Jean-Marie Le Clézio - Printemps et autres saisons

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Cinq saisons, cinq nouvelles, cinq femmes ; Libbie-Saba, Zobéïde, la bohémienne aux roses, Gaby et Zinna. Une par nouvelle. Une par saison. Cinq femmes vues ou entrevues, rêvées, pour tenter de dire la fragilité, l'étrangeté et la recherche de l'amour, la recherche de soi-même, l'errance et l'appartenance, la mémoire ou l'oubli, le temps qui ne passe pas et les lieux anciens qui s'enfuient.

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Une nuit, pourtant, il s’est réveillé, la gorge serrée. Il a eu beau lui parler, la secouer, elle n’a pas voulu ouvrir les yeux. « Zinna, Zinna, s’il te plaît ! » Il ne savait plus quoi faire. Il avait mal dans la poitrine. Il a couru en bas de l’immeuble, à la recherche d’un téléphone qui ne soit pas démoli. Le médecin SOS est venu, il a regardé les yeux de Zinna. Il a regardé les uns après les autres les flacons de médicaments vides. Alors il a fait venir une ambulance, et ils l’ont emmenée.

C’était un rêve, ou un cauchemar, entre les deux. Tomi n’était plus retourné dans l’appartement, dans l’immeuble neuf en haut de la colline. Il allait dans la petite rue où il avait rencontré Zinna, autrefois. C’était si loin qu’il ne se souvenait plus si c’était vrai ou faux. Il était même entré dans l’Opéra, il avait monté l’escalier où il s’asseyait pour écouter chanter Zinna. Il aurait voulu entendre à nouveau sa voix, si légère et irréelle, qui emplissait toutes les salles vides. Il était allé jusqu’à la chambre aux volets fermés sur la mer, avec cette ampoule électrique nue qui brûlait au-dessus de ses cheveux. Mais l’Opéra était désert. Dans la chambre, le piano était poussiéreux. Il y avait longtemps que plus personne ne l’avait touché.

C’était la fin de l’hiver. Dans quelques jours, le printemps serait là. Il y avait déjà du monde dans les rues, des filles en robe claire, des garçons en polo. Sur les placettes, les enfants couraient et jouaient au ballon, sans s’occuper des dealers, des trafics, des rendez-vous. C’était comme ça pour lui, autrefois. Quand il s’échappait de la famille Herbaut, à Vaujours, rien n’avait d’importance. Le mal, c’était les autres, les grands, ceux qui allaient trop loin et qui tombaient de leur haut. Dans le quartier de la gare, Tomi a croisé Rosette. Il a détourné les yeux, comme s’il n’existait pas. Il ne connaissait plus personne dans cette ville.

À l’hôpital, Zinna partageait une chambre avec six autres femmes. Son lit était à côté de la fenêtre. À travers les barreaux on voyait un palmier et le ciel bleu. À côté d’elle, il y avait une vieille grand-mère qui s’appelait Sophie. Elle avait essayé de se suicider. Elle avait attaché le cordon de sa robe de chambre à la tringle des rideaux, elle avait mis le nœud autour de son cou, et quand elle avait sauté de l’escabeau, la tringle s’était décrochée en cassant un carreau. Alors on l’avait emmenée, et on l’avait mise là, à côté de Zinna.

Quand Tomi est venu, elle a dit : « C’est ton amoureux ? Mais c’est encore un poussin ! »

Dans le lit blanc, avec ses cheveux attachés par une barrette, et sa chemise propre, Zinna avait l’air d’une petite fille. Tomi s’est assis sur la chaise, à côté du lit. Il ne parlait pas. Il ne voulait pas qu’elle parle. C’était comme au début, tout à fait au début, quand ils se croisaient dans la ruelle, devant l’Opéra.

Il attendrait. Il avait tout le temps, maintenant. La nuit, il allait travailler au marché-gare, à charger et décharger les camions. Le jour, il restait avec Zinna, il la regardait, il l’écoutait respirer. Il tiendrait sa main longue et fine, pour sentir sa chaleur. Il n’y aurait plus d’hôtels à Amsterdam, ni de bateaux, ni d’îles en Grèce. Il ne laisserait plus personne détruire Zinna, sa voix, son regard.

« Emmène-moi, Gazelle, je voudrais tellement retourner chez moi, être enfin chez moi. » Elle avait dit ça un jour, quand elle était malade, avant qu’on ne l’emmène à l’hôpital. Elle était si faible qu’elle ne pouvait plus marcher, plus manger, plus dormir. Le vide était en train de la dévorer.

Maintenant, Tomi savait bien ce qu’il ferait. Un jour, ils marcheraient ensemble hors de l’hôpital, comme s’ils allaient au bout de la rue, juste faire un petit tour avant la nuit, et revenir à l’heure du repas. Au bout de la rue, il y aurait encore une rue, encore une autre. Il y aurait des routes à travers la campagne, des champs, des herbes et des coquelicots. Ils continueraient à marcher, sans se retourner. La nuit serait magnifique, avec des pluies d’étoiles. Comme ils ne sauraient pas où aller, Tomi conduirait Zinna jusqu’à Vaujours. C’était son vrai pays, les terrains vagues entre les immeubles, les collines, les petites maisons régulières. Il lui montrerait la maison des Herbaut, comme s’il y était né. Ensuite ils iraient jusqu’au canal de l’Ourcq, voir glisser lentement les bateaux. Ce serait l’été, il ferait chaud, ils pourraient dormir dehors, contre un talus. Ensemble, ils ne se perdraient jamais. À nouveau, il se serrerait contre elle, il écouterait sa voix dans sa poitrine, pendant qu’elle parlerait encore de sa ville lointaine, aux ruelles étroites, aux maisons très blanches avec leurs portes bleues, et même de la fenêtre au balcon arrondi où la vieille Rahel ne viendrait jamais voir la mer.

La saison des pluies

Est-ce qu’il pleuvait sur la rade, ce jour de février 1929, quand Gaby Kervern est montée dans la pirogue qui emmenait les passagers jusqu’au Britannia ? Sur le grand navire, déjà l’île semblait lointaine, ses pitons s’effaçaient dans les nuages. Il y avait des gens sur les quais, sous leurs parapluies noirs. Partir était une délivrance. Sur son visage, sur son corps, Gaby sentait une lumière nouvelle, violente, pareille à son désir de vivre. Déjà elle oubliait. Elle ne pensait plus à ce qu’avait été sa vie jusque-là, son enfance, la pauvreté dans la maison de bois de Vacoas, la mort de son père.

Est-ce qu’elle pensait à Claude Portai, Ti coco comme on l’appelait, quand ils allaient vagabonder à travers les cannes, ou bien sous la pluie jusqu’à la grande Mare aux Vacoas, pour épier les Indiennes en train de se laver les cheveux ? Maintenant, elle est comme devant la fenêtre du temps, ouverte sur un ciel sans limites, sur une mer sans fin. Elle ne peut plus entendre le bruit des trains qui manœuvrent dans le fossé de la voie ferrée, ni les camions qui roulent dans la rue, ni ces rumeurs qui montent d’étage en étage, qui entrecroisent leurs liens insignifiants. Elle entend seulement la musique de la pluie sur les toits de tôle, les ruisseaux qui coulent sur la terre rouge, elle sent le frémissement des feuilles, le vent, le frisson qui avance sur les champs de canne.

Ti coco, on lui avait donné ce sobriquet, personne ne savait pourquoi, peut-être à cause de la ritournelle, ti la soif, ti coco , parce qu’il était si petit et si gentil, avec son visage épais de cafre, ses yeux fendus, et cette drôle de façon qu’il avait de trottiner derrière Gaby, comme un chien. Il n’avait qu’un an de moins qu’elle, mais elle lui parlait comme s’il était le plus petit de ses frères. Elle l’emmenait partout. Elle lui commandait, et il faisait tout ce qu’elle disait, tout de suite, sans hésiter. Un jour, elle s’en souvient peut-être, elle lui avait dit : « Ti coco, vole-moi des mangues. » Il avait escaladé le haut mur de la propriété Valens, sur la route de Plaines Wilhelms, et il avait rapporté les mangues. Les chiens avaient lacéré son pantalon et sa jambe saignait, mais son visage était tout éclairé et ses yeux brillaient comme deux fentes noires. C’était l’année de ses douze ans, jamais Gaby n’avait vécu une année aussi libre. Son père était déjà malade, il restait toute la journée à la maison, enfermé dans sa chambre, et Gaby courait les routes des Quinze Cantons.

Et puis, brusquement, avec la cruauté bouleversante des filles, Gaby n’avait plus voulu de lui. Ti coco ne comprenait pas. Il venait tous les jours l’attendre dans la rue, un peu loin, comme s’il avait honte. Gaby l’évitait, passait par-derrière, elle rusait, elle se sauvait. Il y avait une fille étrange avec elle, Ananta, une Indienne en sari rose, qu’elle avait rencontrée en se baignant à la rivière. Maintenant, c’était elle son amie. C’est avec elle que Gaby allait se baigner près de la cascade. Toute une année, elle a vécu avec elle, chaque jour. Elles allaient à la rivière, elles marchaient sur la route, abritées sous le même grand parapluie noir. Avec Ananta, elle a mis des fleurs sur l’autel de la déesse Lakshmi, dans le creux de l’arbre Peepul. Ensemble elles partaient sur les chemins, jusqu’à la rivière, elles parlaient, elles riaient. Lui n’existait plus. Cela dura cinq années, au long desquelles Ti coco resta dans l’ombre, espérant un impossible retour. Tout le monde savait. Ses amis se moquaient de lui, lui jouaient des tours. Gaby ne lui parlait même plus. Quand elle le croisait, avec l’Indienne au sari rose — ce n’était jamais le hasard —, sur la route du collège, ou bien dans les rues de Curepipe, elle ne détournait pas la tête. C’était bien pire : elle le regardait, le bleu de ses iris transparent d’indifférence.

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