Stanislas Petrosky - L'amante d'Étretat

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L'amante d'Étretat: краткое содержание, описание и аннотация

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Isabelle et Frédéric vivent une des plus belles histoires d amour qui soit, passionnée et fusionnelle.
Mais un jour où Frédéric part s'adonner à sa passion, la planche à voile, il disparaît corps et bien en mer. Isabelle va doucement mais sûrement sombrer dans la folie sans l'homme qu'elle aime.
Stanislas Petrosky nous entraîne dans les méandres de la dépression. Jusqu'où le manque de l'être aimé peut-il mener ?
Mais l'auteur venant du monde du polar, il se pourrait que L'Amante d Étretat ne soit pas qu'une simple histoire d amour tragique.
Après avoir vainement essayé de faire croire à ses lecteurs qu'il était un réfugié arménien, Stanislas Petrosky a décidé de tomber le masque mortuaire. Si Petrosky n'est toujours pas son vrai nom, on sait désormais que l'individu qui se cache derrière ce pseudonyme est bien français et vit en Normandie.

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7

Isabelle attendit avec impatience la journée du dix janvier. Cela faisait soixante-six jours que Frédéric avait disparu, que sa planche était revenue seule et abîmée, mais les vieux pêcheurs lui avaient affirmé que la mer le lui rendrait lors de la prochaine forte marée et, en ce jour, le coefficient était de cent dix.

C’était un mercredi. Elle avait posé sa journée. Elle se leva à cinq heures du matin, elle avala un café brûlant, remplit un thermos avec le restant de la cafetière, prit un paquet de biscuits secs, un casse-croûte pour son déjeuner et fourra le tout dans un sac à dos, en prenant soin de mettre les jumelles au-dessus. Elle se vêtit chaudement, car elle avait décidé de rejoindre la digue, cette saloperie de digue sur laquelle elle n’était pas revenue depuis les recherches. Mais elle savait que si la Manche devait lui rendre son Frédéric, si elle devait recracher son amant, c’était aujourd’hui et pas un autre jour, alors elle se devait d’être là, pour l’accueillir quand il serait rejeté sur les galets. Par chance, la météo était clémente. Il faisait certes froid, les températures étaient légèrement négatives et il y avait un petit vent qui piquait comme souvent sur le littoral normand, mais il ne pleuvait pas.

Isabelle connaissait la mort. La mort avait été sa collègue de travail pendant des années, elle connaissait aussi ses ravages sur les corps : la putréfaction, la décomposition, l’œuvre de la pourriture sur les tissus. Elle avait déjà eu l’occasion d’en voir des noyés, elle savait à quoi s’attendre, une vision horrifique : visage gonflé et noir, abdomen distendu, des lambeaux de peau manquants, une chair verdâtre, une odeur putride, sans compter les charognards marins qui avaient commencé à manger les chairs, les hélices des bateaux qui avaient mutilé son corps. Et donc, en ce jour, quand le corps de Frédéric remonterait à la surface, il ne ressemblerait en rien à ce qu’elle avait connu de lui.

En aucun cas elle ne pourrait le reconnaître, malgré tout, c’était préférable au néant, il serait revenu, il aurait sa place au cimetière, il serait vraiment mort. Fini pour elle le déni, la réapparition du cadavre serait salvatrice, enfin elle pourrait faire son travail de deuil.

Isabelle fut sur place dès cinq heures quarante-cinq. Les premières heures filèrent rapidement. Son thermos de café se vida un peu trop vite à son goût, mais qu’importe, l’espoir de retrouver le corps de Frédéric était là. Depuis des jours elle avait pris soin de vérifier l’information sur divers sites Internet, les vieux ne mentaient pas : souvent les pêcheurs qui disparaissaient en mer, s’ils n’étaient pas retrouvés aussitôt, réapparaissaient ou étaient repêchés aux premières grandes marées. En triste état, certes, mais les dépouilles revenaient des profondeurs. Isabelle s’accrocha à cette idée et alla très loin dans ses recherches jusqu’à étudier les courants de la région et les comparer aux endroits où Frédéric surfait la plupart du temps. Il était quasiment impossible que son corps descende sur Antifer ou remonte sur Yport, elle en était sûre et certaine. Mais surtout, elle l’avait décidé, il ne pouvait en être autrement, Isabelle était persuadée ce matin en se levant qu’elle allait enfin pouvoir reprendre le cours de sa vie plus sereinement.

Onze heures sonnèrent à l’église Notre-Dame de la Garde. Elle voyait bien les quelques habitués qui faisaient leur balade journalière sur la digue la regarder d’un drôle d’œil. Certains avaient dû la reconnaître. Elle comprit à leurs regards pleins de compassion ou de moquerie qu’ils la prenaient pour une folle, mais elle s’en moquait.

Telle Pénélope guettant le retour d’Ulysse, elle attendait son mari, face à l’horizon, comme ces femmes de marins qui attendaient en d’autres temps et d’autres lieux leurs époux partis depuis des mois à bord des morutiers pour la saison de pêche. Elle voulait juste que la mer lui rende ce corps qu’elle lui avait volé…

Malgré tout, une partie d’elle restait lucide. Lors de sa formation, elle avait lu un article dans le DSM IV [2] Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. au sujet de la nécrophilie romantique, ce sentiment dans lequel beaucoup de personnes entraient lors de la perte d’un être cher, quand la séparation n’arrivait pas à se faire et qu’on s’obstinait à nier la réalité. Elle se rendait bien compte qu’un tel besoin d’avoir la dépouille de son mari, même dans un état horrible, n’était pas sain. Logiquement, la mort répugnait, elle était tabou, et elle au contraire, elle voulait la voir, elle voulait que le cadavre de Frédéric lui fît face, qu’il défiât son regard, qu’elle ne puisse plus la renier. Sous la douleur, sa raison vacillait, son esprit lui aussi, tout comme Frédéric, faisait naufrage.

Vers quinze heures, Isabelle n’avait toujours pas touché à son sandwich, elle avait juste envie d’un café brûlant, mais elle n’en avait plus une seule goutte. Malgré l’épaisseur des vêtements chauds qu’elle avait enfilés le matin, le froid commençait sérieusement à se faire ressentir. À rester ainsi immobile à scruter l’horizon, elle s’ankylosait mais n’y prêtait pas attention.

Il n’était pas loin de dix-sept heures quand une main se posa sur son épaule. Elle reconnut Éric.

— Il faut rentrer, Isabelle, tu es glacée, tu vas être malade, ça ne sert à rien. Allez, ne reste pas là, tu vas choper la mort, viens…

Isabelle eut envie de hurler, de lui dire que non, ça ne servait pas à rien, et qu’elle ne voulait pas choper la mort, mais que la mort la chope elle, qu’elle surgisse des fonds de l’océan, qu’elle la prenne par la main, qu’elle l’entraîne avec elle dans les abysses rejoindre Frédéric, que les vagues se referment sur eux et que l’on n’en parle plus. Et puis elle retrouva un semblant de raison. Éric avait raison, elle était transie et tout cela pour attendre quoi ? Un macchabée en état de décomposition avancée. Fallait-il qu’elle soit folle ! Elle se rendit compte que si le cadavre était remonté à la surface, si les vagues le lui avaient déposé aux pieds, sur les galets, telle une offrande morbide, sa raison mentale déjà défaillante aurait pu sombrer. L’être qu’elle aimait plus que tout au monde putréfié, mangé par les poissons et autres tourteaux, grouillant de crevettes, une araignée de mer sortant de ses entrailles, pire qu’un zombie de film d’épouvante…

Éric la raccompagna jusque chez elle sans qu’Isabelle eût la politesse de lui offrir une boisson chaude. Elle était vidée, anéantie. Elle traîna une chaise sur le carrelage jusqu’à la fenêtre pour s’asseoir face au jardin. Le vent faisait onduler les chaumes des bambous. Elle fixa ce coin prétendument zen et elle pleura.

Isabelle ne sut pendant combien de temps elle était restée ainsi, sans penser à rien, juste à s’hypnotiser en observant le métaké face aux carreaux. Elle se réveilla en sursaut, elle n’avait aucune idée de l’heure. Dehors il faisait nuit noire, les lampadaires de la rue diffusaient une faible lueur, il y avait du brouillard. Elle quitta la chaise pour rejoindre son lit, un lit de souffrance depuis que Frédéric ne le partageait plus avec elle. C’est une fois de plus les yeux mouillés de larmes qu’elle s’endormit.

8

Il fallut du temps à la jeune femme pour se remettre de cette journée du 10 janvier. L’hiver n’en finissait pas, elle ne s’aperçut même pas que les jours rallongeaient. Ses journées étaient d’une monotonie affligeante : le travail à la supérette, puis le retour à la maison. Chaque jour elle appelait la gendarmerie pour savoir si un corps avait été découvert sur la côte, mais sans succès. Elle savait bien au fond d’elle que ces appels étaient idiots, que s’il y avait eu une découverte de cadavre, elle aurait été la première informée, mais c’était devenu comme une compulsion, elle appelait tous les jours. Les gendarmes avaient pris l’habitude de ses coups de fil, ils lui répondaient gentiment, comme pour la ménager :

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