Un frisson qui l’avait parcourue de la nuque jusqu’à la plante des pieds. Plus tard elle avait voulu le lui dire, mais elle n’avait pas su comment, elle ne savait même pas en quels termes on dit ces choses-là, du genre : « Tiens, au fait, tu ne sais pas ? J’attends un enfant. » Ou sur un ton faussement enjoué : « Chéri, je suis si heureuse !… » Dramatique peut-être : « Tu m’aimes ? J’ai vraiment besoin que tu m’aimes… »

De la fatigue. Dès qu’elle était dehors, dans la rue, elle titubait, elle s’appuyait aux murs, elle avait le vertige. Ses pieds s’écartaient légèrement, comme s’ils savaient, eux, qu’Ujine avait déjà à porter un poids supplémentaire, ils s’appuyaient bien à plat sur le sol, en canard, comme on dit, et Ujine avait dû remplacer ses escarpins à hauts talons par des ballerines, des tennis, ou le plus souvent des tongs. Elle avait besoin de sentir la terre sous ses pieds, ferme et solide.

En même temps, elle avait arrêté de fumer, sans y avoir réfléchi. Samuel s’étonnait : « Ah bon, tu as décidé ça pourquoi ? » Lui continuait d’allumer tranquillement ses cigarettes, il n’avait pas vraiment envie d’entendre des explications. Elle aurait pu sauter sur l’occasion, lui en donner la raison, mais elle ne l’a pas fait, peut-être parce qu’il s’en fichait qu’elle fume ou pas. Elle a essayé : « Tu ne veux pas t’arrêter un peu, en même temps que moi, ça m’aiderait à tenir le coup. » Il a répondu : « Et pourquoi j’arrêterais, ça me fait plaisir de fumer et je m’en fous de mourir. » Il répétait quelquefois à ce sujet : « Ne plus boire d’alcool, ne plus fumer, et mourir en pleine santé ! » Ujine s’est sentie abandonnée. « Et pour me faire plaisir ? » En même temps, elle savait bien ce que Samuel répondrait, toujours sa formule pessimiste : « On naît seul, on meurt seul, on dort seul, c’est la seule chose dont on soit sûr. »

Elle était si fatiguée. À Charlotte, une copine de Fac rencontrée par hasard, elle s’est confiée. « La seule chose que j’aimerais, c’est être quelqu’un d’autre. » La fille l’avait regardée sans comprendre. Ujine n’avait pas osé continuer, c’était trop intime. La gynéco, elle, n’était pas allée par quatre chemins. « Vous êtes encore à moins de trois mois, on peut arrêter si c’est ça que vous voulez. »

C’était très simple en effet. Il suffisait de dire oui, de prendre rendez-vous à la clinique. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Elle n’en savait rien. La fatigue, peut-être, la solitude. Ou bien le besoin d’aller plus loin, par curiosité, d’aller pour une fois jusqu’au bout, puisque ça dépendait d’elle, de personne d’autre.

Ses pas la portaient chaque jour à la rue de la Banque, par habitude. Elle attendait le moment où Samuel sortirait du bureau, entre deux rendez-vous, l’air las, la cravate en tire-bouchon, deux taches de sueur sur sa chemise, sous les bras. Elle laissait partir les collègues, et lui attendait au bord du trottoir qu’elle vienne le rejoindre. Elle l’écoutait se plaindre, elle buvait chaque phrase, les mots retentissaient deux ou trois fois dans son esprit, elle pensait qu’elle était comme ces femmes mariées qui accueillent leur mari sur le pas de la porte, pour entendre leurs histoires de travail. Elle savait qu’elle l’écouterait quand il ne serait plus là, elle s’allongerait toute seule sur son lit et elle répéterait dans sa tête les bribes de conversation.

« …j’en ai marre de tout ça, j’en ai marre de leurs têtes, de leurs coiffures… tu sais, je regardais tout à l’heure le type qui est assis juste devant moi au bureau, il me tourne le dos, je regardais sa nuque… Il perd déjà ses cheveux, il n’a même pas quarante ans, je pensais que je serai comme lui dans quelques années, l’ennui m’aura bouffé, m’aura tassé, tous les jours tous les jours, suivre la même ornière, faire les mêmes gestes. »

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