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Jean-Marie Le Clézio: Fièvre

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Jean-Marie Le Clézio Fièvre

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Ces neuf histoires de petite folie sont des fictions ; et pourtant, elles n'ont pas été inventées. Leur matière est puisée dans une expérience familière. Tous les jours, nous perdons la tête à cause d'un peu de température, d'une rage de dents, d'un vertige passager. Nous nous mettons en colère. Nous jouissons. Nous sommes ivres. Cela ne dure pas longtemps, mais cela suffit. Nos peaux, nos yeux, nos oreilles, nos nez, nos langues emmagasinent tous les jours des millions de sensations dont pas une n'est oubliée. Voilà le danger. Nous sommes de vrais volcans. Il y a longtemps que j’ai renoncé à dire tout ce que je pensais (je me demande même parfois s’il existe vraiment quelque chose qui s’appelle une pensée) ; je me suis contenté d’écrire tout cela en prose. La poésie, les romans, les nouvelles sont de singulières antiquités qui ne trompent plus personne, ou presque. Des poèmes, des récits, pour quoi faire ? L’écriture, il ne reste plus que l’écriture, l’écriture seule, qui tâtonne avec ses mots, qui cherche et décrit, avec minutie, avec profondeur, qui s’agrippe, qui travaille la réalité sans complaisance. C’est difficile de faire de l’art en voulant faire de la science. J’aimerais bien avoir en quelque sorte un ou deux siècles de plus pour savoir. J. M. G. L. С.

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Le spasme ne dura pas longtemps ; peut-être trois secondes en tout, peut-être moins. Roch se retrouva allongé sur le côté, haletant. La sueur avait jailli de son dos et de son visage. Le journal était tombé par terre, au pied du lit.

Étonné, Roch regarda la chambre, autour de lui ; pourtant rien n’avait changé. Les murs étaient recouverts de la même tapisserie jaune sale, les volets étaient toujours fermés, la table à sa place, devant la fenêtre, et l’ampoule électrique au bout de son fil, sous l’abat-jour en fer-blanc. Les bruits de vaisselle résonnaient toujours dans la cuisine, à quelques mètres. Et, au-dehors, le soleil continuait à glisser sur la peinture écaillée des persiennes, pareil à une grosse limace phosphorescente.

Roch se redressa et voulut se lever. Une étrange faiblesse s’empara soudain de lui, et il dut se rasseoir. Il se baissa et ramassa le journal. Mais il le rejeta bientôt sur les draps, et chercha sur la table de nuit le paquet de cigarettes de sa femme et les allumettes. Avant de prendre une cigarette, il regarda la boîte de carton ; c’étaient des cigarettes à la menthe, Consulate, ou quelque chose de ce genre. Il fuma quelques secondes, bougeant le moins possible, puis il appela sa femme. Elle apparut dans l’encadrement de la porte, un torchon à vaisselle dans la main gauche, écartant une mèche de cheveux de l’autre main. Elle regarda Roch et dit :

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Donne-moi un cachet d’aspirine », dit Roch ; « j’ai mal à la tête. »

Elle disparut un instant, puis revint en portant un cachet et un verre d’eau. Roch but très vite. Il rendit le verre.

« Tu as mal à la tête ? » dit Élisabeth.

« Oui. J’ai eu des frissons », dit-il. « J’ai dû attraper froid. »

« Avec cette chaleur ? »

« Il y avait un peu de vent, à la plage. Quelle heure est-il ? »

« La demie bientôt », dit Élisabeth.

Roch se leva et fit quelques pas. Ses forces étaient revenues. Il s’étira.

« Bon. Je vais partir au bureau », fit-il.

La jeune femme défit son tablier.

« Je vais sortir faire quelques courses, tout à l’heure », dit-elle ; « tu veux que je te prenne à l’agence, à sept heures ? »

« Non, non, rentre directement. Je te retrouverai ici. »

« Tu es sûr que tu ne veux pas que je te retrouve en ville ? »

« Non, il vaut mieux qu’on se retrouve ici. Moi je ne suis pas sûr à quelle heure j’aurai fini, au bureau », dit Roch.

« Comme tu veux », dit Élisabeth.

Roch prit un peigne, se coiffa devant l’armoire à glace et marcha vers la porte.

« À tout à l’heure », dit-il.

« À tout à l’heure », dit Élisabeth.

Et il sortit. Dans la rue, au bas de l’immeuble, il hésita un moment devant sa bicyclette ; puis il décida d’aller à pied.

À cinq cents mètres, les frissons recommencèrent. Délicatement d’abord, effleurant sa peau comme un souffle d’air ; puis de plus en plus brutalement, de plus en plus profondément, horripilant sa peau d’une série de morsures féroces, secouant ses nerfs, s’épanouissant en chaos électriques, avec rage, brûlures, suée, avancées fulgurantes de piqûres de guêpes, montées de chaleur dans son sang, venin aussi ; Roch marcha sur le trottoir, raide, en plein soleil. La transpiration recommençait à mouiller sa chemise dans le dos et sous les aisselles. Il n’y avait rien à faire. Il fallait avancer quand même, l’esprit en alerte, prêt à résister à la moindre défaillance de ses jambes ou de sa colonne vertébrale.

Devant lui, la rue s’étendait, absolument blanche de lumière. Les voitures garées le long du trottoir sentaient des odeurs bizarres de peinture bouillante et de pneus fondus. Des passants venaient à sa rencontre, lourdement, peinant le long des murs. À un carrefour, un agent de police attendait au milieu de la chaussée, avec son ombre tassée à ses pieds. Des pigeons tournaient en rond au bord des ruisseaux, les têtes extrêmement mobiles, à la recherche des miettes de pain tombées d’une nappe, là-haut, au troisième étage. Par endroits, le trottoir avait été réparé avec des plaques de goudron qui poissaient sous les semelles des chaussures. Et au-dessus des cubes des maisons, par-dessus les toits de tuiles et de zinc chauffés à blanc, le ciel était vide, bleu.

Roch tourna dans une rue bordée de marronniers. Il marcha quelque temps, comme ça, du côté de l’ombre ; puis il sentit qu’il allait lui être difficile d’aller plus loin. Il était trempé de sueur des pieds à la tête, le sang brûlait dans ses veines, et ses mâchoires claquaient sans arrêt.

Il chercha des yeux une fontaine, en aperçut une de l’autre côté du trottoir, au soleil, et traversa. Son corps tremblait ; il dut s’appuyer d’une main sur la fontaine, tandis qu’il se penchait et buvait l’eau, la bouche collée à même l’orifice du robinet. Il but beaucoup, plus d’un demi-litre, probablement. Puis il se releva, alourdi, et regarda autour de lui.

Le paysage de la ville était toujours brûlant ; mais à pré-ment, c’était comme s’il jaillissait des étincelles électriques de toutes parts. De grosses étincelles violacées qui brillaient aux angles des murs, sur les rebords du trottoir, près des réverbères, et sur les troncs des arbres. Peut-être était-il pris au centre d’un orage magnétique, dans une tourmente invincible où les éclairs étaient ramassés sur eux-mêmes, des boules de feu enfermées dans leurs gangues, prêtes à exploser à chaque seconde. Le soleil, du haut du ciel, avait bombardé de ses rayons toute cette surface de terre, l’avait pénétrée de ses flèches brûlantes ; on n’échappait pas aussi facilement à la fureur des éléments ; les astres avaient déclaré la guerre à la terre, sans doute ; la chaleur s’était accumulée dans la matière, comme ça, pendant des jours. Et maintenant, tout était devenu braise et cendre, on marchait sur un grand tapis de feu qui couve. Un vent léger, un rien, pouvait déclencher à chaque seconde l’incendie, faire jaillir les flammes hautes comme des maisons, déverser dans les rues des torrents de napalm, mettre le feu aux poudres, ou mieux, donner le signal de départ d’un cataclysme infini, d’une implosion où toutes les choses entreraient en elles-mêmes, s’évanouiraient, disparaîtraient dans un gouffre de violences enchaînées.

Roch, titubant près de la fontaine, regarda le soleil avec inquiétude. Là-haut, seule dans l’espace, la boule ronde était terriblement blanche ; elle flottait sur le ciel, elle courait, et de drôles de cercles concentriques nageaient autour d’elle, indéfiniment, fuyant vers la périphérie comme des ondes. Le sol sans défense était offert à ses coups, et l’avalanche de la lumière tombait avec une sorte de frénésie irréelle. Tout ce qui était plat sur la terre, tous les toits et toutes les terrasses, les rues, les plaques des égouts, la mer, tout était meurtri sans pitié. Et on aurait dit que les objets fondaient sous ce regard éblouissant, qu’ils se liquéfiaient peu à peu ; encore quelques années, quelques jours, quelques heures peut-être, et le sol deviendrait une nappe gazeuse, une vague vapeur argentée qui fumerait lentement, qui s’étirerait le long des marécages, qui s’élèverait et puis se perdrait dans l’espace. C’était cela, on était en train de se transformer petit à petit en nébuleuse. Roch ferma les paupières, mais l’astre cruel resta marqué sur ses rétines, continuant à creuser un trou noir, comme une vrille, continuant à ronger le voile de sang, au fond de sa tête.

C’était cela, la maladie quotidienne ; l’insolation de tous les jours. Les hommes et les femmes s’abritaient comme ils pouvaient dans leurs cabanes, mais, derrière leurs volets, il y avait toujours l’idée de cette attaque qui déferlait sur la ville. Une paix effrayante pénétrait les interstices de leurs murs de plâtras, faisait éclater les recoins de pierre et d’argile. La terre se fissurait dans tous les sens, et les arbres étaient soulevés du sol, lentement, par cette respiration de monstre. Nulle part on n’était à l’abri. Même au fond des eaux, dans les cachettes pleines d’algues, les lamproies et les raies se réveillaient, et rampaient sur la vase, à l’approche d’un invisible ennemi. Leur planète froide et chaude n’était plus sûre, désormais. Elle tournait autour du soleil, dans le vide, et les rayons de lumière la disloquaient.

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