Hervé Bazin - Madame Ex

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Madame Ex: краткое содержание, описание и аннотация

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Après les maternités, les paternités difficiles, les révoltes adolescentes, les embarras conjugaux, voici le roman d’un divorce.
Publié par hasard au moment où s’amorce une révision de la loi, ce livre peut accessoirement lui fournir des arguments. Mais son thème n’est pas là. La procédure est une chose. L’état de divorcé(e) en est une autre qui — l’union par l’enfant restant indissoluble — dramatise souvent toute une vie. Aline, devenue Madame Ex, Louis remarié à Odile, leurs enfants divisés en Papiens et Mamiens, leurs parents, leurs amis, leurs avocats — intervenant sans cesse dans une guérilla où la rancune, l’intérêt, l’orgueil, le remords, le souvenir se mélangent — en fournissent ici un exemple tour à tour passionné et douloureux.
Madame Ex, par le ton, le trait, le mouvement, la précision du détail, est un roman typique d’Hervé Bazin et sans doute l’un des plus émouvants dans l’évocation de ce tragique quotidien où se meuvent comme nous ses personnages.

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— Tu es folle ! Il n’a plus qu’à sauter au commissariat pour faire constater l’abandon de domicile.

Aline tourne. C’est depuis lors que tout a changé. L’empoignade du retour, la vraie crise de nerfs qu’Aline s’est offerte, les larmes d’Agathe, l’embarras de Guy, les réticences de Rose aggravées par l’imprudence de sa mère décidant d’aller coucher chez les filles pour les saouler toute une nuit de jérémiades, la ruine du mythe des absences laborieuses de papa — ainsi devenues découchages —, l’engagement progressif des enfants dans ce hargneux quotidien, leur division, c’est sûrement ça qui a fait déborder le vase, amené Louis, au terme d’un nouvel éclat, à s’interroger à haute voix :

— Je voulais épargner les Quatre. Mais vraiment je me demande s’ils ne seraient pas moins choqués par une séparation.

*

Aline s’est arrêtée pile. Et voilà, c’est fini, Louis va disparaître tout à fait. Depuis deux mois, il n’envoyait plus que des cartes aux enfants. Depuis deux mois Aline n’a reçu, elle, que ce papier bleu apporté par un huissier bossu aux paupières entortillées comme son jargon. Ce papier bleu qu’elle vient de cueillir au vol sur la table de nuit. Qui tremble dans sa main. Qu’elle relit en grelottant du menton, l’œil noyé dans le galimatias :

À la requête de M. Davermelle Louis Georges Philippe, demeurant à Fontenay, 36, rue Nestor, pour lequel est élu domicile chez M e Solfrini, avoué près le tribunal de grande instance de Paris… et en vertu d’une ordonnance rendue sur requête par M. le président du tribunal… l’huissier soussigné, commis à cet effet, donne sous pli fermé, conformément à la loi, citation à ci-après nommée, qualifiée et domiciliée, à comparaître en personne, pour répondre devant lui aux griefs exposés…

Ah, les griefs exposés ! On ne se méfie jamais assez de ce qu’on fait, de ce qu’on dit. Le monstre, il a tout noté, tout exploité, provoquant au besoin une femme à bout de nerfs pour la coincer sur-le-champ :

Et l’exposant se voit dans la pénible nécessité de déposer à l’encontre de son épouse une demande en divorce à l’appui de laquelle il articule et offre de prouver les faits suivants :

1 o Depuis plusieurs années dame Davermelle, prétextant les absences normalement professionnelles de l’exposant, le reçoit à chaque retour par des bordées d’injures, le harcèle de soupçons, de récriminations injustifiées, se refuse à son affection, le rabroue devant ses enfants, ses amis, ses voisins, dont beaucoup peuvent témoigner qu’elle a devant eux traité son mari de « père indigne » et de « lève-la-patte ».

À maintes reprises dame Davermelle n’a pas hésité à nuire à son mari dans l’exercice de son métier. Ainsi le 18 janvier, elle lui a fait perdre une importante commande en répondant à un client venu la proposer à domicile : « Caltez ! Les trafics de mon salaud, je m’en fiche ! » Item, le 2 février, l’exposant, qui n’avait pas ses clefs, a dû attendre sous la pluie, en compagnie d’un ami, durant vingt minutes, que sa femme daigne lui ouvrir en jetant pour toute excuse : « Si ta vie est un mauvais feuilleton, moi, j’étais en train d’en écouter un bon »…

Et caetera. Des « violations graves des devoirs entre époux, rendant intolérable le maintien du lien conjugal », quatre pages de jargon en énumèrent assez — sur la foi des copains — pour satisfaire un juge. Mais si deux ou trois ne sont pas absolument fausses, toutes sont distordues, excessives, dignes du dernier alinéa qui, pour conclure, retourne la vérité comme une peau de lapin :

Après tant de vexations, d’avanies et à son grand regret, l’exposant, pour protéger son travail, pour assurer sa dignité comme la tranquillité de ses enfants, a dû se résoudre à envisager une séparation…

Alors là, vraiment… ! Aline soudain se jette sur sa robe de chambre, enfile les deux bras à la fois, noue la ceinture d’un coup sec. Elle a oublié d’enlever ses escarpins. Elle se lance sur le palier, elle dégringole l’escalier sans y prêter attention. Elle saute dans la salle où retentit une fusillade de western. Elle pique sur l’autoportrait de Louis accroché à un clou doré par un cordonnet vert. Elle le retourne face au mur. Puis se penchant sur le poste de télévision, coupant le son et en même temps le discours du chef Sioux, réduit à un numéro de sourd-muet, elle se campe devant les enfants.

*

Léon a son costume gris. Cravaté de bordeaux et ses bas de pantalon découvrant des chaussettes de même couleur, il est assis dans le grand fauteuil en face de l’écran. Mais il est tout de même anormal que, derrière ses lunettes, ses paupières ne battent plus. Agathe, qui vitulait sur le divan, s’est redressée d’un bond et ce qu’elle a dans le blue-jean, ce qu’elle a dans le chemisier en partie déboutonné, comme ses pieds grouillant de doigts sur le tapis, sa tignasse, sa bouille fraîche percée d’yeux lavande, tout est en train de frémir. Mais Rose, les deux mains aux tempes, n’a pas bougé de la table où elle potasse, enveloppée dans sa blouse. Quant à Guy, le philuméniste, il considère avec insistance, parmi d’autres, la boîte d’allumettes bulgare qu’il a ramenée de l’école. Ces deux-là font grande attention à ne pas sembler faire attention.

— Je reviens du Palais, dit Aline. C’est officiel maintenant ; votre père nous abandonne.

Sur le nous, déjà racoleur, on enchaîne aussitôt :

— Bien entendu, c’est à moi que vous êtes confiés.

— C’était bien le moins ! lance Agathe de sa petite voix de mésange.

Elle s’approche et un bras d’Aline la cerne aussitôt. Mais les autres n’ont pas pipé. Le jour où sur un talus Aline a froissé de la tôle et pulvérisé les vitres de son ID, n’ont-ils pas forcé les portières à demi faussées pour assaillir leur mère indemne d’un grand saute-au-cou ? Le nouveau désastre est pourtant sans commune mesure avec l’autre.

— Vous pourriez peut-être vous intéresser à ce qui vous arrive, reprend Aline. C’est grave.

— On sait, dit Rose. Papa nous a téléphoné.

Ce qu’il y a de terrible avec Louis, c’est qu’il devine tout : la scène, il l’a prévue, il l’a désamorcée. Aline, qui lisse de la main les cheveux d’Agathe, sa fondante alliée, Aline croit devoir s’arracher un soupir :

— Je n’aurais pas cru qu’il vous lâche sans combattre. Apparemment vous ne l’intéressez guère.

Mais qu’ont-ils donc ? Les voilà tous debout.

— Ce n’est pas ce qu’il m’a dit, coupe Guy qui a laissé tomber une boîte d’allumettes et qui l’écrase par mégarde.

— À moi non plus, dit Rose. D’ailleurs avant de partir, il m’avait demandé mon avis.

— Le mien aussi, avoue Léon en se détournant.

— Votre avis ! jette Aline, médusée.

Autour d’elle, à bout de cou, se braquent ces têtes inégales, aux yeux, aux cheveux, aux expressions, aux sentiments différents, mais toutes signées par l’oreille Rebusteau à lobe attaché ! Aline réfléchit, se reprend, se commande très vite. Les avis des enfants doivent rester secrets. Attention ! Il ne faut surtout pas, en leur demandant ce qu’ils ont répondu, sembler en faire cas. Attention ! Ce n’est pas seulement cette maison gagnée par lui, ces objets choisis par lui qui assurent la présence, la puissance du déserteur ; mais deux ou trois, au moins, de ses habitants.

— Et toi, murmure-t-elle, la main dans la main d’Agathe, ton père t’avait aussi consultée ?

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