Stanislas Petrosky - L'amante d'Étretat

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L'amante d'Étretat: краткое содержание, описание и аннотация

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Isabelle et Frédéric vivent une des plus belles histoires d amour qui soit, passionnée et fusionnelle.
Mais un jour où Frédéric part s'adonner à sa passion, la planche à voile, il disparaît corps et bien en mer. Isabelle va doucement mais sûrement sombrer dans la folie sans l'homme qu'elle aime.
Stanislas Petrosky nous entraîne dans les méandres de la dépression. Jusqu'où le manque de l'être aimé peut-il mener ?
Mais l'auteur venant du monde du polar, il se pourrait que L'Amante d Étretat ne soit pas qu'une simple histoire d amour tragique.
Après avoir vainement essayé de faire croire à ses lecteurs qu'il était un réfugié arménien, Stanislas Petrosky a décidé de tomber le masque mortuaire. Si Petrosky n'est toujours pas son vrai nom, on sait désormais que l'individu qui se cache derrière ce pseudonyme est bien français et vit en Normandie.

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— Bonjour, c’est Isabelle Dargelin, est-ce que vous l’avez retrouvé ?

— Non, madame, désolé…

— Merci, au revoir, à demain…

Isabelle terminait toujours son appel par « à demain », un rituel immuable. Elle se raccrochait toujours à cet espoir de retrouver le corps. Sa pire hantise était que Frédéric finisse dans la chapelle des marins, en haut de la falaise d’amont, sur une petite plaque de marbre blanc gravée à son nom « En mémoire de Frédéric Dargelin, disparu en mer le trente octobre deux mille un, à l’âge de trente-trois ans ». Un hommage à des âmes en errance, comme si le paradis ou même l’enfer ne voulait pas les accueillir. La mer devenait leur purgatoire. Il ne restait plus de ces hommes qu’un nom inscrit quelque part, sans dépouille, elles vagabondaient au bord des vagues, comme si elles n’avaient jamais existé.

Les mois de mars et d’avril furent très pluvieux, Isabelle ne pouvait pas passer beaucoup de temps près des bambous, mais lorsque le mois de mai arriva, les températures remontèrent. Pendant de longues heures elle put entretenir le jardin, ratisser le sable, écrire des mots doux à Frédéric, casser les turions de bambous qui tentaient d’envahir son espace. Ce jardin, c’était lui, il était là, avec elle. Le bambou était Frédéric. Comme lui, il ne cassait pas, mais ployait et résistait. Il avait sa force et sa vigueur. La douceur de ses feuilles, la mélodie que le vent murmurait à son contact, c’était Frédéric qui chuchotait à son oreille. Elle avait acheté sous les halles centrales un petit banc, pour pouvoir s’asseoir près de lui et aussi une petite plaque en émail décoré sur laquelle était inscrit le prénom aimé, et elle la fixa au sommet d’une tige en fer forgé. Elle passait beaucoup de temps sur le banc, elle lisait à haute voix, pour lui, elle y prenait son thé, elle ouvrait la fenêtre de la cuisine, rapprochait les enceintes de la chaîne hi-fi et lui passait sa musique, « Rider on the Storm », des Doors, sa chanson préférée, mais aussi les Rita Mitsouko, Noir Désir, Bashung, Gainsbourg, Ferré, Higelin, enfin, tout ce qu’il aimait.

Ce fut aussi à cette époque, en rangeant quelques affaires, qu’elle retrouva de l’herbe. De temps à autre, Frédéric fumait un petit joint, l’image du surfeur, comme il disait. Elle se souvenait de cette dispute quand il avait acheté la drogue, le sachet avait impressionné Isabelle par sa taille. Son compagnon avait utilisé comme excuse qu’ils étaient au Maroc, c’était comme acheter plusieurs cartouches de cigarettes en Espagne, il faisait un stock. Ce fut une de leurs seules querelles. Sur un coup de tête, un soir, elle décida de fumer cette herbe. Assise à côté de lui, elle se sentait bien, elle lui parlait. Elle passa doucement à un autre état, une légère euphorie qui la rendit heureuse. Elle n’était pas idiote, elle savait que la marijuana avait des effets antidépresseurs, mais en même temps, elle avait l’impression de communier avec Frédéric, comme s’il lui avait indiqué ce remède pour l’aider à retrouver la paix. Elle se douta aussi que l’herbe avait des effets hallucinogènes, car il lui arrivait d’apercevoir le visage de son mari lui sourire à travers des feuilles du métaké et elle tendait alors la main pour le caresser. L’herbe devint donc un remède à ses peines, elle chassait ses démons. Elle qui n’avait jamais fumé la moindre cigarette, passa à une consommation quotidienne de joints. Pour se déculpabiliser, elle décréta que c’était une excellente thérapie à sa dépression et qu’elle valait bien tous les psychotropes du monde. Elle ne se rendit pas compte qu’elle chassait le choléra pour mieux y loger la peste. Elle qui était déjà réservée au départ, devint totalement asociale, parlant de moins en moins aux gens qu’elle côtoyait. Elle ne discutait qu’avec Frédéric, avec son fantôme qui la hantait.

Le printemps et l’été se déroulèrent ainsi, tous ses moments libres, même ses vacances, elle les passa sur son banc, près de son Frédéric, à lui raconter ses journées, lui donner les dernières informations, à lui faire la lecture, à lui chanter ses chansons, à fumer son herbe. Elle se dépêchait de rentrer le soir à la fermeture du magasin pour le retrouver au plus vite. Elle faisait toujours correctement son travail, mais elle évitait les discussions avec les clients, elle servait, elle rangeait, le tout en prononçant le moins de mots possible. Elle voulait que tout se passe bien et rapidement, pour pouvoir rejoindre Frédéric dans son jardin.

C’est au début octobre qu’elle redescendit sur terre d’une manière brutale. La date anniversaire de la disparition de Frédéric approchait à grands pas, les cauchemars revenaient de plus en plus fort, les crises de larmes aussi. Elle n’avait plus d’herbe pour se calmer. Pas question d’en acheter malgré le manque, d’abord elle n’en avait pas vraiment les moyens, et surtout elle ne savait pas où en trouver, elle ne connaissait personne qui fumait ou qui en vendait.

Dans la journée du lundi 29 octobre, la veille du jour anniversaire de la disparition de Frédéric, il avait plu sans discontinuer. C’était son jour de repos, la supérette était fermée. À cause de la pluie elle ne pouvait pas rester près de lui. À l’aide d’un sécateur, elle coupa un chaume du bambou, qu’il y ait un peu de lui dans la maison. Elle qui ne buvait qu’un verre de vin blanc ou de champagne de temps à autre, prit dans le bar la bouteille de gin entamée depuis presque deux ans, elle mit en boucle un texte de Baudelaire lu par Reggiani et elle s’assit sur une chaise à la fenêtre, la branche de métaké sur ses genoux, en buvant directement au goulot, telle une alcoolique. Elle regardait les bambous plier sous les coups de vent, les dessins qu’elle avait faits sur le sable s’effacer sous les trombes d’eau. La voix grave de Reggiani résonnait dans la pièce, les mots heurtaient les murs, rebondissaient pour mieux venir la frapper en plein visage…

Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d’étranges fleurs sur des étagères,
Écloses pour nous sous des cieux plus beaux.
Usant à l’envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.
Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d’adieux ;
Et plus tard un Ange, entr’ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.

Les rimes du poète l’enivraient tout autant que l’alcool de grain qu’elle ingurgitait. Elle était mal, ne faisant que pleurer son amour disparu, un amour perdu et irremplaçable. Elle psalmodiait, tête baissée, ses larmes s’écrasant sur le bambou. Quand elle se leva, elle eut du mal à garder son équilibre, malgré tout elle réussit à se rendre dans la salle de bains en heurtant les murs à chaque pas, à ouvrir l’armoire de toilette et à prendre la boîte de Valium. Il y restait six comprimés, elle les avala tous en les faisant glisser au fond de sa gorge avec le reste de la bouteille de gin. Elle s’assit sur la cuvette, étourdie par l’alcool, attendant que la mort fasse son œuvre et l’emporte vers les ténèbres apaisantes.

Le bruit de la pluie cinglante sur les carreaux résonnait douloureusement dans sa tête, elle fut prise de nausées. Elle avait pensé qu’elle allait s’endormir et ne jamais se réveiller, mais des douleurs atroces lui soulevèrent l’estomac. Le plafond tournoyait. Elle tomba, eut la présence d’esprit de relever l’abattant des toilettes et vomit. L’alcool mélangé aux tranquillisants lui brûlait la trachée, elle ne pleurait plus de chagrin mais de douleur, elle ne sentait plus sa gorge mais son estomac qui se retournait en tous sens.

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