Hervé Bazin - Au nom du fils

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Au nom du fils: краткое содержание, описание и аннотация

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Au nom du fils On remarquera que ce thème de la paternité n’a été que rarement traité dans le roman français (Balzac, bien sûr… Encore que
soit surtout l’histoire d’un vieillard dépouillé par ses filles.) Que cette lacune soit comblée par le romancier de
, c’est-à-dire de la haine filiale, cela peut étonner mais cela est logique : Hervé Bazin est le romancier des difficultés de la famille, toute son œuvre en témoigne. Disons que le temps a fait aussi son œuvre, et que, si l’auteur n’est point ici acteur comme naguère, il a connu depuis, auprès de ses propres enfants, les sentiments qui font de ce livre le chant d’amour d’un père.
Ceci dit (pour reprendre une citation d’Emile Henriot) « il écrit toujours de la même encre empoisonnée, de la même plume furieuse, n'ayant pas encore désarmé et cependant c'est un homme en train de se transformer que nous retrouvons… »

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« Tu n’es pas malade ? dit Bruno, à travers la porte.

— Non, entre. Un peu de migraine… »

Je voulais voir sa tête.

« On t’a dit de surveiller ton foie », reprit Bruno, en poussant le battant.

Il me tendait sa joue, rasée de frais. Je lui donnai, sur la pommette, un coup de lèvre. Je le trouvai grave. Sottement grave. Une litanie de mots, de petites injures, me traversa la tête : stupide, insane, inepte, saugrenu, jobard, animal, nice, benêt, cornichon ! Ses affaires n’allaient pas fort, tant mieux pour lui ! Je descendis, un peu raide.

« Louise vient de se coucher, dit Laure — dont la paupière chut.

— L’innocence a changé ses heures », dit M. Astin.

Je dégageai mon bas de pyjama, allègrement attaqué par Cachou, enfant de chien, qui remplaçait Japie, morte de vieillesse et qui, depuis un mois, d’une patte alerte, signait tous les tapis. Sur la table, pour les hors-d’œuvre de midi, sans doute, traînait un de ces petits saucissons qui ressemblent aux poids des vieilles horloges. Machinalement, je le happai, ainsi qu’un bien pointu couteau et je guillotinai, de toute mon âme, au moins vingt-cinq rondelles.

XXI

Le silence peut devenir l’écho du silence. Laure restait d’une sobriété de langue à toute épreuve, Michel absent, Mamette consignée au mair. Avec Louise qui a toujours parlé comme on fait des bulles, Bruno, qui avait décidé de se taire et moi, déjà spécialiste de Vin petto, de l’imiter, on devenait communicatif dans la famille, où le plus loquace s’avérait être Cachou, aboyant encore menu, mais avec l’éloquence passionnée qu’un trois fois rien de chien, de la truffe et du fouet, peut mettre dans l’inarticulé.

Un mois, deux mois, rien de nouveau, mais ils insistaient tous : Michel dans la rareté magnifique que lui inspirait l’imminence de la formule magique pour cartes d’ingénieur « ancien élève de l’École polytechnique » ; Louise dans cette soie, qui attire la pure laine (présentement et de plus en plus « Monsieur Varange », trente-quatre ans, voiture de sport, complet anthracite, héritier de filatures) et ce avec une aisance décuplée, toute suédoise, stupéfaite du moindre cillement, avec une désinvolture si relavée, si élégante qu’elle enfonçait la décence et, du bout d’un escarpin sorti du meilleur bottier, expédiait toute remarque dans la poubelle aux sous-entendus. Bruno insistait enfin dans l’art de ne pas insister, jusqu’à ce que fatigue s’ensuive.

Cogitant, computant, je ne m’y faisais pas. Pour les géniteurs, dont plus long est le passé, plus courte est la mémoire, c’est une chose étrange, proche de l’aberration, que l’intérêt croissant des leurs pour de vagues personnes, hier encore enfouies dans le fourmillement des humanités étrangères, aujourd’hui franchement ou secrètement présentes, puissantes, envahissantes, délogeant père et mère de leurs positions clefs, de leur paix tamisée par les rideaux de tergal.

Je me réfugiais, on le voit, dans le petit humour : vieux truc, très prisé dans la profession — et dans tout ce pays, où l’on aime cirer ses rages. J’aurais donné je ne sais quoi pour reculer de deux ans, pour retrouver cette impression d’être le siamois de mon fils, d’avoir une artère commune avec lui. J’attendais. Et en attendant je le surveillais, l’œil sur la pendule, exactement comme il m’avait surveillé moi-même du temps de Marie. Je notais tout, c’est-à-dire presque rien. Bruno se montrait un peu las, légèrement soucieux, mais ponctuel, plus réservé, mais non distant, moins disposé à sacrifier ses sorties aux nôtres, mais résolu à en assurer l’équilibre. Au mair où l’on ne se doutait de rien, où l’on aurait simplement souri si on avait su, la cote de Bruno montait.

« Il est bien, disait Laure, dans ses grandes crises de confidences.

— Un as, une belle, un fidèle, vous avez tout eu, mon ami ! » murmurait la vieille Mamette, éteinte, transparente, presque partie, à qui nous rendions visite, cinq minutes par semaine — quand elle avait cinq minutes lucides — parmi son peuple de ficelles et de bibelots indistincts.

Fidèle, oui, bien sûr ! Mais quand on la partage, avec l’un, avec l’autre, avec la tard venue qui peut-être s’en moque, c’est moins encourageant, la fidélité.

Ce furent du reste, à mon endroit, les dernières paroles de ma belle-mère, railleuses comme de juste : le surlendemain elle eut une attaque, dont elle réchappa, mais pour demeurer grabataire et aphasique. Laure refusa de prendre une garde, assurant même que dans cet état sa mère aurait moins de besoins, serait plus facile à soigner.

Nous nous en laissâmes persuader : avec la gratitude benoîte de ceux qui se sont accoutumés à l’héroïsme de l’un des leurs et bien que cet allégement de travail poussât du mair au pair une Laure amaigrie, hâve, claquant de la savate dans une navette échevelée.

Un mois passa. Puis, peu avant Pâques, j’appris de la bouche d’un collègue, charmante soirée, mon fils y était, que Louise avait donné, en quasi-maîtresse de maison, chez M. Varange, une petite sauterie destinée à fêter la pendaison de crémaillère dudit, rue de la Pompe. Louise ne le nia pas :

« Et alors, dit-elle, froide et candide, je ne peux pas m’organiser une vie ?

— Quelle vie ? dit M. Astin.

— Ce qui s’appelle une vie, reprit Louise, impatiente. Sais-tu que, seule, je gagne déjà plus d’argent que toi ? Préfères-tu que j’aille habiter Paris ?

— Presque, fis-je, en regrettant aussitôt le mot.

— J’y penserai », dit Louise, dont la lèvre frémit un peu avant d’ajouter : « Au lieu de me dépêcher ta police, tu ferais mieux de t’occuper de Bruno. En voilà un qui peut t’inquiéter. Michel et moi, nous savons ce que nous voulons, nous ne sacrifierons pas notre avenir pour nous précipiter sur le roudoudou. »

Elle n’en dit pas plus, mais, très vite, je sus que Bruno avait séché des cours. Quand j’ose la désirer, la pêche aux informations, dans l’étroit univers des enseignants, m’est facile : petit professeur, j’ai un peu partout des camarades bien arrivés qui sont ravis de signaler leur importance en me rendant ce désagréable service. L’un d’eux qui s’était payé jadis la coquetterie de décrocher à la fois le doctorat ès lettres et le doctorat en droit, célèbre à la Faculté, pour son interrogative exigence et ses reniflements humides qui lui avaient valu le bivalent sobriquet de Tire-Jus, ne me cacha rien :

« Bruno ? Je ne l’ai pas vu d’une semaine. Pas fameux, fameux, ton fils, franchement… »

Le soir même après dîner, interrogé, Bruno, lui non plus, ne nia pas.

« Exact, dit-il. J’avais besoin de cette semaine-là. J’attendais, pour t’informer, les résultats du concours.

— Concours… ? fis-je, éberlué, quel concours ? Tu as passé un concours sans m’en avertir ?

— J’ai essayé celui des P. T. T., reprit Bruno, humble et ferme. Je ne suis pas un aigle, tu le sais. J’ai voulu prendre ce qui était à ma portée, comme je prendrai, si j’échoue, ce qui pourra l’être encore : Contributions, Enregistrement, une administration quelconque. On ne sait jamais : je ne veux pas rester en carafe, plus tard, avec une licence inachevée, inutilisable. Et puis, j’aimerais gagner ma vie assez vite. »

Le secret, la décision prise en dehors de moi, la pratique du fait accompli, de raisonnables raisons pour masquer les véritables et m’interdire la colère, un sang-froid, un calme tout neufs, un visage lisse et cette gentillesse même, si différente, neutre, imperméable et comme touchée en profondeur par ces microbes qui lentement indurent un tissu… On m’avait changé mon fils.

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