Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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— Non, tu sais, non, pas tellement, tout juste un petit haut-le-cœur.

Et c’est vrai qu’elle a peu de nausées.

— Non, tu sais, ça va très bien de ce côté-là.

Ce côté-là, rue des Lices, c’est le verso. Mariette n’est pas constipée. Mariette gonfle, avec une insolente santé, qui la console d’avoir eu besoin d’une retouche. Mais à la prochaine visite, qui ne peut attendre deux jours, M me Guimarch ne manquera pas de l’inspecter. Une fois, ce sont les jambes :

— Fais voir… Qu’est-ce que c’est que ça ?

Ce n’est qu’une veine à fleur de peau. Ce n’est pas une varice. Elle, M me Guimarch, a eu des varices : là, entre les cuisses (geste indicatif), tout du long, à son quatrième. C’était affreux à voir, paraît-il : une espèce de carte, pleine de petites rivières sinueuses et violacées. À ce moment-là on soignait aux extraits de marron d’Inde. Le marron d’Inde l’a guérie. M me Guimarch repart, rassérénée. Elle reviendra. Pour s’inquiéter de nouveau :

— Ouvre ton four… Plus grand, voyons et rentre-moi cette langue.

De canine en molaire elle scrute la moindre carie. Mais Colgate entretient trente-deux dents parfaites dont l’émail brille blanc dans le rose des gencives.

— Bon, je ne vois rien. Fais attention tout de même. Un enfant de plus, une dent de moins, tu sais, moi, j’ai vérifié…

Dans un rictus bonasse elle écarte les lèvres sous quoi luisent cinq dents d’or. Mariette hoche la tête. Son recueil, qui fait litière de maintes traditions, affirme discrètement que Mamoune date un peu. C’est Gabrielle qui a la cote. Provocante, immédiate, son expérience n’est pas moindre et elle est plus sensible à la modernité. Elle a l’autorité de ce ventre énorme où l’imminent quatrième la remercie de vivre en lui donnant des coups de pied, qui chaque fois décident Mariette à poser sur le tout une envieuse main et chaque fois lui tirent la même exclamation :

— Ce qu’il bouge !

Gabrielle qui habite tout près, rue Quatrebarbes, vient le plus souvent le matin, vers dix heures, après ses courses. Passant derrière M me Guimarch, elle n’hésite pas à rectifier l’oracle, de sa grosse voix qui fait filer Éric (mais qui n’arrive pas à faire filer ses filles). Est-il vrai, demande Mariette, qu’il faille dormir sur le dos ?

— Mais non, mais non, tu peux très bien dormir sur le ventre, affirme Gabrielle. Ta mère est pleine de préjugés.

Alors Mariette se plaint de gonfler après le dîner :

— Ne bois pas en mangeant ! dit Gab, doctorale.

Si je suis là — et je suis souvent là, le matin —, son regard me chasse. Un homme n’a rien à voir dans ces histoires dont il suffit bien qu’il les ait déclenchées. Soupirant, parce que je ne sors pas, elle reprend, plus bas, avec l’accent de Cahors :

— Mais bois entre les repas et surveille tes urines. Si tu pisses trouble, dis-le tout de suite au bib. Moi, avec ma seconde, j’ai fait de l’albumine…

Ma primipare écoute et cille. Elle se penchera ce soir sur ses liquides, s’interrogera sur leur couleur. J’ai déjà remarqué : Gabrielle, Françoise Tource et M me Daguessot (la Substitute, comme dit ma femme), que rameute en ce moment une complicité de gros ventres, ont toutes, en attendant, attrapé des malemorts dont elles parlent volontiers. Si j’interviens, pour demander qu’on change de sujet, je me fais d’abord cogner :

— Vous n’êtes pas fichus, vous autres, de regarder les choses en face !

Mais sans changer de sujet, Gabrielle glisse. Elle analyse les envies. Non, jamais elle n’a eu d’envies. Sauf une fois, pour un fromage de chèvre qu’Éric a cherché dans toute la ville. Il faut avoir l’esprit un peu scientifique, essayer de comprendre :

— Quand tu te jettes sur les œufs, peut-être as-tu vraiment besoin de soufre. La nature réclame. Mais tes éclairs au chocolat, laisse-moi rire, c’est pure gourmandise qui te charge l’estomac.

Et elle continue, en regardant sa montre, afin de ne pas rater la sortie de ses filles dont l’école et la maternelle la délivrent jusqu’à onze heures et demie. Un peu d’iode blanc sur les ongles, s’ils cassent ; et les tailler carrés. Shampooing gras pour les cheveux, qui seront bien brossés, bien séchés. Pâte exfoliante pour atténuer le masque. Gab, qui n’a plus sur le crâne qu’une botte de foin sec, qui est toute fusillée de taches de rousseur, dit tout cela sans sourire. Il y a la doctrine et il y a le possible qui varie pour chacune selon le temps, l’argent, l’enthousiasme dont elle dispose. Ainsi, pour éviter les vergetures, Gab a d’abord employé l’huile d’amandes douces. Puis une spécialité : la crème Babylane 8605. En pot. Le pot est joli : vide, on peut l’utiliser pour mettre du fard. À vrai dire, Gab n’utilise plus de fard ; et de toute façon elle n’utilise plus de crème. Un, deux, trois, quatre, n’est-ce pas, pour retendre un soufflet, rien ne peut rien.

— Mais au premier, il faut se défendre ! conclut-elle, farouche.

L’heure a tourné, elle se sauve. Sur le pas de la porte, elle se retourne et crie :

— N’oublie pas le certificat pour les allocations !

Elle s’en va, majestueuse, les bras effacés, le cou tiré, toute en panse : une amphore vivante : “Comment peut-on mettre une femme dans cet état-là ?” murmure Mariette, effrayée par les dimensions qui l’attendent. Elle a soulevé le rideau. Nous regardons la belle-sœur s’éloigner sur le trottoir qu’un petit gel de décembre a rendu glissant. Gab, pas folle, a des rustines sous ses semelles. Mais voici que par mégarde elle laisse tomber son sac. Elle s’arrête, elle entreprend de le ramasser. Sans se pencher. Avec une technique éprouvée, elle se met de profil, elle plie les genoux, elle descend. Sa main touche l’objet, l’attrape. Et lentement Gab remonte, toute droite.

— Ça s’appelle : faire l’ascenseur ! dit Mariette, attendrie.

4

Elle continue d’attendre. Grâce au tricot, elle n’a jamais tant lu. Si les amies se font rares, ses sœurs sont fréquentes et bavardes à souhait. Mais quand la famille manque, ainsi que le travail (cette double condition ne laisse que des quarts d’heure), Mariette se met en quête d’un livre qu’elle consomme à petites doses, un œil sur la page, un autre sur les “diminutions”.

Ma bibliothèque, farcie de Dalloz, contient aussi quelques classiques, bien reliés. Elle dérange rarement leur belle ordonnance, sauf pour épousseter. Il lui arrive de reprendre un des ouvrages qui constituent en somme son propre équipement professionnel et qui sont rangés dans le même placard que la jeannette : la Petite Infirmière, le Savoir cuisiner, le Savoir coudre et couper, le Moderne Art d’aimer (don de sa mère à ses filles nubiles), l’Ortho rouge, le Dictionnaire des familles… Mais ces consultations techniques sont rares : un coup de téléphone à la rue des Lices va plus vite et donne plus chaud.

Sa réserve, c’est l’armoire de la salle : s’entassent là trois ou quatre cents livres au brochage fatigué. Mariette pioche dans ce mélange, alphabétiquement disparate, écarte l’histoire, les relations de voyages, les récits de grandes chasses (mon père, ce sédentaire, ne lisait que la Collection Payot), pour piquer au hasard parmi les abondants auteurs de la série B, Barrés, Bordeaux, Bourget, Boussenard, Boylesve ou les auteurs de la série M, Magali, Malraux, Mauriac, Maurois, Montherlant, Morand, Moravia… Tio lui prête aussi des romans récents. Gilles, son mentor littéraire, écho lui-même du critique du Courrier de l’Ouest, arrive à lui en faire acheter quelques-uns. À son avis Mariette est une lectrice de la catégorie C (selon le classement : A, intellectuels ; B, avertis ; C, occasionnels ; D, ilotes). Elle pourrait passer dans la catégorie supérieure. Elle lit volontiers Camus ( sérieux , dit-elle, et accessible ), Simone de Beauvoir (championne de la féminité), Sagan (gloire rapide de son sexe). Évidemment je l’ai vue lâcher Proust. Mais enfin elle essaie. Elle ne refuse vraiment d’aborder que les “entortillés” de la dernière promotion :

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