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Jean-Marie Le Clézio: Coeur brûle et autres romances

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Jean-Marie Le Clézio Coeur brûle et autres romances

Coeur brûle et autres romances: краткое содержание, описание и аннотация

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« Il avait fait chaud cet été-là en Provence, une chaleur tyrannique, menaçante. Vers juillet, Pervenche est partie. Elle ne s'était même pas présentée au bac, à quoi bon ? Elle n'avait rien fait, elle savait bien qu'elle ne pouvait pas réussir. Toute l'année, elle avait traîné, surtout avec “Red” Laurent, dans les bistros, les boîtes, les fêtes, ou simplement dans la rue. Elle buvait des bières, elle fumait. L'après-midi, elle retrouvait Laurent devant le garage abandonné, au pied de la colline. Laurent soulevait le rideau de tôle, et ils se glissaient à l'intérieur. Ça sentait le cambouis, et une autre odeur plus piquante, comme de la paille, ou de l'herbe qui fermente. Ils faisaient l'amour par terre, sur une couverture. » « La moitié de tout ce qui dans le monde est vraie beauté, vertu ou a été mise au cœur des gens simples, cachée dans les corps ordinaires » (Louisa M. Alcott, Mrs Podger’s teapot).

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Elle a quitté l’appartement très vite. Elle avait mal au cœur, peut-être que c’était ce souvenir, ou bien c’était l’odeur de la marie-jeanne qui l’avait imprégnée. Elle a pris le train du soir pour Bordeaux.

4

L’échange a eu lieu la nuit, sur une colline. C’est un lieu très étrange, loin de tout, bien que la ville soit si proche qu’on distingue la tache laiteuse des lumières dans le ciel. Il y a d’abord un fond de vallon, avec la route qui sinue, et des maisons de maçon accrochées çà et là sur la pente comme des nids de guêpes. Et puis on monte à travers bois, il fait si humide qu’on traverse des nuages alourdis sur les branches des pins, dans les broussailles.

Il a fait très chaud cette nuit, les criquets sont assourdissants, il y a des crapauds cachés dans les vallons. Pervenche les entend distinctement. Peut-être qu’elle pense aux nuits d’autrefois, là-bas, sous la moustiquaire, avec tous ces craquements, tous ces bruissements qui lui faisaient si peur. Mais à présent elle n’a plus peur de la nuit.

Laurent conduit l’auto brutalement, en faisant crier les pneus dans les virages. Elle lui dit : « Pourquoi tu vas si vite ? Ça me donne mal au cœur, ralentis. » Mais il n’écoute pas. Il a sa tête renfrognée, il ne regarde pas Pervenche, ou alors juste un coup d’œil de côté, un regard de chien, ses iris jaunes ont une expression animale.

Avant de partir pour la balade, ils ont fait l’amour sur le matelas dans la chambre étouffante. Elle se sentait bien, elle s’est serrée contre lui, il a un buste étroit et elle s’est amusée à nouer ses bras autour de lui, à le serrer avec ses cuisses jusqu’à l’étouffer. Mais ça ne l’a pas fait rire. Il a détaché les bras de Pervenche, il respirait vite, son dos était glissant de sueur. « Qu’est-ce que tu as ? » Elle a essayé de lire dans ses yeux, mais le visage de Laurent était dur et tendu, pareil à un masque. Elle se souvient des rides sur son front, une veine en Y gonflée près de sa tempe. Et cette expression bizarre, ses yeux apparaissaient comme à travers deux trous dans la peau cartonnée de son visage. Il était ivre, il avait trop fumé. Il l’a retournée comme s’il ne voulait plus qu’elle le voie et sa verge dure était un épieu brûlant qui irradiait douleur et plaisir mêlés. Pervenche était dans un tourbillon qui l’aspirait vers son centre, dans ce rêve où elle tombe chaque nuit indéfiniment, après toutes ces journées passées à boire, à fumer et à boire, et à dormir. À attendre. Et les chants nazis des cassettes de Sacha, et la musique rasta de Willie l’Antillais, les voix des loubards qui résonnaient dans l’appartement, qui martelaient, ces ombres qui rôdaient la nuit pour faire la chasse aux Arabes et aux Noirs, le cliquetis des chaînes, la haine pareille à une drogue, l’odeur de la bière et la fumée qui emplissaient les chambres de leurs nuages. Le tourbillon la séparait de tout ce qu’elle avait connu. Un soir, Sacha l’a regardée de ses yeux pâles, il lui a dit ces mots qui l’ont glacée comme un maléfice : « Il faut mourir pour renaître. »

Ils ont dormi jusqu’au soir, parce qu’il faisait très chaud. À travers les volets fermés, Pervenche écoutait le glissement des autos dans l’avenue. Mais la lumière ne brillait pas sur les carrosseries, et son cinéma au plafond s’était éteint. Un instant, elle a pensé à sa sœur, peut-être qu’elle s’est dit : « Je devrais lui téléphoner. » Ce qui l’a retenue, c’est qu’elle avait essayé une fois, au début d’août, elle voulait lui parler du bébé dans son ventre, mais à la Cité U on l’avait fait attendre vingt minutes avant de lui dire : « Mademoiselle Lauro n’est pas dans sa chambre, vous voulez lui laisser un message ? » Elle a toujours détesté tout ça, ces remparts, ces répondeurs, messageries, hygiaphones, elle a claqué le combiné et payé la communication au bar.

La chute maintenant s’était un peu ralentie, ça n’était pas désagréable de planer sur le dos, nue sur le matelas, en écoutant les bruits de l’avenue et la respiration calme du garçon couché sur le ventre à côté d’elle.

La voiture est arrivée en haut de la colline, à un embranchement avec une route de terre qui entrait dans la pinède. Pervenche ne pose pas de questions. Elle est peut-être encore dans le vertige de sa chute, ou bien elle aussi a trop fumé et trop bu. Laurent ne semble plus du tout ivre. Il est grand, nerveux, tendu, il bouge par saccades, il a toujours cette ride sur le front et cette veine gonflée aux tempes, et ses yeux qui regardent à travers les trous d’un masque.

Au centre d’une clairière, Laurent a arrêté sa voiture. Il a coupé le contact alors qu’elle roulait encore et le moteur a fait des soubresauts avant de caler. Il fait sombre dans la clairière, mais on y voit quand même à cause de la lueur de la ville, une tache globuleuse qui se dissout dans le ciel au-dessus des têtes des arbres. Autrement, ici c’est plein du chant des criquets. La chaleur humide sent la résine, c’est un endroit plutôt du genre romantique, mais il n’y a pas une étoile dans le ciel.

Tout à coup c’est le silence. Les criquets ont été dérangés par quelque chose, ils se sont tus. Laurent est descendu, il a laissé la portière ouverte et il marche vers le centre de la clairière. Pervenche sent son cœur battre très lentement, elle est toujours dans le tourbillon, mais sur les bords pour ainsi dire, emportée dans un mouvement très doux qui arrache à peine quelques brins d’herbe aux rives. Elle pense : « Mais qu’est-ce qui m’arrive ? Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? » Peut-être qu’elle se souvient de la phrase de Sacha, et qu’elle a peur de mourir.

Elle n’a rien dit, pas un son n’est sorti de sa gorge. Elle attend assise à l’avant de la voiture, un peu repliée sur elle-même, les mains sur son ventre.

Quand ils sont arrivés, elle les reconnaît tout de suite. Il y a Willie, et le nommé Dax. Laurent n’est pas avec eux. Dax est petit et mince, il est habillé d’un blouson de cuir noir. L’Antillais se tient derrière lui. Ils l’ont aidée à descendre, très doucement. Très doucement. Dax dit : « On va bien s’occuper de toi maintenant, il ne t’arrivera rien. » Pervenche tremble si fort qu’elle n’arrive pas à marcher, et c’est Dax et Willie qui la portent. Le tourbillon est presque arrêté à présent, c’est la pinède tout entière qui tourne, qui s’effondre et ondule, et Pervenche sent la nausée dans sa gorge. Malgré la chaleur étouffante, sans un souffle, Pervenche est envahie par un froid terrible, c’est peut-être pour ça qu’elle tremble et que ses genoux s’entrechoquent.

Tout à coup le bruit des criquets a repris. Partout autour de la clairière, leurs cris stridents se croisent, tissent une trame invisible, et Pervenche en est presque rassérénée. Maintenant, elle est couchée sur le tapis d’aiguilles et elle sent le corps de Dax qui s’appuie sur elle, qui force en elle, comme s’il traversait ses habits, sa peau, jusqu’au plus profond d’elle-même. Elle serre les dents pour ne pas crier. Elle pense : « Si je crie, il va me tuer. » Elle le pense tranquillement, c’est une évidence. Laurent l’a amenée où il voulait, dans cette pinède, il l’a trahie, vendue. Il s’est servi d’elle comme d’un animal. Elle pense cela sans horreur, parce qu’elle est maintenant tout à fait au fond du gouffre, seule dans un endroit où personne ne viendra jamais la trouver, cette clairière au milieu des pins, au bout de toutes les routes.

Quand tout est fini, les deux hommes s’éloignent un peu, allument leurs cigarettes. Pervenche a remis ses habits en place, elle titube au centre de la clairière, elle ne voit plus personne. Elle avance comme une aveugle, les mains tendues, elle bute sur les racines, sur les pierres. Il y a un bruit de moteur qui démarre, elle voit les veilleuses d’une voiture. C’est l’Antillais qui est au volant, il ne la regarde même pas. Elle s’assied à l’arrière, à côté de Dax. Il met négligemment son bras autour du cou de Pervenche, sans cesser de fumer. La voiture de Dax est une grosse allemande qui sent le cuir, le genre d’une voiture volée. Dax passe sa cigarette à Pervenche, et elle aspire avec délices une goulée. La voiture roule doucement sur la route à lacets où Laurent avait fait crier ses pneus. À un moment, dans un virage, sur la gauche, Pervenche aperçoit l’étendue de la ville pareille à un grand lac de lumière, puis la colline la cache de nouveau.

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