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Jean-Marie Le Clézio: Fièvre

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Jean-Marie Le Clézio Fièvre

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Ces neuf histoires de petite folie sont des fictions ; et pourtant, elles n'ont pas été inventées. Leur matière est puisée dans une expérience familière. Tous les jours, nous perdons la tête à cause d'un peu de température, d'une rage de dents, d'un vertige passager. Nous nous mettons en colère. Nous jouissons. Nous sommes ivres. Cela ne dure pas longtemps, mais cela suffit. Nos peaux, nos yeux, nos oreilles, nos nez, nos langues emmagasinent tous les jours des millions de sensations dont pas une n'est oubliée. Voilà le danger. Nous sommes de vrais volcans. Il y a longtemps que j’ai renoncé à dire tout ce que je pensais (je me demande même parfois s’il existe vraiment quelque chose qui s’appelle une pensée) ; je me suis contenté d’écrire tout cela en prose. La poésie, les romans, les nouvelles sont de singulières antiquités qui ne trompent plus personne, ou presque. Des poèmes, des récits, pour quoi faire ? L’écriture, il ne reste plus que l’écriture, l’écriture seule, qui tâtonne avec ses mots, qui cherche et décrit, avec minutie, avec profondeur, qui s’agrippe, qui travaille la réalité sans complaisance. C’est difficile de faire de l’art en voulant faire de la science. J’aimerais bien avoir en quelque sorte un ou deux siècles de plus pour savoir. J. M. G. L. С.

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Cette lumière, qui avait apporté la vie, maintenant elle apportait la mort dans ses ondes, et bientôt, dans quelques siècles seulement, tout serait fini. C’était cela qui rendait chaque touffe d’herbe et chaque morceau d’animal si inquiétants, si fluides. D’eux il ne resterait rien, pas un os et pas une ruine, pour raconter leur brève et minuscule histoire. Roch s’était remis à marcher sur le trottoir, et ses yeux regardaient tant qu’ils pouvaient les moindres détails. Les morceaux de bois, les granulations de la pierre, la peau luisante des peintures. Les automobiles étaient belles, incendiées en plein soleil, réverbérant sauvagement les prismes de lumière. Les arbres, de l’autre côté de la rue, dressaient au milieu de ces espèces de basalte leurs troncs ridés et leurs masses de feuilles. Un chat marchait de porte en porte, avec des gestes souples de grand fauve, s’immobilisant parfois en un quart de seconde, puis repartant et se coulant dans les coins de muraille. Des hirondelles fusaient entre les toits.

Quelque part, par là, un gros homme au crâne chauve se rendait à son bureau, une mallette de cuir pendue à sa main droite. Une petite vieille traversait la rue sans rien regarder, comme une sourde, et montait difficilement sur le trottoir d’en face.

Roch avançait maintenant au centre de la ville. Une fatigue malsaine s’était emparée de ses jambes et de ses épaules, et toutes ses articulations étaient douloureuses. Son visage ruisselait de sueur, mais personne n’y prenait garde, pas même lui ; car tout, autour de lui, transpirait de la même façon. Les immeubles, les vitrines, la chaussée n’étaient que sueur. L’air aussi était humide, collait dans la gorge et à l’intérieur des poumons comme un linge mouillé. Seul, le soleil, parfaitement sec, continuait son œuvre de désintégration. Face à lui, la terre était une vraie montagne de peau, sur quoi les gens marchaient comme de la vermine ; et cette peau rendait son eau.

C’est comme ça que Roch arriva à un grand carrefour, dont le centre était occupé par une place. Avec une peine inouïe, Roch traversa la chaussée et alla s’asseoir sur un banc, au milieu de la place. Près de lui, il y avait une sorte de jardin d’enfants d’où venaient des cris aigus. Roch resta prostré quelques minutes, le temps de reprendre son souffle. Mais il ne parvenait pas à rétablir le rythme d’une respiration normale. Comble de tout, son cœur, jusque-là inconnu, se révéla soudain à lui, frappant comme une brute à l’intérieur de sa poitrine.

Des brumes se mirent à passer devant ses yeux, sans arrêt ; là-bas, sur le trottoir d’en face, les maisons se gondolèrent lentement, comme agitées par un vent furieux. Et les gens marchaient à travers un écran liquide, tordus, ondulatoires, colonnes de petits bonshommes noirs faits de fil de fer. Roch se replia sur lui-même, croisant ses bras à la hauteur de l’estomac, pour conjurer la tempête qui passait en lui. Des liquides brûlants essayaient de remonter sa gorge, et il fallait déglutir, continuellement. Les frissons montaient à l’assaut de son corps tout entier, maintenant ; ils partaient de tous les côtés à la fois, des pieds, des reins, de la nuque, des cheveux. Leurs vagues se croisaient sur la peau, descendaient, remontaient, allaient de long en large, troublant tout sur leur passage.

Roch laissait faire. Il se défendait tant bien que mal, contractant le diaphragme, serrant ses mâchoires, essayant de retenir, dans la mesure du possible. Il ne fallait pas qu’il lâche, sinon tout serait devenu vague et frissonnant, sur sa peau ; son visage s’en irait en eau, le nez, les yeux, les oreilles, les cheveux, tout ça s’écroulerait, tomberait en pourriture, le quitterait comme de la mousse. Et ses bras, et ses jambes : c’était sûr qu’ils tomberaient par terre, si Roch cessait de les retenir l’espace d’une demi-seconde.

Les gens, là-bas, qui passaient, ne s’en doutaient pas, eux. Leurs corps étaient solides, leurs membres souples et musculeux. Tout tenait chez eux. Alors ils pouvaient avoir les yeux ailleurs, ils pouvaient lorgner les femmes, scruter les vitrines ; rien ne les empêchait de traîner au bord des trottoirs, le cerveau vide, délicieusement vivants. Et pourtant, à tout bien considérer, eux aussi connaîtraient un jour cette ignominie ; leurs ligaments deviendraient mous, leurs os casseraient comme du verre, et leur chair, leur chair succulente s’en irait en pourriture, dans les caveaux de famille, sous les mausolées de faux marbre, avec des orchidées en matière plastique, et, écrit sur une plaque biseautée, quelque chose dans le genre de

Étienne Albert Guigonis
né le 12 janvier 1893
rappelé à Dieu le 25 juin 1961

Les gens se promenaient tranquillement dans ces rues, au soleil ; ils déambulaient dans leurs peaux de vieillards, ils portaient haut leurs têtes de mort, balançaient mollement leurs tibias et leurs cubitus. Ils passaient devant les affiches, entraient dans les magasins, palpaient des étoffes, des poulets. Ils fumaient, debout devant l’arrêt d’autobus, les yeux cachés par des lunettes opaques. Leurs chemises et leurs robes étaient mouillées en arc de cercle, sous les bras. Leurs pieds frappaient fort le ciment du trottoir, avec des rythmes réguliers : brouhahas des semelles d’hommes, cliquetis rapide des talons de femmes. Un prêtre en soutane avançait énergiquement au milieu de la chaussée, en train de traverser la rue de biais. Plus tard, une voiture de pompiers surgissait à l’entrée de la place, et se mettait à tourner à une allure folle près des trottoirs, zigzaguant au milieu des automobiles en actionnant sa sirène. Quelque part, près des collines, un bout de jardin était en feu, à cause de l’imprudence d’un gamin qui voulait brûler une poignée de mauvaises herbes. Le vent avait un peu soufflé, et bientôt, devant la terrasse, le feu se répandait en élargissant son cercle, très vite, avec de drôles de ronflements. Le palmier commençait à flamber comme une torche, déversant dans le ciel des flots de fumée noire, quand les pompiers sont arrivés au bout de la rue.

Roch se leva et recommença à marcher. Il traversa lentement la place, en longeant le jardin. Sur des bancs, des vieilles femmes en robe d’été, quelques-unes goitreuses, le regardèrent passer. À l’autre bout du trottoir, il y avait un marchand de glaces enfermé dans une petite baraque de bois sur laquelle il y avait écrit :

ERNEST GLACIER

Au-dessus du comptoir, une pancarte se balançait :

Parfums du jour :

ananas

citron

orange

fraise

vanille

chocolat

praliné

moka

melon

tutti frutti

anis

Dans sa cabane, l’homme à lunettes, le crâne chauve, le regarda. Roch continua à marcher. Avant de s’engager sur la chaussée, il s’arrêta au bord du trottoir ; tandis que les voitures filaient devant lui, en répandant des nuages de fumée grise, il leva la tête et regarda à nouveau le soleil ; la boule blanche était toujours à sa place, très haut dans le ciel, cognant sur la terre plus que jamais. Il n’y avait aucun moyen de la fuir. On pouvait courir à perdre haleine, courir sur la chaussée brûlante jusqu’à démolir ses souliers, on pouvait courir pieds nus, tomber, saigner, il n’y avait rien à faire. Le soleil serait toujours là, brillant dans l’air avec la régularité d’une ampoule électrique. Il éclairerait tout, il montrerait tout, sans pitié. On pouvait même essayer de descendre sous terre, de s’enfouir, de se couvrir la tête de cendre et de poussière. En vain. Il serait encore là. De s’enfoncer à l’intérieur d’un trou humide, dans le genre d’un tunnel. Il ferait frais, il ferait nuit. Peut-être. Mais ça n’empêcherait pas le soleil d’être à sa place dans le ciel, et la lumière glisserait à l’intérieur du souterrain, comme un serpent, elle le suivrait partout, sans relâche, pendant des heures, des jours, des années, jusqu’à ce qu’il tombe sur le sol, vaincu. Il avait perdu d’avance. Déjà les fines lames des rayons étaient enfoncées dans sa chair, et elles rongeaient la vie cellule par cellule. Le monde était une bête malade, une sorte d’énorme tumeur cancéreuse, avec des bouillonnements de liquides, des taches blanchâtres, des écoulements de pus, de fantastiques bourgeonnements de peaux mortes qui poussaient dans tous les sens, qui s’enflaient, qui ressemblaient de plus en plus à une chevelure crépue. Il aurait fallu s’en aller, disparaître à jamais de la face du soleil.

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