Hervé Bazin - Au nom du fils

Здесь есть возможность читать онлайн «Hervé Bazin - Au nom du fils» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1960, Издательство: Éditions de Seuil, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Au nom du fils: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Au nom du fils»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Au nom du fils On remarquera que ce thème de la paternité n’a été que rarement traité dans le roman français (Balzac, bien sûr… Encore que
soit surtout l’histoire d’un vieillard dépouillé par ses filles.) Que cette lacune soit comblée par le romancier de
, c’est-à-dire de la haine filiale, cela peut étonner mais cela est logique : Hervé Bazin est le romancier des difficultés de la famille, toute son œuvre en témoigne. Disons que le temps a fait aussi son œuvre, et que, si l’auteur n’est point ici acteur comme naguère, il a connu depuis, auprès de ses propres enfants, les sentiments qui font de ce livre le chant d’amour d’un père.
Ceci dit (pour reprendre une citation d’Emile Henriot) « il écrit toujours de la même encre empoisonnée, de la même plume furieuse, n'ayant pas encore désarmé et cependant c'est un homme en train de se transformer que nous retrouvons… »

Au nom du fils — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Au nom du fils», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Et je restai seul, gai comme un hibou, traversant matin et soir pour aller manger chez ma belle-mère, attendant des lettres, d’Italie, de Provence et d’Auvergne. L’Auvergne m’en expédia d’abord une tous les trois jours, puis une par semaine. Je n’eus ensuite droit qu’à des cartes. La dernière disait : Nous rentrons lundi.

Pour illustrer ce pluriel, elle était du reste signée : Odile et Bruno.

XXIV

Accélération : ils sont rentrés, couvrant d’une traite Aurillac-Paris.

« Ben voilà, salut ! » a dit Bruno, laconique et sonore.

Et Odile :

« La voiture ne vous a pas trop manqué ? J’étais confuse à l’idée que nous vous en privions. »

Bien polie, bien honnête, elle m’a remercié ; elle a vérifié l’huile, les accus, pour me rendre en bon état une mécanique que je ne me souvenais pas lui avoir prêtée, à elle. On ne m’a pas dit pourquoi, partie par le train, Odile revenait avec Bruno, ni quels furent leurs acolytes, ni par quelles autres voies ceux-ci ont quitté l’Auvergne, ni quel fut le commun programme dans le haut oxygène parmi les eaux vives, les bouses des petites vaches rouges, les burons enfumés et les pâtres qui y triturent la fourme. Tel n’est pas, évidemment, ce qui a compté. On m’a seulement offert une bourriche pleine d’un ramas de pattes et de pinces, en m’expliquant :

« Il y en a au moins six douzaines. Odile connaît tous les bons trous. Si tu la voyais appâter ses balances avec de la charogne de mouton !

— Je vais vous faire une bisque », a dit Laure.

Le mot convenait à l’instant. Un peu plus tard, du côté de la cuisine, des tintements d’aluminium m’ont appris que Laure salait, poivrait, empersillait, sans faiblir, le grouillement bref et désespéré des écrevisses jetées dans l’eau bouillante. Puis elle m’a rejoint sur la terrasse, elle m’a soufflé :

« Cette fois… »

Cette fois, oui, ça y est. Si nous rappelions à Bruno ses hésitations, ses petites démarches, il s’en étonnerait, je gage. Odile et lui, ils sont tous les deux au fond du jardin, pas cachés du tout, bien en vue au contraire, assis fesse à fesse, non sur le banc qui ne demandait que ça, mais sur la murette. Point de mamours. Point de z’yeux dans les z’yeux. Leurs jambes pendent, parallèles, et les quatre tuyaux de leurs identiques pantalons noirs leur donnent, comme tant d’autres duos que je croise au bord de la Marne, une allure un peu homosexuelle. On pourrait s’y tromper, croire au statu quo, s’ils n’affichaient une discrète entente (manière aussi discrète de nous mettre au courant) et si je n’avais tout de même vu, deux fois, se rapprocher les têtes ou, plus exactement, l’os pariétal de Bruno Astin s’incliner, jusqu’à mélanger du cheveu, vers l’os pariétal d’Odile Lebleye. Dans les temps que voici, où la mièvrerie est devenue un péché capital, j’ai bien compris que c’était du transport.

« Comment diable a-t-il fait ? murmure M. Astin.

— Il est rassurant », murmure Laure.

Ses sentiments dédoublent les miens, en plus faible, comme la seconde image du spath d’Islande.

« Il est rassurant, répète Laure, décidément miraculée de la glotte. Vous autres hommes, vous croyez toujours que les durs l’emportent. Mais sauf quelques-unes qui s’en mordent les doigts, ensuite, les femmes préfèrent vivre avec les petits doux, pour leur sécurité. Ça ne change pas. »

Commentaire typiquement Hombourg, polyvalent et, pour qui l’ignorerait, valable. Je ne dois point sur l’heure avoir l’air d’un petit doux. Laure crie :

« Bruno, tu es passé chez grand-mère ? »

Le fond du jardin ne paraît pas plus enthousiaste que moi, dont le rôle est ici usurpé. Mais nous glissons vers la grille et traversons mollement la rue ravagée par les jeux de billes ; nous nous retrouvons dans le capharnaüm où Mamette gît, le chef soutenu par trois oreillers. Laure se penche sur sa mère qui, de surcroît, devient sourde ; elle crie :

« Odile et Bruno viennent te dire bonjour. Odile et Bruno… »

On pèse sur la conjonction. M me Hombourg ouvre un œil, le darde sur Bruno qui, le nez au vent, flaire son approbation, forcément tacite ; elle le darde sur Odile gênée, déroutée comme une immigrante. Elle bave un peu, fait de vains efforts, lâche un mot pour un autre. Nous finissons par entendre :

« Leblé… Lebléyennerpe…

— Oui, c’est la petite Lebleye, dit Laure encourageante.

— Le blé en herbe ! » éructe enfin Mamette. Elle referme les yeux et Bruno s’écarte assez vite : il n’a pas du tout goûté cette pauvre astuce. Odile murmure qu’on l’attend chez elle. Nous repassons la rue, sur les talons les uns des autres. Bruno se réinstalle au volant, tandis que Laure — à mon avis c’est une erreur — embrasse Odile et qu’Odile, plus perspicace, me serre la main en disant :

« Je vous le renvoie tout de suite. »

La voiture démarre. Allons, ça ira peut-être, cette enfant n’a l’air ni pressée ni conquérante. Nous aurons tout le temps de lui faire passer son examen. Nous voulons bien d’elle, mais il faut qu’elle comprenne son rôle, qui, dans cette maison, cette famille, ce système tout construit, sera de s’intégrer, non de soustraire. S’il peut y ajouter, Bruno ne peut rien perdre de ses affections : elles sont sa réussite. À cette condition, sans hâte, sans date, oui, ça peut aller, nous arrangerons ça en temps utile, quand Bruno aura une véritable situation en main, quand il aura fait son service, après de suffisantes, de charmantes fiançailles qui pourraient bien avoir un côté blanc-crème comme on n’en fait plus…

« Eh bien, Daniel, vous rêvez, vous restez planté là ? » dit Laure, me tirant par le bras.

XXV

On n’en finit jamais avec soi-même. S’il est une faculté que j’admire chez Laure, c’est d’être encline à croire qu’elle doit ce qu’elle donne, sans estimer pour autant qu’elle soit digne du peu qu’elle reçoit. Bien entendu, en moins de quinze jours, Odile et Bruno furent très vite invisibles. Laure en souriait, trouvant la chose toute naturelle. Pour un peu elle les aurait poussés dehors, le dimanche, quand ils s’obligeaient à nous tenir compagnie une demi-heure, avant de s’éclipser. Moi, je m’enfermais dans une résignation bovine, traversée de grands meuglements intérieurs. Je regardais Bruno. Je disais :

« Vous allez à Chantilly ? Il y a bien quinze ans que je ne suis pas allé à Chantilly. C’était avec ta mère… »

Justement lui, il était avec Odile. Un amoureux n’emmène pas Papa ; il n’emmène que sa voiture, en regrettant qu’elle soit si petite. J’enrageais. J’avais consenti pour participer. Je ne participais qu’aux frais. Et encore ! Dès le mois de septembre, Bruno, affecté au bureau de Neuilly-Plaisance, décida de conserver le tiers de ses appointements et de me remettre le reste à titre de pension. Avais-je besoin de son argent ? Sous-lieutenant à l’École d’application de Fontainebleau, Michel ne me coûtait plus rien ; Louise non plus, définitivement installée à Paris, chez elle. J’achetais à crédit une Aronde, pour laisser la 4 CV à Bruno, paraît-il, mais en ne doutant pas un instant qu’il m’emprunterait bientôt l’Aronde en me laissant la 4 CV. On participe comme on peut.

Dans le même genre de joies, il m’en restait une : celle d’arrondir les angles. Rien de meilleur que de s’efforcer auprès d’autrui pour s’efforcer auprès de soi. Mamette ne comptait plus, Laure ne pouvait guère avoir d’autre avis que le mien. Mais je pouvais compter sur l’hostilité de Louise et de Michel. Peut-être enhardie par de récents succès qui l’avaient fait défiler sous nos yeux jusqu’au petit écran et par l’honorable interrègne où la confinait la disparition, non commentée, de M. Varange, Louise m’en avait déjà fait tout un chapitre, au téléphone. Dans son studio où elle ne m’invitait point, où je ne voulais point mettre les pieds, elle avait maintenant son numéro, un Dorian je ne sais plus combien, que je n’appelais jamais, mais qui sonnait deux ou trois fois par semaine, pour papoter et savoir ce que ça devenait, la famille, dans la vieille baraque. Entre deux éclats de gorge, ma fille du bout du fil prophétisait gentiment, disant — et c’était vrai — qu’elle l’aimait bien, le Brunet, mais que vraiment il allait s’enliser, qu’il n’avait pas de tête, qu’on n’en avait pas pour lui, en le laissant rêvasser à une fille, gentillette bien sûr, mais insignifiante et qui n’aurait pas le sou. Et il m’apparaissait que les incontrôlées ne se privent pas toujours de prêcher le contrôle d’autrui, que les aventureuses n’aventurent pas tout et restent parfois fort bourgeoises au-dessus de la ceinture, sur les questions de finance et d’établissement.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Au nom du fils»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Au nom du fils» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Au nom du fils»

Обсуждение, отзывы о книге «Au nom du fils» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x