Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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— Et c’était un garçon ! gémit Éric.

— La série noire, dit Mariette. Je n’ai plus qu’à bien me tenir.

Elle tiendra, mais n’évitera pas la troisième alerte : une chute dans l’escalier, quinze jours plus tard.

Cette fois, nous en serons quittes pour la peur. Près de Mariette, allongée pour un mois, ma mère, ma tante, les amies, Gilles le samedi, Tio le dimanche, belotant avec le beau-père, viendront prendre leur quart ; et bientôt Gabrielle, rétablie, cherchant ailleurs sa revanche. Un fruit tombe. Un autre mûrit, dans le climat sucré qu’entretiennent les sourires. On s’interroge déjà sur le sexe de l’ange. M me Meauzet, elle-même, se dérangera, prophétisera, d’après la forme du ventre, d’après le mouvement de son alliance transformée en pendule :

— Je crains que ce ne soit une fille.

Mais Mariette s’en moque bien :

— Fille ou garçon, je prends !

C’est vrai : pourquoi les femmes (et surtout les plus vieilles) craignent-elles si souvent qu’un enfant soit une fille, c’est-à-dire ce qu’elles sont ? Mariette serait heureuse de m’offrir un garçon. Mais le rose vaut le bleu. Du reste parmi les cent laines que vantent la Redoute, les Trois Suisses, le Chat botté, le Bon Pasteur ou Bergère de France, dont les catalogues gisent partout autour d’elle, elle ne dévide, pour la layette, que des pelotes blanches. Ma mère admirative donne le ton juste :

— Eh bien, mon petit, si un enfant a été voulu…

Elle observe ce fils, surtout inquiet de sa femme qui, elle, l’est de son hôte ; et de sa bouche tombe un vieux dicton d’horticulteur :

— On peut soigner la pêche, mais il n’y a que la pêche pour soigner son noyau.

1957

1

Nous sommes assis tous les deux sur le parapet de la promenade du Bout-du-Monde, qui domine la Maine, et, plus loin, les bas quartiers de la Doutre. Je regarde le château (*), assailli par en haut de criardes corneilles et par en bas de visiteurs dominicaux défilant sur le pont-levis vers les tapisseries de l’Apocalypse (***). L’œil de Mariette, lui, se perd, dans un ciel lourd, où avancent lentement d’obèses cumulus. On ne peut pas dire, comme le clame une publicité célèbre, que Mariette soit toujours élégante, à la fin de l’attente. À cet égard, je me sentirais plutôt lésé. On épouse une petite fille à ventre plat, aux seins durs, au teint de pêche et on tombe presque aussitôt sous le coup de cette loi qui nous condamne à mettre à mal la beauté par le seul fait d’en jouir. Un enfant, il commence par l’arranger, sa mère ! À ceci près, cependant, Mariette est en pleine forme. Plus le moindre ennui, depuis cinq mois, passés dans une demi-retraite. Trop proche de son terme pour se risquer sur une plage et même à la Rouselle, où elle craignait d’être surprise, elle nous a cloués à Angers. Tout est prêt, tout est en ordre ; et bien que son ventre ait nettement descendu, fidèle aux conseils elle continue à faire, chaque jour, son tour rituel : vers le pont de la Basse-Chaîne ou vers le château.

Mais l’orage monte. Nous ferions bien de rentrer. Mariette revient sur terre, y pose un pied et fait, tout à trac :

— Tio disait bien hier : deux cent cinquante trillions ?

— À quelque chose près, oui.

Tio, un peu agacé par ce qu’il appelle “le romantisme gestatoire” de Mariette, a dit exactement :

— Ma chatte, le nombre de combinaisons possibles entre vos gènes est de l’ordre de deux cent cinquante trillions. Vingt-cinq, si tu préfères, suivi de dix-neuf zéros ! Un enfant, tu peux le vouloir ; tu ne peux pas vraiment le choisir.

Mais Tio ignore le génie de sa nièce pour rendre bénéfiques les astres et les chiffres :

— Alors, reprend-elle, pour refaire celui-là, il nous faudrait peupler trois cents millions de planètes…

Sublime arithmétique ! Je reste court.

— Hein, ça te la boucle !

Je me penche, je l’embrasse sur le coin de l’œil. Je me relève, secrètement amusé par le calcul inverse : Mariette s’est trouvé un homme parmi un milliard et demi d’autres ; en fait, parmi vingt-quatre millions de mâles de race française ; en fait, parmi deux cent cinquante mille Angevins ; en fait, parmi deux mille jeunes gens épousables de sa ville et de son milieu ; en fait, parmi les trente ou quarante qu’elle connaissait. Je suis incommensurablement moins rare que cet enfant. Mais beaucoup plus choisi. L’élu, d’une part ; de l’autre, le non-pareil ! Retenons le sot qui avait envie de rire. Mariette vient de se recroqueviller :

— Qu’est-ce que tu as ?

— Ça me lance ! souffle-t-elle.

Elle se détend un peu, se soulève avec peine et s’accroche à mon bras. Nous redescendons le long des douves, transformées en parc pour une harde de daims qui broutent une herbe rare là où fouissaient, il y a cinq siècles, les carpes du roi René. Le roi lui-même, sur son socle, à l’entrée de son boulevard, semble accablé de chaleur. Nous passons. Un peu plus loin, place de l’Académie, Mariette s’arrête et de nouveau se contracte :

— Cette fois, dit-elle, je crois qu’il n’y a pas de doute.

Et me voilà comme Éric : déboussolé.

Je n’ai aucune excuse. Le cas de Gabrielle était d’emblée sérieux. Celui de Mariette est on ne peut plus normal. Je ne suis pas le premier à battre l’air avec les bras, à me demander quoi faire. Pas un seul de mes amis pour prétendre qu’à ce moment il se soit senti à l’aise : sauf les absents, arrivés assez tard pour n’avoir plus qu’à se pencher sur leur petite famille, proprette, assoupie dans la dentelle et parfumée à l’eau de Cologne. Être là, pétant de santé, quand une femme commence à se tordre ; être là, vous qui êtes le plus fort, qui n’avez pourtant rien eu à porter, qui n’aurez pas à vous fendre, c’est gênant au possible ! Votre exemption devient impuissance. Je lâche le bras de Mariette, je dis :

— Attends-moi là, je vais chercher un taxi.

— Non, dit-elle, je ne tiens pas à rester seule. Des taxis, tu n’en trouveras qu’à la gare ! La maison est plus près.

Elle a raison. Mais la maison est tout de même à trois cents mètres. Il va falloir nous arrêter plusieurs fois, comme au chemin de croix, sous les yeux des passants qui comprennent vaguement et se retournent avec insistance. M me de La Granfière nous croise, tire sur ses gants, hésite et finalement passe, en saluant du menton. Enfin voici la voiture, comme toujours rangée devant la maison. Mariette s’assied derrière, crispée par une nouvelle douleur. Je lui tapote les mains.

— Va chercher la valise, dit-elle, dans une grimace.

Ma clef breloque dans la serrure. La valise, au fait, où est la valise, qu’elle a soigneusement préparée ? Je ne vois rien dans la chambre, ni dans le cagibi, ni sur la console du palier. Je redescends. La valise m’attendait à l’entrée ; et sur la valise l’étui de cellophane où sont tous les papiers. Je saisis le tout et dans l’instant je pense : la belle-mère ! Il me semble que je serai beaucoup plus calme si la nouvelle est partagée. Je m’y reprends à deux fois pour composer le numéro. Au bout du fil je trouve Irma, la bonne.

— Dites à M me Guimarch que son gendre la demande.

La bonne ne devrait pas être là, un dimanche. Quant à la belle-mère, pour une fois, je ne lui en aurais pas voulu d’être chez moi, ce même dimanche.

— Madame est à la cave, dit Irma.

— Qu’elle en remonte, bon Dieu ! Sa fille accouche.

Des secondes passent. Un vol de martinets frôle la maison, étirant leurs cris. J’imagine des choses : Mariette hâtivement travaillée, accouchant seule sur les coussins. Enfin Mamoune prend l’appareil. Je n’aurai rien à dire. Elle s’en charge :

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