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Jean-Marie Le Clézio: Coeur brûle et autres romances

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Jean-Marie Le Clézio Coeur brûle et autres romances

Coeur brûle et autres romances: краткое содержание, описание и аннотация

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« Il avait fait chaud cet été-là en Provence, une chaleur tyrannique, menaçante. Vers juillet, Pervenche est partie. Elle ne s'était même pas présentée au bac, à quoi bon ? Elle n'avait rien fait, elle savait bien qu'elle ne pouvait pas réussir. Toute l'année, elle avait traîné, surtout avec “Red” Laurent, dans les bistros, les boîtes, les fêtes, ou simplement dans la rue. Elle buvait des bières, elle fumait. L'après-midi, elle retrouvait Laurent devant le garage abandonné, au pied de la colline. Laurent soulevait le rideau de tôle, et ils se glissaient à l'intérieur. Ça sentait le cambouis, et une autre odeur plus piquante, comme de la paille, ou de l'herbe qui fermente. Ils faisaient l'amour par terre, sur une couverture. » « La moitié de tout ce qui dans le monde est vraie beauté, vertu ou a été mise au cœur des gens simples, cachée dans les corps ordinaires » (Louisa M. Alcott, Mrs Podger’s teapot).

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Clémence est allée au procès, non pas pour juger, mais parce qu’elle avait besoin de savoir ce qui allait se passer. Ouarda, dans le box des accusés. Toute menue, sa figure très pâle comme celle d’une petite fille malade. À dix-neuf ans elle a encore l’air d’en avoir quinze, habillée d’une robe grise que sa mère lui a spécialement faite pour le procès. À côté d’elle, la bande des minables, petits macs, entre vingt et trente ans, la tête basse, ils évitent de regarder du côté du jury. Et l’avocat de la partie civile qui tonitrue, qui menace, qui aboie, qui joue sa comédie, sa tragédie. L’avocat de Ouarda, non plus celui commis d’office, mais un autre, payé par la famille, sa voix douce, une musique de violon, des mots tendres, pour atténuer, pour séduire. Il parle de l’enfance de la petite fille, des quartiers chauds de Marseille, les parents qui ont abdiqué, il n’y a plus de repères, plus de valeurs, même la religion est impuissante. Il parle de l’emprise des hommes, leur dictature, leur persuasion pour faire le mal, et la petite n’a jamais eu vraiment le choix, n’a jamais osé, pensé résister, elle n’est rien qu’une poupée de chair entre leurs mains. Et, après tout cela, la sentence qui est tombée, lourde, tragique, écrasante, quinze ans de prison pour Ouarda, vingt ans pour les tueurs, dix ans pour les autres. D’abord le silence dans la salle, puis le cri de Ouarda quand on l’emmène, elle se retourne, elle n’a pas compris tout de suite, maintenant elle réalise que tout est fini, elle n’a pas dit un mot, elle a fait tout ce qu’on lui a dit, elle a même pleuré quand Monsieur l’avocat parlait d’elle enfant, et tout à coup elle se retourne et elle pousse un seul cri aigu, un cri qui résonne dans la grande salle des assises et traverse chaque personne à la manière d’un frisson.

C’est à cela qu’elle pense encore, Clémence, seule dans son grand bureau derrière les remparts de dossiers ficelés, comme à une longue séquence revenant sans cesse, avec les mêmes visages, les mêmes images, les mêmes mots, les mêmes peines.

Stéphane, cinq ans de prison, Christophe, cinq ans, vol par effraction nocturne, recel, port d’arme illégal, violence contre les forces de l’autorité, délit de fuite. Sylvie, Rita, Yasmine, Barbara, Mélodie, coups et blessures, vol à la roulotte, détention de drogue, menaces de mort, racket, tentative d’extorsion, vol avec violence. Quand Pervenche est partie, Clémence venait de sortir de l’École de la magistrature. Elle ne savait pas qu’elle ferait un jour ce travail, elle n’avait jamais imaginé ce que cela pouvait être, juge des enfants. Être de l’autre côté de la barrière, du côté de ceux qui emprisonnent, enferment dans les centres. Du côté de ceux qui regardent, qui décident, qui punissent. C’était comme si on lui avait dit un jour, tu seras commissaire de police. Et puis ça s’est fait, presque malgré elle. Parce qu’elle était douée pour les concours, parce qu’il y avait des postes disponibles.

Elle avait eu des nouvelles de Pervenche par sa mère. Hélène était parfaitement heureuse dans la maison de Ganagobie, avec Jean-Luc Salvatore. Elle continuait sa peinture, lui réussissait à vivre de sa poterie. Ils étaient loin de tout, en pleine campagne. Ils avaient même une jument qu’ils louaient l’été aux promeneurs dans un manège du coin. Ils n’avaient pas beaucoup de soucis. Hélène était irresponsable, comme elle l’avait toujours été, c’était elle la petite fille, et Clémence était l’adulte. À propos de Pervenche, elle disait avec une sorte de gaieté inconsciente : « Oh, tu sais, elle mène sa vie. C’est ce qu’elle voulait. J’ai demandé à aller la voir, là où elle vit avec son copain, je lui ai dit qu’elle pourrait habiter à Ganagobie avec nous, elle aurait pu trouver un boulot à la ville et rentrer chaque soir, mais elle m’a dit qu’elle n’avait besoin de rien.

Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? Je ne vais pas la forcer. » Elle a répété la phrase absurde : « Elle a sa vie et moi la mienne. »

Clémence a obtenu l’adresse de Pervenche. Apparemment, elle n’avait plus le téléphone. Ou bien elle ne voulait plus qu’on l’appelle.

Un long week-end de septembre, Clémence a pris le train pour Marseille. Quand elle a sonné à la porte, c’est un loubard qui est venu lui ouvrir. Un grand Antillais en slip, avec un tatouage en relief sur l’épaule, ou peut-être une cicatrice. Il paraît qu’il s’appelle Willie. Quand elle a dit qu’elle était la sœur de Pervenche, il l’a laissée passer. Pervenche était dans la pièce du fond, elle venait de se réveiller. Elle avait les traits bouffis, un T-shirt froissé, les cheveux sales. Clémence a eu du mal à la reconnaître, depuis près de deux ans qu’elle ne l’avait pas vue. Pervenche sentait le tabac et l’alcool.

Elles ont parlé de choses et d’autres, mais elles n’avaient plus rien à se dire. Elles n’étaient plus sur la même longueur d’onde.

Pervenche avait un air buté, elle était sur la défensive. Les vieilles blagues ne la faisaient plus rire, même quand Clémence avait frappé à la porte, et à la question « qui est-ce ? » avait répondu : « El viejo Inès. » Et plus tard : « ¿ A donde vas ? — A General de Gas. »

Le Mexique, Jacona, c’était loin. C’étaient des fantômes. Pervenche avait oublié jusqu’au nom des enfants de la rue des Tulipanes, Beto, Rosalba, Pina, Chavela, Maïra. Le seul souvenir qui avait éveillé un sourire pour elle, c’était le grand chien Scooby-doo, la façon qu’il avait de les suivre sans faire de bruit et de coller son museau humide contre leurs mollets pour les faire hurler de peur. Et le grand goyavier sur lequel elles montaient, pour lui jeter des fruits, perchées sur la branche qui surplombait la rue. À Jacona, il y avait des problèmes avec les chiens. Il y avait ceux qui s’asseyaient contre le mur de la maison pour aboyer à la lune toute la nuit, et que Perrine chassait à coups de pierres ou à grands seaux d’eau. Il y avait ceux qui se battaient sauvagement dans la rue, en poussant des grognements furieux, et ceux qui s’accouplaient interminablement, soudés par l’arrière-train comme de monstrueuses araignées, claudiquant sur leurs huit pattes, et qui horrifiaient Pervenche. Un jour, en revenant le long du canal, du côté des Parachutistes, Pervenche avait été attaquée par un chien qui était arrivé silencieusement par-derrière, les crocs exposés, la gueule pleine de bave, et Clémence l’avait fait fuir à coups de pierres. Cette nuit-là, les détonations des fusils avaient retenti dans le quartier, et le lendemain elles avaient appris par Chita que les chasseurs avaient tué tous les chiens enragés.

Clémence regardait sa sœur, et elle avait le cœur qui lui faisait mal. Elle ne pouvait rien pour elle. C’était trop tard, trop loin, trop différent. Elle avait étudié le droit, passé des concours, et elle ne savait pas arrêter sa sœur au moment où elle tombait.

Elle a essayé de poser des questions, savoir ce que faisait Laurent, s’il allait changer de vie. Mais elle ne pouvait pas s’empêcher de procéder à un interrogatoire.

Pervenche s’était refermée. Elle détestait tout ce que Clémence représentait, la fonction sociale, les responsabilités, l’autorité. À un moment, Clémence lui a dit maladroitement qu’elle pouvait l’aider, lui prêter de l’argent, pour qu’elle s’en aille de ce taudis, loin de ces gens épouvantables. Pervenche a réagi brutalement. Ses yeux bleus brillaient d’un éclat méchant, toute sa face s’est contractée jusqu’à dessiner de petites rides autour de sa bouche et de son nez, sur son front. Elle parlait avec une drôle de voix basse, enrouée, que Clémence ne connaissait pas. « C’est toi qui vas m’aider, bien sûr c’est toi qui sais tout, c’est toi qui juges tout, qui décides tout, et moi, j’ai dix ans, il faut que je t’écoute, toi et ton petit pouvoir sur les gens, tu crois que tu sais quelque chose sur moi, mais tu ne sais rien de ma vie, tu voudrais bien savoir, mais tu ne sais rien de moi, je n’ai pas besoin de tes conseils de merde, j’en ai pas besoin, je n’ai pas besoin de toi, casse-toi de ma vie, oublie-moi. » Son visage était embrumé de colère. Et comme Clémence ne répondait rien, elle s’est recouchée, tout était tellement en désordre, avec ce vieux matelas par terre et juste un drap sale en boule. Quand elle s’est rassise pour allumer une cigarette, son T-shirt a bâillé et Clémence a vu sa poitrine, et en haut des seins elle avait une série de marques rouges comme des brûlures. Elle a tressailli parce qu’elle se souvenait de la peau de Pervenche autrefois, quand elles se baignaient ensemble dans le bassin des Tulipanes, non pas une piscine mais une simple flaque où les enfants nageaient au milieu des grenouilles et des punaises d’eau. L’odeur de la peau de Pervenche, une odeur d’herbe mouillée, fraîche et douce, il y avait si longtemps qu’elle n’y avait pas pensé, et ça rendait le présent encore plus détestable.

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