Caryl Férey - Les Nuits de San Francisco

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Les Nuits de San Francisco: краткое содержание, описание и аннотация

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Le dernier ouvrage de Caryl Férey, Les Nuits de San Francisco, conte la rencontre de Sam, un Indien sans domicile, et de Jane, une jeune mère désabusée cherchant à fuir San Francisco pour commencer une nouvelle vie.
« Sa petite robe à pois blancs dansait sur le trottoir, des taches phosphorescentes entre chien et loup comme des signaux de détresse. Sam ne voulait pas y croire, c’était un rêve qui s’échappait de son esprit, la jeunesse qu’il avait bue, rebue, jusqu’à la foutre en l’air, elle et tout ce qui pouvait lui ressembler.
Sam était là, bancal sur sa chaise, électrisé par l’instant, et son cœur malmené soudain se révulsa : la femme avait une jambe coupée. »
REVUE DE PRESSE
« Les Nuits de San Francisco sont noires et brûlantes sous la plume de Caryl Férey. […] Auteur de solides romans noirs, Caryl Férey signe cette fois un texte court et brutal, tel un chant guerrier d'une profonde tristesse. »
Télérama « Ce livre de Caryl Férey est bref et dense, chargé en émotion mais sans pathos, truffé de clins d'œil et servi par une belle écriture. »
LivresHebdo « À son meilleur, Férey offre un texte à double visage, des shots de poésie violente, électrique, émotive. »
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Ce n'était pas un hasard si elle se réfugiait dans le giron des gays ; après l'épisode Carver, Jane avait gardé un froid polaire dans son corps. Mis dans la confidence, Frank l'avait encouragée à reprendre tout à zéro, garçon ou fille ça ne faisait pas de différence, ce qui comptait c'était le plaisir qu'on en tirait, n'est-ce pas ?

San Francisco avait ça dans la moelle malgré les lois qui se durcissaient, la gentrification des quartiers bohèmes et la pudibonderie réactionnaire de leur époque. Suivant les conseils de son ami, Jane avait essayé de faire l'amour, mais ça n'avait pas marché.

— Même avec toute la bonne volonté du monde ?

— Même.

Frank était désespéré : c'était bien la peine d'être belle comme un ange… Enfin, ils avaient foncé dans le tas avec toute la fougue de leur jeunesse, et tant pis s'ils se crashaient en chemin puisque c'était le leur.

Début de millénaire, sur Terre : les mafias coupant un peu plus la cocaïne pour la rendre accessible au premier gogo venu, San Francisco s'était retrouvée inondée de poudre à chiottes. Frank, qui consommait des dopes tous les week-ends, sniffait maintenant son gramme tous les jours. Puis deux. Ça le rendait con, arrogant, irritable, sans qu'il voulût s'en rendre compte. Jane, qui avait le nez dedans plus souvent qu'à son tour, était mal placée pour le lui reprocher.

Ils se réveillaient le midi avec des types inconnus au milieu du salon, des poufiasses ramassées on ne sait où, des parasites qui vidaient le frigo. Les objets avaient commencé à disparaître. Puis leur amitié désintéressée.

— Tu me fais un trait, j'ai plus rien…

Frank n'était plus qu'un nuage de poudre, que Jane traversait entre deux prises de vue. Leur amitié se dégradait, il suffisait de voir Frank. La coke lui avait volé la vedette.

Jane remplaça la cocaïne par les pilules, comme si cela pouvait changer quelque chose, traîna dans les clubs rock où on les trouvait — acides, speed, ecstasy… C'est dans une de ces salles de concert qu'elle entendit pour la première fois Blood, un groupe d'Oakland mené par deux frères. Ce fut le coup de foudre. Pour la musique — du garage postgrunge revisité par les frangins — mais surtout pour Jeff Whiteboon, le chanteur guitariste.

Jefferson avait la beauté tragique de Buckley, le jeu de scène de Greenwood (Jonny), un brin de férocité en plus. Son frère Bryant martelait la batterie comme s'il voulait la tuer, et puis c'était tout — tout l'amour du monde dans leurs yeux quand ils se croisèrent au bar, après le concert.

— Salut belle gosse.

— Salut…

Pour une fois, tout était simple.

Jefferson et son frère Bryant étaient originaires d'Oakland, le fief originel des Black Panthers : le contact avec les dissidents et leurs enfants les avait politisés, ils espéraient que leur musique serait à la hauteur de cette colère légitime, qu'un sang noir et rebelle coulait aussi dans leurs veines blanches et, par extension, dans leurs notes — pour eux la même chose.

Jefferson en parlait avec tant de conviction qu'il apporta à Jane ce qui lui manquait : la hargne.

Le sperme de Carver refluait toujours entre ses cuisses, elle se perdait dans la dope pour oublier qu'elle avait dû s'essuyer avec des feuilles arrachées aux arbres du jardin, s'enfuir en larmes et jambes serrées, oublier que ce salaud n'avait peut-être même pas conscience d'avoir commis un viol, que ces putains d'images la hantaient toujours… Blood : un beau programme.

Jane et Jefferson mélangèrent le leur, si bien qu'ils ne se quittèrent plus — à quoi bon.

Jeff était sauvage et doux.

— Exactement ce qu'il me fallait, expliqua-t-elle à Frank.

Le nez dans la poudre, son ami homo comprit qu'elle le quittait. Il ne fit pas d'esclandre, juste une autre ligne…

Jefferson et Jane avaient fait l'amour ce soir-là dans l'appartement de Mission qu'il partageait avec son frère ; Bryant ayant eu la délicatesse de se soûler au bar du coin, ils s'aimèrent en silence dans une chambre encombrée de guitares, le corps plein de caresses et d'odeurs, puis recommencèrent, pour voir. Jane riait. C'était parti.

Ils s'installèrent, aménagèrent, s'organisèrent. Jeff et Bryant écumaient les clubs du Grand Ouest, ramassaient à peu près de quoi vivre ; Jane courait de ses cours aux castings sans trop changer ses habitudes. Mais pour que leur équipe à trois marche, il fallait serrer les vis.

— On n'a pas les moyens de se payer de la dope, avait prévenu Jefferson, parlant au nom de son frère, si j'étais toi, je laisserais tomber.

Jane n'avait rien dit de son addiction et, sur le coup, n'avait même pas cherché à nier — belle preuve de lucidité, qui ne pouvait que l'amener à décrocher. Ce qu'elle fit.

Leur première année ensemble fut merveilleuse, la seconde comme une comète. Le bonheur ne se résumerait pas à un claquement de doigts et Jane comptait en profiter.

— Dis donc Jeff, avait-elle dit un jour, tu ne voudrais pas un enfant par hasard ?

— Si, rétorqua-t-il, bonne idée.

Jane l'avait regardé intensément (il bricolait ses cordes, assis sur le lit), attendant un complément, un commentaire quelconque, qui ne vint pas. Il lui avait lancé un clin d'œil concupiscent.

— On commence quand ?

Petit malin…

Jane y avait mis du sien : un petit garçon était né treize mois plus tard, Duane, en hommage au grand-père Whiteboon, un sacré farceur d'après les frangins. La musique et la politique avaient remplacé la dope, Jane décrochait quelques contrats comme modèle et pouvait faire l'amour sans la bande de Carver en CinémaScope.

Duane grandit d'avorton à bout de chou ; à huit mois, il tenait seul en équilibre dans la main de son père, se laissait guider sous l'eau comme une torpille et émergeait les yeux ouverts, stoïque. Une graine d'homme c'est sûr, que Jane prenait pour un ange. Jefferson, statue de dieu, y gagnait en sagesse.

Ils fêtèrent les un an du bébé à Bodega Bay, la petite péninsule au nord de San Francisco, Duane perché sur les épaules de son père devant les falaises et les éléphants de mer qui se jetaient dans le Pacifique, les vagues grondant dans le vent pour lui apprendre à vivre…

— Je t'aime, Jeff.

— Moi aussi ma grosse.

Jane avait perdu trop de kilos depuis la fin de sa grossesse : on y voyait les os. Jeff avait cherché à la remplumer, mais les mois passaient et Jane virait à l'anémie… Pression de son gagne-pain — modèle — ou cause plus profonde ? Ils finirent par consulter un médecin, qui prescrivit une cure de fortifiants sans effet, puis un autre spécialiste qui, après analyses et un paquet de dollars, ne décela rien d'anormal.

Jane continuait pourtant à perdre l'appétit. Une forme d'anorexie ? Duane, lui, grandissait, en pleine forme, connaissait des mots comme « saucisse », « clébard ». Le bambin avait les cheveux noirs de son père, son caractère et son sourire : pourquoi Jane maigrissait-elle comme peau de chagrin ?

Jeff et Bryant tournaient du côté de Los Angeles quand elle eut un rendez-vous chez le docteur Barney, un autre spécialiste qu'une copine mannequin lui avait conseillé.

— C'est qui, ce médecin ? avait demandé Jeff au téléphone.

— Je ne sais pas, mais il est pas donné. Et il consulte à perpet', près de Tomales Bay… Il a une clinique là-bas qui s'occupe aussi des drogués.

Le musicien bougonnait à l'autre bout du combiné.

— Tu crois que la dope a à voir avec ça ?

— C'est ce que j'aimerais savoir… Jane soupira. Bon, et vous les garçons, comment ça se passe ?

— Une boucherie. Je te raconterai. Mais tout va bien… Tu le vois quand, ton médecin ?

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