Hervé Bazin - Au nom du fils

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Au nom du fils On remarquera que ce thème de la paternité n’a été que rarement traité dans le roman français (Balzac, bien sûr… Encore que
soit surtout l’histoire d’un vieillard dépouillé par ses filles.) Que cette lacune soit comblée par le romancier de
, c’est-à-dire de la haine filiale, cela peut étonner mais cela est logique : Hervé Bazin est le romancier des difficultés de la famille, toute son œuvre en témoigne. Disons que le temps a fait aussi son œuvre, et que, si l’auteur n’est point ici acteur comme naguère, il a connu depuis, auprès de ses propres enfants, les sentiments qui font de ce livre le chant d’amour d’un père.
Ceci dit (pour reprendre une citation d’Emile Henriot) « il écrit toujours de la même encre empoisonnée, de la même plume furieuse, n'ayant pas encore désarmé et cependant c'est un homme en train de se transformer que nous retrouvons… »

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Son indépendance paraissait vouloir devenir ce qu’en souhaitent secrètement tous les parents : très différente de celle de ses aînés, elle ne l’éloignait pas de la maison, elle lui donnait seulement de l’assiette. De ce grand garçon calme la forte voix creuse s’infléchissait peu et son va-et-vient personnel, maintenant distinct du mien, respectait ses horaires — sans aimer, toutefois, qu’on les lui rappelât. Vers neuf heures, tandis qu’on ânonnait sous moi la leçon de grammaire latine, page 157, Vaudoin, taisez-vous, Dubreuil, j’aimerais voir vos mains, je pensais du haut de mon pupitre : « Il entre en cours. Aujourd’hui, Éco. Po. Et à dix heures, droit civil. » J’étais plein d’indulgence pour la piètre récitation d’Armandin ou de Birolet. Vers onze heures, descendant de ma chaire, je songeais : « Il sort du cours. Il a une heure de battement. Si nous habitions Paris, il rentrerait déjeuner avec moi au lieu de traîner en attendant le moment de donner son ticket bleu d’abonnement à la caissière du Resco. » J’aimais moins ce moment-là.

Pourtant, le soir, il était presque toujours au pair avant moi. Je le trouvais plongé dans son histoire du droit ; il relevait le nez en nasillant :

« La lex receswinida… Ça te dit quelque chose, à toi, le roi Receswinth ? »

Le dimanche il ne sortait guère plus qu’avant, mais il le faisait carrément, restant vague si Laure avait le front de l’interroger, donnant toutes précisions, à son retour, si personne ne lui en demandait. La moitié de ces sorties, au moins, étaient vouées à ce qu’il appelait lui-même « le sport de contemplation », matches de football ou réunions du Vel d’Hiv. Il s’en allait, revenait, seul. Xavier, entré au Prytanée, avait disparu de son sillage. Michel, X 2, se faisait rare. Quant à Louise sa vie parisienne l’absorbait de plus en plus ; elle commençait à trouver lointaine sa chambre à coucher à « l’hôtel » paternel et, comme Michel, laissait tomber ses camarades de Chelles, pour d’autres, plus lancés. Sans doute Bruno rencontrait-il fortuitement l’une ou l’autre Lebleye, comme je les rencontrais moi-même, surtout Marie, notre voisine, que je tenais à distance d’un bref coup de chapeau ; mais il n’en parlait pas. Il avait certainement deviné mes sentiments, comme leurs motifs ; si son silence désapprouvait secrètement ma secrète animosité, du moins s’y résignait-il. Fleurette séchée. Je ne souhaitais pas qu’elle fût la première d’un herbier. Je lui offrais toutes les séductions accessibles : un costume neuf, une raquette, mon volant. Aussitôt nanti de son permis de conduire, je l’avais intronisé chauffeur ; je ne lui confiai pas seulement le soin de me conduire, mais celui de nous choisir un programme dominical, auquel délibérément il associait sa tante, quand l’état de Mamette permettait à Laure de nous suivre.

Moins serrée, notre existence, somme toute, restait parallèle. Mes appréhensions s’effilochaient. Il ne m’apparaissait plus impossible que, durant trois ans, il ne se passât rien. Je me surprenais même à penser qu’après tout si Bruno prenait goût au droit ou si, simplement, par manque d’imagination, par routine, il se laissait glisser jusqu’au doctorat, nous en avions peut-être, lui et moi, pour cinq ans.

Je n’en avais pas pour cinq mois.

À Noël, Michel, pressé de rejoindre un groupe de l’école aux sports d’hiver, ne fit guère que passer. Louise, qui disposait seulement de six jours, voulut bien réveillonner à la maison, mais le 26 décembre décida brusquement de prendre le train de neige pour Grenoble. Elle était majeure, gagnait fort bien sa vie, pouvait s’offrir cette fantaisie. Mais Bruno, du coup, prenait auprès de moi l’air d’un enfant puni (exactement puni d’affection). Il fit un saut de carpe quand sa sœur, qui ne partait pas seule, mais avec des inconnus — inconnus pour moi — vivement embauchés à coups de téléphone, lui proposa de l’emmener à Chamrousse : un peu pour lui faire plaisir, un peu pour épater la galerie, un peu pour se flanquer d’un frère, je n’aurais su le dire au juste, les raisons de Louise s’embrouillant toujours au dévidage. Je ne pouvais refuser. Bruno, durant une petite semaine, put se suspendre au tire-fesse et savonner la piste : « la piste verte des débutants, bien entendu », précisa Louise dans une courte lettre.

Je donne une date, je ne donne pas une explication, bien que j’aie un moment songé à une contagion. Toujours est-il que, dès janvier, il se produisit chez Bruno une sorte de glissement. Je fus d’abord alerté par la fréquence accrue d’une phrase banale :

« Non, dimanche, ne comptez pas sur moi… »

Par l’apparition, aussi, de rechignements :

« Le droit, le droit… Quel fatras, cette licence de chicane ! »

Et par celle, plus désagréable, d’un nouveau ton :

« Quand nous déciderons-nous à changer le tacot ? »

Ou, à propos d’un de mes jugements :

« Tu vois ça comme on le voyait il y a vingt ans… »

Sa franchise, plus rêche, prouvait encore sa confiance. Mais l’agacement s’y faisait jour, le regret de ne plus pouvoir penser en tous points comme son père (je ne lui avais jamais demandé, d’ailleurs, et sans doute ne m’attribuait-il ce vœu que pour le mieux combattre en lui). Toujours serviable, « bon enfant » selon le mot (un mot gaffe) de Laure, il se lâchait malgré lui, subitement châtaigne, se rattrapait, ouvrait la bogue pour donner le marron et ne se montrait vraiment hostile qu’envers certaines de mes propres hostilités. Les palabres du soir, vaguement orientés par le journal télévisé, en devenaient parfois difficiles. Il ne fallait pas trop regretter l’humeur des peuples qui, notre joug secoué, s’attaquait à notre culture même :

« Cinq cents ans de leçons, tu penses, ils en ont assez du prof européen ! »

Il ne fallait pas sourire des pantalons étroits, les trouver symboliques :

« Vous, ripostait Bruno, vous flottiez dans les vôtres, comme en tout. »

Il ne fallait pas avoir l’air d’écouter avec sympathie le morceau de bravoure d’un général en retraite devenu moraliste et déplorant l’incivisme des moins de vingt ans :

« Mais oui, mon coco, ricanait Bruno, vous avez trouvé un pays riche, victorieux ; vous nous laissez un pays ruiné, vaincu. Parle toujours d’incivisme… »

Il ne fallait pas, comme Laure, enchaîner sur M lle Sagan, porte-parole de l’armée blue jean :

« Porte-parole de qui, de quoi ? s’écriait Bruno. S’il y a deux pour cent de jeunes qui ressemblent aux personnages de Françoise, c’est le bout du monde. Mais voilà : vous êtes ravis de nous croire comme ça. »

Réserve dans l’engouement, du reste. Il ne fallait pas non plus dénier du génie à Françoise. Un auteur de vingt ans, classé d’emblée parmi les monstres sacrés, preuve par neuf de la valeur des cervelles fraîches ! Si j’ouvrais la bouche, alors Bruno devançait la remarque :

« Toi, tu vas dire, bien sûr, que c’est la vraie raison de son succès… Et Mozart, et Radiguet, est-ce nous qui les avons faits ? »

Mais surtout, surtout, il ne fallait pas critiquer Louise. Elle nous inquiétait (Nous : Laure et moi. Signalons ce rapprochement), elle nous inquiétait énormément, Louise, qui arrivait avec l’un, avec l’autre, présentait « Jean-Paul » ou « M. Varange », annonçait qu’elle ne dînerait pas, qu’elle ne rentrerait pas avant dix heures du matin — un samedi elle n’était pas rentrée du tout — et repartait, sans autre explication, pimpante, dégagée, parfaitement inconsciente du malaise créé derrière elle. Je ne disais rien. Laure ne disait rien, d’abord, puis murmurait que tout de même…

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