Jean-Marie Le Clézio - Le procès-verbal

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Le procès-verbal: краткое содержание, описание и аннотация

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«On me reprochera certainement des quantités de choses. D'avoir dormi là, par terre, pendant des jours; d'avoir sali la maison, dessiné des calmars sur les murs, d'avoir joué au billard. On m'accusera d'avoir coupé des roses dans le jardin, d'avoir bu de la bière en cassant le goulot des bouteilles contre l'appui de la fenêtre: il ne reste presque plus de peinture jaune sur le rebord en bois. J'imagine qu'il va falloir passer sous peu devant un tribunal d'hommes; je leur laisse ces ordures en guise de testament; sans orgueil, j'espère qu'on me condamnera à quelque chose, afin que je paye de tout mon corps la faute de vivre.
Prix Renaudot

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Puis:

«Vous n’avez qu’à aller voir.»

Tu n’étais plus dans l’autre Café, à condition que tu y aies jamais été. Le garçon ne savait rien. Il ne voulait rien savoir. Il aurait fallu un pourboire et je n’avais pas les moyens; alors, je me suis assis quand même, et j’ai bu un verre de grenadine à l’eau.

Comme je ne savais pas trop quoi faire, et que les trois quarts du temps, je n’arrive pas à penser si je ne fais pas des dessins sur des carrés de papier, j’ai arraché la première page de mon cahier d’école, et j’ai fait un plan de ville, en indiquant par des hachures les endroits où tu pouvais être. Ça m’a pris presque une heure. Par ordre d’importance, les endroits étaient:

  chez toi

  les cafés de la Place

  les magasins de l’Avenue

  le bord de mer

  l’église

  la gare des autobus

  a rue Smolett

  la rue Neuve

  la descente Crotti

Après, je me suis levé, j’ai payé le verre de grenadine et je me suis mis tout de suite à ta recherche. Il me restait environ 50 francs. Heureusement, j’avais encore les [

             ]

ce que tu m’as dit. Il avait une tête un peu molle, les cheveux ras, et de grandes jambes grasses. Comme il faisait nuit, je suis allé dans le fond du bar et j’ai demandé un verre de vin rouge.

D’abord, je n’avais pas l’intention de boire autant. Si j’avais voulu me saouler, j’aurais pris autre chose pour commencer; de la bière, par exemple; je ne supporte pas le vin rouge. Quand je me mets à en boire, je finis toujours par vomir, et je n’aime pas tellement vomir. C’est comme pour les excréments, je n’aime pas penser que j’abandonne une partie de moi-même quelque part. Je veux rester intègre.

Ce qui a fait que j’ai trop bu cette fois-là, c’est, que j’avais les 5 000 francs dans ma poche, que je n’avais rien d’autre à faire, et que la tête de l’Américain ne me disait rien. J’ai d’abord dit:

«Un rouge»

comme j’aurais pu dire:

«Un Misty Isley»

ou:

«Un express et deux croissants»

L’important, c’est qu’après j’ai été trop fatigué pour crier autre chose au garçon. Je lui disais:

«Le même»

«Rouge?»

Un signe de tête.

Il se passait quelque chose d’étrange: le Bar était plein de gens, les garçons allaient et venaient, et toi, tu étais assise près de la porte avec ce type américain. Je vous regardais tous, les uns après les autres, et vous faisiez tous la même chose, c’est-à-dire boire, parler, croiser les jambes, sourire, fumer en rejetant la fumée par les deux narines, etc. Vous aviez tous des visages, des bras et des jambes, des nuques, des sexes, des hanches et des bouches. Vous aviez tous le même bourrelet de chair rougie sous les coudes, le même bord apparent de glande lacrymale, la même fossette double au bas des reins, la même qualité d’oreille, roulée comme une coquille, frappée sans doute au même moule; hideusement identiques. Pas un seul d’entre vous n’avait deux bouches, par exemple. Ou un pied à la place de l’œil gauche. Vous parliez tous en même temps, et vous vous racontiez les mêmes histoires. Vous étiez, tous, tous, tous pareils. Vous viviez par deux, par trois, quatre, cinq, six, dix, vingt-neuf, cent quatre-vingt-trois, etc.

Je me suis amusé à recomposer ce que vous disiez:

Suzanne est à la clinique.

    Mais non, jamais de la vie, pourquoi? il n’y a pas de raison!

C’est à cause de Georges, je l’ai vu l’autre soir au Mexico, il.

      Dans un sens c’est vrai. Mais Ionesco n’est salaud si on te demande ça tu diras que c’est Hé! Jean-Claude tu veux une cigarette? Tu sais

      un demi à la pression tu n’as pas vingt francs

      C’est Henri, un copain de Jackie. Je suis em

      Alors qu’est-ce qu’il y a?

      Voulez-vous la vérité? Vous savez ce qui est vrai?

pas forcément moderne, il est dans la lignée des moi, après. J’en ai marre, on s’en va, dis?

Jeudi quand il pleuvait, eh bien, ça a marché

ployé à la Cité je décharge des caisses deux

pour mettre un disque pas la peine d’en parler

Alors j’ai pris une bonne douche. Il m’a dit

Il vous raconte des histoires, d’accord, elles sont bonnes,

mais on s’en lasse, il n’y a plus

réalistes, hein, de Monnier, de Henri Monnier, par exemple.

Il n’est pas encore dix heures, attendons au

Quand même je suis allé à Monaco

c’est foutu maintenant    ici?

fois par semaine c’est pas mal payé et ça me donne un peu de sport.

pas la peine de compter sur moi pour le prochain match

Hé, Claude!    Rien de neuf

un mot de vrai dans tout ça

moins cinq minutes. Je suis sûre qu’il doit

venir, il n’a pas cessé de le dire.

Mais ça n’avait pas de sens, tous ces mots, toutes ces paroles qui s’entremêlaient. Vous étiez tous des hommes et des femmes, et je n’avais jamais autant ressenti jusqu’alors combien vous représentiez une race. J’aurais voulu tout à coup fuir chez les fourmis, et apprendre sur elles autant que j’en savais sur vous.

J’ai bu encore quatre ou cinq verres de vin; je n’avais pas mangé, et à jeun, l’alcool me fait toujours du mal. J’ai bu plus d’une bouteille de rouge, comme ça, au fond du bar.

J’avais une sorte de goût de nausée sur ma langue. Il faisait chaud, et tout était bien moite. Je me souviens, j’ai arraché une page du cahier d’écolier, et j’ai écrit au milieu,

    Procès-Verbal d’une catastrophe

    chez les fourmis.

Puis de l’autre côté, j’ai fait un texte; mais je l’ai perdu depuis, et je ne me rappelle plus ce qu’il disait. Je crois que ça parlait de poudre, de montagnes de poudre blanche.

Je suis sorti du Bar à peu près saoul. En passant près de toi, j’ai vu que tu montrais des photographies à l’Américain. Comme j’étais malade, je me suis promené longtemps dans la Vieille Ville. Je titubais et je raclais les murs. J’ai vomi deux fois dans les caniveaux. Je ne savais plus quelle heure il était, ni ce que j’étais en train de faire. Je me suis assis sur la margelle de la Fontaine Saint-François; j’ai posé à côté de moi les paquets de nourriture et le cahier d’écolier. J’ai fumé deux cigarettes coup sur coup. Un petit vent froid faisait flapir les tentures des magasins.

Ma boîte d’allumettes était vide; j’en ai fait un bateau, en plantant une allumette brûlée dans le dessus de la boîte. J’ai enfilé un bout de papier dans l’allumette, comme une voile, et j’ai posé le tout sur l’eau du bassin. Ça s’est mis à dériver alors, sur le liquide noir. Les souffles d’air, frappant sur sa voile, le faisaient zigzaguer vers le centre du bassin. Je l’ai regardé ainsi pendant plus d’une minute, puis, brusquement, je le perdis de vue. Le jet d’eau l’engloutit sous une pluie de gouttes et le recouvrit d’un brouillard vaporeux. L’eau se mit à bouillir autour de lui, et quelques secondes plus tard, il s’évanouit vers le bas comme une ombre, il s’évapora dans le tumulte des grisailles et des maelstroms noirs.

C’est à ce moment-là que j’aurais bien aimé entendre quelqu’un dire, quelqu’un me dire, salaud!

[

            ]

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