Hervé Bazin - Au nom du fils

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Au nom du fils On remarquera que ce thème de la paternité n’a été que rarement traité dans le roman français (Balzac, bien sûr… Encore que
soit surtout l’histoire d’un vieillard dépouillé par ses filles.) Que cette lacune soit comblée par le romancier de
, c’est-à-dire de la haine filiale, cela peut étonner mais cela est logique : Hervé Bazin est le romancier des difficultés de la famille, toute son œuvre en témoigne. Disons que le temps a fait aussi son œuvre, et que, si l’auteur n’est point ici acteur comme naguère, il a connu depuis, auprès de ses propres enfants, les sentiments qui font de ce livre le chant d’amour d’un père.
Ceci dit (pour reprendre une citation d’Emile Henriot) « il écrit toujours de la même encre empoisonnée, de la même plume furieuse, n'ayant pas encore désarmé et cependant c'est un homme en train de se transformer que nous retrouvons… »

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« L’examen a d’ailleurs bien marché, disait-il. Je saurai dans une quinzaine, mais je pense avoir réussi.

— Avec ça, s’écria M. Astin, docteur ès lettres, tu iras loin ! »

On me le diminuait, on me le rendait petit, petit, ce pauvre pruneau de Bruno, déjà si près du fruit sec. On me l’arrêtait en chemin, ce gosse qui, à petits pas, la tortue rattrapant quelquefois le lièvre, aurait peut-être pu, quand même, faire mieux.

« Je n’irai pas très loin, avouait Bruno, impassible. Mais une fois dans la place, tout de même, on peut accéder à l’École supérieure des P. T. T. qui forme ses propres cadres. Rien ne m’empêche, d’ailleurs, de continuer ma licence en travaillant. »

Pratique, au surplus : repoussant plus loin la difficulté. Je m’échauffais, retenant ma question : pourquoi ? À quoi bon ! Je savais. Et je ne voulais pas savoir. Imperméable, moi aussi, je devais l’être pour gagner un peu de ce précieux temps qui effrite si bien le tuf, pierre tendre. Je me lançai dans le style ampoulé :

« Ainsi ton frère inventera quelques-unes de ces machines qui transforment le monde, ta sœur fera loucher le Tout-Paris et toi, en blouse grise, le nez sur tes casiers, tu trieras glorieusement des lettres. Tu te pousses, mon ami, tu te pousses. Vraiment je me demande… »

Hésitation feinte. Soupir :

« Je me demande ce qui peut bien t’intéresser dans la vie. »

Bruno n’hésita ni ne soupira. Il répondit tout de suite :

« Mon Dieu, Papa, je crois que l’essentiel, c’est d’être heureux. »

Heureux ! Je bouillais. Heureux qui rime si richement pour les niais avec amoureux, pour les prudents avec dangereux, pour les sarcastiques avec foireux. Heureux, toi et moi, dans l’émoi, sauf quatre jours par mois : qui lui avait donné ce cœur de midinette ? Il en voulait du bonbon, du bonheur, ambition des pauvres et des faibles, mais comme le reste trusté par les riches et les forts ? J’avais là-dessus mis en fiches, au long de mon heureuse vie, une statistique de premier ordre. Mais allez donc crier plus loin, Cassandre ! Cet âge a ses chansonniers pour philosophes. Et il chantait, Bruno :

« On cherche à réussir pour l’être, n’est-ce pas ? Mais si tu es heureux, sans avoir fait de miracles, les gens peuvent en penser tout ce qu’ils voudront, tu as bel et bien réussi. »

Petit professeur de banlieue, vilain veuf, alors j’avais deux fois raté ma vie ; père délaissé, je la ratais, sur l’heure, une troisième fois. Soudain, l’échange devint plus vif :

« Tu es pressé !

— Nous sommes tous pressés : Michel, Louise, moi, les autres. Vous nous laissez un monde si noir. On n’aura peut-être pas beaucoup de temps.

— Le temps de quoi, mon petit ?

— D’être heureux, souffla Bruno, agacé, un peu honteux d’avoir à répéter le mot-rengaine.

— Et qu’est-ce que c’est pour toi le bonheur ? »

Bruno plissa les yeux. Puis le nez à terre, tâtant le terrain, pansant la plaie, habile, sincère, ému, au choix ou le tout ensemble, il répondit de biais :

« Pour toi, n’est-ce pas, c’était ma mère ? »

Pour moi, ce fut Gisèle, oui, petitement : le tremolo nous menaçait. Mais il y avait eu Marie, ensuite : à Bruno justement immolée. Je retrouvai de la rancune, pour ironiser :

« Et tu as déjà obtenu à dix-huit ans, d’une jeune personne, l’assurance de son indéfectible attachement ? »

Bruno m’observa, d’un œil gris, stupéfait de ma hargne.

« Je n’en suis pas là », murmura-t-il.

Sans expression. Je guettai vainement sur son visage, ce léger gonflement, cet air endolori que se partagent la peine de cœur et la chique naissante. S’il n’en était pas là, bravo. Il n’était pas urgent du tout qu’il le fût ; pas urgent d’être prêt, donc, de s’armer en toute hâte, en sacrifiant la qualité de l’armement. Mais il l’était d’arrêter les frais, dans la bonhomie des patauds :

« Cette bonne blague ! s’écria M. Astin. Heureusement que tu n’en es pas là ! Car je peux t’avouer qu’une boulette pareille, à dix-huit ans, tu ne pourrais pas me l’imposer avant trente-six lunes. »

Bruno monta se coucher sans répondre. Je montai aussi, sans le rappeler pour le baiser d’usage. Il n’avait pas eu le dernier mot avec moi ; il ne l’aurait pas de sitôt sur le sujet. Serais-je assez faible père pour m’instituer son complice, avoir pitié d’une petite langueur sans songer aux grands navrements que l’avenir réserve aux bâclages du béguin ? Mon dadais, il était même souhaitable qu’il fût dans l’affaire un peu écorché, qu’il y laissât des illusions. Point trop fier et me retournant dans mon lit, je me conseillai fortement toute la nuit : « Tu devrais en toucher deux mots à Louise ; elle a l’air de penser aussi, la sage follette, qu’à dix-huit ans un garçon ne peut songer à faire dire oui aux filles qu’en privé. Louise a déjà invité cette petite ; elle peut recommencer, la sortir, l’amuser, lui donner très vite le goût du plaisir et du même coup quelque dédain pour les Chellois. »

Je pris deux cachets pour dormir, d’un mauvais sommeil.

XXII

Laure a mis la table, préparé la soupe, coupé le pain. Pressée de repartir au mair, elle coud, elle coud, penchant le cou, tire son fil, replonge l’aiguille, la pousse du bout d’un dé d’or, son unique joyau, héritage d’une grand-mère trop riche pour s’en servir. En bras de chemise, j’attends devant elle qu’elle me rende ma veste, dont un bouton avait sauté. Au-dessus de nos têtes, sur la cloison qui déjà s’enfume, se démène, entre ses poids en forme de pommes de pin, le balancier d’un coucou de bois découpé offert à Louise, par une maison de couture suisse à l’occasion d’une présentation. Nous l’avons tous trouvé trop laid pour le vivoir, mais Laure l’a réclamé pour la cuisine. Le coucou marque huit heures moins dix et Bruno n’est pas rentré. Il a tort, car Louise pour une fois est arrivée avant lui ; et parce qu’il n’est pas rentré, parce que nous sommes jeudi, parce qu’il a dû attendre le bon autobus, parce qu’à cette heure les 213 sont pleins et qu’on peut s’y serrer sans que nul y puisse redire, je pourrais bien parler à Louise.

« Ne piétinez pas comme ça, Daniel, dit Laure. Ça va y être. Mais les deux autres boutons tenaient si peu que j’aime autant tous les recoudre. »

Je n’ai pas osé jusqu’ici : ni ce matin ni hier ni avant-hier. J’avais honte. Bruno dans la maison, je suis paralysé par son regard ! C’est celui d’un garçon que fâche bien mon attitude, mais qui s’y découvre en même temps un père plus père qu’il n’eût jamais pensé — un peu comme dans sa propre attitude, du temps de Marie, je déplorais une hostilité aux raisons délicieuses. Pourtant il faut agir. Huit heures moins trois. D’un moment à l’autre, Louise va descendre de sa chambre pour aller, dans le vivoir, tourner le bouton de la télévision. Si à huit heures… Enfin, disons : si à huit heures et demie…

« Voilà », dit Laure, qui me tend ma veste.

Mais la veste balaie au passage un coin de la table, d’où tombe une petite fiche de cartoline blanche. Machinalement je la ramasse.

« Ne jetez pas ça, dit Laure, c’est la fiche de donneur de sang de Bruno. Il l’a oubliée sur la table. »

Un aspect de Bruno, cela, et non le moins sympathique : de mes trois enfants il est le seul qui ait répondu à l’appel maintes fois lancé sur les ondes. Astin Bruno Rodolphe, 18 ans, domicilié à Chelles… dit la fiche établie par un scripteur qui maniait gentiment la ronde, tandis qu’au-dessous s’entassent des dates, écrasées par le tampon encreur. Mais une main rapide a griffonné en travers, à l’encre rouge : groupe O, donneur universel. Une main rapide, une main terrible ! Au bout de la mienne la fiche tremble qui ne tient plus entre mes doigts, qui s’en détache, qui retombe à terre où Laure la ramasse vivement. Elle aussi a tout de suite compris. Elle ne sait rien de Landsteiner, ni des quatre groupes sanguins ni de la transmission de leurs caractéristiques selon les lois mendéliennes de l’hérédité. Elle n’ignore pas, tout de même, que n’importe quel sang ne peut être transmis par n’importe quel père. Avec vous M. Astin — qui la voyez partout, qui au besoin l’appelez — la justice immanente n’attend jamais longtemps ! Vous méditiez un mauvais coup : vous serez frappé le premier. En une seconde, grâce à ce bout de papier, un vieux problème que personne ne tenait beaucoup à éclaircir vient d’être liquidé, résolu. Vous avez appris par hasard, jadis, dans un hôpital allemand, quel était votre propre groupe sanguin, et vous avez assez lu pour savoir que jamais, au grand jamais, un père AB n’a pu engendrer d’enfant O.

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