Hervé Bazin - Madame Ex

Здесь есть возможность читать онлайн «Hervé Bazin - Madame Ex» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1975, ISBN: 1975, Издательство: Éditions du Seuil, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Madame Ex: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Madame Ex»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Après les maternités, les paternités difficiles, les révoltes adolescentes, les embarras conjugaux, voici le roman d’un divorce.
Publié par hasard au moment où s’amorce une révision de la loi, ce livre peut accessoirement lui fournir des arguments. Mais son thème n’est pas là. La procédure est une chose. L’état de divorcé(e) en est une autre qui — l’union par l’enfant restant indissoluble — dramatise souvent toute une vie. Aline, devenue Madame Ex, Louis remarié à Odile, leurs enfants divisés en Papiens et Mamiens, leurs parents, leurs amis, leurs avocats — intervenant sans cesse dans une guérilla où la rancune, l’intérêt, l’orgueil, le remords, le souvenir se mélangent — en fournissent ici un exemple tour à tour passionné et douloureux.
Madame Ex, par le ton, le trait, le mouvement, la précision du détail, est un roman typique d’Hervé Bazin et sans doute l’un des plus émouvants dans l’évocation de ce tragique quotidien où se meuvent comme nous ses personnages.

Madame Ex — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Madame Ex», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Ils l’ont encore trafiquée ! grogna Louis.

Ce n’était pas la première fois : une bande de gosses, où Guy figurait peut-être, avait déjà bloqué les portillons avec des clous tordus. Mais la tache rouge de la boîte tranchant sur le vert foncé du panneau fournissait une autre explication : une nouvelle serrure, posée de la veille et simplement passée au minium, attendait le coup de peinture :

— Elle n’a pas perdu de temps, fit Louis. Me voici dehors. Et dire que je me suis crevé durant quinze ans pour payer cette baraque !

— Tu l’as beaucoup désertée, dit Gabriel.

Louis se contenta de sourire. Compter sur Gabriel, c’était forcément s’exposer à son rude arbitrage de veuf, horrifié par le divorce, ce veuvage volontaire qu’il avait tout fait pour retarder. Il serait toujours aussi raide que le sapin bleu, garni de branches rigoureusement égales et qui, planté huit jours après la naissance de Guy, rappelait le planteur à son passé. Cependant prisonnier du dehors comme le sapin l’était du dedans, obligé de sonner pour franchir la grille, Louis ne parvenait pas à s’y résoudre. Il enrageait. Le jardin — son jardin — était défiguré par de vraies congères de feuilles mortes. Les troènes n’avaient pas été taillés. L’herbe étoilait la mignonnette. Les rosiers-boules, la Reine blanche, la Dame de cœur drageonnaient à qui mieux mieux.

— On voit que l’extérieur, c’était ton domaine, dit Gabriel, appuyant sur le bouton.

*

En vain, d’abord. Il y avait beaucoup trop de bruit dans la maison. À l’étage, Rose s’était une fois de plus prise de bec avec Agathe qui, à peu près nue et campée depuis une heure devant la glace de la salle de bains, s’épilait les sourcils. Léon, l’oreille collée contre un transistor aux piles expirantes, commentait les nouvelles sportives, hurlait à tue-tête pour se faire entendre de sa sœur, comme lui membre du Club de Fontenay :

— Gamichat, en 10'3'', je l’aurais parié !

Aline, contrainte au bricolage — pour qui les fils n’ont pas les mêmes dispositions que les pères —, pestait ferme en essayant de remboîter à coups de marteau une chaise mise à mal par Guy, maniaque du balancement. Ce fut seulement le second coup de sonnette qui la fit s’encadrer, échevelée, au troisième carreau du vantail de droite de la cuisine, son poste d’observation habituel, au ras du brise-bise. Et, tout de suite, Aline, oubliant l’ordonnance, se mit à rêver. Il revenait ! Après la comédie de la semaine passée, au Palais, il revenait. Profitant de son dimanche, Gabriel, l’excellent Gabriel, qui n’avait jamais pris parti pour personne, sauf pour le ménage, était arrivé, au bénéfice de son filleul, à traîner Louis jusqu’à Fontenay pour tenter une véritable conciliation :

— Tu attendais Parrain ? demanda Léon, glissé derrière sa mère.

— Après tout, dit Aline — poursuivant son idée et la raccordant à de récentes indications fournies par son avocat —, si ton père ne m’assigne pas, au bout du mois, tout tombe à l’eau… Vite, Léon, va ouvrir pendant que je me repeigne.

Le chauffage était-il reparti, qu’il fît si chaud dans la maison ? Elle criait : Agathe, Rose, Guy ! déclenchant au premier, secteur des filles, une cascade de Qu’est-ce qu’il y a ? jetés du haut de la rampe. Elle se brossait les cheveux, hâtivement, avec la brosse à habits. Ainsi, au dernier moment, il avait renoncé et, se sentant fragile, il s’était fait accompagner par un tiers. Il n’avait pas tort, les choses étaient allées trop loin pour qu’on ne lui en tînt pas rigueur. Le recevoir, d’accord. Lui redonner son atelier, lui remettre la nouvelle clef de la maison, d’accord. Mais contre une amende honorable, des regrets, des résolutions exprimées devant tous, enfants compris. Et contre une lettre de rupture avec l’autre : une lettre bien sèche, qu’Aline fignolerait elle-même, qu’elle expédierait elle-même en recommandé, après en avoir — on ne sait jamais — pris photocopie.

— Salut !

Louis entrait le premier, tapait des pieds sur le paillasson, enlevait son manteau, l’accrochait, comme avant, au champignon central de la patère, pointait le nez, comme avant, avec un léger reniflement (blâme pour l’odeur, pour ce relent de friture dont Odile assurait qu’il imprégnait toujours son manteau). Abusée par une aisance mal jouée, Aline déjà détestait l’envahisseur et les bonds de la marmaille sortie de partout, dans l’état où elle se trouvait. Agathe seule, hâtivement enfouie dans un survêtement vert aux initiales du SCF, tendait une joue réticente. Rose, deux fois deux, posait comme des ventouses de gros baisers suceurs. Guy, en slip, prenait le relais, attaquait fougueusement, ceinturait de bras et de pattes maigriottes ce père scandaleux qui osait dire calmement :

— Eh bien quoi, les enfants, vous n’êtes pas habillés ? Quatrième dimanche du mois, de 9 à 9, c’est jour de visite. On va chez grand-mère, rue Vaneau.

Le château de cartes s’effondrait.

— Mais tu ne m’as pas prévenue ! fit Aline, blême et s’appuyant des deux mains contre le mur.

Loin de renoncer, le monstre, il était là, fort de ses droits, dont il exigeait à la première occasion et à la minute près l’exécution. Circonstance aggravante : il arborait tranquillement un pull-over naguère tricoté par Aline. On quitte sa femme, on garde son chandail et la laine ne vous démange même pas. Autre circonstance aggravante : sans plus s’occuper d’Aline et suivi des enfants il pénétrait dans la salle, considérait son portrait retourné d’un air amusé, mais fronçait les sourcils devant la cloison d’en face où un rectangle de papier plus foncé rappelait le souvenir d’un tableau disparu. Dans l’entrée Gabriel essayait d’embrasser Aline, en murmurant :

— Voyons, c’est automatique, ton avocat aurait dû te le dire…

Aline le repoussait, en grinçant :

— Tu l’aides, maintenant ?

— Je te connais, j’essaie de t’empêcher de faire une bêtise. Réfléchis à ce qui peut arriver si, dès le départ, tu donnes à Louis l’occasion de déposer une plainte en non-représentation.

Traître ou non, Gabriel avait raison. Mais un autre danger se précisait : par la porte vitrée, elle le voyait, Louis, interroger Rose en pointant le doigt vers le mur.

— Dis-lui d’attendre dehors, reprit Aline. La loi ne m’oblige pas à le recevoir, que je sache !

Mais Louis revenait déjà, le front bas :

— Qu’as-tu fait de ma grande toile ?

Aline hésita, puis choisit la provocation :

— J’ai des comptes à te rendre ? Si tu n’es plus chez toi, je suis chez moi.

— Tu as la jouissance de la maison, c’est tout. Tu ne peux rien vendre. Je tenais à cette toile, tu le sais ; je n’ai jamais voulu m’en séparer. Si tu l’as vendue…

Guy ayant sûrement tout raconté, Aline se mit à hurler :

— Oui, je l’ai vendue. Je n’avais plus un sou et nous sommes cinq à table, figure-toi.

Les enfants s’étaient réfugiés dans l’escalier, sauf Agathe, accourue en flanc-garde auprès de sa mère.

— Je t’ai envoyé ta pension, dit Louis, détachant les mots.

Mais Aline, déchaînée, se retournait vers Gabriel :

— Parlons-en de la pension ! À ce tarif-là il va falloir nous réduire de moitié. On le fera, puisque Monsieur nous abandonne. Mais ce qui a été dépensé, il faut bien que je le règle. Je n’ai pas d’avance, moi. Je ne lui demande pas, moi, ce qu’il a fait du compte en banque et du coffre. Je lui fais confiance : il a dû prendre ses précautions.

— Passons pour cette fois, dit Louis, fouillant la poche droite de son pantalon pour en retirer sa pipe, qu’il se planta dans un coin de bouche avant d’ajouter à la cantonade : habillez-vous les enfants, et, désormais, soyez prêts quand je viens vous chercher.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Madame Ex»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Madame Ex» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Madame Ex»

Обсуждение, отзывы о книге «Madame Ex» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x