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Jean-Marie Le Clézio: Printemps et autres saisons

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio: Printemps et autres saisons» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1991, ISBN: 978-2070383771, издательство: Éditions Gallimard, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Jean-Marie Le Clézio Printemps et autres saisons

Printemps et autres saisons: краткое содержание, описание и аннотация

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Cinq saisons, cinq nouvelles, cinq femmes ; Libbie-Saba, Zobéïde, la bohémienne aux roses, Gaby et Zinna. Une par nouvelle. Une par saison. Cinq femmes vues ou entrevues, rêvées, pour tenter de dire la fragilité, l'étrangeté et la recherche de l'amour, la recherche de soi-même, l'errance et l'appartenance, la mémoire ou l'oubli, le temps qui ne passe pas et les lieux anciens qui s'enfuient.

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Ti coco n’avait plus la figure aussi large, ni les yeux aussi fendus et brillants. Il était devenu un adolescent triste, avec un corps chétif et une grosse tête, une allure de sang-mêlé pauvre. Il travaillait dans le magasin de tissus de son père à Curepipe.

Quand le père de Gaby est mort, Ti coco a cru que les choses allaient changer. C’était après la scène terrible de la mise en terre. Gaby s’était appuyée contre lui, son visage tout gonflé par le chagrin. Il avait senti à nouveau l’odeur si douce de ses cheveux, la chaleur de son corps. Elle s’appuyait contre son épaule, elle pleurait. Elle parlait avec une drôle de voix, en créole comme autrefois quand ils se perdaient dans les champs de canne brûlants, en été, du côté des Quinze Cantons, une drôle de voix presque gaie, comme si elle avait retrouvé son âme d’avant. Lui n’osait rien dire. Son cœur battait à lui faire mal. Il était plus malheureux qu’elle. Peut-être qu’il avait deviné que c’était la dernière fois.

Un mois plus tard, Gaby s’est embarquée pour l’Europe.

C’est comme cela que je la vois, quand elle est arrivée à Bordeaux pour la première fois, en débarquant du paquebot Britannia , au cours du mois de mars 1929. Elle avait dix-huit ans, elle ne connaissait rien de ce pays. Tout allait commencer. Elle était ambitieuse, ardente. Elle était éblouissante de beauté, grande, avec le teint hâlé des créoles, et cette masse de cheveux noirs qui contrastait avec le bleu de ses yeux.

À la mort de son père, il ne lui restait rien. Sa mère était morte à sa naissance. Sa tante Emma, qui l’avait recueillie à Curepipe, s’était facilement laissé convaincre que Gaby devait partir pour l’Europe. Il n’y avait pas de place pour Gaby dans cette île. Elle détestait tout ce qui lui rappelait son enfance, la pauvreté, la solitude, la maladie. Elle détestait la chaleur lourde des lagons, la végétation qui envahissait les jardins, l’ondoiement lent des Indiennes en sari. Ce qu’elle haïssait par-dessus tout, c’étaient les fièvres et les cyclones. Plus tard, quand elle en parlait, Gaby les confondait dans un même frisson d’horreur, la pesanteur de l’air, le silence qui précédait le déferlement du vent et de la pluie, et le trouble glacé qui envahissait son corps avant la montée de la fièvre.

Gaby était montée à bord du Britannia, et elle n’était sortie de sa cabine que lorsqu’elle avait été sûre que l’île n’était plus qu’une vague brume bleue accrochée à l’horizon, quelque part à l’est, là où commençait la nuit.

Sur le Britannia, Gaby avait passé un mois extraordinaire, dans l’insouciance et le luxe des grands salons, sur les ponts lumineux des premières, regardant les couchers de soleil sur la côte d’Afrique, le scintillement de la lune sur la mer, à l’Équateur. Elle s’échappait de la cabine des troisièmes et à la garde des deux vieilles jumelles pimbêches à qui sa tante l’avait confiée, pour aller visiter les premières, grâce à la complicité d’un lieutenant en uniforme blanc.

C’est comme cela que je l’imagine, si belle, attirante, dans sa robe légère en coton bleu à col blanc, qu’elle avait agrémentée d’une ceinture achetée en cachette au bazar de Port-Louis, ses cheveux noirs coiffés en chignon sous un chapeau de paille à larges bords. Parlant avec tout le monde, dans les salons qui tanguaient lentement, ou bien assise sur une chaise longue et regardant le sillage qui s’écartait sur la mer, dans la brise légère de la fin de l’après-midi. Rêvant peut-être à ce qu’allait être sa vie, dans ce pays mystérieux dont elle ne savait rien, Bordeaux, rêvant à ce qui l’attendait, Henriette, la cousine de sa mère, Paris, le Champ-de-Mars (le vrai), le théâtre, l’opéra, les grands magasins, les voyages en train au bout du monde.

C’est comme cela que je veux la voir, encore, telle qu’elle était, quand elle a descendu la coupée du Britannia, dans le froid de l’hiver français, apportant avec elle la lumière et la douceur de son île, le bleu magique de la mer des Indes, l’éclat de l’écume sur les récifs, les forêts, les lames brillantes des cannes, le chant des oiseaux. Elle devait avoir cela en elle, comme une grâce, qui éblouissait tous les hommes. Alors pour elle la vie était une fête, une promesse. C’était cela que l’on cherchait en elle, qu’on voulait lire : la jeunesse comme si elle était éternelle, la gaieté, la liberté créoles, qui transparaissaient dans sa voix, dans son accent chantant. Elle le savait, et elle s’amusait de ce charme. Elle chantait volontiers des chansons créoles, en s’accompagnant elle-même au piano, dans les salons de Bordeaux où on l’invitait. Ceux qui l’ont connue à cette époque n’ont pas oublié sa voix, quand elle chantait ces chansons un peu tristes, qu’elle rythmait avec ses pieds nus, dansant quelquefois en imitant le déhanchement des femmes de son pays, et leur accent dans cette langue étrange où les mots devenaient autres.

C’est durant ces années-là qu’elle a rencontré Jean, qu’ils se sont fiancés. Lui, c’était un garçon plutôt renfermé, avec un joli visage de fille, un teint très clair, et ce nom en une seule syllabe énergique, Prat, qui n’allait pas avec son caractère timide. Il terminait des études de droit à Paris, et voulait devenir avocat. Mais sa famille avait prévu un autre avenir, et comptait bien qu’il reprenne en main la manufacture de robinets et de clapets dont il avait hérité à la mort de son père. C’est alors qu’il avait rencontré Gaby Kervern au cours d’un bal, à Bordeaux, où la jeune fille avait été invitée par son cousin Charles, le fils de Henriette, un aspirant fade qu’elle détestait, et qu’elle soupçonnait de préférer la compagnie des jeunes gens à celle des femmes.

C’était le premier grand bal de Gaby, et elle y avait retrouvé l’éblouissement du pont des premières sur le Britannia. Dans la grande salle de l’école des Sciences, éclairée par des lustres de cristal, Gaby tourbillonnait dans sa robe légère, et son visage et ses épaules brillaient du rayonnement des tropiques. Dans sa chevelure noire, une fleur d’hibiscus faisait une tache violente, sensuelle.

Jean avait été subjugué. Un mois plus tard, ils étaient fiancés, et moins de six mois après le bal de l’école des Sciences, ils se mariaient à Paris, avec pour seuls témoins un camarade de faculté de Jean, et un employé de la mairie du douzième arrondissement, puisqu’ils allaient habiter dans le petit appartement de Jean, derrière la gare de Lyon.

Gaby était mineure, et sa tante Emma lui avait envoyé sans hésiter son autorisation. La famille Prat était richissime. Elle voyait d’un mauvais œil le mariage de Jean avec cette créole pauvre, qui parlait en chantant, et qui avait des cheveux si noirs et une peau si mate. Sans le dire franchement, ils laissaient entendre qu’il y avait eu des mélanges chez les Kervern, du sang noir, du sang indien peut-être — cette chevelure qui descendait jusqu’à ses reins quand elle les peignait, et ce goût qu’elle avait d’y piquer des fleurs aux couleurs vives, au parfum capiteux. Jean n’écoutait pas les ragots de ses sœurs, il était éperdument amoureux. Gaby était entrée dans sa vie comme un mirage, comme un éblouissement, avec la grâce et la force d’une plante tropicale, d’un oiseau, et tout ce qu’il savait s’était métamorphosé, comme par l’effet d’une magie.

Cela aussi, c’était ce que disaient ses sœurs, sa mère. Gaby l’avait envoûté. Il était complètement sous sa coupe. Au lieu de poursuivre ses études de droit, Jean sortait tous les soirs. Ils allaient au théâtre, aux concerts, ils allaient danser. Peu après leur mariage, Jean emprunta pour acheter une auto. Il se laissa séduire par un modèle coûteux, une Dodge blanche décapotable, puissante et rapide. Pour payer ses dettes, et les dépenses de son nouvel appartement, Jean demanda sa part d’héritage. Le règlement eut lieu dans une atmosphère d’orage. La famille Prat, à tort ou à raison, jugea que Gaby était la seule responsable. C’était une intrigante, elle avait décidé de ruiner Jean. Elle ferma ses portes.

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