Jean-Marie Le Clézio - Le procès-verbal

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Le procès-verbal: краткое содержание, описание и аннотация

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«On me reprochera certainement des quantités de choses. D'avoir dormi là, par terre, pendant des jours; d'avoir sali la maison, dessiné des calmars sur les murs, d'avoir joué au billard. On m'accusera d'avoir coupé des roses dans le jardin, d'avoir bu de la bière en cassant le goulot des bouteilles contre l'appui de la fenêtre: il ne reste presque plus de peinture jaune sur le rebord en bois. J'imagine qu'il va falloir passer sous peu devant un tribunal d'hommes; je leur laisse ces ordures en guise de testament; sans orgueil, j'espère qu'on me condamnera à quelque chose, afin que je paye de tout mon corps la faute de vivre.
Prix Renaudot

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En bas, à côté de la plage, il y avait un café fraîchement ouvert. J’ai bu un chocolat et j’ai mangé un beignet aux pommes. J’ai encore mal à ma dent cassée. Environ 1200 f en poche. J’ai commencé à me demander s’il ne fallait pas que je m’exile. En Suède, en Allemagne, ou en Pologne. La frontière italienne n’était pas très loin. Mais ce n’ét  ilesans papiers et sans argent. Je me suis dit aussi, je pourrais peut-être aller voir ma mère. Je n’avais plus besoin de l’écrire au dos d’un paquet de cigarettes vide: ce que j’allais faire, c’était, si possible voir un peu. Pour habiter, en ville, il y a deux sortes de maisons différentes: il y a les unes, et puis il y a les asiles. Dans les asiles, il y a deux catégories: les asiles de fous et ceux de nuit. Parmi les asiles de nuit, il y a ceux pour les riches et ceux pour les pauvres. Dans ceux pour les pauvres, il y a ceux avec chambre et ceux avec dortoirs. Dans ceux avec dortoirs, il y en a de bon marché et d’autres qui ne coûtent rien. Dans ceux qui ne coûtent rien, il y a l’Armée du Salut. Et à l’Armée du Salut, on n’est pas toujours pris.

Voilà pourquoi, en fin de compte, c’était bon d’habiter tout seul une villa abandonnée, en haut d’une colline.

Évidemment, il y manquait ce qu’on appelle le confort. Il faut coucher par terre, à moins que les gens n’aient laissé un lit, ce qui n’était pas le cas là-bas. L’eau en général est presque toujours coupée (sauf la prise dans le jardin, tu te souviens, Michèle?). On n’est pas protégé contre les cambrioleurs ni contre les animaux: il faut se défendre soi-même; et quand on est seul, on se dé   raime   malcontre les punaises, les moustiques, les araignées, ou même les scorpions et les serpents. Puis on est à la merci d’une arrivée soudaine des propriétaires. Il a   iveque ces gens-là se mettent en colère en voyant leur maison occupée. On n’a pas grand-chose à dire pour se justifier, surtout quand il fait chaud, qu’on est un type jeune, robuste comme tout le monde, c’est-à-dire capable de travailler, et qu’en particulier on avait une chambre à soi en ville, avec tout ce qu’il fallait. Il se peut qu’ils aillent jusqu’à appeler la police, et on est vite pris, vagabond avec la mention, «sans   lefixe n   »,voleur, déserteur, et, violation de domicile, abus de confiance, chantage ou mendicité.

Je ne suis pas aveugle, ni mutilé. Je vais partir pour les pays froids; je vais voyager dans un train de marchandises, et mendier dans les rues de Rotterdam. Je vais m’asseoir sur la borne, à côté du filet de pêche, et je vais aller me baigner à la plage. Le chien passera peut-être par ici aujourd’hui. Dimanche, 29 Août, bientôt neuf heures du matin. Il fait chaud et lourd; il paraît que les montagnes brûleront dans les environs. Ici je suis au secret.

Malh [

            ]

Sur le dos du cahier, Adam a signé son nom, en entier: «Adam Pollo, martyr». Bien qu’on ne puisse rien affirmer avec certitude, il y a de fortes probabilités pour que le texte reproduit ci-dessus ait été terminé à l’endroit où on l’a retrouvé plus tard, par hasard, dans les W.C.-hommes du «Torpédo Snack-bar».

P. Vers la fin de la matinée, quelque chose comme midi-une heure, il était comme un individu au centre de la plage. Il avait allongé son corps long, chétif, à même les galets bouillants. Pour que l’air passe un peu et diminue les effets torréfiants du soleil, il avait ménagé un léger espace entre le sol et son dos, en s’appuyant en arrière sur les deux coudes. Il s’était installé tout près du bord de l’eau, au point que chaque hors-bord qui passait au large, traînant des skieurs, venait mouiller la plante de ses pieds avec les vagues de son sillage.

Vu de loin, et de dos, il n’y avait pas grand-chose de changé. Il portait toujours le même short bleu indigo taché de cambouis, et les mêmes lunettes de soleil à monture en fil de fer doré. Ses habits étaient pliés en tas à côté de lui, surmontés d’une revue vieille de deux mois; elle avait été ouverte vers le milieu, sur une page consacrée à une catastrophe ferroviaire, mais le vent, en soufflant latéralement, l’avait refermée; maintenant, c’était la couverture de la dernière page qui était exposée: un petit garçon en train de manger des pâtes au fromage.

Plus loin, les pieds nus dans l’eau de mer, un autre petit garçon jouait tout seul. Adam ne le regardait pas; Adam avait maintenant environ trente ans.

Adam Pollo avait une tête plutôt longue, un peu pointue par le haut. Les cheveux et la barbe taillés à coups de ciseaux étaient remplis de nœuds et d’escaliers. Il y avait quelque chose d’encore beau sur tout ce visage, des yeux un peu grands, ou peut-être un nez mou et mal formé, des joues imberbes, juvéniles, sous la couche de barbe jaune. Le buste étroit, occupé par des dizaines de côtes, tiraillé par la position inversée des bras, semblait de peu de résistance. Les épaules étaient charnues vers l’avant, musclées sans doute, les bras osseux. Les mains se trouvaient courtaudes, et larges, et grasses, et avaient indéniablement l’air de mains incapables d’ouvrir la plus simple agrafe de soutien-gorge. Tout le reste était selon. Mais de près, avec ce soleil qui marbrait la peau, et ces plaques d’eau de mer, on aurait dit que le corps d’Adam était lentement envahi par des taches de toutes sortes de couleurs, variant entre le jaune cru et le bleu.

Ainsi camouflé, il se trouvait pris au milieu d’une multitude d’autres taches, de marron, de vert, de noir, de noir et gris, de blanc, d’ocre, de vermillon sale; ressemblant de loin à un tout petit enfant, de plus près à un homme jeune, et de tout contre à une drôle d’espèce de vieillard, séculaire et innocent. Il respirait à cadence rapide. À chaque inspiration, les poils autour de son nombril se redressaient et accusaient la présence fugitive d’environ 2 litres d’air, qui pénétraient dans les bronches, dilataient les bronchioles, écartaient les côtes, chassaient d’un mouvement de diaphragme le haut de l’estomac et l’intestin grêle. L’air entrait profondément, résonnait des coups du cœur, les replis de chair s’imbibaient de rouge-sang, et les veines étaient secouées régulièrement par un grand flot bleu qui remontait le long du corps. L’air s’insinuait partout, tiède, chargé d’odeurs et de parcelles microscopiques. Il envahissait la masse de viande et de peau et la parcourait d’un bout à l’autre de minuscules chocs électriques; tout fonctionnait sur son passage: les clapets se refermaient, les capillosités de la trachée-artère repoussaient les poussières, et au plus profond de la grande cavité moite, teintée de pourpre et de blanc, le gaz carbonique s’accumulait, prêt à être chassé vers le haut, prêt à s’exhaler et à se fondre dans l’atmosphère; il irait peser de-ci de-là sur la plage, dans les trous de galets, sur les fronts en sueur, ajoutant à la densité des cieux couleur d’acier. Au plus profond d’Adam, c’était l’agglomérat de cellules, de noyaux, de plasma, d’atomes aux combinaisons multiples: plus rien n’était étanche. Les atomes d’Adam auraient pu se mêler aux atomes de la pierre, et lui, s’engloutir très doucement à travers terre et sable, eau et limon; tout aurait croulé ensemble, comme dans un gouffre, et se serait évanoui parmi le noir. Dans l’artère fémorale gauche, une amibe avait formé son kyste. Et les atomes tournaient comme de minuscules planètes, dans l’immense, l’universel corps d’Adam.

Face aux autres, les deux pieds traînant dans la mer, à l’avant-scène de la plage, il était cependant individuel; les rayons blanc-jaune du soleil tombaient verticalement sur son crâne en pain de sucre, et il ressemblait de plus en plus, avec sa mâchoire saillante, avec sa mauvaise barbe, et son air général de spécimen, à un personnage de prostase. Il fumait une cigarette à présent; de fausses mouches en forme de reflets volaient devant ses yeux, et puis explosaient comme des bulles. Le sel blanchoyait sur les poils. Et le petit enfant de tout à l’heure, piétinait dans la mer en psalmodiant,

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