Hervé Bazin - Au nom du fils

Здесь есть возможность читать онлайн «Hervé Bazin - Au nom du fils» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1960, Издательство: Éditions de Seuil, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Au nom du fils: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Au nom du fils»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Au nom du fils On remarquera que ce thème de la paternité n’a été que rarement traité dans le roman français (Balzac, bien sûr… Encore que
soit surtout l’histoire d’un vieillard dépouillé par ses filles.) Que cette lacune soit comblée par le romancier de
, c’est-à-dire de la haine filiale, cela peut étonner mais cela est logique : Hervé Bazin est le romancier des difficultés de la famille, toute son œuvre en témoigne. Disons que le temps a fait aussi son œuvre, et que, si l’auteur n’est point ici acteur comme naguère, il a connu depuis, auprès de ses propres enfants, les sentiments qui font de ce livre le chant d’amour d’un père.
Ceci dit (pour reprendre une citation d’Emile Henriot) « il écrit toujours de la même encre empoisonnée, de la même plume furieuse, n'ayant pas encore désarmé et cependant c'est un homme en train de se transformer que nous retrouvons… »

Au nom du fils — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Au nom du fils», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

« Oui, dit-il, soucieux. Ça paraît idiot, mais Odile a la rougeole.

— Si tard, c’est délicat », dit M. Astin.

Et avec une admirable mauvaise foi :

« Je me disais aussi : on ne la voit plus, en ce moment. »

C’est Bruno qui, cette fois, a de quoi s’étonner. Il oscille entre confiance et méfiance. La confiance l’emporte. Je finis toujours par craquer, j’ai craqué plus vite qu’il n’espérait. Mais sa mine devient piteuse :

« Ici ou ailleurs, ce n’est pas si facile », avoue-t-il.

Ses yeux ne disent déjà plus merci. Ils appellent à l’aide. De l’aide, tout de même, nous n’en sommes pas là.

XXIII

Bruno ne m’avait caché, au fond, que des intentions, des rencontres qui n’étaient pas des rendez-vous et son inquiétude de ne pas voir avancer ses affaires. Je ne lui demandais pas de précisions. Comme pour les vieux chevaux une tape m’est nécessaire pour sauter l’obstacle et, celui-ci franchi, je me ressens de l’effort. Un bougon ergotait en moi : « Bon, acceptons, pour ne pas braquer Bruno. Ce qui n’est plus défendu a moins de sel. Une tentation chasse l’autre : la Fac en est pleine. Ne fixons pas ce petit en l’approuvant trop fort, alors qu’il peut, sait-on jamais, se désapprouver bientôt. Suivons doucement, très doucement. »

Bruno, lui-même, durant une quinzaine, ne reparla guère d’Odile. Encore s’en abstint-il devant sa tante et sa sœur, dont il ne prévoyait sans doute pas l’adhésion, pour me faire l’honneur de ses allusions, brèves, piquées de loin en loin, dans la conversation :

« À propos, c’est fini, la fameuse rougeole. »

« À propos, elle a repris ses cours. »

L’à propos, hérité de moi, n’était qu’un discret rappel. Jamais Bruno ne s’était montré plus prévenant, plus aimable. S’il y entrait une part de calcul, elle n’était vraiment pas sensible (moins sensible que la mienne, certainement). Et l’espérant longuette, j’aurais été tout près de trouver la situation miraculeuse si depuis la remise sur pied de la fille Lebleye (la fille Lebleye : style du bougon), Bruno ne m’était revenu, le jeudi et le samedi, d’une humeur inégale et parfois massacrante, aussitôt interprétée par mes deux voix, l’une soufflant : « Elle a du bon sens, elle ! » et l’autre : « Mais qu’est-ce qu’il lui faut donc, à cette pimbêche ? »

Je ne le vis revenir vraiment joyeux qu’une seule fois. « Ça y est, dit le bougon, atterré. On a scellé du bec son petit contrat dans l’ombre d’un couloir. » Mais Bruno annonça :

« Ouin, j’ai les résultats du concours. Je suis deux cent huitième ! Heureusement que nous concourions pour trois cents places ! »

Il se moquait assez de lui-même pour m’épargner la cruauté de lui répondre qu’être reçu deux cent huitième à un concours inférieur au niveau de ses études ne constituait pas un haut fait. Mais il n’était pas créé pour réussir à ma place, selon mes vues et ambitions, les plus communes assurément.

« Bien, fis-je. Bonne nouvelle pour Odile.

— Je ne pense pas que ça l’impressionne, dit lentement Bruno. Pas plus que toi. »

Je me reprochai d’avoir éteint sa joie. Point trop content, en effet, de jauger mon emballement, il fit trois pas, s’arrêta. Je vis sa tête virer. Vieille habitude familiale que ma mère m’a donnée, que j’ai passée à Bruno et que j’appelle la retraite arabe. On fuit, on file, on se retourne soudain pour décocher :

« Pour Odile aussi l’enthousiasme est modéré. Tu trouves que c’est trop tôt, hein ?

— C’est en effet bien tôt, Bruno.

— Tu n’es plus contre, mais tu n’es pas encore pour, reprit Bruno dont la voix traînait de plus en plus.

— Que ferais-tu à ma place ?

— Je ne sais pas, dit Bruno. Je ne suis pas à ta place, je suis à la mienne, traité en gosse par tout le monde parce que j’aime une fille, trop tôt, comme tu dis, comme elle le pense elle-même, si ça se trouve. Je suis à ma place, tout seul, craignant au contraire qu’il soit déjà trop tard. Ce n’est pas drôle. »

Il s’en allait sans doute pour de bon. Non, il se retournait encore :

« Tout seul, répéta-t-il, parce que tu crains de l’être. »

J’en restai court. Servie par trop d’intuition, cette franchise exprimait une force, en disait l’origine. L’horreur des accents, des tremblements de voix me dessécha une fois de plus la gorge. Comme il passait la porte, je ne sus que dire :

« Nous reparlerons de tout ça, si tu veux, à tête reposée. »

Il avait besoin d’en reparler heureusement. Il s’enhardit peu à peu, moins pour me persuader, sans doute, que pour s’entendre. Je lui prêtais une oreille, aiguillant parfois le monologue d’une brève question, d’une remarque. Il ne se faisait pas d’illusions, il y voyait très clair :

« Tu me trouves pressé ! Mais à dix-huit ans une fille est prête. Voilà bien le dilemme : ou je ne me presse pas et quelqu’un peut me la rafler, ou je me presse et je risque de ne pas faire le poids. »

Il ne me laissait pas le temps de calculer combien d’adolescentes pouvait lui offrir la seule ville de Chelles :

« Tu me diras qu’il y en a d’autres. Quand on est mordu, il n’y en a pas d’autres. Est-ce assez bête, hein ! Ça fait très chansonnette. »

J’avais pensé la même chose.

« Mais après tout, reprenait Bruno, c’est aussi le rêve des moralistes et si c’est moins fréquent qu’on ne le chante, c’est moins rare qu’on ne le croit. Je vois les copains. Il n’y en a pas plus d’un tiers pour attendre. Un autre tiers s’amuse, un autre est déjà fixé. Tu as vu les statistiques ? Jamais on ne s’est marié si jeune. Nous allons plus vite, comme tout va plus vite. Mais j’imagine que les trois races ont toujours existé et que les proportions ne changent guère. Pourquoi ne parle-t-on que de la plus bruyante ? »

J’avais un enfant dans chaque race. Je regardais avec complaisance celui-là qui était de la troisième.

« Ce n’est pas le maire ou le curé, reprenait-il, c’est le notaire qui a perdu de l’importance. »

La spéculation, toutefois, ne faisait pas son ordinaire, cédait plus souvent la place aux bilans. Il se décourageait :

« C’est encore plus coton d’intéresser une fille que de passer un examen. »

Il s’encourageait :

« Il est vrai que je suis toujours passé de justesse. »

Il se moquait de son insistance :

« Je fais le caniche. »

Il l’approuvait :

« Pour l’instant il faut d’abord qu’elle s’habitue. »

Il ajoutait :

« Comme toi. »

Il semblait craindre un peuple de concurrents. Mais si je venais à prononcer un nom, il l’éliminait vivement, d’un sourire plein de dents. Je finis pas Lâcher celui de Michel :

« L’a-t-elle revu ?

— Une ou deux fois, je crois. Rassure-toi : elle a été un peu aimantée par sa rapière, comme d’autres, mais elle est la première à en rire. Elle sait à quoi s’en tenir sur son compte. Comme elle dit, il ira loin, c’est un trop bel égoaste.

— Et si les choses étaient allées plus loin, Bruno, qu’aurais-tu fait ?

— Je me le demande, avoua-t-il. En tout cas, tu peux être certain que Michel l’aurait laissée tomber, Odile, même avec un gosse. »

L’œil noir, il se tut, mais une idée me traversa la tête : il eût été capable, mon fils, de faire encore mieux que son père et ce père d’accepter la folie, en se disant que c’était pour lui la seule manière d’avoir de Bruno un authentique petit-fils.

Les jours passaient. Un jeudi soir, plus sombre que d’habitude, Bruno me demanda :

« Enfin, toi, qu’est-ce que tu ferais à ma place ? Je ne dis rien, je ne veux pas risquer un non, j’essaie de l’habituer à moi. Mais si je l’habitue encore longtemps comme ça, il ne me restera pas une chance : la camaraderie, ça blinde. »

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Au nom du fils»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Au nom du fils» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Au nom du fils»

Обсуждение, отзывы о книге «Au nom du fils» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x