Hervé Bazin - Cri de la chouette

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Cri de la chouette: краткое содержание, описание и аннотация

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Folcoche, c'est l'affreux surnom dont les enfants Rezeau avaient affublé leur terrible mère. après l'avoir combattue dans l'inoubliable
, Jean Rezeau avait fui la tribu : il s'était marié, avait fondé une famille normale — sa revanche — dans la
. Vingt-cinq ans plus tard, veuf, remarié avec Bertille dont il élève la fille parmi ses propres enfants, nous le retrouvons dans
. Mais voilà que Madame Mère, Folcoche, jamais revue, fait irruption chez lui. Trahie, dépouillée par son fils préféré, elle vient offrir la paix. Jean, qui avait chassé les fantômes de sa jeunesse, accepte d'oublier le passé sur l'insistance de sa femme et de ses enfants qui croient pouvoir convertir leur redoutable aïeule. C'était oublier que Folcoche est toujours Folcoche. Et la vieille chouette, aussitôt, sème méfiance et discorde.
Passant d'un humour féroce à la nostalgie, du pittoresque à la poésie, Hervé Bazin nous donne, avec
, le plus humain et le plus tragique de ses romans.

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— Eh bien, vous avez eu de la chance de la garder !

Pour elle plus de doute : au lieu d'épaissir le mystère, notre silence l'éclaircit. Elle ne saisit sûrement pas le rapport entre ceci et cela, mais nous pouvons lui faire confiance : si ce maillon cède, d'autres suivront. La discrétion, le respect des plaies secrètes, ce n'est pas son genre. Son gros index pointe… Pour savoir elle va risquer le paquet. Elle murmure, sans regarder personne et sur le ton de quelqu'un qui n'y attache aucune importance :

— Vous étiez dans la voiture où la première femme de mon fils a été tuée ? Vous la connaisiez ?

Jeannet serre les poings dans ses poches. Mais puisqu'il n'est plus possible de se taire, Bertille retrouve son sang-froid :

— C'était ma cousine, dit-elle.

* * *

Cette fois elle retrouve ses jambes pour aller chercher la serpillière. Les choses n'iront pas plus loin, mais la soirée sera gâchée par une lancinante impression d'abcès non débridé. Bertille et moi allons faire un effort méritoire — et très visible — pour meubler la conversation. Mais soutenus tous deux par l'idée que Madame Mère prend le train du soir et nous fiant à l'horaire indiqué, nous ne serons pris d'un doute que vers cinq heures ; nous appellerons trop tard le service de renseignements de Montparnasse. Le train prévu est supprimé. Il y en a bien un autre, vers onze heures, qui arrive en pleine nuit ; mais tout est loué par les délégués au Congrès national de floriculture. Madame Mère aurait toutes les chances de voyager debout.

— Il faut pourtant que je sois demain matin chez Dibon. Il faut faire vite ! répète au moins trois fois l'intéressée.

Pour en arriver à cette conclusion qui ne paraît pas la désoler :

— Ecoute, si tu peux te rendre libre deux jours, le plus simple serait que tu m'y conduises. Tu coucherais demain à La Belle Angerie et tu serais de retour mercredi.

Comment refuser ? Je veux dire : comment refuser l'appât lorsqu'on a brusquement envie d'y mordre ? Décidément je ne cesserai pas de m'étonner. Voilà que les ifs aux petites baies rouges, la grande prairie dont le fossé central est sûrement plein de grenouilles, les girouettes qui font rôtir au soleil des brochettes de moineaux vivants, l'eau plate de l'étang ocellé de nénuphars, voilà que tout cela m'apparaît innocent. En passant, en passant bien sûr, en me débarrassant de la dame des lieux, j'aurai plaisir à les revoir.

— C'est dommage pour Jeannet qui repart au service et pour Bertille qui a ses lycéens, reprend Madame Mère. Ils viendront une autre fois. Mais nous pouvons emmener Salomé. A tout à l'heure. Je monte me reposer un peu. Je redescendrai pour le dîner.

* * *

Bertille me regarde d'une certaine façon. Salomé aussi, en se polissant les ongles de la main droite sur la tranche de la main gauche. Blandine appuie son doigt mouillé sur une maille filée de son bas. Le pas lourd de la mère sonne enfin au plafond et Jeannet se lève, marche de long en large :

— Je ne te reconnais plus, Papa, dit-il. Ta mère tranche, elle décide et tu te laisses faire. Nous avons été ridicules, au cimetière. On va te regarder, là-bas, comme une bête curieuse. De toute façon ça m'étonnerait qu'elle te veuille du bien, la vieille…

— Jeannet ! crie Bertille.

— … et si j'avais été là quand elle est arrivée, continue Jeannet, je l'aurais refoulée dans le bateau, en vitesse !

Salomé s'est levée à son tour, si brusquement que ses seins sautent dans son corsage. Elle proteste d'une lèvre fraîchement remouillée par un bout de langue :

— La refouler, sans notre avis ! De quel droit ?

L'argument est fort à la maison. Jeannet corrige le tir :

— Je ne suis pas seul à penser que c'est le diable qui revient ! Elle ne pouvait plus faire de mal à personne, elle s'ennuyait, elle est venue jouer au pardon des offenses… Tu parles ! Il n'y a qu'à la voir faire avec l'oncle Marcel : elle a seulement changé de tête de turc.

— Ma foi, l'oncle, il ne l'a pas volé, c'est bien son tour, dit Blandine. Moi, je ne suis pas fâchée de la connaître, la grand-mère. Ce n'est sûrement pas une sainte, mais je constate que c'est elle qui est venue nous chercher.

— Ça me gênerait plutôt, dit Salomé. Etait-ce à elle ou à nous de faire les premiers pas ?

— En tout cas, l'enterrement, c'était marrant ! dit Aubin.

— Qu'un enterrement puisse être marrant, dans une famille, lui jette Salomé, ça ne t'effraie pas ? Tu te vois te marrer, à l'enterrement de Papa ?

Effrayés, ils lorgnent tous un père à qui ces regards tiennent chaud. Mais Salomé ne m'a-t-elle pas choisi comme exemple, plutôt que sa mère, pour ne pas se scandaliser elle-même en imaginant le plus affreux ?

VII

Malgré un pneu crevé en plein Mans que Salomé, très adulte sur le chapitre des coups de main à donner, m'aida à changer, tandis que Madame Mère nous accablait de conseils en regrettant le temps des bons vieux crics englués de graisse noire qui rendaient soudain plébéiennes les belles mains blanches de M. le Juge… Malgré l'invite à déambuler, pour les petites courses de la veuve dudit, sur les trottoirs des rues de Segré les plus commerçantes, donc les plus fréquentées, pleines de stupéfaites qui oscillaient du menton et de stupéfaits qui saluaient en deux temps, je veux dire décollaient un peu le chapeau pour Madame Mère et l'œil fixé sur moi le renfonçaient sèchement… Malgré l'entrevue avec M' Dibon où nous fûmes accueillis par une débauche de capiton qui épaississait la porte, les murs, les fauteuils et le notaire lui-même, boudiné de partout, gonflé de silence et trouvant moyen, un œil sur ma mère, un œil sur la poitrine de Salomé, de m'observer quand même sans cesser de se gratter un genou et de réfléchir à l'évolution imprévue des familles… Malgré un certain enlaidissement du Bocage aux haies en partie cassées par les bulldozers, aux herbages cernant de toutes parts les dernières futaies, aux hangars métalliques salopant le paysage de leurs tôles ondulées, mais affichant, de mare en mare, de vicinale en chemin creux, le triomphe des fermes sur les châteaux… Malgré les remarques de la châtelaine, présente à mon bord, devant de rares portails fraîchement repeints en blanc, ouvrant sur des allées ratissées, sur des files de sapins cubant leurs deux mètres de bois d'œuvre et laissant découvrir de beaux grands toits d'ardoise agrafée, des façades Louis XVI sans une égratignure :

— Evidemment ! Avec le marché noir que les de Glamotte ont fait pendant la guerre…

Ou encore :

— Evidemment ! Ce sont des Américains qui ont racheté aux Gontron, lessivés…

Malgré l'absence, aux approches du manoir, de toute fermière reconnaissable et poussant comme jadis sa vache au fossé, en branlant du chignon… Bref, malgré le coup de vieux que donne le changement à ceux qui cherchent à se retrouver dans ce qui reste, ce voyage ne s'était pas trop mal passé.

— Les Barbelivien, dans le temps, tenaient cinq bretonnes, dit ma mère au dernier tournant. Les Jobeau tiennent huit normandes et ils font du tabac. Tu verras, la grange a été transformée en séchoir.

Victoire fermière, encore, à quoi tout le reste avait été sacrifié ! Le site était méconnaissable. Le parc avait disparu, à l'exception de quelques platanes au bois invendable. Plus de barrières, mais des clôtures paysannes, où un morceau de rail succédait à un piquet de châtaignier, à un poteau de ciment fêlé et vaguement consolidé par trois ou quatre spires de fil de fer mordu de rouille. L'océan de vert à bouses s'arrêtait au ras de la maison et il n'y sinuait plus que de vagues passages, pelés par des trottinements. Quand je stoppai, sur cette herbe, ce fut le long d'une carcasse qui avait été la grande serre et dont il ne restait aucune vitre hormis quelques débris coincés dans les angles du châssis, entrelacé avec de foisonnants rejets de glycine. Morceaux d'ardoise, morceaux de tuf jonchaient le pied des murs, donnant une idée de l'état de ceux-ci, tout crevassés, et de celui des toits, rongés de mousse et de parmélies, parcourus d'ondulations suspectes incriminant des solives probablement aussi pourries que le lattis. Aux persiennes dépenaillées manquaient la moitié des lames et, au-dessus, les œils-de-bœuf cernés de briques écaillées n'étaient plus que des trous, béants, où s'engouffraient directement les moineaux.

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