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Jean-Marie Le Clézio: Printemps et autres saisons

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Jean-Marie Le Clézio Printemps et autres saisons

Printemps et autres saisons: краткое содержание, описание и аннотация

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Cinq saisons, cinq nouvelles, cinq femmes ; Libbie-Saba, Zobéïde, la bohémienne aux roses, Gaby et Zinna. Une par nouvelle. Une par saison. Cinq femmes vues ou entrevues, rêvées, pour tenter de dire la fragilité, l'étrangeté et la recherche de l'amour, la recherche de soi-même, l'errance et l'appartenance, la mémoire ou l'oubli, le temps qui ne passe pas et les lieux anciens qui s'enfuient.

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Il l’appelait « Amazone ». Il aimait se laisser emporter par l’auto entre les mains de Gaby, dans ce tourbillon de vitesse qui semblait ne jamais devoir s’arrêter.

Gaby découvrit la Méditerranée à Saint-Cyr-les-Lecques. Ils louèrent une maison devant la mer, pendant toute la durée de l’été 38. Jamais Jean n’avait ressenti une telle ardeur, un tel bonheur. La maison était petite et vétuste, habitée par des geckos. L’après-midi, Gaby fermait les volets bleus et ils s’étendaient sur le lit, nus sur les draps blancs, pour écouter le concert des cigales. Dehors, les pins craquaient de chaleur, il y avait une odeur de sève et de résine, forte comme l’encens. Après l’amour, Gaby rêvait les yeux ouverts, respirant lentement. Peut-être qu’elle pensait au poids de l’air, autrefois, à Vacoas, à la peur qui grandissait en elle quand elle courait au-dehors pour chercher les signes de la tempête.

Maintenant, tout était différent, et pourtant, elle ressentait la même inquiétude, la même menace qui serrait sa gorge. C’était peut-être de se dire : « Je suis heureuse. » Elle ne voulait pas penser à l’avenir, surtout. Elle ne voulait pas entendre, quand Jean lui parlait de la guerre.

Maintenant, il y avait cet enfant qui arrondissait déjà son ventre et gonflait ses seins. Elle ne l’avait pas dit tout de suite à Jean. Elle avait attendu un mois. Elle avait peur en parlant de rompre ce fragile équilibre. C’était comme cela qu’elle avait toujours fait, pour tout. Ne pas dire, attendre.

Jean devait retourner à Bordeaux, pour les affaires. Les robinets et les clapets marchaient mal, il y avait des grèves. Pourtant, Jean avait aimé les idées nouvelles, il admirait Blum. Sa mère disait que c’était elle, la créole, qui avait soufflé ces mauvaises idées. Mais Gaby ne parlait jamais de politique. Simplement, quand Jean avait décidé la semaine de quarante heures, Gaby avait dit : « C’est bien. » Ce n’étaient pas des idées. Gaby jugeait tout avec son cœur. Pour elle, le monde était clair, sans soucis. La seule fois qu’elle avait visité l’atelier, elle avait dit à Jean : « Les pauvres, il y a tellement de bruit. » Jean avait fait installer des cloisons, mis les moteurs sous cache, avait distribué des protège-oreilles. Gaby savait tout, d’instinct, elle ne se trompait pas. Tout le monde l’aimait, à la fabrique. Mais elle ne pouvait pas rester, il fallait qu’elle s’en aille toujours, qu’elle voie autre chose.

Cet hiver-là, ils allèrent s’installer à Nice, où Jean avait une parente, Colombe, une tante paternelle qu’il aimait bien. Elle leur trouva cette petite maison rouge sur les collines, enfouie dans un jardin rempli de palmiers et d’aloès, avec une terrasse à balustres turquoise d’où on voyait toute la mer, du cap d’Antibes au cap d’Ail.

Cette année-là fut la plus belle, la plus longue qu’elle eût jamais vécue. Il y avait, parmi les choses qui lui avaient été données pour son mariage, une jolie pendulette en verre et en cuivre, dans un étui de cuir, avec un cadran émaillé où l’on pouvait lire, non seulement les heures et les secondes qui trottaient, mais aussi le quantième du mois, le jour de la semaine et les phases de la lune. À chaque instant, le regard de Gaby se posait sur cette pendule, comme si elle cherchait à lire le mouvement régulier de son bonheur.

Son état ne lui permettait plus que de courtes promenades, à petits pas, les mains soutenant son ventre dilaté. Ses sorties se limitaient à parcourir l’allée de gravillons qui conduisait jusqu’à l’observatoire, où elle s’appuyait, la hanche contre la balustrade, pour regarder rêveusement la ville brumeuse.

Le vent froid soufflait des montagnes enneigées, mais les palmiers continuaient à crisser dans le jardin, et le soleil brillait sur les griffes des aloès. Gaby écoutait le chant des tourterelles invisibles, comme autrefois dans l’océan gris des cannes. C’était comme s’il n’y avait plus de temps, ou plutôt, comme si le temps n’avait plus d’importance, plus d’impatience, qu’il avait cessé de s’enfuir.

Gaby attendait pendant des heures, maintenant, sans bouger, sans parler.

« Qu’as-tu ? Tu es malade ? » demandait Jean. Il ne la reconnaissait plus, elle qui autrefois ne pouvait pas rester en place. Lui, au contraire, devenait fébrile, inquiet. Il voyageait sans cesse entre Nice et Bordeaux, par le train de l’après-midi, ou bien il allait à Paris pour ses affaires, pour vendre des biens, placer de l’argent. La politique, la crise économique, la guerre, tout l’assombrissait. Elle, elle restait assise au soleil, dans le fauteuil d’acajou, le seul souvenir de son père, que sa tante Emma avait fait envoyer par paquebot. Son regard se perdait sur la mer. Quand elle avait froid, elle tirait le fauteuil dans la petite salle à manger tendue de vieux rose, scrutant le cadran émaillé de la pendulette, où l’aiguille des secondes trottait sans arrêt, s’amusant parfois à faire sonner le carillon à répétition.

« Rien, je suis bien, c’est tout. »

Elle se serrait contre Jean, un peu de biais à cause de son ventre. Elle était toute chaude, gonflée. Avec effarement il regardait son corps nu, si blanc, les seins aux pointes violettes, le ventre tendu comme une citrouille mûre, luisant comme un astre. Elle le voulait, elle l’attirait vers elle, il sentait le rayonnement de sa peau, de sa vie, cela le bouleversait, le faisait presque trembler.

« Tu sens, comme j’ai chaud ? Viens, mets ta main là, tu vas sentir, il donne des coups ! »

C’était pour cela que le temps n’existait plus, à cause de la vie qui se formait, qui rayonnait.

La tante Colombe venait tous les jours, quand Jean n’était pas là. Elle était la seule à avoir accepté la femme de Jean. Elle l’appelait : « Ma belle ». Elle avait un accent gascon que Gaby aimait bien.

Elle restait assise à côté d’elle, sans parler. Elle partageait le rêve de Gaby, sa douceur, elle prenait un peu de chaleur. Peut-être qu’elle se souvenait. Elle avait eu autrefois une fille. C’était il y avait très longtemps, cinquante ans peut-être, mais elle pouvait encore rêver. Un mois après la naissance, sa fille était morte. Elle avait dit cela une fois, et elle n’en avait plus parlé. Gaby avait pleuré, et Colombe l’avait rassurée. « Mais c’était il y a si longtemps. Maintenant, ça n’est plus pareil. Ça n’arrive plus. »

Quand le printemps est arrivé, il y a eu la mobilisation générale. Jean Prat est monté dans un train, vers le nord. Gaby était fatiguée, elle n’est pas allée l’accompagner à la gare. Elle est restée seule dans la villa, sans pleurer. La tante Colombe s’est installée dans la maison, et c’est là que le bébé est venu au monde, une semaine et demie après. C’était un garçon. Il arriva facilement dans un monde en déroute.

La tante Colombe alla déclarer l’enfant à la mairie. Gaby voulait le prénom qu’elle aimait le mieux, à cause de la musique des syllabes : Inigo. À la mairie, les employés ne voulurent rien savoir, et la tante Colombe finit par accepter qu’ils inscrivent l’enfant sous le nom d’Ignace. Gaby en pleura de rage, puis elle décida d’en rire. L’enfant s’appela Ini, tout bonnement.

Les mois, les années passèrent, éloignant le bonheur de façon irrémédiable. Il y eut l’armistice, l’occupation italienne. Il y eut les gens défilant dans les rues de Nice pour réclamer l’expulsion des Juifs. Il y eut les Italiens dans les villes des collines, la Gestapo allemande dans l’hôtel de l’Ermitage. Il y eut les cartes de rationnement, le lait mouillé, le pain noir, la viande avariée. Ini tomba malade, son joli visage devint pâle, sa peau gercée et ridée comme celle d’un vieillard.

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