Hervé Bazin - Au nom du fils

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Au nom du fils: краткое содержание, описание и аннотация

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Au nom du fils On remarquera que ce thème de la paternité n’a été que rarement traité dans le roman français (Balzac, bien sûr… Encore que
soit surtout l’histoire d’un vieillard dépouillé par ses filles.) Que cette lacune soit comblée par le romancier de
, c’est-à-dire de la haine filiale, cela peut étonner mais cela est logique : Hervé Bazin est le romancier des difficultés de la famille, toute son œuvre en témoigne. Disons que le temps a fait aussi son œuvre, et que, si l’auteur n’est point ici acteur comme naguère, il a connu depuis, auprès de ses propres enfants, les sentiments qui font de ce livre le chant d’amour d’un père.
Ceci dit (pour reprendre une citation d’Emile Henriot) « il écrit toujours de la même encre empoisonnée, de la même plume furieuse, n'ayant pas encore désarmé et cependant c'est un homme en train de se transformer que nous retrouvons… »

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« Tu en fais un roman ! » protestait Bruno.

Et pleuvaient sur nous de virulents aphorismes :

« Le temps est passé où les filles attendaient preneur, comme les salades chez l’épicier, en priant Dieu d’être encore fraîches ! »

Ou bien :

« Je sais bien à quoi vous pensez. Et quand cela serait ? Ce n’est pas une mutilation.

— Bruno ! » gémissait Laure, choquée, mais se défendant d’être amusée.

Bruno riait, repartait, singeant le juriste :

« Ben quoi, se marier, pour une femme, c’est en gardant la nue-propriété d’elle-même céder l’usufruit contre une pension alimentaire. D’autres se louent. Quand on y réfléchit, la seule, la belle gratuité, c’est la cession à l’occupant sans titre…

— On pourrait le croire, reprenait Laure, soudain sérieuse. Pourtant ces cessions-là, leurs bénéficiaires nous les reprochent très vite. »

Mais à Bruno le dernier mot :

« Pas nous : voilà le changement. Nous, nous ne méprisons pas les filles après nous être servis d’elles. »

Je souriais : le nous de Laure et de Bruno, vieille pucelle et jeune puceau, très probablement, ne présentait pas d’épaisses références. Quant au système Bruno, il ne changeait guère. Mais qui lui rendait la salive acide ? Pourquoi défendait-il sa sœur avec cette rage de prévoir le pire, en l’excusant d’avance ? Je me demandais, naïf : « Défendrait-il l’espèce ? Et dans l’espèce, qui ? »

Ce fut l’ingrate Louise qui, sans le vouloir, attacha le grelot. Le premier dimanche de février, comme je descendais, vers sept heures, je m’arrêtais surpris. On parlait dans le vivoir. La clef de Laure ne luisait pas, accrochée à son clou ; elle n’était donc pas arrivée. Ce ne pouvait être que Louise, rentrée tard, en train de raconter sa nuit à Bruno, levé tôt. Je descendis quatre marches sur le bout du chausson. Louise disait :

« … jusqu’à six heures, mon vieux ! Je ne l’avais pas vue depuis au moins deux mois. Mais elle sortait du métro comme je m’y engouffrais. Elle ne fiche plus rien, tu sais, elle va seulement à un cours ménager, le jeudi et le samedi. Elle remontait à Chelles. Je l’ai débauchée. Jean-Paul m’avait prévenu : « On manquera de filles. » Elle hésitait parce qu’elle était en tailleur, parce que ses parents la serrent encore un peu. Alors j’ai téléphoné, je leur ai dit que je la prenais sous mon aile… »

J’entendis un grondement :

« Ton aile ! »

Et je fus du même avis, regrettant que pour les parents d’en face notre fille soit née chaperon. Mais Louise continuait :

« Odile était un peu noyée, au départ, elle ne connaissait personne, mais finalement elle s’est très bien débrouillée. On a dansé toute la nuit. On rentre. Je suis vannée.

— Merde, fit soudain Bruno, tu exagères ! »

Il y eut de l’étonnement dans l’air, du silence, puis un murmure rageur, filtré sur les dents, inaudible. Mais je comprenais, je comprenais très bien. Une chose est l’absolution, donnée à sa petite sœur ; une autre, d’en faire les frais. Quelques mots, en fin de tirade, surnagèrent :

« … Dis-lui que ce n’est pas sa place.

— Cette idée ! dit Louise, d’une voix bien claire, qui ne craignait rien des murs, c’est moi qui l’avais invitée : j’aurais l’air fine ! Chante-le-lui toi-même. Elle m’a dit qu’elle te voyait souvent dans l’autobus.

— Laisse tomber, en tout cas ! dit Bruno, entre deux voix.

— Bien sûr, mon chou, puisque tu ramasses. »

Un petit rire fusa, où semblait triller un rouge-gorge.

« Tu ne comprends rien ! mugit Bruno, oubliant ses prudences.

— Rien, dit Louise, j’ai besoin d’un dessin ! Il est vrai que, le Peynet, ce n’est pas mon fort. »

Je remontai vivement, alerté par les talons de ma fille. Embusqué derrière ma porte, à peine entrebâillée, je la vis passer, le petit doigt dans l’oreille, l’air aussi embêté que si elle venait d’apprendre que son frère était cardiaque.

Deux heures durant, l’estomac sec, vous l’auriez vu marcher, M. Astin, sur ses doux chaussons ! De long en large, d’un mur à l’autre, de Madame sa vénérée mère à Madame sa femme, l’une regardant l’autre et les deux regardant M. Astin, avec cet œil des portraits qui a l’air fixé sur vous, toujours, et de vous suivre, en quelque coin que vous soyez dans votre chambre. Il y mettait de l’ardeur, dans la pondération.

Ainsi ce serin, il la revoyait, la demoiselle de ses pensées. Cette ridicule histoire n’était pas terminée. Il pouvait plastronner, enfiler des paradoxes, absoudre la culotte d’autrui, il était bien plus coupable, il sombrait dans une bien plus énorme sottise, lui, qui, Bruno pour Brunette, roméotisait en cachette, ramait dans les glouglous du lac à vous en écœurer une pensionnaire. Il ne pouvait pas faire comme tout le monde, s’il avait des boutons ? Il ne pouvait pas s’essayer, en faire craquer une ou deux, de la fichue race creuse ? J’aimais encore mieux ça, c’était moins dangereux, ça ne tirait pas à conséquence, les risques étant, dans ce monde bien fait, pour la femelle. Mais non, c’était ma chance, cela m’arrivait, à moi, cela me tombait dans la maison, en plein XX e siècle, quand tous les petits copains jouaient les grande blasés : un sentimental !

Je me répétais : « Allons, voyons, soyons calme. » Et ça, pour aller, j’allais ; mais pour voir, je n’y voyais que rouge et quant à être calme… On me cria :

« Tu descends déjeuner ? »

C’était la voix de Bruno. Il pouvait penser que j’avais faim, l’idiot, et faire son empressé, peut-être, en passant le café au lait, dont j’exècre les peaux. Mais à dix-huit ans, alors qu’il n’avait vraiment été mon fils qu’à partir de treize, alors que je n’avais, par un bout, déjà pas eu mon compte de sa jeunesse, il rêvait de me la rogner par l’autre bout. Il oubliait qu’il m’avait, moi. Ne lui avais-je pas sacrifié Marie, sacrifié une bonne vieille entente qui n’était pas, elle, un enfantillage ? Un tel effort méritait bien qu’à son tour il en fît un petit, qu’il la laissât filer bien seule, vers ses ménagères études, l’autre, dont il ne prononçait pas le nom et qui ne semblait, hélas ! nullement vouée à la carrière de sa patronne, la moniale, fête le 13 décembre, fille d’Aldaric, duc d’Alsace…

« Et alors ? » chanta-t-on, en bas.

Je ne répondis pas. Je marchais un peu moins vite. Je m’assis, essoufflé, sur le rebord du lit. Le silence de Bruno : un aveu, on tait ses tares. Mais ce même silence — qu’à la dimension de la chose, il valait mieux appeler cachotterie — restait inadmissible. Il dénonçait un Bruno secret, séparé, inconnu, tapi dans l’inconfiance. Puisqu’il en voulait, toutefois, bon, va pour le silence ! Il en aurait. J’en avais usé, moi aussi en vain et l’on m’avait appris comme on lasse les gens, avec un sourire d’émeri, en attendant que ça s’use. Déployant ma foudre, je n’allais pas buter le gosse sur une niaiserie. Pas si bête. Une des rares choses réconfortantes dans l’existence, c’est que les gens que nous sommes pressés d’écarter, si nous avons assez de patience, nous les voyons se liquider eux-mêmes. Il suffit de compter sur leurs erreurs : des milliers de gueuses ou de navrantes donzelles ont ainsi débarrassé les familles. L’autre n’était pas Louise ; elle pouvait le devenir ; elle était sur la bonne voie. D’ailleurs à dix-huit ans, elle avait de l’avance sur un garçon du même âge ; et déjà, une fois, avec la perspicacité de son sexe, elle avait incliné, très peu, mais un peu, vers le brillant plutôt que vers le tendre. De la nigauderie de Bruno, on pouvait être furieux ; il n’y avait pas encore lieu d’être affolé. Je me levai, boutonnant ma robe de chambre. À ce moment on frappa.

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