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Jean-Marie Le Clézio: Printemps et autres saisons

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio: Printemps et autres saisons» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1991, ISBN: 978-2070383771, издательство: Éditions Gallimard, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Jean-Marie Le Clézio Printemps et autres saisons

Printemps et autres saisons: краткое содержание, описание и аннотация

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Cinq saisons, cinq nouvelles, cinq femmes ; Libbie-Saba, Zobéïde, la bohémienne aux roses, Gaby et Zinna. Une par nouvelle. Une par saison. Cinq femmes vues ou entrevues, rêvées, pour tenter de dire la fragilité, l'étrangeté et la recherche de l'amour, la recherche de soi-même, l'errance et l'appartenance, la mémoire ou l'oubli, le temps qui ne passe pas et les lieux anciens qui s'enfuient.

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Toute la nuit, les voitures klaxonnaient. Il y avait des gens qui criaient, qui chantaient. On entendait de la musique au loin, aux carrefours. Gaby tenait les mains d’Ini, elle frissonnait.

« C’est ton pays, maintenant », disait Ini.

« Est-ce que j’ai un pays ? » disait Gaby.

Chaque jour, chaque matin, elle parcourait les rues des quartiers pauvres, appuyée sur Ini. Au début, les enfants avaient peur. Maintenant, ils suivaient Gaby et Ini, sans se moquer, mais avec l’insolence des merles. Ils s’approchaient, pour mieux voir ce grand garçon blond au visage lisse, et cette femme au longs cheveux noirs qui regardait au loin comme les aveugles. Ils savaient ce qu’ils cherchaient, ils couraient devant eux dans les rues, en criant le nom :

« Ananta ! Ananta ! »

Un jour, en parlant à l’épicier chinois, Ini apprit une nouvelle terrible : Ananta était morte, juste après la guerre. Elle n’avait pas survécu aux privations. Ses enfants étaient élevés par la famille de son mari, mais le Chinois ne savait pas où ils étaient allés vivre. Peut-être qu’ils étaient partis pour l’Inde, ou pour l’Angleterre. Ini n’a pas voulu le dire à Gaby. Il a continué à faire comme si Ananta était vivante, et qu’un jour ils la retrouveraient.

En 1967, pendant l’hiver austral, Gaby et Ini sont allés vivre dans un campement, une hutte de corail et de branchages, en haut de la falaise à Grisgris, du côté de Souillac.

C’est Ti coco qui a tout arrangé. À Vacoas il n’y avait plus de place pour Gaby Kervern. La vieille maison de famille s’était effondrée après la guerre, à la mort de la tante Emma, parce qu’il n’y avait plus personne pour faire la chasse aux carias. Le terrain avait été divisé entre les créanciers, et maintenant, à la place, il y avait un petit immeuble de ciment. La route du Sucre passait au ras des fenêtres, devant des jardinières où poussait l’herbe folle.

Les bourgeois de Vacoas et de Curepipe, tous les gens bien qui connaissaient les Kervern, maintenant étaient morts, ou bien ils avaient changé de visage. Quand ils ont su que Gaby était revenue, ils sont venus la voir, par curiosité. C’était celle dont le mari avait disparu pendant la guerre, on ne savait pas où, on disait qu’il avait déserté, qu’il était allé au bout du monde. Le venin des sœurs Prat avait coulé jusqu’ici. Et puis il y avait ce sang-mêlé, ce cafre, qui avait un drôle de nom. Alors les bourgeois s’étaient écartés. Pour Gaby, ç’avait été un soulagement. Elle préférait rester seule, avec sa mémoire, pour être prête le jour où Ananta viendrait.

À Grisgris Ini a découvert la mer, non pas la mer sans fin de l’Océan sur lequel cognait l’étrave du paquebot, mais la mer sauvage, qui se brise sur la falaise, qui court en longs rouleaux jusqu’au rivage, entre les récifs. Avec les enfants noirs du village, il apprit à plonger les yeux ouverts pour glisser sur le fond où brillent les oursins violets. Il apprit à pêcher, armé d’un harpon fabriqué avec une tige et un clou. Chaque midi, il revenait pour faire cuire les poissons, les hourites. En une saison, il devint un garçon fort et hardi, la peau brûlée par le soleil, les cheveux presque blancs de sel. Mais il n’avait pas changé. Il gardait le goût du silence et du secret. Il continuait à parler avec les mains, avec les yeux. Les enfants noirs avaient appris son langage. Il imitait les cris des oiseaux de mer, le croassement des gasses, le sifflement des martins. Son meilleur ami, c’était Omar, le fils de Meriem, la Comorienne qui vivait dans une hutte de planches, à l’entrée du village. C’est lui qui apprit à Ini les cachettes des poissons, dans les creux des rochers, les nids des hourites.

Gaby passa une saison heureuse, dans cette hutte isolée, sans confort. C’était comme autrefois, la maison sur la colline, le temps qui glissait lentement, au rythme de la pendule de cuivre, le soleil qui voyageait d’un bout à l’autre du ciel, pendant qu’Ini jouait avec les chats sauvages. Elle n’avait pas besoin qu’on lui parle. Elle restait assise devant la porte de la hutte, sur une caisse en guise de fauteuil. L’après-midi, quand il revenait de la pêche, Ini s’asseyait à ses pieds, et elle caressait ses cheveux mouillés. En serrant sa main, elle pouvait voir tout cela, l’éclat de la mer, le passage des nuages devant le soleil, le vol lent des cormorans au-dessus de l’écume. Parfois, un grand cargo s’immobilisait à l’horizon, comme devant une île déserte. Les enfants couraient sur la plage, allumaient des feux. Ils criaient.

Les pluies sont revenues. Le vent mauvais soufflait de la mer, les vagues faisaient un bruit de forge. Ti coco est venu avec une auto, pour emmener Gaby et son fils. Comme ils n’avaient pas d’autre endroit où aller, il les a emmenés chez lui.

Quelque chose avait changé en lui. Sa voix était rauque, altérée. Pour la première fois, Gaby s’est inquiétée de lui : « Qu’est-ce que tu as ? Tu es malade ? » Ti coco a plaisanté. « Rien, juste un chat dans la gorge. » Les affaires l’empêchaient de se soigner. Il était sans cesse dans les entrepôts. Il importait des tissus de l’Inde, de la Chine. Il allait voir les banquiers de la rue des Remparts. C’était un homme important.

« Pourquoi tu ne te maries pas ? » lui a demandé Gaby, avec la cruauté tranquille d’autrefois. Il a regardé son visage lisse, aux pommettes hautes, ce front entêté, et la belle chevelure si noire, coiffée en une natte épaisse. Il a dit :

« Parce que tu ne veux pas m’épouser. »

Elle a éclaté de rire :

« Toi, épouser une veuve de soldat inconnu ! Une aveugle ! »

Pourtant, depuis son retour, Gaby avait changé. Maintenant qu’Ini étudiait au Collège Royal, elle était plus proche de Ti coco. Elle restait avec lui, après le déjeuner, sur la varangue, ils parlaient d’autrefois, des promenades dans les Quinze Cantons, de la Mare aux Vacoas. Elle sentait une sorte d’impatience, comme si le temps perdu devenait brûlant.

La pluie tombait chaque fin d’après-midi, elle cascadait devant la varangue, sur les toits, elle remplissait le jardin. Gaby écoutait la musique. C’était toujours à Ananta qu’elle pensait. Chaque jour, avec la vieille servante, elle parcourait les ruelles pauvres, du côté de la Caverne, ou jusqu’à Moka, pour parler aux vieilles femmes qui mouraient de cancer, aux mères abandonnées, aux filles de quinze ans enceintes et prostituées dans les hôtels paradisiaques de la côte. Elle avait retrouvé la langue d’autrefois, le rire, la moquerie, la tendresse créole. Les promenades étaient un bavardage sans fin. C’était peut-être comme cela qu’elle retrouvait Ananta, dans son rêve.

Cela faisait un an déjà qu’Ini était parti pour Londres, grâce à une bourse d’études du Collège Royal. C’est Ti coco qui, une fois de plus, a tout arrangé. Puis il s’est éteint doucement, aux premiers jours de 1968, sans avoir connu l’indépendance. Quand il est parti pour l’hôpital, il savait qu’il ne reviendrait plus. Il a longuement serré les mains de Gaby, pour dire adieu. Elle ne s’est pas rendu compte que c’était pour la dernière fois. Il ne pouvait plus parler, mais dans une lettre, il a demandé aux médecins de ne rien dire à Gaby. Il a fait son testament avec soin, comme il avait toujours géré ses affaires, léguant tous ses biens à Ini, et l’usufruit à Gaby. C’est Esprit Thompson, l’agent de la Barclay’s, son complice de toujours, qui s’occuperait de tout. Un matin, à l’aube, l’infirmière de l’hôpital général l’a trouvé mort dans son lit. Il n’avait pas cherché à l’appeler, et ses voisins de chambre ne s’en étaient même pas aperçus. Il était parti en silence, comme il avait toujours vécu.

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