Hervé Bazin - L'huile sur le feu

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L'huile sur le feu: краткое содержание, описание и аннотация

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On ne dort plus guère à Saint-Leup du Craonnais : les femmes y brûlent avec une régularité qui exclut le hasard. Et le soupçon, plus encore que la menace, empoisonne le village.
L'incendiaire ? On le découvre au cours de péripéties hallucinantes où chaque personnage se révèle dans sa vérité : Monsieur Heaume, une manière de châtelain ; Degoutte, le menuisier, et son fils demeuré ; Ralingue, l'épicier chef des pompiers ; Eva Colu qui fuit une vie devenue insupportable ; Bertrand, son mari, contraint par une abominable brûlure de guerre à vivre masqué et qui, depuis, combat le feu avec acharnement.
Le cauchemar de Saint-Leup est raconté par Céline, la fille unique d'Eva et de Bertrand. A la lueur des incendies, c'est toute l'existence d'un village qui nous apparaît, dans sa profondeur, avec ses passions et ses rancunes.

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— Tu n’as pas vu que le chemin remonte ? Il remonte, donc il n’y a plus de trou. Nous sommes tombés dans le dernier. Si nous pouvons en sortir…

— Il faudrait des fascines, dit Ralingue.

— Des chaînes, dit M. Heaume.

— Je n’en ai pas non plus, reprend mon père. Mais il y a un truc plus simple : mettre en prise en première et tourner la manivelle tout doucement. Comme ça les roues tournent, sans chasser, millimètre par millimètre…

Un bruit de fer gratouillant du fer suit aussitôt.

— Alors quoi ! Vous avez compris ? Je tourne et vous, vous poussez au cul.

Nous nous précipitons tous, même Ralingue, nous enfonçons jusqu’au mollet. « On avait bien besoin de toi ! » me hurle Papa. Tant pis pour mes bas ! Je pousse aussi. La voiture résiste. « Bon Dieu ! » jure Papa, qui pourtant ne sacre jamais. Il pèse de toutes ses forces sur la manivelle, qui fait un quart de tour. « Bon Dieu ! » jure aussi l’épicier, perdant d’équilibre et s’affalant de tout son long. Mais la voiture a bougé. Un chuintement gras de ventouse qui se décolle se fait entendre et, quart de tour par quart de tour, les roues avant atteignent le dur, puis les roues arrière… Personne ne dit mot quand Papa regagne le volant et fait tousser le moteur ; personne n’ose broncher quand, d’embardée en embardée, il expédie les derniers cent mètres, conduisant au jugé dans un océan de fumée.

*

Et soudain cet océan s’entr’ouvre, se recourbe, reformant très haut une voûte éblouissante. Non pour livrer passage, mais pour barrer définitivement la route. Un mur de feu se dresse devant la camionnette, tandis que le crépitement devient assourdissant, la chaleur intolérable. De l’extrême droite à l’extrême gauche, il n’y a plus que ce mur, érigé par l’incendie sur un soubassement de ruines et ne comportant qu’une seule trouée : celle du chemin, qui pénètre dans cet enfer à l’endroit où, la veille, s’ouvrait la grande porte charretière, surmontée de son pigeonnier. Encore est-elle obstruée par la chute des vantaux, transformés en plaques de braise. Par cette brèche, toutefois, on peut apercevoir l’intérieur du quadrilatère qui compose la ferme. Une autre barrière de feu — les bâtiments du fond — double la première. Entre les deux, montent ces flammes lisses, rapides, qui s’étirent très haut, se font entre elles une concurrence acharnée, dévorent quarante stères de bois prêt à scier et trois cents fagots rassemblés au milieu de la cour pour le prochain hiver. Toute cette région, où la température doit atteindre son point culminant, est d’un blanc intense et — comble d’ironie ! — laisse se détacher la silhouette d’un puits dont le treuil, les chaînes, le bâti de fer forgé, incombustibles, n’en sont pas moins portés au rouge sombre. Ralingue, qui est aussi marguillier, se signe.

— C’est là qu’il va falloir aller chercher l’eau ? demande-t-il d’une voix blanche.

— Ce que c’est beau ! murmure M. Heaume.

La camionnette vient de stopper, et nous descendons, nous reculons déjà, éblouis, suffoqués, les mains tendues devant les yeux. La disproportion entre la puissance du brasier et les moyens ridicules dont les hommes disposent pour le combattre leur enlève tout courage. Ralingue demeure bouche bée, l’index pointé vers le puits inapprochable. Son uniforme, enduit de boue, fume sur lui.

— Décrochez ! commande Papa, imperturbable.

Et, tourné vers Urbain :

— Où prend-on l’eau ? Où sont tes patrons ?

Le valet le regarde d’un air égaré, mais ne répond pas. Il tremble de tous ses membres.

— Idiot ! crie mon père. Que veux-tu qu’il leur soit arrivé ? Ils n’ont pas été surpris, tu le sais toi-même, puisqu’ils t’ont envoyé chercher du secours. La ferme brûle, c’est entendu, mais eux se sont certainement mis à l’abri quelque part.

— Ils sont peut-être dans la cabane du jardin, balbutie le valet. Quant à l’eau…

M. Heaume s’avance, prend le relais :

— Quant à l’eau, de toute façon, on ne peut pas la prendre dans le puits : il est cimenté au-dessous de la margelle. Je viens de faire installer une pompe électrique qui refoule dans un réservoir de…

— Qui refoulait…, rectifie Papa. Un réservoir ! Vous pensez ! Il y a beau temps que cette bouilloire a dû éclater. Où est la mare ?

— Il y a le vivier, derrière, de l’autre côté du jardin, dit le valet.

— Combien de mètres ?

Urbain hésite.

— Je ne sais pas, moi ! Deux cents mètres, peut-être.

— Bon.

Les mains de Papa, lentement, passent sur son crâne de drap : c’est sa manière de réfléchir. Ralingue, débordé, incapable de prendre une décision, s’efface de plus en plus. M. Heaume répète : « Ce que c’est beau ! » et pense moins à l’action qu’au spectacle. Les hommes reculent toujours, pas à pas, poursuivis par de brusques volées d’escarbilles, appelant de tous leurs vœux un ordre de repli. Tous pourtant savent bien que Papa n’en fera rien, qu’il tentera quelque chose. N’importe quoi, mais quelque chose. Ils n’ont pas tort. Papa se secoue, bondit vers la motopompe et, tandis qu’il débloque lui-même le crochet d’attelage, jette d’une voix péremptoire :

— Lucien, gare la camionnette plus loin. Elle pourrait brûler. Toi, Dagoutte, et toi, Besson, emmenez la pompe avec Urbain. On attaque le feu par derrière en prenant l’eau dans le vivier.

— Et par où passe-t-on ? demande Besson. Le chemin de ronde est impraticable.

— Passez à travers champs. Et n’oubliez pas la pince ! S’il y a des clôtures, coupez-les.

Il n’a pas un regard pour moi, pour M. Heaume, pour Ralingue, qu’il laisse sans consignes. Estimant inutile de préciser le rôle qu’il s’est assigné, il se jette en avant.

— Rendez-vous au milieu du jardin, ajoute-t-il sans se retourner.

— Où vas-tu ? crie Ralingue.

— M’assurer qu’il n’y a personne dedans !

— Arrête, Papa ! C’est de la folie !

J’allais me jeter derrière lui. M. Heaume me rattrape par un bras. Papa pique droit sur la fournaise, mais ne s’y jette point. Son infaillible coup d’œil a repéré ce que les autres n’ont pas vu : une fenêtre basse du corps d’habitation qui donne sur l’extérieur et ne vomit pas de flammes. Après avoir couru jusqu’au point extrême où il est possible de tenir debout sans être boucané vivant, il se laisse tomber, gagne le pied du mur à plat ventre et, abrité par celui-ci, rampe jusqu’à la fenêtre. Là, il se relève, empoigne la barre d’appui, fait un rétablissement et, en trois coups de pied, se fraye un passage à travers les carreaux.

— Compris ! dit Besson en le voyant disparaître.

— Gros malin ! dit Ralingue. Il ne verra rien. Même si ça ne brûle pas encore là-dedans, ça doit être plein de fumée et, comme il n’a pas de masque, il faudra bien qu’il sorte pour respirer.

Papa ressort en effet presque aussitôt, en faisant de grands gestes de dénégation. En sautant, il rate son coup et boule durement. Ce qui ne l’empêche pas de repartir comme une flèche et d’enfiler le chemin de ronde, en pleine zone torride. Tandis qu’il galope, son bras s’élève de nouveau, faisant cette fois un geste impératif que Ralingue interprète correctement.

— Allons-y, dit-il.

La motopompe s’ébranle.

*

Vingt mètres plus loin, elle culbute dans un fossé. Besson et Vantier l’en retirent sans dommage. Comme nous commençons à la pousser sur le pré, Troche, qui vient de mettre la voiture à l’abri, nous rejoint.

— Après tout, dit-il, on pourrait peut-être passer par le chemin de ronde. Tête-de-Drap y est bien passé.

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