INVENTAIRE
Comme l'exige la loi, c'est en présence du premier magistrat de la commune, M. Léonello, maire de Castellare di Casinca que se déroula l’inventaire des affaires se trouvant dans le bungalow où avait logé l'homme. Mis à part les divers objets de toilette et vêtements habituels, on découvrit dans le bungalow le fameux porte-documents qui ne contenait d’ailleurs que quelques mouchoirs sales et autres bricoles insignifiantes. On trouva également une certaine somme d'argent en billets français et allemands. Le mobile du crime crapuleux était donc à écarter. En fouillant systématiquement la pièce, les gendarmes découvrirent quelques lettres sans importance, des coupures de journaux littéraires traitant de sujets philosophiques ou théologiques, des études sur l'homme, l’avenir, le néant, etc…
Autre indication que l'on apprit plus tard, l’un et l'autre n’aimaient pas se baigner. Ils passaient leurs journées à l’ombre, loin de la plage.
Une paire de tenailles dans un sac à main.
La première découverte apportant un indice valable fut le sac à main de la femme contenant… une paire de tenailles toute neuve achetée en Allemagne. Drôle d’objet pour une femme. Voulait-elle s’en servir comme massue pour défendre ou attaquer? On découvrit aussi de nombreux médicaments, des sédatifs, et l'on apprit immédiatement après, grâce à une fiche de maladie, que tous deux avaient déjà été soignés en Allemagne pour dépression nerveuse.
A 15 h, le Parquet arriva sur les lieux: MM. Ricci substitut du Procureur, Léonello, juge d’instruction, et Colonna, médecin-légiste; ils examinèrent les lieux du drame puis les Sapeurs-Pompiers da Bastia emmenèrent les corps à la Morgue, où le médecin-légiste devait procéder à l'autopsie.
HYPOTHÈSES
Après les premières constatations, il est difficile de tirer des conclusions. Des hypothèses sont permises: on avait entendu, parait-il, des cris, vers minuit; mais l'heure ne concorde pas et, de plus, cette nuit-là, on fêtait dans un établissement voisin, assez bruyamment, le baptême d’un nouveau bateau de plaisance. Ce sont donc sans doute les cris des fêtards qui furent perçue.
Quant aux bateaux qui passèrent, dit-on, en début de nuit, chaque soir plusieurs d’entre eux vont à la pêches.
S’agit-il d’un double crime commis par un tueur venu accomplir une vengeance?
Les enquêteurs y songèrent un moment. Mais plus vraisemblable est l'hypothèse suivante: la femme s’aperçoit que l'homme qu’elle aime va la quitter; les vacances se terminent, et avec elles son amour aussi. Profitant de ce que l'homme est plutôt de faible constitution, (il boitait légèrement de surcroît) elle l’assomme, le jette à l'eau et se noie aussi.
Tout cela, répétons-le, ne sont que des hypothèses et si d’autres indications ne sont pas données par l'autopsie, tes enquêteurs n’auront pas la tâche facile.