Hervé Bazin - Madame Ex

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Madame Ex: краткое содержание, описание и аннотация

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Après les maternités, les paternités difficiles, les révoltes adolescentes, les embarras conjugaux, voici le roman d’un divorce.
Publié par hasard au moment où s’amorce une révision de la loi, ce livre peut accessoirement lui fournir des arguments. Mais son thème n’est pas là. La procédure est une chose. L’état de divorcé(e) en est une autre qui — l’union par l’enfant restant indissoluble — dramatise souvent toute une vie. Aline, devenue Madame Ex, Louis remarié à Odile, leurs enfants divisés en Papiens et Mamiens, leurs parents, leurs amis, leurs avocats — intervenant sans cesse dans une guérilla où la rancune, l’intérêt, l’orgueil, le remords, le souvenir se mélangent — en fournissent ici un exemple tour à tour passionné et douloureux.
Madame Ex, par le ton, le trait, le mouvement, la précision du détail, est un roman typique d’Hervé Bazin et sans doute l’un des plus émouvants dans l’évocation de ce tragique quotidien où se meuvent comme nous ses personnages.

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— Ne soyons pas trop optimistes, dit Grancat. Ça peut mal tourner.

— De toute façon le vin est tiré, dit Louis.

— Il doit y avoir un moyen de te couvrir, dit M. Davermelle.

— Bien sûr, fit M. Gordon.

Il tirait une enveloppe de sa poche, la tendait à l’avocat qui la prit d’une main molle. Les professionnels sont toujours agacés par les amateurs, les soldats par les scouts, les corporations par les associations philanthropiques dont l’efficace est bien la moindre excuse.

— Mon rôle est terminé, reprenait M. Gordon, à moins que vous ne jugiez nécessaire, maître, de me citer comme témoin. De toute façon je suis passé tout à l’heure au commissariat de mon quartier pour y déposer une déclaration. Celle que je vous donne en est le double. À mon avis M. Davermelle n’a pas un instant à perdre. Il faut qu’il saute, lui aussi, au commissariat local pour y déclarer que, mis en face du fait accompli, il tient les enfants à la disposition du Parquet.

— Parfait ! dit Grancat, rendant enfin les armes pour mieux prendre les choses en main. Mais il serait bon que Rose et Guy accompagnent leur père pour corroborer ses dires.

La malice brille derrière les lunettes du vigilant, qui enchaîne aussitôt, d’une voix modeste :

— Ils vous attendent dans la salle de garde. Je les ai confiés, avant de venir ici, au brigadier de service.

— Je vous accompagne, propose le grand-père.

— Non, dit Grancat, ça ferait pièce montée. Mais dès demain, je vais faire le nécessaire pour assigner Aline en référé : ça peut demander cinq ou six jours et d’ici là j’aimerais que les enfants restent invisibles en demandant asile à des tiers. Arrangez-vous. Je ne veux pas savoir qui.

— D’accord ! dit Louis, en même temps que son père.

— Va vite ! fait Odile. Je m’occuperai des invités.

Elle a le dos un peu rond : accepter une charge et la sentir soudain peser sur vos épaules, c’est aussi différent dans le privé des familles qu’en haltérophilie.

*

Le commissariat est à moins de trois cents mètres et, compte tenu du sens interdit, il serait plus simple d’y aller à pied. Mais Grancat s’y est opposé : Aline peut rôder dans le coin. Si elle te devance, si elle découvre les enfants, le brigadier serait obligé de les lui remettre : elle n’a qu’à faire valoir son droit de garde. Ta seule chance, c’est de ne lui fournir aucune indication jusqu’au référé. C’est une course contre la montre… dans une joyeuse illégalité ! Joyeux, il ne le paraît guère, ni surtout rassuré ; il a pris sa Taunus, à son avis moins repérée que la DS de Louis ; il suit Gordon, il conduit, tête rentrée dans le col, l’œil au ras de la vitre, inspectant le trottoir, comme si le bâtonnier allait s’y dresser, vengeur, pour le citer à comparaître devant le conseil de l’Ordre. Il bougonne :

— Ces gens des Comités sont souvent imprudents. Le secourisme, bravo ! Mais au Palais il faut respecter les formes. Pour nous, remarque, leur intervention est une chance : elle impressionne toujours. L’attestation du père Gordon, je te prie de croire que je vais m’en servir !

Il freine déjà devant le drapeau, le père Gordon, et en habitué entre dans la cour, s’y gare sans façon entre deux cars de police, salue le factionnaire d’un petit signe amical et pointe tranquillement le doigt vers une place libre, aussi réservée que l’autre, en expliquant :

— Le patron n’est sûrement pas là, un dimanche.

Pour ajouter plus bas :

— J’aime autant. Il est souvent pointilleux. Le secrétaire de permanence ne songera qu’à gratter son pensum au plus vite.

*

Scénario correctement prévu. Rose et Guy sont apparus soignant leur sourire, mais tout de même un peu paumés, étourdis par le va-et-vient des uniformes, l’odeur de drap, de cuir et de tabac dans laquelle ils ont mariné en attendant ce père aux bras de qui, enfin bien accrochés, ils se sentent en sécurité.

— Figure-toi, disait Rose, qu’à huit heures nous n’avions encore rien décidé. C’est maman qui a tout déclenché en mettant un cadenas sur le téléphone…

— Tu raconteras ça plus tard, a dit Grancat. Allez ! Je vous attends dans la voiture.

Le cousin peut servir de convoyeur, mais l’avocat ne peut être ni témoin ni acteur. M. Gordon qui n’est pas, lui, tenu de fonctionner dans les règles, prend la tête des opérations.

— Laissez-moi faire, murmure-t-il. Mieux vaut que vous ayez l’air ahuri.

Vingt-deux marches. Trois portes sur le palier. La bonne est au centre, mais de l’autre côté ce n’est pas au premier bureau qu’il convient de s’adresser, c’est au second : occupé par un géant gras qui aussitôt tend une main potelée et s’exclame :

— Ça fait bien trois mois qu’on ne vous avait vu !

— J’aimerais bien ne jamais avoir à vous déranger, dit M. Gordon.

Il débite déjà sa petite affaire, explique le cas, présente le père, présente les enfants, souligne leur bonne volonté de citoyens respectueux de la loi qui viennent s’en remettre à la justice, propose de se retirer pour laisser la parole aux déclarants, pense comme le préposé que ce n’est pas nécessaire, qu’il faut aider ces gens forcément un peu noués par l’émotion. Il laisse le bonhomme s’emparer de son registre et s’interroger la plume en l’air :

— Voyons, comment rédigeons-nous ça ?

— Comme d’habitude, dit M. Gordon.

L’habitude n’est-elle pas la meilleure référence ? M. Gordon n’aurait pas le front de dicter quoi que ce soit, il se souvient seulement d’une affaire analogue dont son petit carnet affirme qu’elle a été enregistrée le 4 janvier, sous le numéro 107. Il en a même noté les termes qui lui ont semblé un exemple de concision, de précision. Il en rappelle une phrase, puis une autre, aisément adaptables. Les suivantes, à quelques variantes près, seront également utiles. Mais peut-être, dans le cas présent, pourrait-on ajouter — Approchez, les enfants, n’ayez pas peur — quelque chose au sujet de ceux-ci. Par exemple : Et Rose Davermelle, seize ans et demi, ainsi que son frère Guy, douze ans, par nous interrogés, confirment qu’ils ont spontanément, à l’insu de leur père, quitté le domicile de la mère gardienne…

— Et refusent absolument d’y retourner, s’écrie Rose, à point nommé.

— Ça non ! fait Guy, en écho.

— Sous peine d’incident grave ! dit Louis.

Et ceci à cela rajouté fournit bonne finale. Et refusant d’y retourner par crainte d’incident grave , murmure le scripteur en hochant la tête, font respectueusement confiance au tribunal appelé à statuer sur leur sort…

*

Relecture. Virgule ici, point là. Davermelle, c’est bien avec deux l ? Vous avez une pièce d’identité ? Enfin, toutes vérifications faites, le registre s’offre aux signatures. M. Gordon a noté soigneusement la référence pour la communiquer à l’avocat : main courante du 16 juin 68, numéro 287. La pesanteur semble avoir diminué : c’est d’un pied plus léger que se redescend l’escalier. Mais déjà le soulagement se trouble : Je suis navrée pour maman, souffle Rose. Si elle avait voulu… Son père comprend si bien qu’il complète : Oui, la pauvre ! Elle aurait pu éviter ça. Le soupir qui le vide avoue le reste : la hargne est contagieuse et chacun ne s’en défend qu’en aggravant la maladie qu’il croit tenir de l’autre. Dans la cour M. Gordon se penche à la portière de la voiture où attend M e Grancat, se relève presque aussitôt, coupe court aux remerciements et prend congé :

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