Stanislas Petrosky - L'amante d'Étretat

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L'amante d'Étretat: краткое содержание, описание и аннотация

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Isabelle et Frédéric vivent une des plus belles histoires d amour qui soit, passionnée et fusionnelle.
Mais un jour où Frédéric part s'adonner à sa passion, la planche à voile, il disparaît corps et bien en mer. Isabelle va doucement mais sûrement sombrer dans la folie sans l'homme qu'elle aime.
Stanislas Petrosky nous entraîne dans les méandres de la dépression. Jusqu'où le manque de l'être aimé peut-il mener ?
Mais l'auteur venant du monde du polar, il se pourrait que L'Amante d Étretat ne soit pas qu'une simple histoire d amour tragique.
Après avoir vainement essayé de faire croire à ses lecteurs qu'il était un réfugié arménien, Stanislas Petrosky a décidé de tomber le masque mortuaire. Si Petrosky n'est toujours pas son vrai nom, on sait désormais que l'individu qui se cache derrière ce pseudonyme est bien français et vit en Normandie.

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Éric rédigea son contrat sur-le-champ et lui dit qu’elle pouvait commencer dès le lendemain matin.

Le travail n’était pas des plus captivants, mais il permit à Isabelle de manger et de ne pas penser à chaque minute à la mort de son époux.

Elle savait très bien qu’il fallait qu’elle fasse son travail de deuil. Des connaissances lui donnèrent des tas de conseils, au début tout du moins, car après, au fur et à mesure que le temps passait, elle les voyait de moins en moins. Ils se faisaient de plus en plus discrets, jusqu’à ne plus venir la voir pour ne pas la déranger, soi-disant. Peut-être était-ce elle qui était trop triste…

Plus de mari, plus d’amis, plus de famille, Isabelle avait de plus en plus de mal à supporter la vie. Elle grimpait fréquemment tout en haut de la falaise d’aval, elle allait jusque l’arche, elle passait la clôture et là, face au précipice, elle sentait le vent lui gifler le visage. Montait alors en elle une irrésistible tentation de prendre son envol pour rejoindre Frédéric, de fermer les yeux et de sauter dans le vide… Une grande chute, s’écraser sur les galets, puis plus rien, enfin le repos et le silence. Mais elle ne trouva jamais le courage d’aller jusqu’au bout de son geste, elle terminait l’ascension et s’effondrait en sanglots. On dit souvent qu’un suicide raté n’est qu’un appel au secours, que celui qui veut mourir ne se rate pas. Ce n’était pas le cas d’Isabelle, car elle n’avait personne à appeler au secours, elle n’avait personne pour prendre soin d’elle. Elle avait simplement peur de mourir.

Ils avaient, avec son mari, préparé tellement de ces corps délabrés, de ces désespérés qui n’avaient d’autre issue que celle de faire le grand saut afin que tous leurs soucis disparaissent, qu’elle ne pouvait imaginer son corps fracassé sur les galets, les membres brisés, la boîte crânienne éclatée. Dernière coquetterie ? Elle n’en savait rien, d’autant plus que probablement personne ne viendrait se recueillir sur sa dépouille.

Le plus difficile à vivre pour Isabelle était l’absence de tombe. Elle avait besoin d’une sépulture, d’un lieu pour le pleurer, pour lui parler, lui expliquer la dureté de la vie sans lui, comment elle haïssait maintenant la mer qui le lui avait volé. Comment, lui aussi, elle le haïssait par moments d’avoir voulu défier les vagues ce jour-là, plutôt que de rester à ses côtés. Elle savait au plus profond d’elle-même que si elle avait eu la possibilité de lui donner une tombe, elle aurait pu concentrer sa peine à cet endroit, il serait devenu un défouloir pour ses idées noires. Elle aurait fait graver son visage dans la pierre, pour le voir lui sourire une dernière fois, comme elle avait pu le faire avec le visage de sa mère.

Un jour, Isabelle prit conscience qu’elle sombrait de plus en plus dans la dépression, parfois jusqu’aux portes de la folie. Elle renonça à aller au sommet des falaises. Était-ce la peur de sauter, ou plutôt le dégoût qui s’emparait d’elle à la vision de la Manche ou de sa propre lâcheté ? Elle ne chercha pas à savoir.

Elle ne quitta plus la maison. Sa seule sortie consistait à se rendre au travail, elle y faisait sa journée, puis ses courses, et elle rentrait chez elle. Là, elle pleurait, seule au bout de la table de la cuisine. Elle ne mangeait pratiquement plus, en quelques semaines elle perdit une dizaine de kilos. Elle se laissa totalement aller. Elle, si féminine il y avait à peine un mois, s’habillait maintenant n’importe comment, n’utilisait plus une once de maquillage et se contentait de passer la main dans ses cheveux humides le matin pour se coiffer. À quoi cela lui aurait-il servi d’être séduisante ? Celui qu’elle voulait séduire n’était plus là, alors elle se moquait de son apparence, elle essayait juste d’être présentable pour le travail.

La période de Noël s’annonçait. Une quinzaine de jours avant les fêtes, Éric avait fait rentrer diverses babioles et autres livres pour monter un rayon cadeaux. Un des bouquins qu’elle rangeait parlait du feng-shui de l’art et de la science de vivre en harmonie avec son environnement et soi-même. Le sujet l’attira. Elle le feuilleta, puis se mit à le lire attentivement pendant les pauses ou les moments creux. Ce livre expliquait que l’on pouvait aménager des lieux afin de maîtriser les ondes négatives de la mort, pour apaiser les esprits des défunts, leur rendre hommage, et surtout par la même occasion, s’apaiser soi-même. Être en paix avec soi-même pour accepter la mort, pour s’accepter, pour quitter la période de déni. Elle venait peut-être de trouver la solution, un palliatif au cimetière. Il fallait qu’elle extériorise son deuil, afin de chasser les démons qui la menaient aux portes de la folie.

Une idée germa alors dans son esprit : elle allait créer un jardin pour Frédéric. Elle aurait un lieu pour se recueillir et elle aurait en même temps un but : entretenir le jardin de son mari.

Le lendemain, comme elle était de repos, elle se rendit à la jardinerie pour acheter ce dont elle avait besoin. La veille, elle avait voulu payer le livre, en expliquant à Éric les raisons de cette dépense. Il le lui avait généreusement offert et Isabelle avait passé la soirée à le lire, le relire, prendre des notes sur ce dont elle aurait besoin, à faire des petits croquis, afin de trouver la meilleure implantation. Depuis quarante-six jours que Frédéric avait disparu, Isabelle avait enfin un but. Elle releva la tête et se vit dans le miroir accroché au mur : une esquisse de sourire s’était dessinée sur son visage.

Le peu d’économies qu’elle avait réussi à garder passa dans les achats. Elle acheta un buis taillé en nuage afin de résister aux embruns qui symboliserait le ciel, une lanterne en granit pour le minéral, du sable de couleur pourpre pour l’eau et un pied de bambou métaké, le végétal. Elle s’était aussi fendue d’un petit râteau en bois pour dessiner des raies dans le sable, des bougies pour mettre dans le photophore de pierre et du terreau.

C’était une journée radieuse de décembre, le soleil brillait et les températures étaient remontées quelque peu au-dessus de zéro, Isabelle pouvait donc faire ses plantations sans aucun souci. Une centaine de mètres carrés coupée en deux par une allée menant à la porte d’entrée de la maison. Sur le côté, Frédéric avait installé une cabane de jardin dans laquelle il rangeait son matériel de véliplanchiste. La petite pelouse ne l’avait guère enchanté, alors il avait été pris d’une lubie, celle d’avoir un jardinet biologique. Il voulait cultiver ses propres légumes, ne rien manger venant de l’industrie agroalimentaire, bannir tout produit artificiel. Une envie soudaine de vivre en autosuffisance, de produire lui-même ce dont il avait besoin. Au printemps, il avait arraché l’herbe sur une bonne dizaine de mètres carrés, retourné la terre, l’avait enrichie de fumier de cheval. Puis la mer, sa maîtresse, et l’appel du large l’avaient rappelé à l’ordre, il n’avait plus jamais retouché à son arpent écologique. Entre les soins aux corps et la planche à voile, il n’avait plus eu de temps pour le jardin.

C’était tout Frédéric, une idée germait en lui, d’un coup il avait toute la motivation pour réaliser quelque chose, puis comme un soufflé, ça retombait. C’était souvent un sujet de raillerie lors des soirées entre amis, Frédéric et ses lubies…

Isabelle planta donc le bambou sur le carré de terre labouré au printemps dernier, dos à la rue, puis le buis. Elle installa ensuite la lampe et étala le sable. La première forme qu’elle traça avec le râteau fut un cœur. Quand elle eut fini, elle alluma une bougie, puis s’assit en tailleur à même le sol glacial et elle commença à parler longuement à Frédéric. Les larmes roulèrent sur ses joues, mais peu à peu elle ressentit un mieux-être. Il lui semblait percevoir la présence de Frédéric à ses côtés. La nuit tomba, les températures chutèrent et elles rappelèrent Isabelle à l’ordre, elle décida de rentrer au chaud. C’est alors qu’elle se sentit coupable d’abandonner Frédéric. Et si elle l’emmenait avec elle dans la maison ? Elle écarta cette idée saugrenue, mais les remords de l’abandon revinrent en force au cours de la nuit. Si elle avait pu, elle aurait fait entrer le jardin dans le salon ou dans la chambre. Les jours suivants, elle resta des heures à la fenêtre, hypnotisée par le jardin, le regardant en pleurant.

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